RÉPARATION JUDICIAIRE. en laissée Maître Colaert ce telles fins que de drou et sous Unîtes réserves. Ypres, le H Septembre 1885. (Signé) H. Bossaert, AV. Pour copie conforme H. Bossaert, Av'. Signifié et laisse copie par moi huissier-au- dencter soussigné Maître Colaert, Avoué du défendeur. Ypres, le 12 Septembre 1888. Coût un franc 93 centimes. L. Verhaeghe. Nous, Léopold Deux, Roi des Belges, tous présents et venir, faisons savoir Le Tribunal de première Instance, séant Ypres, Flandre-Occidentale, a prononcé le Ju gement suivant: Entre Monsieur Polydore Vermeulen, .bras seur, domicilié Ypres, demandeur, représenté par Maître Hector Bossaert. Et Monsieur Victor Démets, Imprimeur, Ypres, défendeur, représenté par Maître René Colaert. Fait Après une inutile tentative de concilia tion. le demandeur a, par exploit du ministère de l'huissier Verhaeghe, en date du quatre No vembre mil huit cent quatre-vingt-quatre, enre gistre, ajourné le défendeur devant le Tribunal décéans aux fins ci-après. La cause, régulièrement introduite, a été por tée l'audience du dix-neuf Novembre, où, Maître Bossaert, pour le demandeur, a pris les conclusions suivantes fesant suffisamment con naître le point de fait. Attendu que, dans le numérs du dix Septem bre mil huit cent quatre-vngt-quatre, du Jour nal d Ypres, dont l'assigné est l'Editeur et l'Im primeur responsable (enregistré deux rôles sans renvoi Ypres le trente Septembre rail huit cent quatre-vingt-quatre, volume quarante-sept, folio quarante deux, recto, case cinq.Reçu deux francs quarante centimes. Le Receveur (signé) A. Bogaert) et au cours du récit des événements passés Bruxelles le sept Septembre mil huit cent quatre-vingt-quatre, le demandeur est représenté comme ayant, avec d'autres, dans la nuit du sept au huit Septembre, attendu, armé d un bâton les manifestants catholiques d'Ypres pour les assommer la descente du train; que môme il est désigné comme s'étant spécialement fait remarquer parmi la bande, que, dans le numéro subséquent du treize Septembre mil huit cent quatre-vingt quatre (aussi enregistré deux rôles sans renvois, Ypres, le trente Septembre mil huit cent quatre-vingt quatre, volume quarante-sept folio quarante deux, ver so, case six. Reçu deux francs quarante cen times. Le Receveur, (signé) A Bogaert,) on a qualifiée parti des assassins Attendu que cette imputation toute malveil lante et diffamatoire au premier chef, a infligé grief et préjudice au demandeur en l'exposant la haine et au mép is de ses concitoyens Vu l'article mille trois cent quatre-vingt-deux du Code civil. Plaise au Tribunal, déclarer calomnieux et hautement dommageable l'article en question par suite condamner le défendeu devoir: Primo: payer au demandeur, titre de dom- mages-inté èts A. Une somme de cinq mille francs, ou toute autre arbitrer; B. Une autre somme de trois cents francs a employer en insertions du Jugement dans lé Journal de Bruges et l'Etoile Belge. Secundo: Insérer le même Jugement, dans son propre journal, la première page, ce, deux reprises et dans les quinze jours de la signification, peine de cent franc par jour de retard, le tout avec dépens. Demande évaluée dix mille francs pour fixer le ressort. A l'aqdience du trois Décembre suivnat,Maî tre Colaert, pour le défendeur, a répondu. Attendu qu'il est complètement inexact que dans l'article visé par le demandeur, celui ci soit représenté comme ayant, avec d'autres, dans la nuit du sept au huit Septembre,attendu, armé d'un bâton, les manifestants catholiques d'Ypres pour les assommer la descente du train; Attendu que, s'il est vrai que ledit numéfo du Journal a dépeint les personnes qui se trou vaientâ la descente du train,par les expressions suivantes: t Une centaine de gueux nous ont attendus jusqu'à trois heures de la nuit, la plupart armés I de bâtons, etc. Il est faux que le défendeur ait voulu viser le demandeur Vermeulen comme étant armé d'un bâton ou ayant voulu assommer les catholiques Attendu que le fait poser par le demandeur, et les autres personnes spécialement désignées, se trouver la gare, trois heures de la nuit, fait qui n'est pas contesté et ne saurait l'être, a dû frapper l'attention des manifestants revenant de Bruxelles, par un train spécial, qui ne pou vait ramener ni des parents ni des amis du demandeur; Attendu, en ce qui concerne le demandeur, que c'est ce fait là et aucun autre, que le nu méro du dix Septembre du Journal d'Ypres a fait ressortir; Attendu que l'imputation de ce fait singulier n'est pas diffamatoire et n'a pu infliger grief ou préjudice au demandeur en l'exposant, comme il le prétend, la haine et au mépris de ses concitoyens; Par ces motifs, tous autres réservés ou faire valoir d'office, le défendeur conclut Plaise au Tribunal dire que les articles dont s'agit du Journal d'Ypres n'ont pas visé le de mandeur dans le sens que celui-ci attribue ces articles; que, partant, ces articles n'étaient pas diffamatoires et n'ont pu causer au deman deur aucun préjudice quelconque. En conséquence, débouter le demandeur de ses fins avec dépens. Ces conclusions dûment signifiées de part et d'autre p <r acte d'avoué avoué. A l'audience du premier Uai mil huit cent quatre-vingt-cinq, parties ont plaidé leurs moy ens, le ministère public déclarant, pour auiant que de besoin, s'en rapporter justice. Le Tribunal a ordonné là-dessus le dépôt des pièces et tenu l'affaire en délibéré. En droit: les articles incriminés sont-ils diffa matoires et dommageables l'égard du deman deur? En cas d'affirmative y a-t-il lieu de lui ac corder des réparations? Lesquelles? Quid des dépens? Sur quoi délibérant: Attendu que dans le numéro du dix Septem bre mil huit cent quatre vingt-quatre, portant la relation suivante de l'Enregistrement.* Enre gistré deux rôles, sans renvois, Ypres, le trente Septembre mil huit cent quatre-vingt-qua tre, volume quarante-sept, folio quarante-deux, verso, case cinq. Reçu deux francs quarante centimes. Le Receveur (signé) A. Bogaert, presqu'entièrement occupé par le récit des évé nements passés Bruxelles, le sept Septembre, lors de la manifestation générale des associa tions catholiques, le Journal d'Ypres, dont le défendeur est l'Imprimeur-Editeur responsable, a publié un article intitulé Victoire et Guet- apens où se trouvent groupés, en nombre con sidérable, des faits d'agression odieuse, lâche et violente main armée des manifestants catho liques par des bandes de gredins infects d'Al- phonses ou négociants interlopes de canail le de voyous tous appartenant au parti des gueux et dans lequel il affirme que ces scènes affligeantes étaient le résultat d'un com plot général tramé et laborieusement mis exé cution jusque par de hauts fonctionnaires admi nistratifs; Attendu qu'à la suite du récit des événements de Bruxelles le Journal raconte, en ces ter mes, la rentrée Ypres des manifestants catho liques de cette ville: Ici, comme dans toutes les autres villes de Province, le mot d'ordre avait été donné. Il fallait attendre les catholiques leur re- tour pour les assommer la descente du train. Le coup était monté ici comme il l'a été Anvers, Gand, Namur, Menin, comme il l'a été partout. L'autorité avait elle eu vent de quelque chose? Toujours est-il qu'à neuf heures du soir, heure laquelle nous aurions j dû rentrer, quatre gendarmes et plusieurs j agents de ville se trouvaient la gare. Une centaine de gueux nous ont attendus jusqu'à trois heures de la nuit, la plupart armés de bà'ons, tous criant en chœur 0 Vanden- peereboora - et A bas Malou On a re- marqué tout spécialement Messieurs Vermeu- len, le candidat Représentant; Gorrissen, le Secrétaire communal; Emile Brunfaut, retour du Congo. Pendant toute la nuit, cette bande a mené un boucan d'enfer Et plus loin dans un café de la rue de la Station,la bande a grossièrement injurié et finalement jeté la porte un concitoyen,pareeque, disait la bande, il avait voté avec les catholiques aux dernières élections. Enfin, trois heures, fatiguée d'at- tendre, la bande s est dispersée. Quand les manifestants sont arrivés cinq heures il y avait encore trois ou quatre guenx, entre lesquels Emile Brunfaut, retour du Con- go, qui avait attendu jusqu'alors avec une patience digne d'un meilleur sort. Attendu qu'il serait superflu, voire impossi ble, d ajouter, la lecture de ce factura, des considérations quelconques pour prouver la malveillance coupable de l'auteur et la volonté énergiquement manifestée de livrer les person nes y désignées la haine et au mépris de leurs concitoyens Attendu que la publication des ar ides ci-des sus a évidemment causé au demandeurun dom mage moral et pécuniaire dont réparation lui est due Attendu que le dommage moral sera efficace ment réparé par la publication du présent juge ment dans le Journal du défendeur et dans deux autres Journaux au choix du demandeur; Attendu que le seul dommage pécuniaire qu; soit, quant présent, justifié, est celui caust par l'obligation de se pourvoir en Justice et que ce dommage sera équitablement réparé pai lVllocation d'une somme de cent francs et b condamnation du défendeur aux dépens. Vu l'article mille trois cent quatre-vingt-deux du code civil. Par ces motif Le Tribunal déclare calom nieux et hautement dommageable l'article du Journal d'Ypres du dix Septembre cilé dans les considérants qui précèdent; par suite, con damne le défendeur Demets: Primo: payer au demandeur Vermeulen titre de dommages- intérêts A. Une somme de cent francs. B. Une autre somme de trois cents francs employer en insertions du présent Jugement dans deux journaux au choix du demandera-. Secundo A insérer lé même Jugement dans son propre Journal, la première page sous le titre Réparation Judiciaire, ce deux repri- ses et dans les quinze jours de la signification dudit jugement, sous peine de cent francs par jour de retard. Condamne le défendeur aux dépens liquidés la somme de quatre vingt-deux francs treute- six centimes, non compris les frais d'expédition de signification et de mise exécution du pré sent Jugement. Ainsi fait et prononcé en audience publique Civile du Tribunal de première instance séant Ypres, Flandre Occidentale, le vingt-deux Mai mil huit cent quatre-vingt-cinq. i résents: Messieurs Iweins, Président, Dusil- lion et Ollevier, Juges. Berghman, substitut du Procureur du Roi et Tyberghein, Greffier, j (Signé; J. Iweins et Alfred Tyberghein. Mandons et ordonnons tous huissiers ce requis de mettre le présent jugement excécu- tioil; A nos procureurs généraux et nos procu reurs près les Tribunaux de première instance d'v tenir la main et tous commandants et officiers de la force publique d'y prêter main forte lorsqu'ils en seront légalement requis; En foi de quoi, le présent jugement a été signé et scellé du sceau du Tribunal. Pour expédition délivrée Maître Bossaert, avoué du demandeur. Le Greffier du Tribunal, (signé) Alfred Tyberghein et sééllé. Enregistré dix rôles et trois renvois Ypres le trois Septembre 181)0 quatre-vingt-cinq, vol 113, fol. 194, case 5. Reçu vingt-huit francs quarante cinq centimes Le Receveur, (signé) A Bogaert. Pour copie conforme: H. Bossaert, Av1. Soit le Jugement qui précède signifié et copie en saissée Maître Colaert telles fins que di droit et sous toutes réserves. Ypres, le 11 Septembre 1888. (Signé) H. Bossaert, Av'. Pour copie conforme: H Bossaert, Av'. Signifié et laissé copie par moi huissier-au- diencier soussigné Maître Colaert, avoué du défendeur Demets. Ypres, le 12 Septembre 1885. Coût un franc 95 centimes. L. Verhaeghe. Ypres, 28 Octobre 1885. Chaque fois que nos adversaires sont pris la main dans le sac, ils paient d'audace et crient au voleur C'est ainsi que tous les journaux cléricaux jettent feu et flamme, parce que nous avons dit qu'on défendait aux instituteurs communaux de la campagne de prépa rer les libéraux aux examans capacitaires. Pourtant nous n'avons dit que la vérité et eNieuws- blad nous en fournit la preuve cet organe clérical ne trouve, en effet, assez d imprécations contre M. Carton parce que, comme président de l'Association libérale, il a utilisé le personnel des écoles de la ville d'Ypres, pour organiser l'enseignement capacitaire. Il résulte en effet, clairement de là, que si ses amis avaient été au pouvoir, les instituteurs communaux eussent été empêchés de donner cet enseignement. Or nous n'avons pas dit autre chose et nous le main tenons.Si,du reste, le Nieuwsblad s'était borné cela, nous ne nous serions pas donné la peina de lui répondre; mais l'organe du clergé cherche faire accroire que cet enseignement organisé dans l'intérêt de quelques uns. est payé sur la caisse de la ville. - (Dat is met onze goedheid en onze centen den aap houden) Or il n'en est absolument rien. Quelques instituteurs ont bien voulu, par pur dé vouement, ouvrir, en dehors des heures de classe, un cours pour les aspirants capacitaires. mais toutes les dépenses inhérentes .ce cours comme, de papier, plumes, encre, feà et lumière et même de nettoyage des salles, ont été supportées par l'Association libérale. Ce cours ne coûte donc pas un centime la ville et malgré cela, on devrait empêcher de le continuer, pour plaire au Nieuwsblad Nos lecteurs voient par là qui est cet on ses amis font la campagne ce que le Nieuwsblad voudrait voir faire eu ville. Voici comment la Flandre libérale apprécie la ques tion des capacitaires; comme nous, il pense que le villes doivent être complètement débordées par les cam pagnes - La théorie doit être mise de côté. La question est une pure question de fait et c'est lé fait seul qui peut et doit nous éclairer. Il est certain que l'examen ne fera pas entrer dans le corps électoral tous ceux qui se raient capables de le passer. La preuve en est sous nos yeux. Partout dans les villes et L s campagnes, le nom bre des capacitaires possibles est infiniment supérieur celui des capacitaires qui se présentent l'examen et reçoivent un diplôme. Voilà un point que l'expérience prouve déjà claire ment. Lesquels entrent, lesquels restent et resteront la porte Il suffit de réfléchir l'état de la plupart de nos communes rurales, de nos villes, pour le deviner. Pour passer un examen, il faut faire un double effort Effort pour prendre la résolution de se présenter. Effort pour se préparer l'examen. Si les citoyens qui seraient capables de le passer sont laissés eux-mêmes, très peu feront ce double effort, très peu se prétente ont. La nature humaine est ainsi faite. Il faut donc les pousser en avant, les persuader, vaincre leurs résistances, et puis les préparer, non pas en un jour, mais pendant des semaines, par des leçons répétées, 9ubir l'examen. Prenez le premier village flamand venu. Qui aura, dans ces domaines du curé et du seigneur, le courage, la force, et les moyens de mener bien cetie besogne! l,n lihèral

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Le Progrès (1841-1914) | 1885 | | pagina 2