6 FRANCS PAR AN.
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Jeudi,
45e ANNÉE
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Carottes A. SI. D. (i.
Partout les mêmes.
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Ypres, le 9 Décembre 1885.
La Fédération libérale s'est réunie la semaine der
nière et a fait choix d'un nouveau président. M.
Lippens qui occupait celte haute fonction depuis trois
ans, a décliné le renouvellement de son mandai,
parce que les fonctions de bourgmestre et de repré
sentant lui imposaient déjà un surcroit de besogne.
M. Lippens avait d'ailleurs cherché lui-môme son
successeur et son choix s'est porlé sur son beau-frère
M. le comte de Iverchove de Dendergliem, député
d'Alh et ancien gouverneur du Hainaut; certes, on
ne" pouvait faire de choix plus heureux car M. de
Kerchove a toutes les qualités pour conduire d'une
main fei me et habile la barque libérale bon port,
mais nous douions fort qu'il réussisse, quelque soit
notre désir de voir renaître l'union et la concorde
dans le camp libéral.
Plusieurs journaux attendent ce résultat d'un
congrès libéral. En 1846, disent-ils, les libéraux
de Liège étaient aussi profondément divisés et ce fut
la suite du congrès, tenu cette époque, que la
réconciliation eut lieu et que la paix fut rétablie.
Et on se demande pourquoi il n'en serait pas de
même aujourd'hui.
La raison en est simple.
Parce que les circonstances ne sont pas identiques
et que les prétentions ne sont pas les mômes.
En 1846, l'idée d'un programme rencontra aussi
tout d'abord, une assez vive opposition, mais M.
BaFthels, un des plus avancés du congrès, proposa
une solution qui satisfit tout le monde toutes les
convictions restaient sauveselonne mettait le couteau
sur la gorge de personne. A mon sens, disait M.
Barthels, le programme qui doit servir de règle de
conduite tous les libéraux, doit contenir tous les
principes sur les quels sont d'accord, tous les
membres de l'opinion libërale, laissant chaque
opinion plus avancée se produire plus mûrement,
entrer dans les esprits par la persuatiôn.
Un programme imposé une minorité ne serait
pas un programme. Il faut que tous soient d'accord
mais il jaut que tous les points sur lesquels on est
d'accord, soient compris dans le programme.
Comme on le voit, c'est tout juste l'opposé de ce
que les radicaux veulent aujourd'hui.
On excluait toute contrainte, toute menace et on
formulait en programme les principes sur lesquels
tous les libéraux étaient d'accord, en réservant aux
plus avancés le droit de répandre leurs opinions
par la persuasion et la propagande,tandis qu'aujour
d'hui non seulement on violente les consciences et on
froisse les convictions, mais on organise la proscrip
tion et on met le couteau sur la gorge pour faire
inscrire dans un programme des réformes qui sont
repoussées par la grande majorité des libéraux.
Dans ces conditions quoi peut servir un
congrès? Si la réforme de l'art. 47 figure au pro
gramme, nos amis le repousseront.et si au contraire
elle n'y figure pas,nos adversaires déclarent l'avance
ne pas s'y soumettre.
Que l'on adopte les principes qui ont suivi de
règle au premier congrès libéral, soit mais jusque
là un congrès libéral n'a aucun raison d'être, ni
aucune chance de succès, comme nous nous ré
servons de le démontrer par ce qui s'est passé au
second congrès libéral, qui a eu lieu le 28 Mars
1847 et dont nous nous réservons de dire quelques
mots dans un prochain article.
Lisez-vpus le Journal d'Ypres?
Non.
Eh bien, savoiirez-moi ceci
Le Progrès, moniteur de l'hôtel-de-ville et de la
Revalent a Arabica, devient déplus en plus inepte.
On dirait d'un égoût où la pente naturelle du
ruisseau amène toutes les immondicesd'un quart de
lieue la ronde.
Cet idiotisme toujours plus accentué
Nous avons vu souvent des saltimbanques man-
ger des lapins vivants, accommodés d'étoupes en-
flammées.
Les prêtrophages du Progrès descendent en
droite ligne de l'aveugle Saturne et des histrions
forains.
Tout cela est extrait du Journal, n° de Samedi,
S Décembre courant.
N'est-ce pas qu'on croirait enlendre un prêtre
catholique qui a appris le beau langage et les belles
manières chez les Révérends Pères jésuites
Parole d'honneur
Nous allions oublier de dire que 1 e Journal daigne
nous appeler encore gâteux de Progrès.
Merci mon maître
Nous avons, dans un de noS^ derniers numéros,
parlé de la franc-maçonnerie en des termes qui n'ont
point eu l'heur de plaire au Journal.
Pour qui connaît les préjugés et le parti pris du
moniteur de M. le doyen, il est évident qu'une
entente du Progrès et du Journal sur ce terrain
serait au moins difficile. Aussi n'essaierons-nous
pas, pour le moment, de faire changer d'avis notre
estimable confrère.
Tout au plus, nous bornerons-nous faire re
marquer que la feuille de la rue au Beurre qui na-
guères jetait feu et flammes contre les rénégals
est 'allée emprunter un «rénégat des armes pour
nous combattre.
Elle publie, en effet, con amore, de longs extraits
d'un livre récent de Léo Taxil, un ex-maçon.
Le rapprochement est piquant.
Il est vrai que le cher confrère appelle Léo Taxil
un maçon converti, qui est revenu de Rome,
éclairé et touché par la grâce et uou un rénégat.
T.harmnnt.
La semaine dernière il a été procédé,Bruges,en
présence de MM. Ruzelle, gouverneur de la pro
vince, Visait, bourgmestre, et d'un grand nombre de
notabilités, la remise des récompenses accordées
tant par le gouvernement que par la ville, aux élè
ves de l'Athénée, lauréats du concours général de
l'enseignement moyen.
Après avoir proclamé les résultats du concours et
félicité chaleureusement MM. Philippin, Nelis et
Straetmans dont les élèves ont obtenu plusieurs
distinctions, M. Wyers. préfet des études a dit:
Comme tous les ans.uotrç professeur de flamand
a su remporter plusieurs nominations mais qu'il
me soit permis de déroger aux habitudes et de fé-
liciter en flamand les élèves qui se sont distingués
dans cette langue.
D'énergiques applaudissements, dit le Brugsche
Beiaqrd auquel nous empruntons ces quelques
lignes, interrompirent le discours de M. le Préfet,
qui, dans le plus pur Néerlandais, félicita ensuite les
lauréats pour leur zèle et leur application particu
lière l'étude de leur belle langue maternelle.
Le fait est assez rare pour être noté. Il peut être
considéré comme l'indice d'une résolution prise par
le personnel enseignant des Athénées d'exéculer
loyalement la loi réglant l'emploi de la langue fla
mande en matière d'enseignement.
La Flandre libérale, qui n'a le respect de rien,
publiait hier un compte de frais d'inhumation et de
service funèbre d'une personne récemment décédée
Eecloo.
Ce compte monte la somme de 1,069 fr. 90 c.,
dans laquelle font un effet vraiment superbe 86 kilog.
de cire, pour 567 fr. 60 centimes.
Oulre cela, l'église qui a reçu le magot, fait payer
l'usage de lapis, de coussins, de chandeliers, la gar
niture des chaises, l'usage et le placement de ban
nières et de quatre pyramides, etc., toutes choses,
dit la Flandre libérale, appuyée sur des observations
de l'évêque de Gand, qui devraient être purement
gratuites.
Mais le rapace clergé draine ainsi librement les
deniers des imbéciles qui croient que ces somptuo
sités industrielles sont de nature attendrir le
Tout-Puissant.
De pareilles carottes sont bien en harmonie avec
le mépris des biens de la terre si hautement affiché
par tous les frocards de la chrétienté.
La Chambre des députés de France vient d'inva
lider les élections de la Corse pour des faits nom
breux de fraude et de pression.