BLÉS DE SEMAILLES.
EXPOSITION. - CONCOURS.
Poperinghe, de Reninghe, de Reninghelst et d'Ypres
exécuter les plus beaux morceaux de leur répertoire.
La Grand'Place présente l'aspect le plus animé.
Le high bife de l'endroit, le« tout Poperinghe
des grands jours est là, en grande toilette, toutes
voiles dehors, se laissant admirer et recevant très-
gracieusement les innombrables coups de chapeau
que lui adressent le vulgum pecus de l'endroit et la
nuée d'étrangers que cette circonstance exception
nelle a attirés dans la vieille cité flamande.
On n'y a pas vu cependant la vénérable tête de
M. Berten (Harpagon pour les dames), ni la figure
poilue et grimaçante, de ce ciystérisateur désagréable
et maussade qui, le 28 Juillet dernier, avaient jugé
propos de ne pas féliciter les vainqueurs de Beau-
vais.
Ne leur sachons pas mauvais gré de leur ab
stention. La vue de ces binettes rébarbatives aurait
pu jeter un froid sur la fête.
Les méchantes langues, toujours bien informées,
celles-là, affirment d'ailleurs que ces messieurs
avaient des raisons très-plausibles pour s'abstenir et
se plonger dans le recueillement. Dame! Quand on
est en train de tirer le diable par la queue pour
équilibrer un budget ou pour solder le déficit d'un
compte communal, nous comprenons qu'on ne soit
pas tenté d'aller se pavaner sur une place publique
et d'étaler sa mauvaise humeur et sa mine atrabilacre
aux regards ébahis d'une foule qui ne demande qu'à
rire et qui n'eût pas manqué de rire la barbe du
susdit Harpagon et de son chancelant acolyte.
Nous connaissons des farceurs qui se seraient
chargés de donner des leçons de calcul et d'économie
ces autorités plus ou moins constipées et de
leur rappeler qu'en arithmétique cinq et trois font
huit.
Mais foin de la politique et revenons nos mou
tons. Aussi bien le tir est fini de même que le con
cert.
Il est 7 1/2 heures.
La Grand'Place se vide peu peu en revanche
les cafés regorgent de monde et le local de la
Philharmonie, où doit avoir lieu le grrrand banquet
de 400 couverts, est rapidement envahi par les invi
tés que des marches et des contremarches sans
nombre ont mis en appétit.
La grande salle des fêtes est brillamment décorée.
Dans le fond se détache au milieu d'un immense tro
phée de drapeaux tricolores au pied duquel est un
joli massif de fougères et de plantes d'ornement, le
buste de S. M.
Le long des murailles, courent de jolies guirlan
des de fleurs entrelaçant ça et là des écussons et des
cartels qui portent les noms des Sociétés représen
tées la fête.
Vue d'en haut, la salle a un aspect féérique. On
se croirait transporté dans un de ces palais indiens
dont les voyageurs ne se lassent de nous vanter le
faste et la splendeur et dont l'imagination des gens
du Nord ne peut guère se faire une idée.
A la table d'honneur prennent place, M.VanMerris,
ayant sa droite M. Massiet du Biest, Sénateur d'Ha-
zebrouck, M. d'Hont, vice-président de la Philhar
monie, M. Lebbe, ancien conseiller communal
Poperinghe, MVan Elslande qui, par son talent et
son énergie, a maintes fois mené la Philharmonie
la victoire, M.Van Alleynnes, conseiller communal
Ypres, etc., etc.; sa gauche MM. Leleup. échevin
de la ville d'Ypres, Brunfaut, commandant des
Pompiers d'Ypres, Valcke, délégué de l'association
libérale de Poperinghe, Bonté, secrétaire communal
de la dite ville, des représentants de la presse fran
çaise et de la presse belge, etc., etc.
Du banquet lui-même,nous ne dirons rien pour ne
pas avoir l'air de tailler une réclame la maison.
Nous pouvons ajouter, sans que la modestie de
personne puisse en souffrir, que le service était ad
mirablement organisé et a fonctionné d'une manière
parfaite. Il est vrai que les 400 convives, eux-aus-
si, ont admirablement fonctionné ce festin digne
d'un Lucullus.
4 4
Onze heures. Les toasts
M. Van Merris ouvre le feu et porte la santé du
Roi et de la Famille Royale.
Il boit ensuite la France républicaine, M.
Grévy, le modèle des Présidents de républiques,
la prospérité de la France, M. le Sénateur d'Ha-
zebrouck, qui représente si dignement son pays la
fête de ce jou r.
Des applaudissements frénétiques accueillent ces
divers toasts. Tout le monde est debout, acclame
la Belgique et la France, et chante tantôt la Braban
çonne, tantôt la Marseillaise.
Lorsque le silence est rétabli M. Massiet du
Biest, Sénateur d'Hazebrouck, très ému, très-touché
de l'ovation qu'on vient de lui faire, prend la parole.
Il remercie en termes chaleureux M. Van Merris
des paroles si bienveillantes qu'il a prononcées
l'égard de la France.
C'est un libéral belge, dit-il, qui vient de por-
1er un toast la République française.
Un Français ne peut rester indifférent ce lé-
moignage public #1 sincère de sympathie et
d'amitié.
Aussi je vous remercie du fond du cœur et vous
assure que je garderai le meilleur souvenir de
cette belle journée.
Les applaudissements reprennent de plus belle et
le magnifique chant de la Marseillaise retentit de
nouveau.
Puis M. d'Hont porte un toast M. Van Merris
au nom de la Philharmonie.
M. Van Merris répond par un toast aux vainqueurs
de Beauvais, ces soldais d'élite et au chef dont la
direction savante et habile a opéré de vrais prodigés
(acclamations prolongées, cris Vive Van Elslande).
Il remercie ensuite toutes les sociétés, tous les
amis, tant de Poperinghe que de l'étranger qui sont
venus si spontanément faire une réception triomphale
la Philharmonie le 28 Juillet.
Une mention toute spéciale est faite pour la mu
sique d'Ypres et la nombreuse députation qui l'ac
compagnait.
Nous ne pouvons songer mentionner les nom
breux toast portés en réponse celui de M. le Pré
sident de la Philharmonie.
Outre qu'il serait difficile d'en reproduire le texte
exact, l'espace nous ferait défaut. Le temps, d'ail
leurs, nous manquerait également.
Si nous voulions finir par une banalité nous di
rions que la plus franche cordialité n'a cessé de
régner entre les convives et que nous nous sommes
rarement trouvés pareille fête.
Nous serions dans le vrai mais nous préférons
terminer comme l'a fait M. Van Merris en disant non
adieu mais au revoir. Et si tout le monde s'est dit
simplement au revoiren quittant Poperinghe, c'est
que tout le monde a été satisfait et souhaite de se
réunir bientôt dans les mêmes conditions pour fêter
les nouveaux succès de la Philharmonie et féliciter
encore son dévoué Président.
Puisse la Providence, la Providence des Gueux,
exaucer les désirs de Monsieur Tout-le-monde et
confondre en même temps les obscurs détracteurs
de la Philharmonie. P.
L'Association Agricole ouvre le mois prochain un
concours d'un nouveau genre qui mérite l'attention
du cultivateur. Il est aujourd'hui hors de doute que
le choix des semences exerce une grande in
fluence sur la qualité des produits. Eh bien, l'Asso
ciation se propose d'ouvrir, le 3>Octobre 1885, une
Exposition des meilleures échantillons de froment
et nous engageons tous les cultivateurs qui ont des
blés de choix, y prendre part. Nous ne pouvons
mieux faire connaître les conditions de ce con
cours qu'en publiant textuellement le réglemet.
Les personnes qui comptent prendre part cette
exposition sont priées do se faire inscrire avant le
l'Octobre afin que l'on puisse approprier le local en
conséquence.
ASSOCIATION AGRICOLE
DE L'ARRONDISSEMENT D'YPRES.
Art. 1'. Il sera ouvert par les soins de l'Association
Agricole de l'arrondissement d'Ypres, une Exposition avec
concours, destinée faire connaître aux cultivateurs les
meilleurs blés pour les prochaines semailles.
Art. 2. Cette Exposition aura lieu l'Hôlel-de-Ville
d'Ypres et sera ouverte partir du Samedi 3 Octobre jus-
ques et y compris le Samedi 17 Octobre, une heure de
relevée.
Art. 3. Cette Exposition comprendra le froment blanc
et le froment roux.
Art. 4. L'Exposition se fera par échantillons de grains
de 3 kilogr. chaque échantillon sera muni d'une étiquette
indiquant Je nom du cultivateur, le lieu de la culture, la
quantité et le prix du froment récolté.
Art. 5. Ne peuvent prendre part au Concours que les
échantillons cultivés dans l'arrondissement administratif ou
judiciaire et dont les cultivateurs sont même de fournir
au moins 200 kilogrammes conformes aux échantillons.
Art. 6. Un jury, composé de personnes compétentes,
décernera les prix qui sont fixés comme suit
A. Four le Blé blanc.
lr prix30 francs.
2" prix25 francs.
3" prix 20 francs.
4e prix45 francs,
et 10 accessits de 40 francs chacun.
IÎ. Four le Blé roux.
1' prix30 francs.
2" prix20 francs.
3e prix15 francs,
et 5 accessits de 10 francs chacun.
Art. 7. Les personnes qui voudront prendre part au
concours devront se faire inscrire, avant le 3 Octobre, sur
un registre spécialement tenu cet effet, et sur lequel ils
devront mentionner la quantité de ce blé qu'ils oqt récolté
et le prix auquel ils entendent le vendre.*
Art. 8. Tous les visiteurs pourront réclamer les blés
exposés aux prix indiqués sur le registre déposé au local de
l'Exposition. S'il y en a plusieurs inscrits pour le même
échantillon, la préférence est accordée celui qui est mem
bre de l'Association et défaut aux premiers inscrits.
Ainsi arrêté en assemblée générale le 13 Février 1885.
Le Président,
HENRI CARTON.
Le Secrétaire,
l'ICTER
A w m s.
Le Comité de l'Association Agricole informe
les intéressés qui désirent prendre part au
concours d'appareils sécher le houblon,qu'ils
doivent se faire inscrire avant le 12 Septembre
chez le Président ou le Secrétaire de l'Asso
ciation ou chez le Bourgmestre de leur com
mune.
Il est décerné cette année quatre primes de
250 200 150 et 100 francs.
Marché d'Ypres.
ÉTAT indiquant les quantités et le prix moyen des grains,
fourrages et autres produits agricoles, vendus le
5 Septembre 1885.
NATURE
DES
GRAINS ET DENRÉES.
QUANTITÉS
VENDUES
KILOGRAMMES
Prix moyen
PAR
CENT
KILOGR.
POIDS M*"
DE
l'hecto-
1 litre.
8,400
19 00
80
3,300
15 00
73
1.300
16 00
44
300
22 00
80
Féveroles
500
19 00
80
Pommes de terre
5,000
6 00
12,223
280 OQ