No 1,147. Jeudi, 31 Décembre 1885. J O V i\ A L I) Y V II E S E T il E L A El 11 O N il i S S E !H E A T 45e ANNÉE 6 FRANCS PAR AN. Les annonces de la Belgique el de l'Etranger sont reçues par l'Agence Havas (Publicité), 89, Marché-aux-Herbes, Bruxelles et chez ses correspondants Pour la France: l'Agence Havas, 8, Place de la Bourse, Paris. Pour l'Alb Cologne, Berlin, Francfort, Strasbourg-, Munich, Hambourg, Leipzig, Stulfgard C°, 30, Cornhill, E C et 3, Serle Street W C, Londres. 38, Park Row-New-York. emagne^J'Austro-Hongrie et la Suisse chez Rudolf Mosse (Annoncen-Expedition) i^îëTiiiéét'Zurich. Pour la Grande-Bretagne et l'Irlande: chez Géo Street et Pour la Hollande: chez Nygh et Van Ditmar, Rotterdam. Pour l'Amérique: chez Pethinghill et 0°, ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrondissement administratif et mdiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 39. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-2o. Insertions: Judiciaires la ligne: un franc. Il n'y a rien de concluant, el même de brutal, comme'les chiffres. Or, ce sont eux encore qui con damnent la proposition des députés de Nivelles,pour l'établissement de droits sur le bétail étranger. La statistique démontre que, depuis trois ans, les im portations de viandes n'ont pas augmenté; aucun fait ne s'est produit qui recommande cette mesure el pousse les protectionnistes frapper le consomma teur et ruiner l'industrie.Car l'effet immédiat d une alimentation moins substantielle ou plus coûteuse doit atteindre le travail national.Si l'ouvrier se prive de viande, sa santé en souffre, il travaille moins el mal. S'il en consomme un prix plus élevé, son salaire doit hausser. De toute manière, c'est donc rendre la lutte avec l'étranger difficile pour les pro duits manufacturés. Maintenant,puisque rien ne les y obligeait,puisque les importations de bétail n'ont pas augmenté, pour quoi la proposition nivelloise? Parce que, sous nos maîtres, tout doit rétrogra der; parce que, tout ce qui est humain, fraternel, doit disparaître; parce que l'on veut nous ramener aux temps où chaque Etat, chaque province, chaque ville était entourée d'une muraille de chine; nous imposer les doueeurs des prohibitions douanières des octrois, des droits de portes, de barrières et des impôts de mouture et d'abattage, pour l'abolition desquels nos pères se sont battus en 1830. Un ministère clérical n'arrive jamais au pouvoir sans être escorté de tous ces engins moyen-âge, el si le Diable prête vie, celui qui nous gouverne, ces douceurs nous sont promises. Nous verrons toutes ces vieilleries reprendre un •nouveau lustre. Et encore, si le cultivateur, au nom duquel on veut faire une loi de famine, devait en profiter! mais il ne lui en reviendra pas un centime. Le gouvernement touchera quelques millions d'im pôts de plus, et puis, le tour joué, il viendra se vanter d'avoir rétabli l'équilibre dans les finances de l'Etat, en affamant les contribuables. Et après la \iande, le pain. Ce n'est pas plus difficile que cela. Les 700 sont dépassés et de beaucoup. A côté d'arrêtés royaux qui accordent plus de quatre-vingt mille francs de subsides une demi douzaine d'é glises, le Moniteur en public d'autres autorisant CENT SOIXANTE DIX conseils communaux aug menter leurs impôts. Depuis le premier janvier HUIT CENT QUINZE COMMUNES ont obtenu semblable autorisation. Nos maîtres ont le droit d'être fiers de leur poli tique financière. La loi maudite Binche. La petite ville de Binche, qui possède une popu lation de près de 10,000 habitants, vient d'être vic time d'un nouvel attentat contre l'instruction du peuple. Binche possède depuis plusieurs années un jardin d'enfants communal fréquenté pav plus de trois cents élèves. L'enseignement y est donné, d'après la méthode Frœbel, par six institutrices diplômées. Dans un de ses derniers numéros le Journal Frœ bel citait comme modèle le Jardin d'enfants de Bin che, tant cette institution était bien organisée et ha bilement dirigée. Les cléricaux qui,depuis le mois d'Octobre 1884, se sont emparés de la majorité au conseil communal l'aide de la corruption la plus effrénée, semblent avoir juré de détruire complètement l'enseignement public Binche. Déjà ils ont supprimé aux écoles communales quatre instituteurs sur huit et ont désorganisé com plètement ces écoles en plaçant leur tête un rénégat politique non diplômé. Ce vole inique, qui a surpris el indigné fout le monde, a été suivi de trois autres, par lesquels ont été adoptés 1° L'école des petits-frères, illustrée en 1881 par un frère Edouard, auquel un tribunal a eu la bar barie d'appliquer dix ans de travaux forcés; 2° Le couvent du Sacré-Cœur, dont une seule institutrice sur six est diplômée; 3" L'asile Sainte Philomène, où trois religieuses françaises apprennent les prières aux enfants. Aucune économie n'est faite sur ce budget: ce seront les Sœurs qui toucheront désormais les trai tements, voilà tout ce qu'il y a de changé. Tous les instituteurs et toutes les institutrices des écoles primaires subissent une nouvelle réduction de traitement. Il va sans dire que celte décision du conseil com munal binchois sera approuvée en haut lieu. M. Thonissen en sera quitte pour verser un nouveau torrent de larmes, mais il signera l'arrêté de des truction. Aussi l'indignation est générale Binche et les cléricaux s'en apercevront bien aux prochaines élec tions. L'union. Voici la volée de bois vert bien méritée que la Nation inflige la Réforme Pour la Réformequi s'est constituée le frère in quisiteur de la presse libérale el qui décerne, ou refuse, ses bons de civisme avec un sérieux imperturbable, nous sommes un journal qui se proclame hautement révisionniste et progressiste mais qui a le tort de passer parfois la plume des sous-ordres de l'Union libérale Nous sommes désolé de contrarier cette bonne et aimable Réforme dans la majesté de ses arrêts, mais nous avons l'habitude, la Nationde faire nos ar ticles nous-mêmes et de ne passer la plume per sonne... qu'aux rédacteurs qui ont bien voulu se joindre nous. Nous nous proclamons, au surplus, hautement révisionnistes, parce que nous le sommes, nous lavons prouvé, et non moins hautement progres sistes, parce que nous croyons l'être... Seulement, nous ne sommes ni des radicaux, ni des intransigeants, et jamais nous ne consentirons subordonner 1 intérêt du parti libéral tout entier aux intérêts de la fraction de ce parti laquelle nous appartenons. Si c'est là notre crime, nous le confessons sans rougir et nous reconnaissons mériter, cet égard, les verges de notre terrible confrère. La Réforme ne veut pas entendre parler des pro positions d'accord que l'Union libérale a formulées cependant, la Réforme déclare, elle aussi haute ment que l'Union du parti libéral doit se réaliser. Mais comment? C'est ce que la Réforme ne nous dit pas. Elle nous promet, toutefois, d'y revenir. Qu'elle y revienne donc.el le plutôt sera le mieux. Car si nous savons admirablement ce dont l'organe quotidien de la démocratie libérale ne veut pas,nous sommes infiniment moins bien informé au sujet de ce que veut la Réforme. Notre excellent ami .M. Féron, qui est un avocat distingué, sait mieux que nous que lorsqu'on re cherche l'accord entre parties adverses, c'est l'aide de concessions mutuelles qu'on s'ingénie ramener la bonne entente. Quand on rappelle les gens en conciliation, on les prie de fornr uler leur petit programme de con cessions... Et bien, il s'est trouvé un groupe de libéraux pour convier les intransigeants entrer en concilia tion ces libéraux ont dit quelles concessions ils étaient portés. L'organe quotidien des radicaux intransigeants déclare que ses patrons ne veulent pas entendre par ler de ces concessions-là. Soit! mais alors, que la Réforme déballe son tour.qu'elle étale nos regards éblouis el charmés le stock des concessions idéales qu'elle lient en magasin et qu'elle cache tous les gens avec une discrétion farouche. 11 ne suffit pas de dire que l'on veut l'union,il faut aussi prouver qu'on la désire. A quel prix la Réforme consentirait-elle faire la paix avec les libéraux qui ne sont pas absolument de son bord el qu'elle paraît assez portée traiter com me des malfaiteurs de la pire espèce? Quelles conditions veut-elle mettre sou Embras sons-nous Folleville? Quelles concessions, en un mot, la Réforme estime t-elle qu'il soit possible ses amis de faire aux libéraux, qui sont bien encore quelques uns, voyons? dont les tendances et les aspirations diffèrent des tendances et des aspirations des amis de la Réforme? On dit la Réforme Voici comment nous vous proposons de faire l'union. La Réforme répond LE PROGR PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. vjnES acquhiit eundo

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Le Progrès (1841-1914) | 1885 | | pagina 1