45e ANNÉE.
14 Juin 1885.
6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
LA LOI MAUDITE. «BB
1 Zanlvoordc.
Dickebuscb.
4 Elverdiogbe.
L'instruction publique eu France
et eu Belgique.
N° 1,090. Dimanche,
PARAISSANT LL JEUDI LT LE DIMANCHE.
Les annonces de ta Belgique et de FEtianget1 sont eeçaes pdr Y A penée^ffïïvas (Publicité), 89, Marché-aux-Herhes, BruxelU#s et "h"- fin mftirrespnnrl ml"
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Heures de départ d'Ypres
Ypres, le 13 Juin 1885.
De plus fort en plus fort.
Les édiles, nous allions dire les sacristains,
de Zantvoorde avaient supprimé l'école com
munale.
Ils l'ont rouverte en présence d'une protes
tation en bonne et due forme de 28 pères de
famille, ayant 59 enfants en âge d'école.
Et qui croyez-vous qu'ils ont confié les
fonctions d'instituteur intérimaire
A M. Bouteca fils, actuellement en dispo
nibilité et auquel on paie un traitement d'at
tente de 1000 francs
Jamais de la vie
On a fait venir de l'école normale de Thou-
rout, dite Kosterschool un personnage
remarquable tous les points de vue et on lui
a voté un traitement de 1200 francs.
Les pères de famille libéraux ne sont pas
contents et prétendent que l'administration
communale eût mieux fait d'utiliser les loisirs
de M. Bouteca fils, que de faire appel au
dévouement plus ou moins intéressé d'un nou
vel instituteur.
Ainsi l'exigeaient d'ailleurs le souci de la
liberté des pères de famille et l'intérêt bien
entendu des finances de la localité.
Mais ce sont là des vétilles dont M. le curé
ne veut sans doute pas qu'on s'occupe
En attendant, les susdits pères de famille
gardent leurs enfants chez eux.
Faut-il voir dans la mesure prise par ledi-
lité de Zantvoorde une preuve d'hostilité sys
tématique contre M. Bouteca, père, ancien
instituteur officiel et secrétaire communal?
On pourrait le croire.
Le collège des bourgmestre et échevins a
fait connaîtreren effet,cet honorable fonction
naire, qu'il avait quitter, avant le lr Juillet,
la maison d'habitation attenante au bâtiment
d'école et qu'il occupait raison de ses fonc
tions d'instituteur.
Avant le lr Juillet
Et vous savez s'il est facile de trouver une
maison dans un village de l'importance de
Zantvoorde.
Tant de fiel entre-t-ii dans l'âme d'un cagot
L'administration cléricale de Dickebusch a
réduit de 1600 fr. 1200 fr. les appointements
de l'instituteur officiel.
Cet honorable fonctionnaire est veuf et père
de sept enfants. Depuis le 31 Décembre, il n'a
pas encore touché un centime de son traite
ment.
Qu'importe!
Ne faut-il pas payer avant tout l'enseigne
ment congréganiste et faire rentrer dans les
caisses noires l'argent que la rage sacerdotale
en a fait sortir pour soutenir la révolte des
prêtres contre la loi de 1879?
Allez y, messieurs de la calotte, allez y
Mais rira bien qui rira le dernier
Le Journal d Ypres s'obstine garder le
silence au sujet du fait que nous avons signalé.
Avons nous été mystifié ou le cas est-il tel
lement mauvais que notre confrère juge pru
dent de ne pas y toucher
Patience R.
Tous les joqrs le Moniteur enregistre les nouvelles
mesures prises par nos maîtres pour détruire l'en
seignement, désorganiser les écoles. Chaque semaine
on sacrifie quelques instituteurs au fanatisme cléri
cal.
Pendant que chez nous on accumule les ruines,
qu'on étend le désastre, qu'on organise l'ignorance
publique, en France tous les efforts tendent instrui
re, émanciper les masses.
On vient de publier le tableau de la situation de
l'enseignement primaire en France pour l'année sco
laire 1883-1884.
On constate tout d'abord que le nombre des écoles
n'a pas cessé de s'élever. Il était de 77,302 en 1883;
au 31 Décembre dernier, il atteignait 78,456, en
augmentation de 1,154. Aujourd'hui, cent trente et
une communes seulement sont dépourvues d'écoles.
Mais l'année ne s'achèvera pas sans qu'elles en soient
dotées.
Le personnel enseignant s'est multiplié en pro
portion. De 129,657 en 1883, le nombre des maî
tres a passé, en 1884, 132,580, soit une aug
mentation dp 2,923.
Même progression dans le chiffre de la population
scolaire. Elle a été exactement de 36,530 élèves
pendant l'année qui vient de finir. Depuis 1877,
c'est-à dire depuis le triomphe et l'établissement dé
finitif de la République, le nombre des élèves de
tout sexe inscrits dans les écoles primaires s'est ac
cru de 751,746.
Si cependant en général la population scolaire
s'est notablement accrue dans les écoles publiqnes
laïques, elle a non moins considérablement diminué
dans celles dirigées encore par les congréganistes.
Elle était de 958,076 élèves en 1883; au 31 Décem
bre dernier elle n'était plus que de 915,492, soit
une diminution de 42,584 élèves.
Un autre fait ressort de celte statistique, qu'il est
intéressant de relever c'est la grande différence
numérique existant entre les instituteurs congréga
nistes non diplômés, et les laïques de la même caté
gorie.
On sait combien peu le personnel enseignant clé
rical compte en Belgique de membres diplômés les
arrêtés royaux qui autorisent l'adoption des écoles
libres sont tous forcés, ou bien d'avouer que les in
stituteurs qui les dirigent ne sont porteurs d'aucun
diplôme, ou bien d'user de subterfuges pour faire
croire l'existence d'une pièce quelconque établissant
l'existence des capacités professorales.
En France également les maîtres et maîtresses
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PROG
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