Nouvelles diverses.
Variétés.
L'Ami de l'Ordre se dislingue aussi. Après avoir
parlé des Néron et des Dioctétien, il ajoute:
M. Bouvier a été, dans ces dernières années, l'un
des ennemis les plus plus baineux.les plus acharnés,
les plus viclenls et les plus brutaux que l'Eglise et
les prêtres aient eus depuis longtemps en Belgique.
C'était une haine ardente comme la soif d'un ivro
gneet inextinguible comme les flammes de l'enfer.
Ces jours derniers, la presse libérale exprimait
ses regrets delà perle de M. Delmer, rédacteur du
Journal de Bruxelles, et assistait, recueillie, ses
funérailles.
Le contraste montre de quel côté sont les gentils
hommes.
M. Bouvier, que la mort vient d'enlever d'une
manière presque fondroyante, était une des person
nalités de notre Parlement,où il était entré en 1863.
Tous les amateurs de débals parlementaires
plus nombreux qu'on ne pense le connaissaient
bien. Lorsqu'ils apercevaient dans l'hémicycle sa
haute stature et sa face rubiconde, ils se frottaient
les mains. Il y aurait une bonne séance peut-être.
Ce n'esl pas qu'il fût orateur, mais il avait la pa
role colorée et originale. Il parlait avec feu, et sa
bonne humeur, sa jovialité débordante, amenait sou
vent des effets inattendus et plaisants.
Mais, comme interrupteur, il était incomparable.
M. Bouvier était la terreur des orateurs timides
qu'une interruption bruyante, une apostrophe un peu
vive déconcertent.
11 était surtout impitoyable pour les liseurs.
Quand un député abusait de l'improvisation écrite et
qu une interminable lecture avait rendu la Chambre
somnolente, on entendait tout-à-coup la voix de
clairon de M. Bouvier lançant une interruption.
Souvent le liseur perdait toute assurance et pas
sait immédiatement la conclusion de son dicours.
Ses adversaires ont parfois essayé de ridiculiser
sa manie des interruptions l'emporte pièce, mais
malgré tout ils redoutaient ses saillies. Ceux qui ont
cherché l'attaquer n'ont pas souvent eu les rieurs
de leur côlé. Les plus sages ne s'y frottaient pas.de
crainte de s'y piquer.
Quelques-uns de ses mots sont restés. C'est lui
qui, reprochant un jour la droite d'avoir déserté
en masse la séance pour empêcher une discussion de
continuer, disait:
Non seulement, Messieurs de la droite, vous
vous êtes mis en grève, mais vous avez été faire
l'école boissonnière au Waux-Hall.
On avait appris, en effet, qu'après avoir quitté le
Palais de la Notion, la droite tout entière était allée
se rafraîchir chez le glacier Matlhys, dans l'enclos
du Waux-Hall.
Cela se passait il y a une vingtaine d'année en
viron.
Du Journal de Bruges
On accuse notre époque d'être friande l'excès et
de sacrifier considérablement aux plaisirs de la lable.
Eh bien, nous croyons que, sans remonter jusqu'à
Lucullus et aux noces de Gamanche, on trouverait
des exemples qui prouvent que nous sommes plus
sobres que nos pères.Nous n'en voulons pour preuve
que le menu suivant d'un banquet offert Bruges,le
25 Août 1839, M. !e général baron d'Hoogvorst,
qui était venu passer l'inspection de la garde civique.
Nous devons cette longue énuméralion gastrono
mique la complaisance de M. le docteur De Meyer,
qui ne se contente pas de collectionner des œuvres
d'art, mais qui possède encore des documents très
curieux. Ce menu aura été concervé par son père,
un savant aussi, qui, en sa qualité de chirurgien-
major, assistait sans doute ce banquet pantagrué
lique et falstaffien où sa présence aura pu être utile.
Nous conservons l'orthographe.
MENU 1)E 50 COUVERTS.
B A N Q (JET
donné
A L'HOTEL DU COMMEBCE
A BRUGES
Le 25 Août 1839.
Potage.
Le bon potage la Reine.
Potage la jardinière.
4 grosses Pièces.
Turbot Sauce Hollandaise.
Tête de Veau en tortue.
Rosbif.
Brochet la Chanbaur.
entrenets.
Ris de Veau aux Truffes.
Noix de Veau, Sauce Tomate.
Deux plats Cottelettes la Soubise.
Suprême de Volailles aux Truffes.
Canetons aux champignons.
Casserolle aux Ris.
Pieds de porcs aux truffes.
Filets de Chevreuil.
Vol au Vend la financière.
Macaroni l'Italien.
8 roties.
Quarlier de chevreuil.
Lièvres.
Bécassines.
Perdreaux.
Faisâns.
Cailles.
Dindon truffé.
Saumon, Sauce Génoise.
4 légumes.
8 Froids.
Paté de Foix gras de Strasbourg.
Terrine de Nerac, aux Perdreaux Rouges.
Galantine de Dinde.
Jambon de Westphalie.
Deux plats d'Homards.
Aspic.
Hure de Sanglier.
Bastion d'Anguille.
4 renversées.
Gelée aux Oranges.
Gelée au Maresquin.
Crème Russe.
Un blanc Mangé.
patisserie.
Glaces.
Desserts.
Etc.
ÉTAT-CIVIL D'YPRES,
du 11 au 18 Septembre 1885.
Naissances Sexe masculin, 9 id. féminin, 5.
Décès
Bogaert, Henri, chauffeur, 24 ans, célibataire, rue de
Menin. Vandeputte, Marie, sans profession, 63 ans,
veuve de Charles Simon, Marché aux fripiers.
Enfants au-dessous de 1 ans: Sexe masculin4; id. féminin 0.
n i i ii ii i uji
Samedi dernier, pendant que le sieur Séraphin Metsu,
cultivateur Elverdinghe, se trouvait sur son champ et que
sa femme était au marché d'Ypres, sa fille, Félicie Metsu,
âgée de 10 mois, dont les soins avaient été confiés la ser
vante, Valérie Blanckaeit, est tombée dans le fumier et y a
trouvé la mort.
Un matricide de 8 ans. On écrit d'Alger, 18 Sep
tembre
Un crime épouvantable vient de jeter la consternation
dans la petite commune de Tachentirt, près de Dra-el-Mi-
zan, où habite la famille Ben-Eurda, très honorablement
connue dans le pays. Son plus jeune enfant, un petit garçon,
peine âgé de sept huit ans, a tué sa mère dans les cir
constances suivantes
Lundi soir, la tombée de la nuit, l'enfant rentrait chez
lui, après avoir mené paître les moutons et les brébis que
l'on avait confiés sa garde ainsi qu'il le faisait, du reste,
chaque jour/Son troupeau rentré l'élable, il demanda
manger. Sa mère lui d:t d'attendre un petit instant et que
bientôt la galette allait être prête.
Je ne veux pas attendre, dit avec colère l'enfant, et,
comme sa mère l'admonestait un peu vertement, il sortit de
la maison et ramassa une pierre qu'il lança avec violence sur
sa mère.
Celle-ci, justement indignée, saisit le gamin par les oreil
les et le secoua d'importance.
Rendu furieux, l'enfant dénaturé prit le couteau suspen
du son cou, comme en ont tous les petits bergers de ce
pays, et en porta deux coups dans la poitrine de sa mère.
L'arme avait pénétré au-dessus du sein gauche une pro
fondeur de plusieurs centimètres. Un flot de sang s'échappa
des lèvres de la malheureuse mère, qui tomba comme fou
droyée. La mort avait été instantanée.
La coloration artificielle des vins se pratique généra
lement l'aide des matières tinctoriales suivantes: les baies
de sureau et de myrtille les bois de Brésil et de Campèche,
la cachenille et la fuchsine.
On peut, sans recourir des réactifs chimiques, reconnaî
tre qu'un vin a été coloré artificiellement, par le procédé
suivant On trempe, dans le vin soumis l'essJ, un peu
de mie de pain et on la place avec précaution dans une as
siette où l'on a mis un peu d'eau. Si la couleur de vin n'est
pas naturelle, l'eau se teindra immédiatement par la diffu-
sion'de la matière colorante. Si le vin est pur, ce phénomène
ne se produira qu'après 20 ou 30 minutes.
M™* P..., charmante femme de 22 ans, est mariée
un ouvrier emballeur, qui la trompe avec une dame X
domiciliée rue Monge, Paris. Encore si ce mari s'était
contenté de s'absenter le jour sous prétexte de quelque em
ballage pressé, mais il découchait.
Mme P... épia et acquit la conviction, Vendredi soir, que
l'nfidèle ne rentrerait que le lendemain. Elle courut trouver
le commissaire de police, qui dut promettre son interven
tion pour quatre heures du matin, heure réglementaire en
pareil cas.
Donc, quatre heures précises, le commissaire frappait
la porte de la femme X... L'emballeur se garda bien de ré
pondre. Alors le magistrat, feignant d'avoir amené un ser
rurier, usa d'une vieille ruse qui ne réussit que trop sou
vent.
Serrurier, z'écria-t-il, remplissez votre office.
L'emballeur fut pris d'un tel tremblement que, sans
prendre le temps de s'habiller, il ouvrit la porte, la repous
sa en apercevant sa femme et le commissaire, et se sauva
dans la cour, par la fenêtre du rez-de-chaussée. Dans sa pré
cipitation, il n'aperçut pas un puits fleur de terre qui se
trouvait sous ses pieds, et où il s'engouffra.
Le malheureux, qui avait de l'eau jusqu'au menton, ap
pelait au secours et il entendit sa légitime crier
Laissez-le là, il y est bien, mettez le couvercle.
Il fallut requérir les pompiers pour le retirer de cette fâ
cheuse situation.
Mm« P... n'avait qu'une idée faire mettre son mari en
prison. Mais le commissaire lui déclara que la chose était
impossible et qu'il ne pouvait que verbaliser. Alors, elle
s'écria
Puisqu'on ne veut pas te punir, tu vas rentrer avec
moi.
L'emballeur dut s'exécuter. Il s'habilla la hâte et sortit,
salué par les éclats de rire des témoins de cette petite scène
de la vie conjugale.
Il y a encore des gens arriérés qui cultivent le ca
lembour pour lui-même.
Savez-vous, disait un de ceux-là, ce qui devrait
arriver Massala, qui est en route pour l'Afrique, pour
qu'il ressemble une pièce de mon appartement?.. Eh
bien c'est que rentré chez lui, il tombe entre les mains
des cannibales, car alors ce serait Massala mangé.
A l'Eden. Dialogue surpris entre deux habituées
du promenoir
Alors, tu es brouillée avec Emile
Absolument.
Pour de vrai, de vrai
Mets-toi ma place. Figure toi qu'il m'a appelée
créature devant ma bonne.
Pas possible
Même qu'il a ajouté idéale i
Le cochon.