Mauvaise Toi.
Yiclor Driessens.
avec lequel ils ont chanté doit avoir fait illu
sion au critique, qui s'est imaginé sans doute
n'avoir faire qu'à un seul exécutant, puis
qu'il nous annonce que M1|b X. avec MrZ. a
chanlé.
Vous pouvez doue juger avec nous, lecteurs,
que le compte-rendu du Journal ne nous a pas
dédommagé de notre absence. Nous nous éton
nerions si nous étions seul nous en plain
dre, et nous croyons faire chose utile en de
mandant au Journalau nom de tous les
amateurs de - belle et bonne musique sinon
de renvoyer son chroniqueur, de l'engager du
moins s'initier l'art difficile de la critique...
et aux mystères de la grammaire.
Le numéro du Mardi 14 Avril de la Flan
dre libérale contient une lettre de Bruges qui
ca-actérise nettement la mauvaise foi du
clergé et des cléricaux dans la guerre qu'ils
ont faite l'enseignement primaire.
Le collège échevinal de Bruges ayant prié
l'évêque de prendre les mesures nécessaires
pour donner l'instruction religieuse dans les
écoles primaires, l'évêque a renvoyé les ad
ministrateurs brugeois aux curés des parois
ses. Ceux-ci, convoqués l'hôtel-de-ville, se
sont montrés d'une tiédeur qui a stupéfié même
les membres cléricaux de l'administration
communale.
L'opinion du clergé brugeois peut se résu
mer ainsi que le fait la Flandre libérale
1* Le prêtre n'ira pas a l'école. Le texte du ca
téchisme et de l'histoire sainte sera enseigné par
les instituteurs et les institutrices gui voudront
bien s'y prêter. Cela se pratiquait-il autrement sous
le régime de la loi de -1879
Est-ce que cela n'est pas admirable Le
clergé de Bruges ne montre-t-il pas, en agis-
sant comme il le fait, en prenant la décision
qui a eu pour résultat une protestation, même
au sein du conseil communal de Bruges, que
la guerre faite l'enseignement primaire
sous la loi de 1879 était une chose déloyale et
un acte de mauvaise foi
Nous allons voir comment la lettre publiée
par la Flandre libérale sera commentée par la
presse soumise au clergé, qu'il faudra bien
défen (re, malgré tout.
La presse cléricale se gaussait dernièrement
de la légende des instituteurs officiels jetés
sur le pavé et vivant misérablement du trai
tement d'attente. Le Journal de Bruxelles, re
produit par toutes les feuilles noires, ayant
découvert dans le Moniteur des avis annon
çant des places d'instituteurs vacantes dans
plusieurs communes, on concluait que si les
magisters mis en disponibilité souffrent la
misère, c'est qu'ils préfèrent ce martyr »aux
emplois rémunérateurs qu'on leur offre. Et
cela, uniquement .pour montrer tous les
yeux la férocité du ministère clérical.
Un journal spécial. l'Avenir, répond ce qui
suit aux railleries cruelles de l'officieux
C'était un grand et noble artiste, le plus complel,
assurément, qui se soit produit en Belgique, dans
le domaine du théâtre. Partout, d'ailleurs, il eût oc
cupé une place marquante, Paris comme Lon
dres, Vienne comme Berlin.
On a dit qu'il copiait Frédéric Lemaître, parce-
qu'il reprenait ses pièces en flamand et lui emprun
tait, naturellement, quelques effets. Mais il n'a pas
joué que des œuvres françaises. Driessens était un
créateur, comme son puissant émule. Que d'oeuvres
nationales auxquelles il a prêté l'appui de sa curieuse
originalité et de son bel instinct scénique. Drames
historiques et populaires, comédies sérieuses et
bouffonneries l'emporte-pièce, scènes de mœurs
patoisées, opérettes, il a tout abordé et partout il
s'est montré supérieur.
Driessens était en relations suivies avec tous les
grands comédiens modernes, qui appréciaient sa
valeur son magnifique talent. Gil Naza, qui est ac
couru de Paris, pour escorter sa dépouille, lui por
tail un attachement fraternel. Un des premiers de la
scène française contemporaine, Lafonlaine ne com
posait pas un nouveau rôle sans s'inspirer de ses
conseils. Celui-là, par exemple, s'est fait excuser.
On a dit encore de Driessens, qu'il est mort au
champ d'honneur. La vérité vraie est que le pauvre
et grand artiste, ruiné, et sans position convènable,
bout de forces et trahi par sa mémoire, trouvait
encore dans le théàtie un gagne-pain auquel il au
rait renoncé de grand cœur. Lui, le vrai créateur de
la scène flamande, engraissée et nourrie de ses de"
niers autant que fécondée par son talent, il en était
réduit jouer au cachet sur le théâtre qu'il dirigeait
naguères avec tant d'autorité.
Ce n'est point sa mort qui a été péniblec'est sa
vie pendant les dernières années, vie de luttes et de
déceptions, d'amers mécomptes et d'humiliations
Ne pouvait-on trouver ce champion de l'art na
tional quelque retraite honorable et tranquille? A-t
on fait pour lui tout ce qu'on pouvait, ce qu'on de
vait faire?Nous laisserous l'opinion publique se
prononcer cet égard.
Celte opinion s'est grandiosement exprimée par
Lille, 6 Avril 1885,
2° Cet enseignement du texte du cathéchisme et
de l'histoire sainte se donnera avant ou après les
autres leçons.On se rappellera les hauts cris que
pareille disposition de la loi de 1879 a fait jeter aux
ultramontains du pays entier.
3° La véritable instruction religieusec'est-à-dire
lexplication des textesetc., sera donnée a l'église
par le prêtre, une fois par semaine. L'instituteur
dans son école, le prêtre dans son église. Que de fois
les libéraux n'ont-ils pas préconisé pareille solution, et
que de fois aussi le clergé ne l'a-t-il pas condamnée
avec fureur comme étant inspirée par l'athéisme le
plus affreux
par la route bientôt on entre entièrement e.; Belgique en
franchissant la Douve, petite riviérette qui atleint la Lys h
VYarnèton Un château blanc, placé au milieu d'un vaste
parc, est le premier édifice important du pays; il appartient
h un Bruxellois, grand chasseur devant l'éternel.
Un quart de lieu plus loin, le village cossu et tranquille
de Locre s'étend entre le mont Rouge et le mont de Kemmel.
Ce dernier nous apparatt dans toute sa majesté; il surgit,
couvert de bois, au-dessus d'humbles coteaux. Un chemin
borde d'arbres nous conduit rapidement au pied du mont,
puisque décidément mont il y a.
L'ascension s'est faite pied, par un chemin raide, mon
tant au milieu de jeunes plantations de mélèzes, dont les
pousses d'un vent tendre et les cônes d'un rose vif se déta
chent sur le branchage grêle Les viollettes commencent
fleurir, les tiges des airelles se préparent feuiller, les peti
tes ai.émones et les pervenches bleues étoilent le gazon.
Le sentier tranche vigoureusement par une teinte de rouilie
sur la verdure naissante; l'ossature du mont est un grès
ferrugineux très friable qui perce le sol et s'effrite sous les
pieds.
On atteint bientôt le sommet sur lequel a été érigé un
m nti u!e de terre où l'on a accès par un sentier en colima
çon. Du haut de ce belvédère on peut enfin admirer, on
d. mine les arbres qui couvrent les pentes et on découvre
une immense étendu de pays. Rien ne saurait rendre la
grandeur et la beauté du panorama.
La trouvaille qu'il a faite des places vacantes est une
nouvelle machine destinée faire croire ses lecteurs
que les instituteurs et les institutrices en disponibilité
sont des fainéants, comme les appelait un jour un sé
nateur, ami des moines.
Or,ces places vacantes n'existent pas; il y a dans leur
publication au Moniteur un trompe-l'œil, un formalité
dont nous ne nous expliquons pas le but, mais sur la
quelle le Journal de Bruxelles est mieux que personne
même de donner des éclaircissements. Pourquoi ces
places vacantes? Il n'est pas probable que les communes
qu'il cite aient étendu leur enseignement ou perdu des
instituteurs. La plupart, sinon toutes, ont,au contraire,
renvoyé leur personnel.
Mais admettons que ces places existent en réalité. Le
Journal de Bruxelles ignore-t-il que les traitements
d'attente ont un caractère essentiellement provisoire?
Qu'il lise l'arrêté royal du 21 Septembre 1884. Il y est
dit que l'instituteur mis en disponibilité est considéré
comme démissionnaire s'il refuse d'accepter dans l'en
seignement communal, provincial ou de l'Etat,des fonc
tions auxquelles est attaché un revenu au moins égal
son traitement d'attente.» Ce n'est, donc pas la presse
libérale et ses intéressants clients que 1 e Journal
de Bruxelles peut signaler utilement les places qu'il
prétend être vacantes dar.s l'enseignement, c'est au
gouvernement de son cœur et ses amis les secrétaires
volants. Ce faisant, il remplira son devoir d'homme, de
citoyen et de catholique, car chaque fois qu'il parvien-
La plaine des Flandres s'élend, immense, sans limites,
vers tous les points de l'horizon la fois, comme une im
mense mer de verdure ponctuée de points blancs qui sont
des villes, et semée d'îles qui sont les monts de la petite
chaîne frontière. Vers le nord un mince bourrelet blanc
borne l'horizon, ce sont les dunes sur lesquelles ou voit
pointer les monuments de Furnes et de Nieuport, l'ouest
se profilent les collines; au pied dé nous, presque au pre
mier plan, le cône isolé du Mont-Aigu surmonté d'un mou
lin, puis le mont Rouge et le mont Vidaigne; par une
échappée se dresse confusément le mont Cassel; le mont des
Cats vient ensuite, reconnaissable au vaste toit rouge de son
couvent; l'extrémité le mont Noir semble un vaste pro
montoire jeté sur l'uniforme étendue des grandes plaines.
Au pied de ce mont le beffroi et les flèches de Bailleul
surgissent du sol.
Au dessous de nous, une vaste nappe d'eau aux élégants
contours brille comme une plaque d'acier enchâssée dans la
masse sombre des grands ormes,c'est l'étang de Dickebusch;
de chaque côté du petit lac se voit une ville gauche Pope-
ringhe aux toits grs, droite Ypres surmontée d'une forêt
de tours, de flèches, de beffrois et sur laquelle pèse lourde
ment la vaste toiture des Halles.
Peu h peu le paysage, confus au premier aspect, se des
sine plus nettement on reconnaît l'est les hauteurs de
Renaix, au mont deLenclus, puis les villes de Commines et
de Bessines; le mont de U Trinité qui domine Tournai
draà donner ou a imposer une place un insti-
tute ou une institutrice en disponibilité, il rendra
service la personne sur qui sa bienveillante attentiou
se sera posée, et il fera faiie l'Etat, la province
et une commune cléricale une économie qui leur per
mettra de venir en aide un chanoine ou quelque
prêtre étranger.
Roubaix et Tourcoing qui couvrent de leurs maisons une
immense étendue, et quelques tours qui sont les monuments
de Lille; plus près, l'extrémité du tableau, se voit fort
distinctement Armentière.
Le paysage découvert du sommet du mont Cassel est
peut-être plus étendu suivant la vieille plaisanterie on
voit de là quatre royaumes, l'Angleterre, la Belgiqne, la
France et... le royaume des cieux mais la vue, du faîte
de Kemmel, est plus variée et plaît d'avantage.Le panorama
qu'on y découvre est certes un des plus beaux qu'on puisse
rêver.
Nos géographiques amateurs ont fort joui du spectacle et
se sont bien promis de recommencer l'occasion cette pitto
resque ascension.
La descente vers Kemmel est presque pic le sommet de
la colline, haut de 154 mètres, domine de 120 mètres le
fond du vallon; grâce aux escarpements le mont a fort,
grande allure vu du village de Kemmel.
Il a paru curieux un Lillois de faire connaître aux
Bruxellois un des coins les plus charmants et des plus re
marquables de leur pays; tout le monde dans voire capitale
connaît peu ou prou l'admirable cité d Ypres que nous avons
parcourue hier soir, mais combien parmi vous ont poussé
jusqu'au Kemmelsberg et ses voisins de la frontière?
A. M»