Nouvelles locales. Au WilSems Fonds. n'ail jusqu'ici rien appris au sujet de l'intervention de la justice, qui a été saisie nouveau sur celle scandaleuse affaire, depuis l'interpellation faite, au Reichsralh, par le député Blocli. Cette interpellation a eu heu le 30 Mars dernier. ■■rTn jJ -ii* i- Voici le programme des fêtes qui auront lieu DIMANCHE PROCHAIN, 3 MAI, l'occasion de la célébration du cinquante naire de notre bien-aimé confrère Monsieur LouisBOUCKEN AERE,comme membre effec tif de de la Société Royale de Saint-Sébastien de notre ville. A 2 3/4 heures de relevée, une députation se rendra en voiture chez Monsieur Louis Bouckenaere pour le conduire, vers 3 heures, au local de la Société, où les confrères, réunis cet effet dans la grande salle, attendront son arrivée. Dès l'entrée du héros de la fête, Monsieur le Président lui fera, au nom de tous les confrères, les souhaits de bienvenue, lui remettra une médaille commémorative et prononcera ensuite un discours. A 4 heures précises aura lieu le Banquet, pendant lequel la musique du Corps des Sa peurs-Pompiers exécutera les meilleurs mor ceaux de son répertoire. A partir de 7 heures, un Comité spécial, composé des plus jeunes membres delaSociété, ira en voiture inviter les Dames des confrères venir présenter leurs hommages au digne Jubilaire. Après cette cérémonie, un concours de Jeu de Boules sera organisé pour les Dames ce concours sera suivi de Bal. Les voitures resteront la disposition des Dames pendant et après le bal. Lundi, 20 Avril, a eu lieu au local de XAigle d'Or, la quatrième fêle d'hiver, organisée par la sec tion du Willems-Fonds d'Ypres. Rarement fête a obtenu un aussi brillant succès. Longtemps avant l'heure de l'ouverture, un pu blic nombreux, dans lequel l'élément féminin était largement représenté, encombrait la vaste salle. L'éminent professeur de l'Université de Gand, M. Paul Frédéricq, dont nous n'avons plus faire l'éloge, y a donné une conférence portant pour titre: De libérale en klerikale volksboeken in Vlaanderen sedert 1830. Pendant plus d'une heure l'orateur a captivé l'at tention de son auditoire. Aussi maintes fois il s'est vu acclamer et applaudir avec enthousiasme par la nombreuse assistance qui l'entourait. L'éloquent conférencier a débuté en exposant l'in fluence néfaste qu'exerça la révolution de 1830 pour la partie flamande du pays au point de vue de l'in struction du peuple. En effet, dit-il, le roi de Hol lande, dont on peut critiquer bien des actes qui eurent pour notre pays des conséquences déplorables, avait cependant compris l'utilité de l'instruction, et avait doté notre pays d'un grand nombre d'écoles dirigées par des instituteurs et des institutrices capables et instruits. Mais cette époque se mani festa contre ces écoles, de la part du clergé, la même opposition qui s'est produite dans ces derniers temps contre les écoles officielles. En 1830 on appelait ces écoles écoles gueuses dans ces derniers temps on les appela écoles sans Dieu; en un mot, la situation était complètement identique aux deux époques. La révolution éclata, et vint détruire l'œuvre du gouver nement hollandais. Que fil alors le clergé pour l'in struction du peuple? Il publia des livres de dévotion, tels que la Vie des Saints, le Paroisien Romain, De l'influence d'une médaille de l'Immaculée Conception, Des indulgences attachées la confrérie du St. Sca- pulaire et autres insanités du même genre. Telle était la nourriture intellectuelle de nos malheureux habitants des Flandres. On vit même celte époque le clergé pousser les campagnards signer des pétitions qu'ils ne com prenaient pas, contre l'emploi de la langue mater nelle dans les actes publics. Quel en fut le résultat? que le peuple fut administré dans une langue qu'il ne comprenait pas. 11 fallut attendre jusqu'en 1842 pour obtenir une nouvelle loi sur l'instruction. Les vingt premières années qui suivirent la révo lution furent donc perdues pour les Flandres. Les provinces flamandes étaient incapables de tout effort pour se soustraire l'influence de leurs maîtres. Ce ne lut que vers les années 1845, 1846 et 1847 qu'on vil renaître en Flandre quelques idées de li berté, qu'on vil paraître des hommes capables d'en gager la lutte sur le terrain politique avec les cléricaux. Il manquait au peuple flamand des livres de lec ture qui auraient pu contribuer son instruction mais le goût de la leclure s'était complètement perdu. Lorsque Henri Conscience publia son immortel Lion de Flandre, celte page si glorieuse de l'histoi re du peuple flamand, grâce auquel nos concitoyens apprirent connaître les Breydel, les De Coninck, dont ils n'avaient plus conservé aucun souvenir, il se produisit une véritable révolution dans l'esprit des populations flamandes. Tout le monde s'adonna nvec frénésie la leclure. Le même succès devait attendre les productions qui suivirent. Qui ne connaît De Kerels van Vlaanderen Baas Gansendonck Siska van Roosemaal, de Loteling, etc., de l'immor tel écrivain flamand Est-il un seul parmi les cent ouvrages qu'il a légués la postérité qui ne reçut le plus bienveillant accueil Henri Conscience fut le grand civilisateur des Flandres. Aussi son tombeau porte-il une épilaphe frappante de vérité: Hij leerde zijn volk lezen. Dans ces dernières années, vers 1877, on vit pa raître quelques ouvrages écrits dans un sens vérita blement libéral dont l'orateur recommande vivement la lecture au public. Au moyen de quelques extraits admirablement choisis tant au point de vue littéraire qu'au point de vue des idées, il montre que ces li vres sont l'histoire réelle, l'image fidèle de ce qui se passe journellement partout oùleclergé marche d'ac cord avec leseigneur du village. Rien n'est négligé par les prêtres pour proscrire livres et journaux qui sont écrits dans un sens libéral, tandis qu'ils exploitent indignement les pauvres habitants au moyen de con grégations, de confréries et par l'établissement de troncs qui rapportent de gros bénéfices. L'orateur cite ensuite quelques ouvrages distri bués par le Davidsfonds qui témoignent d'une ma nière frappante de l'inqualifiable mauvaise foi de leurs auteurs, de leur manque absolue d'imagina tion, de jugement et de goût. Rappelant un discours prononcé dans une circon stance mémorable par un de nos hommes d'Etat les plus justement considérés pour leur impartialité et leur modération, il fait un triste tableau de la situa tion créé# au peuple belge placé, par le fait du clergé, dans l'impossibilité d'user des libertés consacrées par la Constitution. Tandis qu'au Parlement, dit-il, les Ministres et un grand nombredeScnateurselde députés catholi- ques se proclament hautement les partisans sincè- res et dévoués de notre libérale Constitution, dans les communes une guerre outrance est faite toutes les grandes libertés inscrites dans notre charte de 1831. La presse est libre, la censure ne pouira jamais être l'établie les Belges ont le droit de s'as- socier l'enseignement est libre porte notre pacte fondamental Aujourd'hui déjà, l'usage de ces libertés consti- lulionnelles est interdit aux habitants denoscom- munes soumises l'autorité du clergé politique. Quiconque se permet d'y lire un journal, un écrit non approuvé par la censure cléricale, est proscrit. Quiconque se permet de faire partie d'une so- ciété non agréée par le vicaire de la paroisse, fût- ce d'une simple société d'agrément, est proscrit. Quiconque se permet d'envoyer son enfant une école non agréable au clergé, cette école fût-elle soumise la loi de 4842, est proscrit. Et mieux que personne, vous le savez, Mes- sieurs, vous qui presque tous, pour avoir voulu user de vos droits de citoyen, avez été traqués et poursuivis; mieux que personne, vous savez que ces arrêts de proscription ne reçoivent pas seule- ment leur exécution dans le domaine spirituel. Tous, vous connaissez de braves cultivateurs qui ont été privés de leurs terres, d'honnêtes pères de famille qui ont été ruinés, des artisans laborieux qui ont été réduits la misère, pour avoir lu un journal non approuvé par la censure ecclésiasti- ^ue, pour avoir envoyé leurs enfants une école, même communale, ou pour avoir fait partie soit d'une modeste société de musique, soit d'une inof- fensive gilde d'archers non patronnées par le cler- gé paroissial. C'est en privant ainsi, dans la pratique, des ci- toyens belges de leurs droits constitutionnels que nos adversaires préludent la révision même du texte de notre Constitution. Eh bien c'est nous, Flamands, qui devons com battre et lutter sans cesse pour la défense de nos li bertés les plus chères C'est nous surtout, Yprois, qui avons su maintenir haut et ferme dans notre ville le drapeau libéral qu'incombe le devoir de défendre nos frères et de les délivrer du joug odieux qui pèse sur eux. L'enthousiasme produit par ces dernières paroles est indescriptible et des applaudissements prolongés retentirent dans toute la salle Nous manquerions notre devoir si nous n'adres sions nos plus chaleureuses félicitations aux artistes qui ont prêté cette fête le concours de leur beau talent et dont le dévouement est au-dessus de tout éloge. Nous espérons qu'il nous sera donné d'assister souvent des fêtes semblables qui contribuent dans une si large mesure l'instruction du peuple autant qu'à son divertissement. i fHB r m ETAT-CIVIL D'YPRES, du 17 au 24 Avril 1885. Naissances Sexe masculin, 2 id. féminin, 2. Sinnaeve, Charles, journalier, et Vanhaecke, Marie, den tellière. Messiaen, Henri, louageur, et Gonieau, Marie, sans profession. Deleu, Thérèse, 70 ans, sans profession, célibataire, rue de Lille. Van Acker, François, 77 ans, sans profession, époux de Marie Ooghe, rue de Menin. Vandevoorde, Ro salie, 55 ans, cabarètière, célibataire, rue de Menin. Capyt, Arthur, 20 ans, cordonnier, célibataire, rue de Me nin. Claevs, Camille, 12 ans, St. Jacques extra. Enfmts-auràKsows de 7 ans: Sexe masculin 4; id. féminin0. Mariages Décès

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Le Progrès (1841-1914) | 1885 | | pagina 3