GARDE CIVIQUE.
VILLE D'YPltES.
A POPERINGHE.
Tout ce que nous pourrions ajouter cette définition
de l'épargne et l'éuumérution des bienfaits moraux de
cette excellente institution, ne pourrait qu'affaiblir ce
qu'en dit l'éminent professeur de Gand, et il ne nous
reste pour terminer qu'à rapporter les paroles pronon
cées la distribution des prix par l'honorable M. Ver-
duyn, instituteur en chef l'Ecole communale.
Le montant de l'épargne s'é'ève, pour l'année sco-
laire qui vient de finir, fr. 833-71 le montant des
livrets, appartenant aux élèves de la classe du jour,est
de fr. 2158-03.
Ces chiffres. Messieurs, si minimes qu'ils puissent
paraître au premier abord, vu le grand nombre d'en-
fants qui fréquentent notre école, ont cependant leur
éloquence, et nous donnent la conviction que nos
efforts incessants et énergiques pour inculquer chez
nos élèves les principes d'ordre et d'économie porte-
ront leurs fruits plus tard, quand ces adolescents
seront aux prises avec les difficultés de la vie.
En effet, chaque centime non consacré satisfaire
la gourmandise et versé la caisse d'épargne, est bien
le fruit d'une victoire morale remportée par ces petits
enfants sur leurs caprices ou leurs passions.
Ce goût de l'épargne cultivé par nos soins, stimulé
par nos conseils et nos exhortations, s'accroîtra inseu-
siblement, deviendra peu peu une habitude et dans
un avenir prochain nous pourrons voir l'enfant,
^devenu un jeune homme honnête et rangé, recueillir
les fruits des bonnes habitudes qu'il aura contractées
et, livré lui-même, s'engager sans crainte sur
l'océan de la vie.
Nous manquerions un devoir bien doux remplir
en ne témoignant pas ici toute notre gratitude envers
les maîtres qui donnent de pareilles leçons notre jeu
nesse; envers le Comité du Denier des Ecoles laïques
d'Ypres, dont les membres at notamment leur dévoué
Président, M. fleuri Thiebault, sont toujours sur la
brèche et chaque année font remettre, bon nombre
d'enfants, des inscriptions sur la caisse d'épargne, pour
accroître le petit capital accumulé par ces derniers
envers nos administrateurs communaux, toujours sou
cieux des intérêts moraux et intellectuels des classes
ouvrières et qui, en organisant fortement l'enseigne
ment primaire, ont rendu d'immenses services et ont
bien mérité de leurs concitoyens.
Le défaut de place ne nous permet pas d'insérer au
jourd'hui le compte-rendu de la distribution des prix
aux élèves de l'école de Mm* d'Hazeleire.
Ce sera pour Mercredi.
Société la Concorde. Concert par la musique
des Pompiers, le 6 Septembre, 5 heures.
1. La Guerre et la Paix, marche, Painparé.
2. i'est-Ouverture, Neibig.
3. Le Cœur et la Main, fantaisie, Lecocq.
4. Munster-Gavotte, Renard.
5. Le Corsaire, chœur et air, Verdi.
6. Mazurka,
Une bonne aubaine.
Nous apprenons avec plaisir que la Philharmonie de
Popennghe viendra exécuter Ypres, dans le courant
de ce mois, les morceaux qui lui ont valu de hautes
distinctions au concours international de Beauvais.
La date n'est pas encore définitivement arrêtée.
A l'Hoekje.
Quand on prend du galon, on n'en saurait trop pren
dre,dit un vieux proverbe.
De même quand on se met donner des fêles, on
n'en peut trop donner.
C'est ce que le club les Infatigables installé
l'Hoekje, semble avoir compris, car h peine les derniers
échos du feu d'artifice qui a clôturé la fête du commen
cement du mois d'Août étaient-ils éteints que la com
mission invitait les membres du Club de nouvelles
t festivités
Samedi donc, dès 5 heures du soir, de nombreux
amateurs se faisaient inscrire pour le concours de jeu
de quilles auquel étaient affectés quatorze prix dont
plusieurs avaient une réelle valeur.
Ils ont tous été vivement disputés et l'écart des
points entre les gagnants a été très-peu sensible.
Citons parmi les heureux (haut total) MM. Delhove (1')
Vandenbussche (2') et Henrotin(3').
Bas total: 1' M. A. Jolyt.
2* M. Bekaert.
3* M. Van Alleynnes.
Prix des brosses: M. De.... Mais, chut. Prenons
garde de blesser la modestie de ce brave garçon qui,
malgré tous ses, efforts, n'a réussi, comme on dit en
argot, qu'à faire des brosses.
Après le concours est venu l'inévitable feu d'artifice,
très-joli d'ailleurs, très-bien réussi et qui a eu un franc
succès.
Nous en appelons la plus belle moitié du genre
humain qui est venue assister la fête et n'y a pas
perdu son temps.
Hâtons-nous de dire que le feu d'artifice avait été
préparé par des artificiers amateurs MM. H. S..., A. de
V... et R. de F..., dont la réputation n'est plus faire
et dont l'éloge est dans toutes les bouches.
Comme la fête précédente, celle de Samedi s'est ter
minée par un souper pantagruélique, bis repetita pla
cent) pendant lequel des orateurs divers ont prononcé
les toasts les plus échevelés et les plus abracadabrants.
Cette partie de la fête n'a été ni la moins attrayante,
ni la moins animée.
Puis on a illuminé et on s'est remis jouer et
rejouer aux quilles, jusque bien tard dans la nuit.
Heureusement que la police n'était pas sur les lieux,
car des parieurs enragés s'étaient donnés rendez-vous
l'Hoekje et les bookmakers faisaient bravement leur
petit métier.
Tous comptes faits, il paraît cependant qu'il n'y a eu
aucun désastre financier. Profits et pertes se compen
saient dans toutes les bourses et plus d'un pigeon a
pu se dire en rentrant chez lui: Tout est bien qui finit
bien.
Nous aurions mauvaise grâce en n'adressant pas
M. A. de V..., l'intelligent et généreux organisateur de
ces jolis divertissements,nos plus chaleureuses félicita
tions et nos plus sincères remerciments.
Abraham J.
ÉTAT-CIVIL D'YPRES,
du 28 au 4 Septembre 1885.
Naissances Sexe masculin, 4 id. féminin, 4.
Mariages
Schoonheere, Auguste, cocher, et Alleman, Marie,
dentellière.
Décès
Verhaeghe, Amand,sans profession,78 ans, veuf d'A
mélie Anraet. St-Jean Extra. Clarebout, Henri, jar
dinier, 41 ans, époux de Sophie Bartier, St-Pierre Ex
tra. Godeliere, Louis, sans profession, 83 ans, veuf
de Josephe Slosse, rue de Lille. Vandenberghe, Ro
salie, sans profession. 50 ans, célibataire, rue de Menin
Enfants au-dessous de 7 ans: Sexe masculin 4;id. fémininO.
Les officiers, sous-officiers et gardes du Ba
taillon et de la Demi-Batterie sont informés
qu'un Concours de Tir leur est offert Ver-
viers du 13 au 21 Septembre, et Dinant les
Dimanche et Lundi du 13 au 28 du même
mois.
Ceux d'entre eux qui désirent prendre part
l'un de ces concours doivent se faire inscrire,
au local du Tir le Lundi 7 Septembre de 5 7
heures.
La fête offerte Dimanche Poperinghe par M. J.
Van Merris, ancien membre de la Chambre des re
présentants, MM. les membres effectifs et hono
raires de la Philharmonie et des anciens Pompiers,
aux membres exécutants de la musique du corps des
Sapeurs-Pompiers de la ville d'Ypres et des sociétés
musicales de Reninghe et de Reninghelst,ainsi qu'aux
membres de toutes les sociétés de la ville ayant par
ticipé la manifestation du 28 Juillet, a réussi au
delà de toutes les espérances.
Dès le matin, de bonne heure,la ville était pavoisée
et s'apprêtait, en dépit des exhortations des frocards
de tout acabit qui ne sont assurément pas le plus
bel ornement de Poperinghe, faire bon accueil aux
nombreux étrangers attirés par le tir la cible qui
figurait en tête du programme des réjouissances.»
Ceux-ci (les étrangeis) ne se sont pas fait prier.
Ils sont arrivés en grand nombre de toutes les loca
lités environnantes. Le Nord de la France avait
envoyé un fort contingent,tant de tireurs que d'ama
teurs de belle et bonne musique.
Les Yprois arrivent vers deux heures entassés
dans d'immenses chars à-bancs, de vraies maisons
roulantes.
Ils se rendent immédiatement au local de la
Philharmonie et y prennent la tête du cortège qui
se compose d'un bon millier de personnes, ni plus
ni moins.
Jugez donc: toutes les sociétés de Poperinghe qui
ne sont pas complètement inféodées la calotte,
étaient là au grand complet, cartels et drapeaux en
tête.
Par-ci par-là, dans cette immense file, une société
de fanfares joue de jolis pas-redoublés ou exécute
une joyeuse marche, toute de circonstance, arran
gée par un artiste de première force sur cet air si
connu
La Chine est un pays charmant
Qui peut nous plaire assurément
Cette marche obtient un très-grand succès et si
on eût trouvé l'auteur, on l'eût certainement porté
en triomphe.
A quoi tient la gloire cependant
Le cortège, après avoir défilé par les principales
rues de la ville, au milieu d'une foule compacte où
les jolis minois n'étaient pas rares, débouche sur la
Place de la Station.
Les participants cet« Ommegang d'un nouveau
genre rompent les rangs et se répartissent entre les
sept cibles, placées en cet endroit. Et pif! paf! pii!
paf! les coups de fusils se succèdent et les neuf
cents tireurs se disputent avec acharnement les prix,
au nombre de 33, offerts leur adresse et leur
habileté.
Après avoir tiré les deux coups réglementaires, les
tireurs se répandent dans les estaminets des environs
et fraternisent gaîment avec les frères étrangers.
Les plus grincheux se rendent isolément, ou par
petits groupes, chez M. Isidore pour goûter de
ce traditionnel hennepotse sans lequel il n'est
pas en Chine une fête digne de ce nom.
Ce que ces gens là mangent d' hennepotse
c'est vraiment inouï et il faut connaître Poperinghe
pour s'en faire une idée.
Il est cinq heures. A la grande joie des uns, au
grand déplaisir des autres, le tir préliminaire la
Station est fini.
Les vainqueurs de ce premier tournoi, précédés
par toutes les musiques participantes et suivis des
vaincus.se forment de nouveau en corlége et se ren
dent la Grand'Place où doit avoir lieu le concours
d'honneur.
Au moment où les émules de Guillaume Tell
ouvrent le feu et font consciencieusement leur devoir,
les musiques réunies de Poperinghe, d'Ypres, de
Reninghe et de Reninghelst, en tout 200 cuivres,
entonnent la Brabançonne aux applaudissements
d'une foule énorme.
On bisse l'air national que les musiciens, entraî
nés, électrisés, repètent avec enthousiasme.
Et la foule d'applaudir encore et d'acclamer le
chef de la musique des Pompiers d'Ypres, qui dirige
cet orchestre formidable avec une aisance et une
facilité réellement étonnantes.
Après cela, le concert commence.
Nous entendons successivement les musiques de