Ko 1,108. Samedi.
15 Août 1885
6 FRANCS PAR AN.
J 0 U II A E
D'Y PU ES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
A !a Chambre.
Bien jugé!
45e année.
PAHAI8SAÏ1T LE JEUDI ET LE DIMlïlCIIE.
vires acquirit eundo.
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Ypres, le 14 Août 1885.
Parmi les roueries auxquelles nos cléricaux ont
recours pour enfoncer les écoles communales,on peut
citer en premier lieu le moyen employé par l'admi
nistration communale d'Elverdinghe.
Le croirait-on? Celle cléricale administration vient
de faire défense son instituteur communal d'en
seigner dans son école la Religion et la langue fran
çaise. Ainsi l'instituteur communal ne peut même
plus apprendre le catéchisme.
Cette double défense a évidemment pour but de
faire déserter l'école communale. Et dire que la
défense d'enseigner le français émane d'un bourg
mestre qui ne sait pas un mot de flamand.
Aurait- il peur par hasard de comprendre ses admi
nistrés.
Nous recommandons ces lignes nos confrères
il ne faut pas que de pareilles fourberies passent
inaperçues.
La Chambre s'est réunie Mercredi une heure, et
au millieu de l'inallation générale, on a volé la loi
sur les vices fedhibitoires.
Avant quatre heures, presque tout le monde
était au poste pour le vote définitif du projet de loi
électorale. A droite, il ne manquait personne les
chefs avaient craint sans doute naïvement que les
XVI n'eussent été capables d'un mouvement de vraie
indépendance gauche, quelques vides seulement.
La loi a été adoptée par 73 voix contre 41 et 6
abstentions.
Les XVI, fidèles leur manœuvre habituelle qui
n'a jamais trompée personne, étaient bien certains
que leur formation par petits groupes les uns
votants oui les autres non d'autres enfin
s'abslenant ne pouvait avoir aucune influence sur
le résultat définitif.
Quand M le président a demandé aux six absten
tionnistes le motif de leur vote, ils ont répondu qu'il
y avait dans la loi des dispositions qui leur plaisent
et d'autres qui ne leur conviennent pas. Raisons
banales et qui ne suffisent pas masquer leur pi
toyable manœuvre.
La Chambre espérait bien pouvoir prendre ses
vacances dès hier mais elle avait compté sans M.
Woeste, qui lui a intimé l'ordre de discuter le pro
jet de loi sur les fils de coton une machine qui
intéresse infiniment l'arrondissement d'Alost.
11 y eu donc séance Jeudii.
Nous avons fait connaître hier le jugement du
tribunal de première instance de Bruxelles donnant
gain de cause XEtoile belge dans le procès que lui
avait intenté M. de Blockhausen, ancien ministre
d'Elat du grand-duché de Luxembourg.
L'Etoile belge avait raconté dans une correspon
dance du Luxembourg par quelles combinaisons
avait été amenée la brusque fluctuation qui s'est
produite au mois de Décembre dernier dans le cours
des litres du chemin de fer du Prince-Henri. Il y
avait eu là des manœuvres absolument coupables,
qui aVaient amené une véritable catastrophe finan
cière.
M. de Blockhausen, ministre d'Elat, visé dans
les révélations faites ce propos, avait intenté
XEioile un procès en calomnie, réclamant 5,000 fr.
de dommages-intérêts, plus un certain nombre d'in
sertions dans les journaux Adjugeraient intervenir.
Le tribunal a déboulé l'ancien fonctionnaire lu
xembourgeois et déclaré dans son jugement que non
seulement l'Etoile belge avait eu le droit de dire ce
qu'elle avait dit, mais qu'elle avait, ce faisant, ac
compli son devoir.
Le passage du jugement qui affirme cette vérité,
trop rarement reconnue en matière de procès, est
des plus importants au point de vue de la liberté de
la presse,
Quand un journal, mise en présence d'une mau
vaise action, d'un acte irrégulier, dolosif, coupable,
le dénonce et le condamne, on est trop facilement
enclin supposer qu'il agi par méchanceté, par
perversité pure, pour le plaisir de dénoncer un abus,
une fraude, une illégalité.
Comme si on pouvait trouver de plaisir fouiller
dans ces choses-là
On le fait avec regret, contre-cœur, parce
que c'est le devoir, la mission de la presse et que
c'est une des principales raisons d'être de celte utile
et nécessaire institution.
Le jugement que vient de rendre le tribunal de
Bruxelles consacre cette grande vérité.
Attendu, y est il dit, qu'il appartient la presse
de discuter les événements de la vie publique et
de commenter ceux qui se rattachent la vie po.
lilique, même extérieure qu'il est de son devoir
de prémunir le public contre les agagissements des
boursiers, agioteurs et spéculateurs, et de lui si-
gnaler les causes d'un événement qui avait, bon
droit, excité sa surprise et son indignation.
Nous espérons bien que cette déclaration, main
tenue en appel et en cassation, établira la jurispru
dence en matière de procès de presse, non seule
ment lorsqu'il s'agira d'agiotages financière; mais
pour toutes autres espèces de forfaitures dans les
quelles il pourra nous incomber de «signaler les
causes d'un événement qui excite bon droit la sur
prise et l'indignation du public.
(Chronique.)
Ce que parler veut dire Tandis que M. Eeemaert
saisit toutes les occasions d'établir ses théories sur
le droit des minorités et sur la nécessité de leur as
surer une équitable représentation dans les assem
blées électives, le grand ministre fait voler par sa
majorité un projet de réforme électorale dont le but
est de supprimer chez nous la minorité parlementaire
et d'assurer ainsi aux cléricaux celte prédominance
dont Léopold 1' ne voulait pas, qu'il jugeait dange
reuse et contre laquelle on ne pourra plus réagir
par la raison bien simple que les dispositions de cette
loi n'ont qu'un but éliminer les libéraux du scrutin
et y appeler tous les cléricaux même les insolvables.
Sous prétexte de supprimer la fraude on l'érigé
en système. Ce n'est pas assez pour nos maîtres de
posséder une majorité qui leur permet tout,ils veu
lent rendre impossible le retour du libéralisme en
corrompant dans sa source le corps électoral.
C'est l'escamotage appliqué la politique, Bosco,
opérant en grand, pipant les dés et faisant sauter la
coupe.
Mais le public n'est pas aussi naïf qu'on veut bien
le croire, et si l'énorme majorité dont ils disposent
ne suffit pas nos gouvernants pour l'accomplisse
ment de leurs projets, s'il veulent après avoir détruit
l'enseignement officiel, fermé, supprimé nos écoles,
fouiller dans les bas-fonds de l'ignorance pour évo
quer en leur faveur les illettrés, le pays qui a vu le
suffrage universel l'œuvre sous le second Empire
saura l'arrêter brusquement dans cette voie qui mène
l'abîme. Journal de Bruges
La cour d'appel de Gand a réformé le jugement
du tribunal correctionnel de cette ville qui, posant
en principe que le bourgmestre peut établir des divi
sions dans les cimetières, avait condamné le bourg
mestre de Nazareth, M. le baron Kervyn de Volkaer-
beke, cinquante francs d'amende, par le que l'inhu
mation qui faisait l'objet de l'infraction s'était faite
d'une manière peu décente; l'inhumation s'était faite
dans un terrain situé proximité des urinoirs. La
cour de Gand, maintenant la jurisprudence unanime
de la cour de cassation et de nos cours d'appel, a