La Fédération des cercles comiques Tournai. Dédié au Jouroal d'Vpres La modération au clergé, Les volenrs déniante. Ce disant, il affirme une chose qu'il sait n'être pas vraie. Nous nous sommes bornés élaguer du dis cours de notre nouveau correspondant les pas sages qui ne sont pas relatifs l'enseigne ment. Rien de plus. M. Surmont nous accuse aussi de lui avoir attribué des paroles qui ne sont pas les sien nes. Cela n'est pas vrai. Nous nous sommes parfaitement expliqués ce sujet et il faut toute l'audace et toute la loyauté du parfait Jésuite pour préten dre le contraire. Nous reviendrons sur ce discours et sur Citte lettre. Le Courrier de Bruxelles, du 28 c\ en rendant compte de la séance du 26 Avril, dit textuelle ment M. Leschevin fait le procès toule notre légis- lalion électorale. M. ïweins oui Henrilje! a présenté des con sidéralions d'un intérêt immédiatement plus pra- que quant la nécessité de reviser les listes élec- lorales. Dans les Flandres, ce travail se fait partout et on en voit les résultats AYpres, par exemple, dit le grand orateur, il y a 20 ans, les libéraux l'emportaient 500 ou 600 voix; aujourd'hui ils sont battus 400 ou 500 voix Quel dommage que le grand Courrier a ou blié d'ajouter C'est là que nos honorables amis MM. Colaert et Struye, représentants, ïweins, conseiller provincial, Breyne-Devos, idem, Surmont de Volsberghe, sénateur, et tant d'autres obtinrent une si belle buse au mois d'Octobre dernier Mais ne réveillons pas ces tristes souvenirs! Il faut décidément que nos protectionnistes en fassent leur deuil. Si leurs idées ont remporté en France et en Allemagne une victoire singulièrement disculée et qui ne peut être que passagère, elles ren contrent en Angleterre une hostilité générale, aussi bien dans le camp conservateur que dans le camp libéral. Un homme qui ne saurait être soupçonné de ne point connaître les intérêts de l'agriculture, puis qu'il est un des principaux propriétaires fonciers du Royaume-Uni, lors Salisbury, chef de l'opposition, a nettement repoussé toute résurrection des droits sur les céréales dans un important discours pronon cé par lui Welshpool, ces jours derniers. Voici ses paroles. Elles sont assez significatives, la veille d'une élection générale dont le parti con servateur espère beaucoup, pour être textuellement reproduites. Je ne songe même pas la possibilité d'un rétablissement quelconque des droits sur les grains. (Applaudissements). Je ne pense pas qu'une telle chose soit possible parce que la quantité de grain que nous produisons est si notablement inférieure celle qui nous est indispensable pour nourrir notre population, qu'à mon avis les consommateurs, le nombre immense des consommateurs de notre pays ne sup porteraient jamais un droit sur les céréales (Vifs applau dissements). Mais, même s'ils le supportaient, je doute grandement qu'un droit de ce genre serait avantageux pour notre agriculture, parce qu'il est certain qu'un tel change ment dans notre politique commerciale serait toujours sujet un changement en sens inverse en cas de revirement dans la situation électorale et que dès lors le seul résultat du rétablissement du droit serait de pousser les agriculteurs faire de fortes dépenses pour réaliser des changements de culture qui les constitueraient en perte sèche, le jour où les droits sur lesquels ils se basaient seraient abolis la suite d'une révolution électorale. Ce que l'agriculture demande, ç'est la stabililô.c'est la connaissance certaine des conditions dans lesquelles elle doit s'exercer afin qu'elle puisse savoir aussi ce qu'elle doit produire, et tout changement qui aurait pour résultat de supprimer cette certitude pour y substituer l'inconnu, les vacillations constantes, serait en somme le présent le plus funeste qu'on pût lui faire. Dans un village que nous nommerons si un jour nal catholique conteste la véracité de ce récit, l'in stituteur avait au mois d'Octobre 4879, trente deux années de bons et loyaux services. Ses deux frères étaient en chef dans d'autres communes. Son père avait voué sa vie l'enseignement dans ce même village et son grand-père également. Il avait préparé trente-huit élèves la carrière de l'enseignement et la considération dont il jouissait, lui et les siens, était profonde et méritée. La guerre éclata. Sur un mol d'ordre toule une armée de fonctionnaires salariés par l'Etat se leva comme un seul homme contre la loi scolaire. Evê- ques, chanoines, curés et vicaires parcoururent le pays,les manches et les jupes retroussées, ne reçu lant devant aucun moyen pour assurer le succès de leur entreprise. Notre instituteur fut invité déserter son poste. Ce n'était pas un homme de combat, de plus il était fort pieux et ne demandait qu'à continuer en paix l'œuvre de son père et de son grand-père. Mais, humble et modeste soldai du droit, il se refusa abandonner l'école où depuis trente-deux ans il éle- vait les enfants dans l'amour du bien, du travail et de la patrie. On lui dit que son école serait déserté. Allons donc Les membres du conseil, les pères de famille étaient tous ses anciens élèves, il lui confie raient leurs enfants comme par le passé. Ainsi pen sait le digne maître. A la rentrée, quatre ou cinq élèves seulement se présentèrent,parmi lesquels les enfants de son beau- frère. C'était encore trop, paraît-il, aux yeux du clergé. Le vicaire se rendit chez le beau-frère. Celui-ci n'était certainement pas un libéral, mais il objecta que toute sa famille était dans l'enseignement public et qu'il ne pouvait abandonner l'instituteur pour confier ses enfants des incapables. Le vicaire revint le Vendredi suivant. Vous retirerez vos enfants de l'école, dit-il, ou nous vous ruinerons. Impossible Je suis le seul boucher de la commune, on me connaît, on m'estime. Le lendemain cependant, trois heures, il n'avait encore rien vendu. La confiance que la population lui avait témoignée jusque-là, sa probité, son atta chement fraternel, son bon droit, tout cela ne comp tait plus en présence de la volonté du clergé. La sinistre prophétie s'accomplissait. La femme pleure, le mari persister plusieurs heures se passent ainsi sans qu'un seul acheteur se montre. A la fin, devant la certitude de la ruine, les larmes de la mère, l'é pouvante que lui donne l'avenir de ses enfants, il consent ce que sa femme se rende la cure et pro mette de sacrifier son frère. Avant la fin du jour, il ne restait plus une livre de viande dans la maison.11 avait suffi de deux heu res pour apprendre tout le village que le vicaire avait levé l'interdit. Ah les arrêtés royaux qui suppriment les écoles ont bien raison de s'appuyer sur le manque de fré quentation et le vœu des pères de famille. C'est un fameux argument. L'affaire de la disparition de Rachel Stieglilz a été portée devant le Reichsralh, par le député Bloch, sous forme d'une interpellation au ministre de la justice. Voici quelques détails au sujet de ce rapt de jeuno j fille juive Rachel Slieglitz n'avait que 44 ans lorsqu'elle fut enlevée sa famille. Le père jésuite Eberhard, auquel la mère désespérée s'adressa plusieurs reprises car c'est lui qui baptisa Rachel Slieglitz comme chrétienne dans l'espoir d'obtenir des nouvelles de sa fille, lui imposa deux conditions pour en don ner: d'abord la mère devait aussi se faire chrétienne ensuite, le père Stieglilz s'engagerait faire signer un acte par lequel il abandonnait tous ses droits sur sa fille Rachel. Et de pareilles conditions, dit laNeue freiepresse, laquelle nous empruntons ces détails furent posées, en plein XIX0 siècle, dans un pays constitu tionnel Inutile de dire que les époux refusèrent de donner suite ses indignes propositions. Sur ces entrefaites, les parents reçurent de leur fille une lettre écrite en caractères hébraïques, et envoyée par une voie détournée. Toutes les précau tions avaient été prises pour assurer la remise de la missive. Celte lettre, dans laquelle Rachel Stieglilz de mande, en termes affectueux, revenir auprès de ses parents et se réconcilier avec eux, fit prendre aux époux Stieglilz une fâcheuse déterminaison ils s'adressèrent directement au Pape pour se plaindre et réclamer leur enfant. Ils ne reçurent aucune con solation de Rome; mais peu de temps après, la mère obtint une entrevue avec Rachel, en présence de plusieurs religieuses. La jeune fille ne put naturelle ment, cause d'un pareil entourage, faire la moin dre révélation sa mère, qui resta depuis, lors sans recevoir la moindre nouvelle, et cela pendant deux ans. C'est la réception d'une lettre de Paris, que les parents se rendirent auprès du député Bloch, pour lui exposer la situation de l'affaire. Ce député avait déjà formulé une interpellation au Parlement, il y a trois ans, lors de l'enlèvement de Rachel Stieglilz. L'affaire avait fait grand bruit alors, mais elle était complètement oubliée Cracovic, les parents ayant conçu un tel désespoir de la disparition de leur en fant, qu'ils s'enfermaient dans leur douleur et ne recevaient plus de visites. La lettre de Paris fit supposer aux parents que leur fille était restée au pays, et que cette lettre avait été expédiée en France, pour y être mise la poste afin de détourner les soupçons c'est alors que les époux Stieglilz se désidèrent demander de nouveau l'interpellation du député Bloch. L'interpellation fait grand bruit et cause dans le monde catholique une immense sensation. Un jour nal clérical Dei' Czas s'est empressé d'exposer l'af faire en accablant les parents. Le père de Rachel Stieglitz a envoyé une rectification l'article men songer mais la sainte feuille en refuse l'insertion, disant que les parents n'ont qu'à faire ce que bon leur semble attendu qu'aucun pouvoir civil n'a le droit de s'immisser dans les affaires religieuses. Le pieux journal a même l'audace d'ajouter que toutes les recherches pour découvrir Rachel Stieglitz res teront sans résultat. Le Czas croit devoir innoncenter le père jésuite Eberhard, en publiant une lettre écrite par Rachel sa grand'mère, une juive orthodoxe; cette lettre, ex pédiée d'Allemagne, n'a pas été délivrée son adresse, et elle est restée, chose étrange, en possession du père jésuite Eberhard. La Neue freie presse en reproduisant cette lettre, lui a pour principal objet de donner le change sur l'endroit où Rachel Stieglitz se trouve enfermée, exprima juste titre son étonnemenl de ce qu'on %<m> '1mil L'Avenir, revue pédagogique, montre par l'exem ple suivant comment s'est accomplie la désertion des écoles communales, sur laquelle M. Thonissen s'ap puie pour les supprimer

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Le Progrès (1841-1914) | 1885 | | pagina 2