Encore l'impôt sur le paio. Becelaerc. La prochaine récolte. Après cela, on peut se demander ce qu'il faut ad mirer le plus: ou bien l'audace de M. Colaert ou bien la naïveté de ses électeurs Pour nous, nous sommes très-perplexes et n'ose rions-nous prononcer. Faut-il rire? Faut-il se lâcher? Soyons philosophes. Rions. Rions franchement et laissons les paysans se lâcher tout leur soûl Tu l'as voulu, George Dandin Mercredi soir, au moment même où nous mettions sous presse notre pancarte l'adresse de M.Colaert, le Journal <f Ypres, commettant un joli impair, im primait sa première page une charge fond contre les députés de la gauche et prenait le ciel témoin que jamais le libéralisme parlementaire ou exlra- parlementaire ne s'est sérieusement intéressé la question économique soulevée par la proposition des représentants de Nivelles. Il y a dans cet article un petit bout de phrase qui vaut son pesant d'or. Nous ne résislons pas au plai sir de le foire savourer nos lecteurs. Le voici Ce que nous tenons faire remarquer aujour- d'hui, c'est l'altitude effacée delà gauche dans ce débat. Après la tapageuse campagne menée par doctrinaires et radicaux coalisés contre l'impôt sur le pain, il fallait s'attendre voir la gauche prendre une part considérable aux discussions parlementaires. Pour qui sait lire entre les lignes, cela veut dire tout simplement Ce que nous tenons faire rema quer aujour- d'hui, c'est l'attitude effacée de M. Colaert dans ce débat. Après la tapageuse campagne menée par cléricaux purs et ultramontains fanatiques coalisés en fureur de l'impôt sur le pain, il fallait s'atten- dre voir M. Colaert sinon prendre une paît cou- sidérable aux discussions parlementaires, tout au moins, assister aux séances de la Chambre et voter la proposition Dumont. Quel pavé, mes frères, quel pavé Voilà certes encore un article pour lequel le pleu tre étourdi du Journal ne recevra que des gronderics et peut-être des coups. Que son bon ange l'en préserve On nous écrit de Recelaere que le martyre Coste- noble, le médecin dernièrement condamné par le Tribunal d'Ypres, du chef de coups et de dénoncia- il déclare que ce document, quoiqu'on en tienne une traduc tion hollandaise dans l'ouvrage de Cannaert, lui parait trop curieux pour n'en pas faire connaître le texte original. (Gachard. Bulletin de la Commission Royale d'Histoire, 2' série, T. 5, paye 303. Nous renvoyons nos lecteurs ce volume). Remarquons, en passant, que dans le jugement de Bail- leul, il s'agit d'un pourceau et non d'une truie, et que le criminel au lieu d'être enterré vif. comme le fut la truie de Dickebusch, est mis mort et exposé sur la roue. Le Conseiller Cannaert, dans l'ouvrage précité, commu nique encore plusieurs autres sentences prononcées contre des animaux et notamment une sentence portée le 20 Sep tembre, 1371 par les Bourgmestre et Echevins de Middel- bourg, en Zélande, contre un taureau qui avait tué une femme. L'arrêt porte que ledit taureau sera mis mort et dépecé, la viande en provenant distribuée aux prisonniers et aux pauvres de la ville et sa tête exposée sur une perche, au lieu de l'exécution, pour servir d'exemple aux autres. La troisième condamnation que cite le Conseiller Can naert est celle d'une truie qui fut pendue Falaise en 1381. L'animal de la race porcire avait attaqué et mangé en partie le fils d'un ouvrier appelé Jeannot. Le pauvret avait fa figure et le bras dévorés. Les juges appliquèrent encore dans ce cas le précepte de Guy-Pape, c'est-à-dire, la peine du talion, dentem pro dente, L'animal fut traité par le bourrau de la même manière qu'il avait traité l'enfant, puis fut pendu la potence. Nous vous voyons sourire, ami lecteur, et prêt nous gccuser de contradiction, parce que nous vous entretenons tion calomnieuse, continue exercer, pour la plus grande édification des honnêtes gens de l'endroit, les fonctions d'inspecteur de l'école communale. A cela nous n'avons rien dire. Les édiles de Be- celaere sont dans leur droit. Mais que diraient les calotins si les libéraux main tenaient en fonction un inspecteur aussi bien recom mandé par dame Thémis. Un nouveau pigeon-voyageur. Ce pigeon est un vulgaire canard demi-sauvage, obtenu par le croisement de la fille d'une cane de marais et d'un canard sauvage avec ce lamellirostre ou un palmipède de même race. Ces oiseaux sont tellement attachés aux lieux où ils sont nés que l'un de nos amis dut cesser d'en faire le commerce,tous les sujets vendus et expédiés parfois des distances de 320 kilomètres, ne man quant jamais de revenir leur premier habitat,fût-ce six mois plus lard. Ces canards ont, en outre,un avantage: Ils pour voient eux-mêmes leur nourriture. Voilà un animal cultiverdans la lutte. On écrit de Bruxelles au Journal de Bruges Vous avez récemment touché une question qui méritait plus d'attention de la part du public et qui a passé pour ainsi dire inaperçue. Je veux parler de la diminution que, depuis le lr Janvier de celle année, le ministère des économies a imposée aux fonctionnaires sur l'intérêt des cautionnements qu'ils doivent fournir l'Etat. On s'étonne, avec raison, que pas une voix ne s'est élevée la Chambre contre celte mesure inique, qui équivaut une diminution de traitement pour les employés qui la subissent, mesure qui frappe en même temps les mineurs, les orphelins, les person nes incapables d'administrer leur fortune, dont les fonds doivent être déposés au grand livre, valeurs sur lesquelles l'Etat retient un demi pour cent. 11 est urgent qu'un membre de la minorité inter pelle le ministère sur ce genre d'économie et qu'on lui demande combien s'élève la somme dont l'Etat est dépositaire. On pourra alors calculer combien se monte ce qu'il relient sur ceux qui sont obligés de lui confier des fonds. Enrichir le trésor par des manœuvres si peu hon nêtes, c'est aller contre les habitudes d'une nation qui prise avant tout la loyauté. En même temps qu'il veut enrichir, de cette ma nière peu délicate, les finances publiques, le cabinet cherche raffermir sa position par de nouvelles dispositions électorales, dont une surtout, celle qui ne permet plus aux commis-négociants de faire d'une truie qui a été pendue, tandis que, d'après nos sup positions, elle aurait dû être enterrée viveC'est ainsi. Mais le fuit que cite Cannaert ne repose pas sur des docu ments de l'époque, il est extrait d'un ouvrage imprimé (Recherches sur Falaise), et nous avons tout lieu de croire qu'il y a ici erreur, quant au sexe de l'animal supplicié. Il est très probable que la truie était un pourceau, et ce qui semble confirmer cette supposition, c'est que, lorsque l'animal fut conduit au supplice,il était habillé en homme!. C'est Cannaert lui-même qui l assure. Lorsque l'animal, dit-il, fut conduit au lieu du supplice, il était habillé en costume d homme avec pourpoint et haut de chausses, des gants, des manchettes (I). Ne croyez-vous pas comme nous, ami lecteur, que notre supposition n'est pas dénuée de vraisemblance et que la prétendue truie n'était en réalité qu'un mâle de son espèce? Le même Conseiller cite encore le cas d'un chat (et non d'une chatte) qui fut pendu Longueville, le 30 Mai 1467, parce qu'il avait étranglé un enfant de quatorze mois et enfin celui d'un chien (et non d'une chienne), qui subit la même peine, Leyden, sur la plaine de Gravensteen, le 23 Mars 1393, parce que, le 9 du même mois, il avait mordu l'enfant de Jacques Van der Poel. Ces diverses exécutions eurent lieu, par la main du bourreau, en vertu d'un juge ment rendu, dans toutes les formes usitées, par des juges compétents et sur réquisitoire du ministère public. Tofn bel berst ter geret-hlsplaals kwuin, wns bel geklecd in munnel)k gewaed, mal wambuis, broek, haiidschoeueu, mansjet- ttu, «nz (Ouvrage cité, p. 32-*. Edition de 1829). entrer leurs émoluments dans la formation du cens vise surtout Anvers, où cette disposition effacera plus de cinq cents électeurs communaux des listes électorales Or, la majorité de ces électeurs sacri fiés, apparlient, comme tous les travailleurs actifs, au libéralisme qu'il faut tout prix affaiblir avant les prochaines élections communales pour la plus grande gloire de JMMJacobsel Delaet. Mais ce n'est pas assez de nous enlever des voix en les supprimant, on doit en conquérir de nouvel les, de là l'attribulion de suffrages aux directeurs de couvents et d'écoles libres et le droit pour le ministère, de faire valser les officiers d'une garnison l'autre au moment d'une révision des listes électo rales. Et puis pour s'assurer le concours des petits, les locataires au mois, la semaine, admis au banquet électoral, ce qui rend plus facile la conquête des localés urbaines, car nos maîtres savent que là où la pauvreté règne l'or est tout puissant. Ces dispositions seront votées par la majorité qui pèse sur nous, mais elles contribueront au réveil du pays, qui ne se fera pas attendre. Ce sera le réveil du lion Tenez comme certain que des modifications pro chaines auront lieu dans la composition du cabinet. La fin de la session approche, et M.Ponlus. n'ayant pu obtenir la réserve promise, doit sortir de la sienne. On le lui aurait fait comprendre, et si sourd qu'il ait été jusqu'à présent, il devra bien entendre de cette oreille-là. 0. V. »- "-ni»-&C-0-<Mr-rrrl On connaît les méfaits du revolver, ce petit jouet que manient les femmes et les adolescents, les pre mières contre leurs infidèles, les seconds parfois contre eux-mêmes pour les motifs les plus frivoles. Eh bien, on vient de faire cet engin meurtrier l'honneur de prendre part, pour la première fois, au concours du Tir National, qui sera accessible, dit le programme, aux amateurs civils et militaires. Aussi, dès présent, ces amateurs s'exercent-ils au manie ment de cette arme, d'autant plus dangereuse qu'elle se cache mieux. Le revolver a conquis sa place dans la poche de chaucun, côté du porte-monnaie, et il est d'autant plus chargé que la bourse est plus vide. Clef qui sert entrer dans l'éternité, il cotoie la clef de la maison, où l'on ne rentrera peut-être plus Chose étrange et illogique il est défendu de porter une canne-épée, et il est permis d'avoir sur soi, partout et toujours, une arme imperciptible, plusieurs fois meurtrière, qui fait regretter le bon et vieux pistolet, qui ne vous prenait pas en traître, car on ne pouvait le dissimuler. On fait de nos jours tant de statistiques inutiles. Celle des méfaits, des crimes du revolver serait d'une grande utilité, elle démontrerait qu'il est in utile, imprudent, dangereux d'en propager, d'en perfectionner l'usage. Le revolver est classé parmi les armes anti bourgeoises pour lesquelles l'organe anarchique de New-York, le Freiheit, journal des révolution naires allemands, vient de publier un prix Courant réduit des armes, munitions et engins d'extermina tion qu'on recommande pour détruire les bourgeois. On est actuellement en pleine fenaison, et le temps sec et parfois voilé est extrêmement favorable ce travail. Partout l'on constate que les rendements des prés naturels sont sensiblement supérieurs ceux de l'année dernière et que le foin sera de bonne qualité; aussi les prix de vente de l'herbe faucher ont-ils été très rémunérateurs. Les colzas, dont le battage a eu lieu ces jours der niers, donnent de la belle graine, et en grande abon- darice, ce qui vaut mieux encore. La floraison des seigles et des autres céréales s'est faite dans les meilleures conditions, et la gre- naison se fait très bien aussi elle est du reste favo risée par un temps extrêmement propice. Il est, dès

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Le Progrès (1841-1914) | 1885 | | pagina 2