No 1,112. Dimanche, 45e ANNÉE. 30 Août 1885 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'Y P R ES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Les réiiégais. Une distrihulioo de prix. LE ROGRES PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. vires âcQUÎÏÛT EUNDO. Les annonces de la Belgique el de l'Etranger sont reçues par Y Agence Ilavas (Publicité), 89, Marché-aux-Herbes, Bruxelles et chez ses correspondants: Pour la France: l'Agence Havas, 8, Place de la Bourse, Paris. Pour l'Allemagne, l'Austro-Hongrie et la Suisse chez Rudolf Mosse (Annoncen-Expeditioq) Cologne, Berlin, Francfort, Strasbourg, Munich, Hambourg, Leipzig, Sluttgard, Viennent Zurich. Pour la Grande-Bretagne et l'Irlande: chez Géo Street et C°, 30, Cornhill, E C et 5, Serle Street W C, Londres. Pour la Hollande: chez Nygh et Van Ditmar, Rotterdam. Pour l'Amérique: chez Pethinghill et G*, 38, Park Row-New-York. ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrondissement administratif et ;udiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pavs.7-00. Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 39. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-23. Ypres, le 29 Août 1885. Le Journal répète tout propos et hors de tout propos que nous comptons force rené gats dans nos rangs. Non, Journal, nous n'en comptons pas un. Lorsqu'un homme que vous avez, sans son aveu,élevé depuis sa plus tendre enfance dans vos doctrines, auquel pendant des années vous avez ressassé vos principes et vos dogmes, quitte votre camp.pour se joindre nous, il ne commet pas une lâcheté. Il revient tout sim plement parmi ceux qui défondent ces princi pes de liberté et de libre examen qui sont gravés naturellement dans la conscience de tout être humain, et que le parti prêtre a pris tâche de détruire pour faire revivre ces temps heureux du moyen-âge. Vous vous irritez de ce que ces hommes for més par vous, vous combattent; de ce qu'ils sont la tête de notre parti dans cette lutte que nous avons engagée pour l'enseignement. C'est tout simple: mieux que personne ils connaissent le but de l'éducation catholique, et ils savent que si cette éducation était appli quée notre jeunesse entière, elle amènerait fatalement la ruine morale et matérielle du pays. Eh effet, quel est le but de cette éducation que soutiennent et glorifient les Jacobs, les Thonissen, les Surmont et tutti quanti C'est, et personne ne nous contredira Sur ce point, de former avant tout des catholiques fervents et pratiquants, c'est-à-dire des hom mes aveuglément soumis l'épiscopat et aux prêtres, courbant leur raison devant un soi- disant droit divin, et qui n'auront plus d'au tre maître que de Pape et d'autre objectif que celui que M. Surmont faisait naguère con naître en ces termes Nous voulons restau rer la société sur de nouvelles bases. Ces bases on les connaît C'est, d'après le Bien public le règne social de Jésus-Christ, (lisez des moines). Pour atteindre ce but, on humilie l'enfant, on cherche le mettre toujours et partout,dans la famille et hors de la famille, sous une sur veillance permanente; on lui interdit toute lecture et toute relation sympathique, lui lais sant pour unique amusement les sermons des bons Pères,ou les ouvrages expurgés ad usum juventutis. A des enfants qui sont nés bons et géné reux mais vifs et enthousiastes, on prêche l'humilité, la sagesse, la confession, la péni tence, le repentir. Au jeune homme qu'agitent parfois des pensées d'ambition et qui rêve un bel avenir, on répète depuis le matin jusqu'au soir, l'homme doit s'abaisser et s'humilier. A l'adolescent dont l'intelligence travaille et qui demande des livres pour étancher sa soif de savoir, on montre l'Index qui jette l'anathè- nie la science; on lui recommande le saint sacrifice de la messe comme le spectacle le plus salutaire l intelligence, et on lui donne lire le cathéchisme qui est la plus nécessaire et la plus utile de toutes les sciences Nous le demandons tous ceux qui ont subi cette éducation oppressive, soit dans leur fa mille, isoit dans un établissement d'instruc tion: cette inquisition du prêtre, ces visites domiciliaires ne vous révoltaient-elles pas Ne sentiez-vous pas comme un étouff'ement et ne pleuriez vous pas des larmes de rage en voyant partout cette paitte cléricale, dans vos lettres d'amour, dans vos confidences d'amis et dans ces pages où vous retraciez les aspira tions de votre âme et vos rêves d'avenir Etonnez-vous après cela que des hommes au carctère vivace, indomptable, qui ont pu ré sister cette tyrannie religieuse, que ces hom mes, disons-nous, vous dénoncent partout et toujours et soutiennent contre vous une guerre mort et sans merci. Oui, nous le sentons et nous le comprenons avec un des plus grands .penseurs "des temps modernes: Ceux qui luttent trouvent dans cette agitation féconde une félicité, et je di- rai même une béatitude qui les épanouit. Qu'importe Mirabeau d'avoir été abaissé par la noblesse; qu'importe Lamennais d'avoir été abaissé par la papauté! il arrive un moment où ces fronts abaissés se relè- vent, et où leur destinée qu'aucune puissan- ce humaine ne pouvait arrêter dans-'leur splendide déploiement, s'affirme dans la vic- toire de leur conscience. Après les jours d'humiliation et de tristesse, ils ont leurs iours de triomphe et d'épanouissement: ne les plaignons pas. Le monde les a contem- plés et le monde a tressailli leurs accents. Ils ont nourri et éclairé le monde, et ils meurent, leur œuvre accompli œuvre hu- maine et féconde. Malheureusement ces hommes sont rares la masse subit et garde l'empreinte du milieu détestable dans lequel elle a vécu. Chez ceux-là toute énergie, tout courage sont brisés ils sen tent en eux la voix de la conscience crier et protester,mais ils restent là rêveurs et inactifs! et beaucoup vont même, dans leur coupable indifférence, jusqu'à confier leur enfants aux maîtres que dans leur for intérieur, ils doi vent maudire. Les lâches Mais il y en a d'autres que nous devons clouer au poteau d'infamie: ce sont ces indi vidus qui, après avoir professé nos principes de liberté et de tolérance, mettent, par inté rêt, leur raison et leurs talents au service de la cause papaline. Le Journal semble ignorer que cette catégorie est assez nombreuse. Qu'il nous permette de lui rappeler que le parti ca tholique a constamment eu pour chefs de file, des rénégats et des traîtres depuis les deux Nothomb jusqu'à Woeste et Beernaert. Qu'il se rappelle aussi qu'il a eu pour organisateur Ypres un certain M.Spillebout qui était na- guères libre-penseur, voire même athée.... et qui l'est peut-être encore. L. - Quand donc prendront fin ces allaques main armée, ces vols, ces assassinats, qui désolent notre pays de Flandre, demandait dernièrement le Nieuwsblad. Que les gens de la campagne y sohgent et veil- lent. Des gens suspects rôdent de tous côtés, on en trouve même pendant le jour le long des chaussées et on peut les reconnaître bien vile. Ce sont des jeunes gens pour la plupart. Des gamins élevés dans ces écoles, érigées par les li- béraux dans toutes les localités, et où jamais il n était question ni de Dieu, ni de ses commande- menls. Si les libéraux étaient restés au pouvoir encore quelques années, nous aurions vu se produire toute une génération de voleurs, d'incendiaires et d'assassins. Voleurs Incendiaires Assassins Nous avions encore en tète ces basses injures vomies par l'organe des prêtres et de MM. Surmont, Struye et Colaerl, en entrant Jeudi dans la grande salle des Halles,' pour assister la distribution des prix aux élèves de l'école dirigée avec tant d'intelligence que de tact par Mlle Vanderhaegen. Est-il besoin de le dire! La vue de ces ravissants bébés du jardin Frœbel et des gracieuses fillettes de l'école primaire supérieure, a bien vite chassé ce cauchemar, mes chers enfants, Car vos beaux yeux sont pleins de douceurs infinies, Car vos petites mains, joyeuses et bénies, N'ont point mal fait encore. Jamais vos jeunes pas n'ont touché notre fange Téte sacrée enfant aux cheveux blonds! Bel ange A l'auréole d'or

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Le Progrès (1841-1914) | 1885 | | pagina 1