POPERINGHE,
16,000 francs.
Chronique Judiciaire.
Nouvelles diverses.
24 Septembre 1885.
De plut* fort en plu» fort
Il a déjà été prouvé qu'à Poperinghe, les autorités
communales se moquent de la manière la plus in
digne de la loi, quand il est question des budgets.de
comptabilité, de scandaleux cumuls de fonctions,
salariées par la commune et desservies par des con
seillers communaux. Mais jamais on n'aurait cru
que leur audace serait allé jusqu'à se permettre les
actes posés dans la dernière séance de notre conseil
communal.
M. Bonté, ayant pris la résolution, on ne peut
plus regrettable au point de vue des intérêts de la
ville, de donner sa démission de secrétaire commu
nal, fonctions que, depuis 40 ans, il remplissait
l'entière satisfaction de tous les habitants de Pope
ringhe; lecture fut donnée au conseil de la lettre par
laquelle cet honorable fonctionnaire lui annonça celle
décision.
Dans ces circonstances, chez les gens civilisés, il
est d'usage que le conseil communal exprime solen
nellement, au nom de la ville, les regrèts que lui
cause le départ du démissionneire et le remercie
pour les services qu'il a rendus la commune.
Mais, lecteurs, il n'en est pas ainsi Poperinghe,
où le savoir vivre est encore l'état rudimentaire,
chez nos édiles.
A peine eut-on pris connaissance de la lettre de
l'honorable démissionnaire que le bourgmestre, bre
douilla quelques paroles banales au sujet de la nou
velle dont communication venait d'être donnée et
proposa pur et simplement de procéder la nomina
tion de
M. VANTOURS-ROMMENS
comme successeur du regretté M. Bonté.
Aussitôt des bêlements unanimes accueillirent
celte proposition et le VERTUEUX AUGUSTE,
l'ancien admirateur de Mlle Cicile, reçut, dans la
personne de son gendre, le prix de sa trahison d'au
trefois.
Une telle manière de procéder est-elle bien cor
recte et n'eût-il pas été plus convenable de laisser
aux aspirants-secrétaires (catholiques bien entendu
et nous en connaissons de sérieux et capables) le
temps de faire valoir leurs droits et rappeler les
services rendus par eux au K. K.
Il parait que nos maîtres en avaient décidé autre
ment. Tant pis pour ceux des leurs qui, malgré
leurs titres, ont été écartés. Peut-être, qu'à l'avenir,
avec un peu de souplesse et après beaucoup de bas
sesses, une place quelconque leur tombera en par-
tage.
Poperinghe, 22 Septembre 1885.
(Suite).
Dans notre correspondance de Dimanche dernier,
nous disions que dans l'espace d'environ trois an
nées, la société de bienfaisance, outre les nombreux
dons qu'elle fit, tant en vêtements qu'en espèces,
distribua aux nécessiteux de la ville
SO.OOO pain».
Nous parlerons aujourd'hui des fêtes, festivals,
tirs la cible, feux d'artifice, etc., etc., qui furent
organisés par les libéraux pendant la période de
1860-1870 et nous en citerons surtout deux qui
feront époque dans les annales de la ville, cause
du grand concours de visiteurs qu'elles y emmenè
rent, et des bénéfices qu'elles firent réaliser ses
habitants.
£5 Q sociétés de musique et détachements de la
garde civique et de pompiers assistèrent la pre
mière de ces fêtes et f50 la seconde.
Eu les prenant l'un parmi l'autre -4-0 hom
mes et en y ajoutant un bon millier de curieux, nous
arrivons un total de plus de QOOO person
nes, qui, raison de £5 francs par tête, ont dépensé
chez nous, chacune de ces fêtes, environ
Qu'en dites-vous, électeurs patentés Quand vous
jetez un regard sur le passé et que vous le compa
rez au Petit Paradis que les abbés vous ont
donné en 1870, quelles tristes réflexions ne devez
vous pas faire...?!!
m
Les festivités données par les libéraux ne ruinè
rent cependant pas la ville cette époque.
En effet, en 1860, le conseil décida de donner en
guise de subside pour la fêle qui eut lieu cette
époque
Une chaîne en or,
et, probablement en souvenir des exploits mémora
bles d'Arthur Vancompernolle au premier tir de
Bruxelles,
UNE LOUCHE!!
En 1869, revenu des sentiments plus orthodoxes,
nos édiles envoyèrent promener les organisateurs de
la fêle militaire comme, l'année suivante, ils écon-
duisirent les philanthropes qui proposaient d'orga
niser d'une manière permanente, la société de bien
faisance.
...Et cependant ils ont des fonds, nos matadors,
quand il s'agit de donner de l'argent un Félix,
pour faire le généreux Wervicq. Il n'y a donc pas
d ecus quand il s'agit de faire marcher le commerce
des Poperinghois qui souffrent tant de la crise com
merciale. Mais il y en a autant qu'on en veut
pour aller les dépenser l'étranger.
Et bien franchement, nous le disons encore une
fois, c'est là un scandale, et si, l'avenir le légen
daire avocat busé veut encore promener SES artis
tes et se pavaner en costume d'ADJUDANT qu'il
paie lui même la carte de ses folies et qu'il laisse les
deniers des contribuables dans la caisse.
(A continuer
Une troisième correspondance de Poperinghe,
concernant le mémorable voyage des choristes
du K. K. Heyst, nous étant parvenu trop tard,
nous l'insérerons dans un prochain numéro.
Mrt I tim I
COUR D'ASSISES DE LA FLANDRE OCCIDENTALE.
Liste des jurés pour la première série du 4*
trimestre de 1885, dont l'ouverture aura lieu le
Mardi 3 Novembre, sous la présidence de M.
Frédericq, conseiller la cour d'appel de Gand.
Jurés titulaires.
MM. Crockans, Th. notaire, Courtrai.
Donny, A.fabricant, Bruges.
Van Acker, J., cons. provincial, Wevelghem.
Van de Putte, F., boulanger, Blaukenberghe.
Verwilghem, L., avocat, Roulers.
Joye-Thibout. Ch., Brasseur, Ledeghem.
Rommens, A., brasseur, Poperinghe.
MM. Van Kersschaever, P., Notaire, Moerkerke.
Minet, 1., entrepreneur, Courtrai.
Bossuyt, E., notaire, Meulebeke.
Janssens, Ph., négociant, Courtrai.
Titeca, H., notaire, Hooglede.
Iloste, J., architecte, Blankenberghe.
Demoere. E., rentier, Blankenberghe.
Vandeu Berghe, Hipp., brasseur, Reninghe.
Coppieters-Stochove, G., propr., St André.
Vander Heyde, A., négociant, Eerneghem.
Bever, H., cocher, Bruges.
Bonté, B., secrétaire comm., Cortemarck.
Crombrugghe, L., négociant, Bruges.
Boone, Ch., échevin, Staden.
Mesldagh De Beir, teinturier, Roulers.
Beesau, C., négociant, Ypres.
Vandermeersch, B., bourgmestre, Wervicq.
De Laere, propr., Thielt.
Carton, A., marchand et bourgmestre, Vive-Sl-
Bavon.
Degryze, A., notaire, Becelaere.
Laridon, J., pensionnaire, Bruges.
De Coene, H., négociant, Courtrai.
Kilsdonck, J., professeur, Ypres.
Jurés supplémentaires.
MM. Van Neste, J., distillateur, Bruges.
Dugardeyn E., receveur de la ville, Bruges.
Mathau, J., propr Bruges.
Van M.uliem, J., négociant, Bruges.
mjst
Tremblement de terre en Russie. La Rigasche
Zeitung publie les détails suivants, qui sont fournis par un
témoin oculaire, sur le tremblement de terre qui s'est pro
duit, du 21 au 22 Juillet, Vemoé
Il était deux heures vingt cinq minutes du matin, écrit
le correspondant, quand je fus réveillé en sursaut par une
rumeur confuse dans la rue, pareille au roulement d'une
batterie passant fond de train. Je sautais du lit, mais
une secousse m'y rejeta. Toute la maison tremblait. Je re
gardais ma montre et je comptai que les secousses avaient
duré de quatre cinq minutes. D'autres secousses se répétè
rent des courts intervalles de quinze vingt minutes. J'en
comptais cinq jusqu'à quatre heures du matin. Je sortis
alors dans la cour, le temps était beau, l'air frais avait rem
placé la chaleur de la journée et la lune brillait dans la
voûte constellée. Un tapage confus du côté des rues avoisi-
nantes annonçait que tout le monde déménageait.
Le lendemain matin, 22 Juillet, commencèrent nous
arriver des nouvelles désolantes sur les ravages causés par
le tremblement de terre dans les localités voisines les plus
éprouvées. Je me rendis deux jours plus tard cheval la
ville de Peschpek, située 240 verstes de Vemoé. L'aspect
de la ville était des plus désolants. A chaque pas, je ren
contrais des maisons sans toit, moitié écroulées ou présen.
tant de larges crevasses aux mure. Le bureau du télégraphe
avait dû être transporté dans une baraque improvisée, le
bâtiment de la poste est moitié démoli, celui de l'école a
tellement souffert qu'il ne peut plus être utilisé.
A 20 verstes de Pi6chpelt se trouve le village de Pou-
koulouk, où le désastre a coûté la vie trois personnes. Le
village, qui s'étend une verste environ le long de la route
communale, présente sur un tiers du parcours un amoncel
lement de ruines.
L'aspect des deux villages de Belovodsk et de Karalba-
ty, situés 20 verstes et 40 verstes plus loin, était encore
plus navrant. Ce premier a été entièrement détruit, du der
nier il ne reste que trois maisons inhabitables.
A Belovodsk, 42 personnes ont été tuées et 42 griè
vement blessées. On peut s'imaginer dans quel état de dé
tresse et de désolation se trouvent les malheureux villageois.
Ces trois villages sont presque entièrement habités par les
Petits Russiens.
Dans les montagnes, le tremblement de terre a sans
doute causé d'innombrables dommages. Un grand nombre
de Kirgh:zes ont été tués. On ne serait pas en dehors de la
vérité en évaluant le nombre des victimes 500. On croit
que 4 5,000 pièces de bétail ont péri.