L'Exposition universelle d'Anvers. b tue une q elioi s; éclatement importante en ce qu i concerne notre province. En effet, dans un grand nombre de localités, ils ont, de tout temps, délivré des médicaments leurs mala- des; cet usage s'est enraciné et le client la cain- pagne paieplutôt la drogue que les soins du praticien. Telle grave question, où des intérêts respectables sont en jeu, ont donné lieu, de la part de notre collé nue. une longue coriespondance avec l'autorité su- périeure, depuis la réorganisation des commissions médicales. A la suite de cette correspondance et des démarches faites par les praticiens intéressés, la Commission a décidé dans la seconde session de 1882, que le statu quo serait provisoirement maintenu. Mais, il est incontestable que la question ne peut rester eu cet é'at une solution légale doit intervenir. Nous allons examiner comment on pourrait, peut- être, parvenir concilier les intérêts des médecins en cause, des pharmaciens et du public. 2. Et d'abord,d'après quels principes faut-il établir l'interdiction du cumul Il ne serait pas raisonnable de supprimer partout b le droit île délivrer des médicaments; dans, les loca- b lités où il y a un ou deux praticiens, mais où 11e réside b pas de pharmacien, on ne peut empêcher le cumul b sans s'exposer produire des résultats désastreux b pour les malades, en les forçant chercher au loin les b médicaments qui leur sont prescrits. La même raison existe pour maintenir le cumul, là b même où plus de deux médecins existent dans une b commune, lorsqu'il n'y réside pas de pharmacien. b 3. Reste donc la question de savoir s'il convient de b le tolérer, là où il existent trois praticiens ou plus, b dont au moins un pharmacien, et, dans l'attirmative, b comment il faut procéder. b En dehors des motifs puisés dans la longue tolérance b qui a existé cet égard, la suppression de l'autorisa- tion accordée aux médecins des petites villes de déli- b vrer des médicaments produira certainement des conséquences singulières et inattendues. Ainsi, sup- b posons une localité où, par suite de la résidence de b deux médecins et d'un pharmacien, le cumul est dé- b fendu un de ces médecins est appelé au dehors, la b campagne; quelque distance, dans une autre loca- lilé, existe un médecin y résidant seul et qui, lui aus- si est appelé au même endroit que le premier. b Qu'arrivera-t-il Le malade campagnard, habitué, b comme nous l'avons dit, payer plutôt le médicament b que l'homme de l'art, finira par s'adresser exclusive- b ment au second médecin, qui lui fournit les drogueSj b en même temps qu'il fait sa visite. De là un préjudice b considérable pour le praticien privé du droit au cu- inul. Il ne faut pas, il est vrai, trop s'arrêter des consi- dérations de l'espèce, et l'on dira peut-être que la b supposition que nous venons de faire est gratuite, que b le client saura bien rester chez le médecin qui a sa b confiance. b D'autre part, il est possible que l'application plus b' rigoureuse du principe de la séparation complète des b deux professions, toujours, bien entendu, dans les lo- ciblés où existe une pharmacie ait pour effet d'a- b mener plutôt les jeunes médecins se fixer dans les b petites communes, au lieu de rechercher les centres b plus populeux ce serait un grand bien et l'on arrive- b rait peut-être, de cette manière, arrêter la dépopu- b lation médicale des campagnes, qui devient de jour en b jour plus grande, comme nous l'avons établi en der- nier lieu dans notre rapport général sur l'exercice b 1881. (A continuer). miiian Anvers. 2 Mai, 10 h. matin. La façade. Une magnifique voie, formée par les avenues De Keyse-, des Arts, de l'Industrie et du Sud, mène de la gare d'Anvers l'exposition. Tantôt elle sera suivie pir le coitége royal et plus tard des milliers de voya geurs étrangers attirés par l'exhibition anversoise vien dront la parcourir. Bordée de riches hôtels, d'édifices somptueux, des statues de Teniers, de Leys, du monu ment de l'Escaut, du nouveau palais de justice; laissant voir par de larges échappées, par de lumineuses trouées les frondaisons du Parc, elle peut rivaliser avec les plus belles artères des grandes cités européennes. Quand on arrive au coude formé par les avenues de l'Industrie et des Arts, brusquement la façade de l'ex position se présente et découpe sou ossature de fer sur le ciel gris. L'effet produit la vue de ce squelette énorme a quelque chose d'étrange. On approche et, peu peu, l'armature de fer se dessine plus complètement et s'accentue. Distinctement on aperçoit, s'élauçant de leur base de rochers en béton, les deux phares qui encadrent le grand motif décoratif du centre, surmonté du globe légendaire. Quand leur carcasse haute et étroite sera revêtue de plâtre et de toile peinte, les phares et l'arc de triomphe, se complétant mutuellement, formeront un ensemble pittoresque rampant avec la banalité du style des halles et des gares de chemins de fer adopté pour les ex, osi- tions précédentes. A gauche et droite de ce portique, filent les longues galeries 11e montrant l'extérieur qu'une surface de planches et ressemblant comme deux gouttes d'eau une gigantesque barraque. Cet aspect vulgaire, déplai sant, disparaîtra bientôt. Sur cette façade provisoire en planches, des plaques de plâtre vont être collées. Elles donneront l'illusion de grands murs de marbre blanc, qui resplendiront aux rayons du soleil. Des colonnes et uue balustrade courant le long de la terrasse animeront encore cette blanche façade, plus qu'insignifiante l'heure actuelle, mais qui, dans un mois, au plus tard, formera un ensemble réussi. I.11 section belge. Il serait puéril de donner les dispositions générales de l'exposition, sa superficie, etc. Depuis un an, tous les journaux ont répété ces détails satiété. Entrons donc de suite dans la section belge, qui occupe le cen tre du palais et l'aile droite de la galerie principale. En attendant la cérémonie, il y règne une animation extraordinaire. Il s'agit de se prépari r la visite royale et de réparer le temps perdu. Et on le répare Et voilà qu'on scie, cloue, arrange les objets exposer, dresse les étalages,étend les draperies et les vélums, déplie les rubans, déploie les drapeaux, attache les enseignes, échafaude les motifs décoratifs, déroule les tapis et que l'on donne le dernier coup de main final l'ensemble. Depuis hier, on a opéré des merveilles. Des vitrines, vierges vendredi de tout objet, sont aujourd'hui éblouis santes, et leur étalage fera l'admiration de tous les visi teurs. Malgré cet empressement de la dernière heure, 011 compte de nombreux vides. A part la galerie principale, les galeries qui la flan quent droite, son misérablement garnies. Tout y est encore faire, et quatre ou cinq semaines leur sont né cessaires pour offrir ce que l'on est en droit de leur réclamer. Dans la grande travée du milieu, en face du compar timent français, nous saluons en passant le trophée élevé par le commerce d'Anvers et surmonté de la sta tue de la ville, trophée uniquement composé de sacs, de liai ils de pétrole, de caisses en ferblanc et qui ra chète, par la richesse et la prospérité qu'il rappelle, son peu d'élégance. Plus droite se trouvent le luxueux pavillon con struit par la Vieille Montagne, dont les deux tours et le dôme de verre colorié obtiendront beaucoup de succès; un monument original construit avec des boites de bon bons anglais un autre élevé avec des boîtes de conser ves, etc., par la compagnie Liebig, et qui est assez réussi; la grotte peu mystérieuse de Quenast; un magni fique po; tique en fer forgé de M.Wauters, de Bruxelles; une distillerie avec ses appareils étincelants comme des armures neuves, montée par SI. Meeus, de Wyneghem; un magnifique maitre-autel en marbre orné de statues la colonne en boîtes de cigares dressée par la maison Trincharit frères, colonne portant sa base quatre sta tues plus ou moins allégoriques; et d'autres pavillons, monuments, etc., auxquels on travaille encore avec une ardeur sans exemple. La principale décoration du compartiment belge con siste en draperies, drapeaux tricolores et étendards portant les titres des divei s métiers du commerce belge. Cela n'est pas riche, mais non de mauvais goût. Il faut compter aussi sur les exposants, qui tiendront rivaliser avec les Autrichiens et les Français et s'ingé nieront trouver plus tard motifs embellissements. Telle qu'elle existe l'heure actuelle, lasiciion belge ne peut être jugée. Plus lard, on saura si l'effort réalisé en 1880 aura élé égalé ou dépassé en 1885. Section franç-aiMC. Les Français ont répondu avec un très louable em pressement l'invitation de la commission directrice de l'exposition. Leur compartiment sera une des curio sités les plus intéressantes de la manifestation pacifi que d'Anvers. Ils se sont plus l'orner, ce comparti ment immense, s'étendant sur plusieurs milliers de mètres carrés, avec un goût exquis et une recherche du beau dépourvue de toute note criarde et tapageuse. Sa décoration principale consiste en un large motif aux colorations variées. Sur une draperie rouge et or, se détachent des trophées de drapeaux français reliés par un bouclier portant les lettres il. F République fran çaise). Les écussons des principales villes de France, les plus industrielles,, les plus commerciales et les plus manufacturières, complètent cette frise aux propor tions respectables. A l'entrée de la section, attirant tous les regards, se trouve la statue en bronze du général Kléber, destinée la façade de St-Cyr. On sait qu'elle a élé modelée par Clésinger, peu de temps avant sa mort. A côté de la statue équestre du général républicain et lui formant cortège, d'aulr«s statues dues aux meil- leui s sculpteurs français, ainsi que le fameux vase de Gustave Doré, dont la reproduction en plâtre a élé un des succès de l'exposition de Paris de 1878. Derrière ce groupe d'œuvres d'art, envoyé par la maison Thiebaut de Paris, se profile une série de petits pavillons, de vitrines, etc. On s'arrête surtout devant des appareils disposés avec art et représentant l'envoi d'une société commerciale et industrielle des métaux. Au milieu d'arcades, de courbes, etc., une petite fon taine étale modestement sa vasque, d'où s'échappe un jet d'eau. L'exposition des produits envoyés par les colonies françaises n'aura pas uniquement lieu daus le pavillon dressé au centre du jardin; des galeries lui sont réser vées côté des galeries françaises. L'Algérie et la Tunisie seront représentées plus complètement qu'on ne l'espérait. Tout en étant moins en retard que ses voisins, le compartiment français est loin d'être terminé. Mais il arrivera cependant bon premier. Afin d'accélérer le placement des marchandises, les commissaires du gou vernement de la République ont fait poser sur le plan cher de leur section un chemin de fer composé d'une voie étroite, qui se place et se déplace aisément. Les wagonnets courent facilement sur les rails et, grâce cette idée ingénieuse, le train des exposants s'opère avec plus d'ordre et plus de rapidité. Pourquoi les Bel ges n'imiteraient-ils pas les Français Ce serait un moyen de regagner promptement le temps perdu. Autres sections étrangères. L'exposition austro-hongroise s'annonce comme de vant être très somptueuse. Fermée par deux magnifi ques portiques en fer forgé d'un beau caractère, elle renferme un véritable entassement de richesses. Déco rée des armes de l'Empire, de l'écusson impérial avec les lettres F.-J. et de l'aigle doré deux têtes, elle est d'un aspect luxueux. L'exposition de l'empire d'Allemagne est peine ébauchée. Elle occupera un assez vaste espace, large enclos drapé de rouge et dans lequel on aura accès pat- plusieurs portes monumentales affectant un style agreste. Celle de la Hollanie est plus avancée. Le refus d'un pretoier subside par les Chambres néerlandaises n'a pas découragé les sympathies de nos voisins. Us ont voulu, malgré les erreurs de la politique, montrer qu'ils se souvenaient de l'exposition belge, Amster dam, et de la dernière entrevue des souverains. Leur compartiment promet mille curiosités. Presque tous les exposants ont déjà envoyé leurs produits qu'ils distribuent, dressent et rangent avec autant de goût qu'il est possible d'en avoir.

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Le Progrès (1841-1914) | 1885 | | pagina 2