L'Hécatombe. Dignilé libérale cl dignité cléricale. Le krachl de Gulleghem. Chronique Judiciaire. SANTÉ A TOUS rendut: sans m<!d,'cf[oe REVALENTA ARABICA plus loin, que celle lisle funèbre est close, au moins pour quelque temps El M. le ministre de l'instruction publique ose ajouter, en s'adrissant S. M Ce tableau permettra d'apprécier l'esprit d équité et de modération avec lequel le gouvernement exécute les prescriptions de la loi scolaire! Equité! Modération! 220 communes privées en moins d'une année de tout enseignement public El ce que M. Thonisseu a bien soin de ne pas ajouter,c'est le nombre énorme d'écoles que les com munes cléricales ont pu supprimer sans avoir eu besoin de recourir l'autorisation du gouvernement Ce n'est pas seulement par centaines qu'on les compte, celles là! L'épiscopat peut aujourd'hui contempler son œuvre Plus de mille écoles sont détruites; des milliers d'instituteurs et d'institutrices sont jetés sur le pavé! Sa vengeacne est satisfaite! Et c'est en présence de cette œuvre alomin ble qui consommera avant peu d'années l'abaissement intellectuel et moral de notre pays, qui nous ramè nera aux plus mauvais jours des siècles passés, qui mettra la Belgique au dernier rang des nations civi lisées, c'est en présence de ces faits que nous voyons le parti libéral donner le désolant spectacle de ses divisions Quant tous les libéraux quelque nuance, quelque fraction qu'ils appartiennent devraient serrer leurs rangs pour résister avec énergie l'en nemi commun, pour sauver cet enseignement public dans lequel réside l'avenir de notre opinion, l'avenir du pays,nous nous divisons sur des questions bisao- tines. Dans notre ville, quand tout le monde était d'accord pour manifester ses aspirations vers une réforme que nous ne pouvons entrevoir encore qne dans les brouillards, nous nous disputons pendant des heures pour savoir si nous enverrons dans ces brouillards un vœu ou un souhait Et pendant ce temps-là, nos adversaires pour suivent leur œuvre abominable avec une ténacité qui ne se lasse jamais, avec une audace que nous encou rageons par nos pitoyables divisions. Quant nous, nous ne cesserons de protester avec énergie contre celte politique de discorde qui finira par soulever contre elle la juste animadversion de tous les vrais libéraux. Les Chambres se réuniront de plein droit Mardi prochain, et, pour la troisième fois, depuis que les cléricaux ont repris le pouvoir, sans discours du Trône. Le Patriote engage les catholiques ne plus fré quenter les cafés d'où la presse cléricale serait exclue. C'est cela qui ferait plaisir aux libéraux. Au moins pourraient-ils causer l'aise sans devoir craindre que leurs propos soient sans cesse colportés... et travestis. Voici une statistique intéressante, et absolu ment exacte. C'est celle des communes dans lesquelles l'école communale a été supprimée par le saule-pleureur qui se dit ministre de l'instruction publique, avec leur population Province d!Anvers: 6, population: 8,678. Brabant2, population: 5,289. Flandre occidentale: 13, populatiou: 23,428. Flandre orientale: 13, population: 23,677. Liège: 2, population: 1,284. Limbourg: 13, population, 16,101. Namur: 4,population: 3,005. Total: 53 écoles communales, pour une population de 81,462 habitants. En ajoutant celte lisle celle qui a été relevée déjà le 7 Septembre dernier dans la presse, nous arrivons un total de 220 écoles supprimées pour une population de 307,722 habitants! Il n'y a rien de si éloquent que les chiffres. A la suite du dissentiment qui a éclaté Liège entre le collège échevinal et une partie du conseil, le bourgmestre et les échevins se sont empressés de donner leur démission. Que l'on partage ou non leur façon de voir, il est impossible de ne pas rendre hommage la dignité qu'ils ont montrée. Par contre, voyez ce qui se passe Bruges. Ce pauvre M. Visart, bourgmestre clérical de par la vo lonté de Monseigneur Faict, a beau recevoir les plus jolis camouflets du monde de la part des conseillers ullramonlains, il ne bouge pas Héroïquement il se cramponne son siège. Comme le fait judicieusement remarquer XAvenir des Flandres, les calholiques se font une singulière idée de leur dignité. La presse bien pensante a entamé une campagne vigoureuse contre le Compte rendu analytique des travaux parlementaires. Le gouvernement s'est mis de la partie et a doublé, sous le prétexte de soigner les intérêts du trésor, le prix de l'abonnement. II a voulu restreindre le nombre des abonnés. Les comp tes rendus frelatés des journaux catholiques doivent suffire la curiosité du lecteur des campagnes. Le but a été atteint. Nous pourrions citer telle grosse commune des Flandres comptant environ cent cin quante abonnés au Compte rendu. Aujourd'hui, il en reste une quarantaine. Et, dans quelques années, on supprimera cette publication comme on supprime les écoles communales. Elle ne répondra plus un besoin réel Après les krachls de Hasselt.de Diepeabeek et de Menin,voici tout le Courtraisis en émoi par le grand scandale financier qui vient d'être constaté après la mort dunotaire Buyssens,bourgmestre de Gulleghem Ce pieux personnage a,du moins, pu cachet ses atroces perfidies et ses saintes duperies jusqu'à la fin de son existence, tant vénérée par les prêtres. Le déficit qu'il laisse est estimé près de deux millions de francs. La désolation est grande Gulleghem. Chaque famille aisée compte des victimes du pieux person nage. Un concert de plaintes et d'imprécations vous poursuit de maison en maison, dans ce village de plus de quatre mille habitants! A l'heure qu'il est, le nombre officiel des dupes qui ont fait connaître leurs créances, s'élève près 1100. Je dis onze cents, et encore on tente des efforts inouïs pour que la vérité pure reste cachée, et l'on fait des démarches actives pour que les victimes se taisent. Des moines viennent de débarquer Gulleghem, afin de prêcher l'apaisement et de convertir les pau vres brebis écorchées qui continuent crier trop fort. C'est que le notaire et bourgmestre Buyssens, de Gulleghem, était un grand personnage. Pour en donner la preuve, un singulier détail d'une impor tance extrême suffira Au plus fort de sa maladie, le curé du village, un ami dévoué du moribond, en gagea l'administration communale supprimer la kermesse, et engagea ses paroissiens passer le Dimanche en prières, afin d'invoquer la clémence de Dieu en faveur du cher malade et d'obtenir sa guérison. Le conseil communal se réunit d'urgence, et il fut fait comme le curé l'avait proposé la ker messe fut supprimée officiellement. Mais rien n'v fit, et le bourgmestre y rendit sa belle âme Dieu. Le deuil fut général. La Patrie consacra, l'éloge du défunt, plusieurs colonnes, comme pour les grands morts. Toutes ses formules sainte d'éloge et d'admistralion furent épuisées pour la circonstance. Les petits organes de sacristie, suivirent leur chef de fille. L'eau bénite que l'on jeta "Sur la tombe de ce bienfaiteur de l'E glise suffisait pour noyer l'âme du trépassé, en at tendant le jugement dernier,dans un océan de délices Mais le jugement est venu avant terme pour ce notaire bien pensant, selon les catholiques. Les gens, qu'il a si indignement trompés, ne veu lent pas, malgré tant de recommandations saintes qui l'ont précédé là-haut,croire la mort du bourg mestre Buyssens. Ils ont essayé déjà de déterrer le cadavre pour voir s'il était réellement dans le cer cueil. Le garde-ebampêtre les a empêchés dans leur œuvre de constatation, lui qui prêtait si facilement son intervention, lorsque le saint bourgmestre faisait enfouir dans le trou aux chiens les administrés qu'il considérait comme morts en dehors du giron de l'E glise et indigne de terre bénite. C'est presque légendaire,que la nocturne tentation funèbre des désespérés recherchant ainsi l'homme qui les a ruinés; mais il paraît que c'est tellement vrai, que l'un deux a même été arrêté par le garde- champêtre. Les gens du pays prétendent que le bourgmestre s'est enfui. Les fails que l'on apprend au sujet de la conduite tenue par le notaire, quand il appartenait au monde corrompu, qu'il essayait d'améliorer, sont tout aussi légendaires. 11 devait, entre autres, une facture son boucher pour trois années de livraison de viande. Ce bon boucher, malgré cela, lui avait confié plus de sept mille francs, toutes ses épargnes Son chagrin est poignant voir. Pour donner une grande clientèle au notaire Buyssens, les catholiques avaient trouvé un moyen diabolique. Us répandaient de mauvais bruits sur le compte d'un notaire de Ileule, M. Lagae, homme d'une honnêteté toute épreuve, et engageaient les personnes crédules malheureusement en grand nombre retirer leurs fonds et les porter chez le bon clérical Buyssens. Il faut dire que le notaire Lagae était un libéral. Il a résisté au choc et a désintéressé ses anciens clients. Ce vilain tour jésuitique lui a coûté une perle réellement de plus de 30,000 fr., car M.Lagae a dû rembourser, en peu de temps, une somme d'environ 700,000 fr. La Cour d'Assises de la Flandre Occidentale a rendu ce matin son arrêt en cause de Marie Malfait, accusée d'infanticide. La Cour a condamné Marie Malfait dix ans de travaux forcés. sans purges el sans frais, par la délicieuse farine de santé Du Barry de Londres, dite Trente cinq ans d'un invariable succès, en guérissant les dysperpsies, mauvaises digestions, gastrites, gastralgies, glaires,vrnls, aigreurs,acidités, palpitations,pituites,nausées, renvois, vomissements, constipation, diarrhée, dyssenterie, coliques,phthisir, toux,asthme, é'ouffeinents, étourdissements, oppression, congestions, névrose, insomnies, mélancolie,

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Le Progrès (1841-1914) | 1885 | | pagina 2