Nouvelles diverses. pouvoir, vous auriez vu flotter notre fier beffroi le dra peau papal, au lieu du drapeau tricolore, que nous avons été heureux d'y planter en ce jour! Une acclamation bruyante souligne ce fier langage. M. Van Merris prend la parole son tour: il remercie M. le Bourgmestre, MM. les Conseillers communaux, de la réception trop flatteuse, dit. il, qu'ils lui ont ménagée. Il se dit heureux d'avoir pu con tribuer une œuvre qui a toutes ses sympathies, comme la cause qu'elle défend. Son concours ne lui fera jamais dé faut. S adressant aux Présidents des Sociétés, il leur remer cie de leur témoignage de bonne confraternité c voisins, amis, frères, nous vous remercions de tout cœur Une salve d'applaudissements accueille ces paroles cordiales. Le vin d'honneur circule; nos hôtes trinquent avec nous; on est ami, et la réception finit joyeusement. On se sépare, en se fixant rendez-vous au concert de l'après-midi. Et le temps? Il reste parfaitement beau, que voulez- vous qu'il fasse d'autre Dès longtemps avant le concert, les places sont envahies; en déposant son obole, on reçoit un lot de la tombola, la chance de gagner le superbe tableau, et on a le bonheur d'as sister un concert unique, comme nous n'aurons plus de longtemps l'occasion d'applaudir. La foule arrive nombreu se, empressée les places sont prises d'assaut on est obligé de reculer les barrières qui délimitent l'enceinte ré servée. Beaucoup de dames; la plupart des notabilités de la ville. Bref, on fait une recette d'au-delà de huit cents francs. M. Van Merris prend place au premier rang: un magnifi que bouquet lui est offert par une élève de l'école Lamotte, qui lui débite son petit compliment de la façon la plus heu reuse. Le Comité du Denier offre alors une superbe médail. le, qui va prendre place au milieu des nombreux trophées, médailles, palmes et couronnes, ornant le superbe drapeau. Le concert commence il est ouvert par la Musique des Sapeurs Pompiers,qui enlève Guillaume Tell «d'une façon brillante sous l'habile direction de M. Wittebroodt l'idée est excellente de courtoisie et nous en félicitons les promo teurs. Maintenant notre tâche devient plus difficile. Quels éloges pouvons nous décerner la Société Philharmonique, qui ne lui aient été offerts cent fois dans des circonstances plus solennelles et par des organes plus autorisés que le nôtre! Nous craignons d'être banal en disant que, conduite par une main aussi savante qu'habile,elles nous a tenu sous le char me toute la durée du concert. Et quand le programme était épuisé, on ne pouvait se décider partir; on applaudissait encore et toujours, et on voulait encore entendre ce talent si beau de H. Van Elslande, cet enfant d Ypres, si justement fêté et choyé parmi nous. Nous ne saurions dire quel morceau nous a enthousiasmé le plus est-ce le Caprice Fantastique sur les Huguenots ou Jubel-Ouverture ne serait ce pas Schiller ou Delawâre-Klange et la fête des Chasseurs Et cette belle Marche Militaire» et le magnifique Solo de flûte»? Mais les voilà tous énumérésnous renonçons choisir; c'était beau, parfait l'ensemble était superbe, et les soli irréprochables. Nous félicitons de tout cœur MM. les musi ciens, et en particulier leur maître, M. Van Elslande, et nous les remercions de la bonne aubaine qu'ils nous ont offerte. Il n'y avait qu'un vœu dans toute la salle: c'était d'avoir plus fréquemment l'occasion d'applaudir une aussi belle phalange. Ce vœu, nous le transmettons M. Van Merris, en l'appuyant de notre autorité,que nous voudrions voir plus grande. l'entr'acte, avait eu lieu le tirage de la tombola: Un silence recueilli règne dans l'assemblée. Des quatre urnes sortent successivement les unités, les dizaines, les centaines, les milles: d'abord un 7, puis un 5; les chances diminuent, des porteurs de billets malheureux les froissent et les jet tent puis un 0, enfin le chiffre décisif 3 3037 Qui peut être l'heureux gagnant? On se consulte, on s'interroge. Le nom est proclamé: le numéro est entre les mains de M. Debergh, un des membres les plus actifs du Denier des Ecoles laïques. On acclame, on applaudit l'heureux gagnant. Nous joignons ici nos félicitations celles des amis de M. Debergh. La fortune a eu la main heureuse. Mais des parapluies s'ouvrent il pleut. Des astronomes improvisés, perchés au balcon de certaine maison voisine des Halles, semblent nous prédire,voir leur mine joyeuse, que désormais la pluie régnera en maîtresse. Adieu collège, flambeaux, lampions, lanternes vénitiennes 1 Et les astrono mes rient toujours Et il pleut h verse, sans désamyarer, d'une pluie lourde d'automne.Est-ceque...? Mais non, c'est un nouveau tour, que notre puissant Protecteur de là-haut joue ses bons amis MM. leé'catholiqu s. A 6 1/2 heures la pluie cesse, les nuages se dissipent et la lune brille au ciel. De nouveau, les sociétés et les groupes viennent se mas ser Place Vandenpeereboom ce ne sont que torches, lam pions et lanternes vénitiennes on les porte attachées des cannes, aux parapluies, aux lignes de pèche, aux fleurets même de certaine société d'escrime, l'Union, dont le trans parent produit fort bon effet. Le cortège s'ébranle aux ac cords entraînants des pas redoublés, exécutés par nos Pom piers l'effet est des plus pittoresques, voir ces lumières de toutes couleurs danser au-dessus des têtes de la foule joyeuse Nos hôtes quittent le Saumon et viennent pren dre rang parmi nous. Aux sons puissants des tambours s'unissent les joyeuses fanfares des clairons. On s'avance en groupes, l'ordre est parfait. Le temps reste beau fort natu rellement. Et le cortège marche toujours, traverse toute la rue de Lille, parcourt la Grapd'Place, au milieu d'une foule nombreuse et sympathique. Mais le temps presse, l'heure du départ sonne trop tôt. On s'achemine vers la gare, et la foule suit. Des coups de canon se font entendre du haut de nos remparts un feu d'artifice est tiré par M. de Florisone. Une dernière Brabançonne retentit, laquelle on répond par le Tuindaglied On se quitte au revoir et sans adieu! La foule s'écoule lentement et une animation joyeuse règne dans les rues jusque fort avant dans la soirée. «r 11 nous reste un devoir doux remplir. Nous félicitons MM. les organisateurs de la fête, les membres de la com mission et les membres du Denier la bonne réussite leur fait pleinement honneur. De justes éloges sont dûs aussi MM. les commissaires, dont le zèle dévoué est acquis toute œuvre libérale. Et maintenant nous passons la plume l honorable ré dacteur de l'honorable Journal d,'Ypres. Sa tâche de déni grer ne lui sera pas facile; mais il aura la consolation de n'avoir pas mangé son pain dans l'oisiveté. M-» i ca-KTi-»- Ypres, le 30 Septembre 1885. C'est Samedi prochain que s'ouvre l'exposition du blé de semailles. Cette exposition d'un nouveau genre répond aux be soins du moment. Aujourd'hui, que le fermier ne trouve plus se dé frayer en obtenant de ses produits un prix rémunéra teur, il doit avant tout chercher obtenir une compen sation en tachant d'augmenter le rendement de ses cul tures; or rien n'est plus propre accroître ce rendement que de faire choix de bonnes semences. Nous n'avons pas faire connaître ici ce qui constitue les bonnes se mences mais nous avons voulu fournir aux fermiers un moyen simple et facile de s'en procurer. Nous pou vons certifier dès présent qu'il y aura du blé de toutes les communes de l'arrondissement, et c'est assez dire que les cultivateurs trouveront choisir pour les prochaines semailles une grande variété de blés de toute première qualité. Nçus engageons donc nos cultivateurs profiter de cette occasion pour se procurer les blés dont ils auront besoin pour les prochaines'semailles; ils favoriseront ainsi une institution qui peut leur être d'une grande utilité dans l'avenir. ASSOCIATION AGRICOLE DE L'ARRONDISSEMENT D'YPRES. Ypres, le 26 Septembre 1885. A Messieurs les Membres de l'Association. Messieurs, Nous avons l'honneur de vous informer que le Comité, en séance de ce jour, a pris les résolutions suivantes: Les blés destinés l'exposition seront reçus jusqu'au Samedi 3 Octobre, 10 henres du matin; chaque échan tillon sera muni d'une étiquette indiquant le nom du cultivateur, le lieu de la culture, la quantité et le prix du froment récolté. L'exposition sera ouverte au public les Samedis 3, lO et 17 Octobre, et les Dimanches 4, 11 et 18 Octobre, de 10 heures du matin 1 heure de relevée. L'entrée sera gratuite. Le jury fonctionnera le Samedi 3 Octobre, partir de 11 heures et demie du matin. La liste des froments primés sera envoyée tous les membres; elle sera publiée par la voie de la presse. Ceux qui voudront acheter des blés primés pourront s'adresser la commission jusques et y compris le Samedi 24 Octobre. Tous les visiteurs pourront acheter les blés exposés aux prix indiqués; si plusieurs en demandent du môme échantillon, la préférence sera accordée celui qui est membre de l'Association Agricole et, défaut, aux premiers inscrits. En cas de contestation au sujet de la conformité des blés livrés aux échantillons, le jury statuera en dernier ressort. La distribution des prix aura lieu le Samedi 7 No vembre 1885, en assemblée générale de l'Association Agricole. Agréez, Messieurs, l'assurance de notre parfaite con sidération. Le Président, HENRI CARTON. Le Secrétaire, PIETERS. Le jury, chargé d'apprécier le concours pour les blés de semence, est composé comme suit: 1* M. Bouckenaere, président 2" M. Van Dooren, marchand de grains, 3" Emile Vandevyvere, idem, 4" Henri Dumortier, ancien cultivateur, et 5* Proot Eloi, idem. On dénonce qu'il y a actuellement en circulation dans l'agglomération bruxelloise environ 2,000 pièces fausses de 2 francs, effigie Léopold II, millésime 1866. Jeudi matin, le propriétaire de l'hôtel-restaurant de la Grande Grille, Laeken, se présentait au commis sariat de police de la rue des Palais et demandait l'officier de service de lui donner un agent pour arrêter un gentle man qui, avant logé et mangé chez lui, refusait de solder son compte. y L'officier accompagna lui-même l'hôtelier. Il se trouva en présense d'un jeune homme dont la mise élégante et la physionomie caractérisaient un gommeux du dernier hurf. Il I interrogea. Monsieur le commissaire, lui dit le pei-sonnageje me trouve dans l'impossibilité de payer ce que je dois l'hôte lier. Je n'ai pas un sou en poche mais j'appartiens une famille honorable, qui, je n'en doute pas, soldera ma dé pense, si vous voulez bien l'informer de l'embarras où je suis. Qui êtes-vous donc, monsieur Je suis le baron Gaston-Emile van L..., né Gand en 1866, domicilié en dernier lieu rue Joseph II, Bruxelles. J'ai quitté ma famille depuis deux ans, et je n'ai d'autres ressources que les libéralités de quelques amis. Hier j'avais faim; je suis venu dans ce restaurant où j'ai demandé un bon dîner, puis voulant ajourner ce matin les ennuis que devait entraîner pour moi l'aveu de mon dénuement absolu, j'ai demandé loger. Le quart d'heure de Rabelais a sonné je vous déclare que je n'ai pas un sou vaillant dans mon porte-monnaie. Le commissaire-adjoint a mis en état d'arrestation ce gentilhomme escroc et vagabond et l'a fait conduire au poste. Il a fait prendre téléphoniquement des informations Bruxelles, sur le compte du baron van L..., dont les dé clarations ont été reconnues vraies. Puis jl l'a fait mener la prison des Petits-Carmes, la disposition du procureur du Roi. Un accident de chemin de fer d'une certaine gravité s'est produit Samedi sur la ligne de Bruxelles Quiévrain. Un train de marchandises reçut Vers 7 heures du matin l'ordre de se garer Haine-St-Paul en évitement d'un autre train. Mais le train se scinda, et les treize wagons de queue, avec le fourgon se mirent descendre le pente vers Tubise. Bientôt ils acquirent une vitesse effrayante. Au moment où l'accident se produisit, le chef de station d'Hennuyères télégraphia son collègue de Tubize,mais il était trop tard,le tronçon de train passa comme une trombe. Cependant, le chef de station de Lembecq put avertir temps pour éviter toute catastrophe. Les dégâts matériels' sont assez élevés.

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Le Progrès (1841-1914) | 1885 | | pagina 2