Désorganisation postale. Acla sancloim Ces listes, ces chiffres et ces renseignements n'ont pas de valeur et ne méritent aucune confiance. Quand on est obligé de parcourir chaque jour les journaux catholiques, on sait qu'ils élèvent le men songe la hauteur d'une vertu. Mais supposons que leur statistique soit vraie, que prouvc-t-elle? Rien. Elle est d'abord incomplète. Un arrêté royal n'est nécessaire que lorsque la commune ne veut maintenir aucune école communale. Le nombre des écoles supprimées en vertu d'arrêtés royaux est donc très petit en comparaison de celui des écoles sup primées. On ne donne ni le chiffre de celle-ci, ni le nombre des enfants qui les fréquentaient. Ensuite, si ces écoles n'avaient que peu d'élèves, qui la faute et d'où cela provenait-il De ce qu'elles étaient mauvaises? Assurément non. Il est de notoriété publique qu'elles étaient meilleures que les écoles libres, bâclées la hâte après 1879. Leurs maîtres étaient diplômés, avaient fait des études. Avant 1879, tout le monde en était satisfait. Et d'ailleurs si elles n'étaient pas bonnes, les catholiques sont au pouvoir, ils pouvaient les rendre telles. Est-ce que par hasard ces écoles répugnaient aux pères de famille? Nullement. Ceux-ci en étaient ja dis très-satisfaits, ne songeaient pas se plaindre, et si, après 1879, ils en ont retiré leurs enfants, les instructions des évêques, la pression du clergé les y obligeaient. Du reste la loi de 1879 n'existe plus. La c i use de leur répugnance, en admettant que celle-ci ail existé, avait complètement disparu. Est-ce enfin parce que dans ces écoles, on refu sait la religion le rang qui lui revient au clergé la place qu'il revendique? Non certes. On pouvait chicaner ce sujet sous l'empire de la loi de 1879. Mais après la loi de 1884! Celle-ci ne permet elle pas d'inscrire la religion en tête du programme Ne charge-t-elle pas le clergé de cet enseignement Les communes catholiques, le gouvernement cléri cal ne peuvent-ils tenir désormais la main ce que l'atmosphère de l'école soit religieuse disons catholique, ultramontaine Si donc ces écoles comptaient peu d'élèves,ce n'est pas qu'elles fussent mauvaises, ni qu'elles inspiras sent quelque défiance aux parents, ni que le clergé eût quelque motif ou quelque prétexte pour les con damner. Alors, pourquoi donc? 11 ne reste qu'une seule raison possible la volonté du clergé de détruire l'enseignement public et de rester maître exclusif et absolu des écoles. Mais en ce cas le nombre minime des élèves fré quentant les écoles communales de certains village cesse d'être une circonstance atténuante en faveur du gouvernement il devient une charge accablante contre le clergé, son esprit de domination, contre la complaisance que rencontrent Bruxelles ses pré tentions les plus inexcusables. 11 est la preuve cer taine, indéniable, irréiulable de la mauvaise foi avec laquelle l'épiscopal a combattu la loi de 1879 et l'école neutre qu'elle organisait. La loi de 1879 dis paraît. La loi de 1884 lui succède. L'école est désor mais organisée par les catholiques, d'après leurs principes. Voit-on cesser l'hostilité du clergé? Voit- on ceîui-ci lever l'interdit qui pèse sur l'école publi que? Voit-on les parents libres désormais d'y ren- v yer leurs enfants? Non, ce que le clergé réclame, ce qu'il exige et ce qu'il cbieint, ce n'est pas une bonne organisation, c'est la suppression de l'école publique l La cause de l'hostilité n'était donc pas la neu tralité de l'école, puisque cette neutralité disparue, l'hostilité subsiste et parfois redouble Du reste, si l'on veut se rendre un compte exact du but que poursuit le clergé, on n'a qu'à comparer son attitude dans les diveises communes du pays. A Gand, il accepte en fait le régime de la loi de 1879,avec l'art. 4. C'est le curé qui chaque semaine enseigne la religion, avant ou après la classe; l'in stituteur est chargé de faire apprendre aux enfants la lettre du catéchisme. C'est le régime que, dès le lendemain de la loi de 1879,l'administration libérale de Gand offrait 1 evêque, qu'il a refusé alors, qu'il accepte aujourd'hui parce qu'il croit y voir son intérêt. A Bruges, le curés appelés décider eux-mêmes, souverainement, quel sera le régime des écoles com munales,décident que la religion n'y sera pas ensei gnée, qu'elle ne le sera qu'à l'église, par le clergé. C'est le régime de la loi de 1879, moins l'article 4, de la loi de 1879 comme voulaient la faire les libé raux les plus anti-catholiques. Les curés de Bruges qui repoussaient ce régime avec horreur, criant l'abomination de la désolation,l'imposent aujourd'hui leur ville parce qu ils y trouvent leur intérêt. Dans des villages catholiques,dans les plus catho liques, là où le clergé est le maître, où il était par venu faire déserter l'école communale, là où au jourd'hui il pourrait rendre celle-ci foncièrement catholique et cléricale, il ordonne M. Thonissen de la supprimer. Qu'est-ce dire? C'est que le souci de- la foi dont nos prêtres ont fait si grand bruit, n'est dans leur bouche qu'un abominable mensonge. Ce n'est pas la foi, c'est leur puissance qui est le but de tout leur activité. Et pour l'asseoir, tous les moyens leur sont bons. Ici ils détruisent l'école. Là, comme Bruges, ils décident que la religion n'y sera pas enseignée ou comme Gand, ils enseignent la religion dans l'é cole restée neutre. C'est, après la tragédie, la comédie. Mais quels détestables comédiens Les oslendais se plaignent de préjudice que porte aux intérêts de la ville la mise en vigueur tardive du service d'été des chemins de fer belges, qui vient d'être de nouveau reculée jusqu'au premier Juin. Déjà des étrangers commencent arriver et le der nier train d'Oslende pour Bruxelles part 6 h. 05 entrain omnibus!! Depuis le 15 de ce mois, on aurait déjà dû rétablir l'express partant 8 h. 15 du soir. On sait comment M. Vandenpeereboom est en train de désorganiser le service des postes. Les re lations d'affaires et de famille sont suspendues pen dant l'après-midi du Dimanche, et les guichets des bureaux de poste fermés, si bien que vous ne pou vez plus ni charger ni recommander une lettre. Mais ce qui est pénible et peut occasionner de grands désagréments c'est la suppression de la distribution du soir. Vous pouvez être appelé près d'un parent malade, ou pour le règlement d'une affaire impor tante, vous recevez votre lettre le lendemain, quand les premiers trains sont partis. Et voilà des faits qui exaltent le lyrisme clérical en l'honneur du ministre du chemin de fer, qui ap plique aux postes le système de locomotion de la tortue. Ecoutez la Gazette de Liège Quels devoirs religieux pourrait-on bien remplir 8 heures du soir Qu'on ne se trompe pas sur la portée de nos ob servations: Nous réclamons plus que personne pour le personnel, un repos nécessaire la santé et bien mérité, mais nous croyons que l'on peut combiner les adoucissements apporter au service avec les intérêts du public. Le choléra ayant fait quelques victimes Sueca, ville de 8,000 âmes, située cinq lieues de Valence, un médecin catalan est allé Valence et Sueca pour inoculer le choléra par la vaccine. S'inspirant des travaux de l'illustre savant français et du docteur Koch, il a vacciné avec des bacilles, introduits l'aide d'injections hypodermiques, quatre-vingt-trois personnes, dont trente médecins. Ceux-ci, après deux jours de maladie, présentant des symptômes de choléra, sont rétablis et indemnes de l'épidémie. La faculté de Madrid a envoyé deux docteurs poursuivre les travaux de ce médecin, qui est déjà entouré de docteurs français, anglais, allemands, espagnols, lesquels feront des rapports. Dans la nuit du 20 au 21 Avril, de nouvelles expériences téléphoniques ont été laites entre Ostende et Bruxelles, sous la direction de deux ingénieurs du déparlement des chemins de fer. Les appareils de M. Emile Chrisliaen de Passchendaele, ont été spé cialement essayés pour la correspondance grande distance et l'essai a été couronné d'un plein succès La transmission de la parole s'est effectuée nette et claire, alors même que le téléphoniste était placé plusieurs mètres de l'appareil transmetteur. Les appareils de M. Chrisliaen fonctionneront bientôt entre Roulers et Ypres (24 kilomètres) pour le service de la ligne téléphonique privée, qu'il con struit actuellement pour compte de la maison De Ceuninck-Wyckhuyse de Roulers. La 6° chambre correctionnelle du tribunal de Bruxelles, présidée par M. le juge Decoster, a con sacré une grande partie de l'audience de ce jour, 28 Avril, l'examen de la grave affaire de mœurs qui a fait déjà pas mal de bruit en ville, des préventions d'attentats la pudeur l'égard de plusieurs fillettes i âgées de 14 ans ou moins de 14 ans,d'outrages aux mœurs, etc. charge de l'inculpé Hanssens, Lucien- Charles-Victor, employé, âgé de 38 ans, né a Sainl- Josse-ten-Noode,actuellement détenu préventivement en la maison de sûreté des Petits-Carmes, Bruxel les. Parmi les témoins assignés charge par le ministère public on remarquait plusieurs gamines assez jolies et passablement précoces... Les débats ont eu lieu huis-clos. Le siégedu ministère public était occupé par M. De Leu, substi tut du procureur du roi. Le prévenu avait pour dé fenseur, Me Emile Stocquart. A la reprise de l'audience, l'après-midi, lehuis- clos ayant été levé, le tribunal a rendu son jugement Flandre Libérale.) Tm M. Vandenpeereboom n'eût il accompli d'autre réforme que celle d'assurer aux employés de son département le repos dominical et la liberté de remplir leurs devoirs reli gieux, il aurait rempli dignement ses hautes fonctions et noblement usé de ses pouvoirs. Cette réforme sera pour lui un véritable titre la reconnaissance de ses concitoyens. M. Pasteur et le choléra. Voilà qui est encore un nouvel éloge, quoique discret de M. Pasteur:

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Le Progrès (1841-1914) | 1885 | | pagina 2