N<> 1,088. Dimanche,
45e ANNÉE.
7 Juin 1885.
6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL D'ï PUEiS ET DE L'ARRONDISSEMENT.
LA, LOI M AUDITE.
A ElverdiHghe.
Encore la conférence de M. Sabbe.
Comédianle,comédiaD(e.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DI1IANC1IE. virfs acqcihit eukm.
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Yprks, le 6 Juin 1885.
On sait ou l'on ne sait pas,en haut lieu,si les dis
positions légales et les instructions ministérielles
relatives au paiement de la rétribution scolaire sont
scrupuleusement observées dans nos campagnes.
M. Jacobs et son triste compagnon, Maître Pleur
nichard, peuvent avoir ce sujet tous leurs apai
sements.
Cela marche et cela marche tellement bien que
nous allons nous en occuper un brin.
Aux termes de l'art. lr de l'arrêté royal du 21
Septembre 1884 (contresigné Jacobs), sont admis
jouir du bienfait de l'instruction gratuite dans
les écoles primaires communales ou adoptées
1Les enfants de personnes secourues par les
Bureaux de Bienfaisance
2. Les enfants des ouvriers qui n'ont pour re-
venu que le produit de leur salaire journalier
3. Tous les autres enfants habitant la commune,
l'égard desquels il sera reconnu, conformément
aux dispositions ci-après, que les personnes qui en
sont chargées ne se trouvent pas dans une posi-
lion aisée.
Le texte est clair, précis, et ne laisse aucune pla
ce l'ignorance.
Dès lors comment se fait-il que la plupart des
enfants qui fréquentent les rares écoles communales
maintenues,soient soumis au paiement d'une rétribu
tion de 24 francs par an, alors que ces enfants se
trouvent dans les conditions prévues par le susdit
arrêté royal.
Nous connaissons, quelques kilomètres de la
ville, un simple ouvrier du chemin de fer, dont les
cinq enfants fréquentant l'école communale, ont été
impitoyablement privés du bienfait de l'instruction
gratuite»et pour chacun desquels les édiles calotins
réclament 24 francs par an.
Total fr. 120.
C'est là un acte de cruauté contre lequel nous pro
testons hautement et digne tout au plus d'un sauva
ge de l'Afrique Centrale
Le père n'a qu'à les prélever sur son salaire ou
les mendier s'il le faut.
Nous croyons devoir faire connaître aux intéressés
qu'ils ont le droit de prendre leur recours au Roi
contre la décision qui a rayé leurs enfants de la liste
des élèves ayant droit l'instruction gratuite.
Il n'importe que cette décision émane du Bureau
de Bienfaisance, du Conseil communal ou de la Dé-
putalion permanente, le recours est ouvert dans
tous les cas et alors même que la commune et la
Dépulation ont été d'accord. (Rapp. docum. p. 18)-
Ce recours est ouvert l'instituteur, aux parents,
aux tuteurs, tous les intéressés. (Réponse du Gou
vernement, docum. p. 21).
Mais ce n'est pas tout
Dans une autre commune, l'exécution de la déci
sion du conseil communal fixant le taux de la rétri
bution scolaire, est poursuivie avec une rigueur im
pitoyable.
L'autorité locale fait remettre vers la fin de cha
que mois l'instituteur officiel, avec mission d'en
percevoir le montant, les quittances des sommes dues
par chaque enfant du chef de la fréquentation sco
laire pendant le mois suivant. Les fonds, ainsi per
çus par anticipation, doivent être remis dès le lr du
mois au receveur communal.
Or, le 2 Juin courant, un certain nombre d'en
fants d'ouvriers, soumis arbitrairement d'ailleurs au
paiement du minerval, n'avaient pas encore remis
l'instituteur l'argent injustement réclamé.
Leurs parents avaient-ils confiance dans leur bon
droit ou n'avaient-ils pas de quoi payer?
Nous ne sommes pas encore fixés sur ce point.
Qu fit le très clérical et très honorable (sic)
bourgmestre de cette commune?
Le même jour, il se rendit l'école officielle, pé
nétra, la canne la main et le chapeau sur la tète,
dans le local où l'instituteur se trouvait avec ses
élèves, sans rendre personne le salut que chacun
accorde encore au premier magistrat de lacommune.
11 se fit remettre la liste des élèves, se fil indi
quer du doigt les enfants qui n'avaient p^s encore
payé la rétribution scolaire, et la bo che remplie
d'écume, les traits altérés par une rage indicible,
chassa brutalement de l'école les petits malheureux
auxquels il infligeait gra uilement ce sanglant affront
en présence de leurs camarades.
Nous avons parlé tantôt de cruauté. Ceci est une
infamie qui dépasse toutes les autres et dont le sus
dit bourgmestre aura rendre compte tôt ou tard,
quand l'heure de la juslicedelaréparation aura sonné.
Doit-on s'étonner après cela s'il existe dans cette
pauvre commune, terrorisée, enchainée, courbée
sous le joug d'un prêtre et d'un châtelain, des fer
ments de haine, qui, contenus aujourd'hui, n'atten
dent qu'une occasion pour éclater et dont l'aristocra
tie et le clergé seront les premières victimes.
C'est un avertissement. Puissent nos adversaires
en profiler. r.
AB- Le Journal d'Ypres nous reprochera
sans doute encore de ne pas oser citer la commune
et le nom du bourgmestre. Nous le prévenons qu'il
peut connaître l'un et l'autre dans nos bureaux, rue
de Dixmude, n° 39.
Nous prions itérativement le Journal d Ypres de
bien vouloir nous donner des renseignements au
sujet du décès d'une petite fille d'Elverdinghe, ex
élève d une des écoles de celte commune.
11 circule ce propos des bruits étranges aux
quels il est temps de mettre un terme, s'ils sont faux,
et dont la justice pourrait bien avoir s'occuper s'ils
étaient exa.ls.
Nous avons dit de prime abord que nous croyions
.M. Sabbe incapable d'avoir tenu le langage que le
Journal dYpres lui attribue.
Nous avons conclu que notre confrère mentait,
dans l'intérêt de sa boutique.
M. Sabbe nous donne raison et, dans une verte
lettre adressée la Patriefait bonne justice de l'in
signe mauvaise foi du Journal.
Que fait celui-ci?
Au lieu de reproduire la lettre de M. Sabbe, il
publie un article extrait du Patriote rééditant l'é
gard de l'honorable fonctionnaire les calomnies dont
lui, Journal, s'était le premier fait l'écho.
La première fois que le Journal parlera de loyauté,
nous aurons de quoi répondre.
Attendez, Basile, vous ne perdrez rien pour at
tendre.
Ah les bonnes larmes de crocodile que la sainte
presse verse aujourd hui sur la tombe de Charles
Rogier
Désolé le Journal de Bruxelles qui jadis appelait
le grand patriote fils du bourreau
Désolée la Patrie de Bruges qui s'écriait en 1863
en enregistrant l'élection de Rogier Tournai
Résumé de la journée il y a un homme usé de
LE PROGRES
ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrondissement administratif et ;udiciaire d'Ypres, fr. 6-00.
Idem. Pour le restant du pays7-00.
Tout ce qui concerne le journal doit être adresse l'éditeur, rue de Dixmude, 39.
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