Les femmes catholiques.
Do peu de (cul.
adresser par un abonné de lu Flandre Occidentale,
un sacristain sans doute, et dont la teneur suit
Monsieur le Rédacteur.
1* Qu'il n'y a pas de poste de douane Ypres.
Ah la bonne farre.
Vous avez bien lu, n'est-ce pas? A notre tour
maintenant
Ce n'est pas la Flandre qui a signalé ce fait l'at
tention de Pleurnichard. C'est nous qui l'avons fait.
Et voici dans quels ternies nous nous sommes ex
primé
Où le Bien publicson correspondant le sacris
tain J. B. V-, le vieux Monsieur décoré et le scribe
du Journal 'd'Ypres ont-ils donc vu que le douanier
V. S... était d'Ypres ou résidait Ypres alors que
nous disons en termes exprès que le fait s'est passé
dans une commune des environs.
Pour nous, brave Journal, votre vieux fonction
naire, si décoré qu'il soit, est un personnage de vo
tre invention ou bien c'est un idiot.
11 faut, en effet, être totalement dépourvu d'intelli
gence, pour aller faire Ypres une enquête sur des
faits qui se sont passés Rousbrugge, Poperinghe
ou ailleurs.
Avec des démentis comme celui là vous irez loin.
Mais ne craignez rien, nous reviendrons sur cette
affaire.
Nous vous serions déjà bien obligé cependant s'il
vous plaisait de rectifier dans ce sens votre article
sur notre Don Quichotlisnie moins que ce
ne soit trop exiger de votre loyauté bien connue. R.
De même que dans certaines localités, les igno-
rantins, par suite d'un engouement inexplicable,
jouissent, en matière d'enseignement, auprès de la
petite bourgeoisie,d'une confiance que leur moralité,
si appréciée par les tribunaux, ne suffit pas toujours
légitimer; de même les jésuites exercent sur les
gt andes dames catholiques un ascendant dont cer
tains esprits ne se rendent aucun compte, mais qu'un
examen attentif des doctrines desbonsPères explique,
sans toutefois le justifier.
Quiconque a quelque peu fréquenté le grand
monde clérical, connait la corruption épouvantable
qui y règne et s'étonne, bon droit semble t-il, de
voir des gens aussi chrétiens en apparence, disons
mieux, aussi foncièrement catholiques, perpétuer une
vie de désordres dont les artisans et les pelils bour
geois ne parviennent que difficilement se faire une
idée.
La chose n'a rien cependant qui doive étonner,car
les jésuites, confidents habituels de ces grandes
daines, ont pour elles toutes sortes de ménagements,
comme qui dirait deux poids et deux mesures. Ces
dignes religieux, qu'on a tant calomnies, et que maint
souverain a, bien tort, chassé de ses Etats, ont ima
giné l'usage des gens du monde et principalement
du sexe faible, une religion plus facile, plus accom
modante que celle qui est réservée aux déshérités de
la fortune, une re igion qui permet tous les écarts,
excuse tous les vices et même justifie tous les crimes.
Là est le secret de leur force.
Prenez, par exemple, une de ces jolies mondai
nes, la baronne de Zriche millions, dont
les quartiers de noblesse ne se comptent pas. Elle
est mariée; elle a des enfants; elle entrelient
grands frais un aumônier complaisant elle est de
toutes les fêles, court les bals et les petits théâtres,
fait de l'œil au petit vicomte de X..., soupe en cabi
net particulier a\ec le marquis de Y..., et trompe
son mari avec un sous-lieutenanl de dragons.
Cela ne l'empêche pas de remplir très régulière
ment ses devoirs religieux.
Pour rien au monde, elle ne voudrait laisser
s'écouler une semaine sans faire l'aveu de ses fautes
et manifester un repentir, du moins apparent, au
tribunal de la pt nilence. 11 est vrai que, suivant un t
principe bien connu d'Escobar et de Suarez, deux
maîtres jésuites, notre jolie mondaine a deux con-
fesseurs, l'un pour les péchés mortels, et l'autre
pour les véniels, afin do se maintenir en bonne
réputation auprès de son confesseur ordinaire,
uti bonam famam apud ordinarium tueatur.
Yous voyez comme c'est commode.
Du moment où vous craignez que votre confesseur
ordinaire ne fasse des difficultés pour vous accorder
l'absolution ou ne vous semonce trop vertement pour
les péchés mignons ou véniels que nous
venons de signaler, craç, vous allez chez le voisin
qui vous absout en un tour de mains.
Mais, direz-vous, il reste toujours une pénitence
faire
Ah! bien oui, les pénitences, c'est bon pour les
vieilles dévotes et les gens sans sou ni maille.
Mais il y a belle lurette que cela n'est plus en vi
gueur dans les hautes couches de la société, et n'est-
ce pas le jésuite Escobar qui a mis le grand monde
l'aise en proclamant cette jolie maxime Que si le
penitenl déclare qu'il veut remettre l'autre monde
faire penitence et souffrir en purgatoire toutes les
peines qui lui sont dues, alors le confesseur doit lui
imposer une pénitence bien légère pour l'intérêt du
sacrement, et principalement s'il reconnaît qu'il
n'en accepterait pas une plus grande
Avec cela et un billet de mille, le bon Père est
satisfait et il a la conscience tranquille. Quant la
petile baronne, elle peut, en toute sécurité, recommen
cer papillonner et roder de cascade en cascade
jusqu'àl'âge mùr. Dame Les apparences sont
sauvées et le prestige de la Sainte Eglise est intact.
Si maintenant le confrère de la rue au Beurre
veut bien reprendre sa polémique sur les femmes
libérales, il ne tient qu'à lui, nous sommes prêt et
le lecteur pourra juger qui, du Journal ou du Pro
grès, défend le mieux la vraie morale, la vraie reli
gion.
11 pourra choisir ensuite entre ceux qui exploitent
les dogmes et qui en vivent, et ceux qui voudraient
chasser les vendeurs du temple.
La parole est Basile.
Elles sont parfois bien amusantes les installations
de bourgmestres cléricaux dans nos villages des
Flandres.
Une de ces solennités (puisque solennité il y a) a
eu un épisode tragi-comique qui, aujourd'hui encore,
défraie toutes les conversations dans les divers K.
K. de l'arrondissement.
Une excellente fanfare escortée par quelques
meneurs de certaine congrégation ou Jeune Garde
quelconque dont les chefs ne sont pas admis chez
les gens comme il faut, avait daigné agrémenter de
ses couacs l'intéressante cérémonie.
En reconnaissance de celle gracieuseté, le nou
veau maïeur, gentilhomme très-titré, voulut bien
inviter les cuivres orthodoxes prendre quelques
refraîchissements dans son habitation seigneuriale.
Cette circonstance n'avait malheureusement pas
été prévue et l'entrée de l'excellente fanfare pro
duisit sur la valetaille du château certain effarement,
dont le noble sire ne s'est pas encore rendu compte
jusqu'à ce jour.
Quant aux invités de distinction, qui se trouvaient
réunis dans un des salons, ils éprouvèrent un liaut-
le-cœur en voyant celle invasion de vilains, de bar
bares, laquelle ils étaient loin de s'attendre.
Tout bouleversé, tout dérouté qu'il était, tout ému
Il est toujours utile de signaler la mauvaise foi avec
laquelle la presse libérale trompe ses lecteurs.
C'est co qui me détermine vous raconter le trait
suivant.
Il y a qtiflijiKs jours, voyageant pour affaires et dî
nant a table d'hôte, je fus entraîné malgré moi dans une
discussion politique avec un île mes voisins, doctrinaire
élevé la brochette par l'Echo du Parlement et par la
Flandre libérale.
Nous causions de la question scolaire.
Je rappelai le magnifique épanouissement de l'en
seignement libre, sous la loi de malheur, et cela, en
dépit d'une pression administrative sans exemple et de
véritables actes de cruauté, commis par certains bu
reaux de bienfaisance.
Mon interlocuteur riposta que, sur ce terrain, le libé
ralisme n'avait pas de reproches recevoir et qu'au
jourd'hui encore, la décadence de l'enseignement offi
ciel était due, dans bon nombre de localités, la pression
exercée par le gouvernement sur les fonctionnaires,
au profit de reuse.gnenieiit clérical.
J al.ais lui demander des preuves lorsqu'un monsieur
d âge respectable, décoré, placé en face de moi, inter
vint son tour dans la conversation
Mi ssieurs, dit-il. ja suis fonctionnaire depuis près
de trei te ans. j'ai actuellement sous mes ordres de nom
breux e nployés subalternes et je vous affirme sur
lff)oiu e ir que, depuis un an, ils ont été parfaitement
libres, aussi libres que je le suis moi méine, d'élever
leurs enfants comme bon leur semble.
Il ne faut pas toujours, ajouta-t-il en se tournant
vers mon contradicteur libéral, accepter de confiance
ce que racontent vos journaux. I Is inventent et ils men
tent dessein, pour égarer l'opinion.
J'en ai eu, récemment encore, la preuve irrécusa
ble et je vais vous en faire part.
Dans son numéro du 6 Avril dernier, la Flandre
libérale affirmait que le donanier V... S... d'Ypres avait
été l'objet de menaces, ayant pour but de l'obligerà re
tirer ses enfants de l'école officielle.
La Flandre, ayant pour rédacteur en chef un
membre de la Chambre des Représentants, l'administra
tion supérieure s'émut de cette dénonciation et ordonna
une information.
Or, que résulta-t-i! de cette espèce d'enquête
Vous vous en rendrez parfaitement compte lorsque
vous saurez
2" Que les employés des accises de la section am
bulante, ainsi que l'adjoint de la section sédentaire, en
cette même ville, sont célibataires.
3* Que le chef de service. M. Beele, n'a qu'un en
fant. un garçon de 14 ans, qui fait ses humanités au
collège communal.
Ou m'assure en outre, mais je ne puis garantir ce
fait, que la Flandre libérale, invitée préciser sa dé
nonciation, a prudemment battu en retraite.
Et voilà, Messieurs, comment on éclaire l'opinion
publique
Mon libéral ne trouva pas grand'chosc répliquer
ce récit, quant moi, je trouvai le fait si topique et si
décisif que je me promis d'en faire part au Bien public.
Agréez. Monsieur le rédacteur, l'assurance de mes
sentiments distingués. J. B. V.
«M.Thoiiissen.qui ne demande pas mieux que d'avoir
des renseignements,mais qui ne parvient pas en trou-
ver,no is saura peut-être gré de notre empressement
porter sa connaissance le fait suivant qui vient de se
passer daux une commune de» environ»»
Le Douanier V.. Sa retiré ses deux enfants de
l'école communale dans les circonstances ci-après.
Un des enfants dont il s'agit est la veille de faire sa
première communion.A celte fin,la mère alla trouver
le curé,et celui-ci profita de l'occasion,pour entretenir
sa visiteuse de l'usage que l'instituteur avait fait du nom
de son mari dans un manifeste qu'il a récemment adres-
se ses concitoyens.
Le cuié n'Iié.-itu pas dire qi e c» tte circonstance
était c -mi! e en haut lieu tique,selon toutes probabili-
tés, il eu résuit irait pour M. V,, de gros désa-
giémeute.Uep«iidaiii>pjuuta-L«il,si vous retirez immé-
diaiement vos enfants de l'école communale, j'écrirai
moi-même Bruxelles et tout pourra s'arranger.
»Vûilàceque nos gouvernants appellent la liberté des
pères de famille et des fonctionnaires
Comme ces mots doivent leur briller les lèvres ces
braves gouvernants
- M .r