6 FRANCS PAR AN.
N0 1,091. Jeudi,
18 Juin 1885.
JOURNAL D'Y PRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Election provinciale Bruxelles.
Pas Pingres... les cléricaux deCcurlrai!
45e année.
PARAISSAIT 1.1. .1111)1 ET LE DIT M l) I
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Inscrits12,457
Votants7,765
Blancs et nuls119
Valables 7,647
Majorité absolue3.824
M. DEMEUR, candidat radical 3,088
M. GOBLET, candidat libéral - 2,883
M. JOURDAIN, candidat clérical 1,680
En conséquence, il y aura ballottage Dimanche
prochain entre M Demeur et M. Goblet.
M. Demeur n'est donc pas élu.
Les radicaux étaient sûrs de vaincre.
Ils parlaient d'une majorité de mille voix.
Sur plus de douze mille électeurs que compte
Bruxelles, un peu plus de sept mille se sont présen
tés au scrutin. Aucun des candidats n'ayant obtenu
la majorité absolue, la partie a été remise. Il y aura
ballottage Dimanche prochain entre MM. Goblet et
Demeur, le candidat clérical étant écarté.
MDemeur a eu deux cent cinq voix do plus que
M. Goblet, mais ce dernier devance de plus de douze
cents voix M. Jourdain.
Le vole de Dimanche peut-il faire présumer celui
de Dimanche prochain? En aucune manière. Un peu
d'activité chez les électeurs suffirait pour renverser
les chiffres mais ce qui reste acquis, c'est que par
lui seul le parti clérical ne peut rien Bruxelles, et
qu'il doit forcément s'allier avec les avancés pour
réunir un nombre encore insuffisant afin de réussir
faire la petite guerre aux libéraux.
Leur candidat n'arrive premier qu'avec 200 voix
de plus que le candidat libéral, et encore il ne doit
cette avance qu'à l'appoint d'un certain nombre de
cléricaux qui l'ont favorisé sous main, afin d'entra
ver la reconstitution du parti libéral.
Etant données les circonstances toutes spéciales
de l'élection, le ballottage est un succès pour l'opi
nion libérale et progressiste.
Le prestige de l'Hôtel Continental est entamé.
11 est démontré, dit l'Indépendance, que son or
ganisation est insuffisante, et que les électeurs de
la capitale, tant capacitaires que censitaires, n'ont
plus dans son comité la confiance escomptée par
l'ex'rême gauche.
Aussi ne sommes nous nullement surpris d'ap
prendre que les comités fédérés de l'Union et de la
Ligue libérales ont résolu de poursuivre la lutte en
vue du scrutin de Dimanche prochain.
Les comités de l'Union et de la Ligue libérales
siégeaient en permanence la Taverne Saint Jean.
Le résultat a été proclamé au milieu des applau
dissements de toute l'assistance.
M. Crocq a pris la parole pour féliciter l'Union et
la Ligue du succès de la journée.
Car c'est un succès.
L'honorable sénateur a caractérisé la situation.
11 a dit les difficultés de la lutte.
D'une part, l'Hôtel Continental avec sa vieille
organisation.
D'autre part, deux Associations jeunes, qui ont
improvisé leurs moyens d'action sur le champ de
bataille.
Entre le libéral et le radical, le cléricalisme agis
sant sous le manteau, ayant candidat de paille,
mais apportant un appoint tournois l'élément dis
solvant d'extrême gauche.
Il a particulièrement insisté sur les procédés au
toritaires du Jansonisme.
Et après avoir remercié la presse libérale de son
concours actif, il a annoncé la continuation de la
lutte.
M. Goblet s'est levé ensuite salué par de chaleu
reux applaudissements.
L'orateur a remercié tous ceux qui ont servi, sur
son nom, la cause libérale et progressiste, et parti
culièrement les deux comités de la Jeune garde.
Il lient le résultat pour hautement satisfaisant,
encore qu'il ne soit pas décisif.
La lutte doit être vaillamment poursuivie, et le
candidat se tient la disposition de ses amis.
Enfin M. Van Humbeeck, ancien ministre de
l'instruction publique, a prononcé une courte allo
cution qui est un véritable discours politique dans
ses proportions modestes, et un manifeste digne
d'attention.
Le corps électoral, a dit l'orateur, vient de ra
tifier la résolution que nous avons été obligés de
prendre pour sauver le drapeau du libéralisme.
Un écart de 200 voix est insignifiant, surtout
si l'on songe que nous sommes en présence d'un
corps électoral nouveau dont l'éducation se fait au
scrutin.
11 y a dans ce corps électoral environ 3,500
capacitaires.
Tous bien certainement ont voulu user de leur
nouveau droit.
Tous sont allés voter.
Ce n'est pas là qu'il faut chercher les absten
tions.
On peut en conclure que l'Hôtel Continental se
vantait tort de pouvoir entraîner tous les capaci
taires la suite de l'extrême gauche.
11 est évident que les capacitaires sont pour le
moins aussi divisés que les censitaires sur la ques
tion de la direction imprimer au parti libéral.
Il faut donc continuer la lutte avec ces éléments
nouveaux.
Il faut compléter l'éducation des capacitaires
avec la certitude que, par eux la cause de la vérité,
de la justice et du bon sens ne tardera pas triom
pher.
Ces paroles ont été très applaudies.
L'assistance s'est alors séparée.
Lundi, 9 heures du matin, les deux comités se
sont réunis pour aviser toutes les mesures que com
porte le ballottage de Dimanche prochain.
11 y a une observation sérieuse faire ce sujet:
la voici: c'est que si les libéraux ne sont pas très,
dépensiers, au moins ce qu'ils dépensent sort de
leur propre caisse.
En est il de même des cléricaux
Aucunement! S'ils sont prodigues de gros sous,
c'est qu'ils les prennent dans la poche d'aulrui.
Voy z plutôt ce qui se passe Courtrai.
Lorsque M. Heyvaert fit son entrée officielle
Courtrai, comme gouverneur, les libéraux courtrai-
siens firent fête au premier magistrat de la province,
mais les cléricaux n'intervinrent pas pour une obole;
ce sont nos amis, exclusivement, qui firent les frais
de la réception et de toutes les festivités.
Le gouverneur Ruzette a rendu Dimanche une
visite la ville de Courtrai.
Or, que fait le conseil communal clérical de
celle ville?
Sans le moindre scrupule, il puise l'argent néces
saire la réception de Mazette dans la poche des....
contribuables.
Ainsi, les édiles courtraisiens ont volé un crédit
de 3000 francs pour les fêtes en l'honneur du gou
verneur! Ils font, de celte façon, payer par les libé
raux les fêtes données en l'honneur d'un fonction
naire clérical I
LE PROG
VIRES ACQUIRIT EUNDO
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Tous Pingres! Voilà la qualification que les cléri
caux jettent si souvent la l'ace des libéraux.