Supplément au Journal u le Progrès d'Ypres, du 20 Février 1887
LE CHIEN MILITAIRE.
TOUS LES IMPRIMES OFFICIELS
Nous ne connaissions jusqu'ici que les chiens de régi
ment. Nous allons, paraît-il, avoir le régiment des chiens.
La création de cette nouvelle arme aurait été décidée
en France pour suivre l'exemple de l'Allemagne, qui se
donne, comme on sait, un mal de chien pour affirmer sa
réputation de première puissance militaire du monde. Si
M. de Bismarck n'a pas consacré celte réforme un fort
paragraphe de son récent discours, c'est uniquement parce
que son Parlement l'accusant déjà d'attacher ses chiens
avec des saucisses et saisissant toutes les occasions de lui
couper la parole.il a préféré ne pas lui fournir un nouveau
prétexte rompre les chiens. Cette précaution n'a pas
empêché le chancelier de fer et le Reichstag de se regar
der jusqu'au bout en chiens de faïence, et, quand il s'est
agi d'enlever le vote du septennat, l'autocrate prussien a
été bel et bien reçu comme un chien dans un jeu de quilles.
Devenu aussitôt d'une humeur de dogue, l'homme d'Ëtat
blackboulé a promis son Parlement rétif un chien de sa
chienne. Le cadeau ne s'est pas fait attendre, et le prince
a instantanément déclaré la face de son pays que, son
Parlement ne valant pas les quatre fers d'un chien, il lui
en fallait un autre, où il compte retrouver sa majorité en
rupture de collier. Les gens bien informés affirment que
cette majorité sera pour lui le chien de Jean de Nivelle, et
que, dans le nouveau Parlement comme dans l'ancien, le
chancelier allemand aura du crédit comme un chien la
boucherie. En ce cas, il ne lui resterait plus qu'à jeter sa
langue aux chiens.
Pour en revenir nos moutons, je veux dire nos
chiens, l'armée française serait la veille d'être, comme
l'armée allemande, dotée d'un nouveau corps d'élite.
D'élite, il le sera, n'en ayez aucun doute. S'il est vrai,
comme nul n'en ignore, que ce qu'il y a de meilleur dans
l'homme, c'est le chien, c'est assurément en temps de
guerre qu'éclatera la preuve de cette supériorité. Pour
n'avoir que quatre pieds et quatre pouces peine visibles,
ces nouveaux soldats n'en seront pas moins de précieux
auxiliaires, et les armées en campagne n'auront jamais eu
de meilleurs uhlans que ces uhlants éclaireurs.
L'idée, au surplus, ne date pas d'aujourd'hui, et, pour
n'être pas exactement aussi vieille que le monde, elle n'en
remonte pas moins une très-appréciable antiquité.
Agésilas hélas s'en servit pour assiéger Mantinée
Alyates, roi de Lydie, combattit avec eux les Cimmeriens
les cohortes de chiens des Colophoniens sont restées célè
bres, et Pline nous affirme que le roi des Garamantes ne
reconquit que grâce une vaillante compagnie de molosses
le trône d'où il avait été chassé.
Je pourrais citer cent autres exemples de cette associa
tion du chien aux choses de la guerre. Trois ou quatre me
suffiront. C'est un fait acquis l'histoire qu'Henry VIII,
ayant une dent contre nous, mit la solde de Charles-
Quint, pour l'aider lutter contre François I", une
phalange de quatre cents chiens anglais. Les compagnies
de chiens espagnols firent merveille en Amérique, sous les
ordres de Vasco Nunez, et un ancien état militaire de la
chancellerie d'Espagne mentionne le dogue Berecillo, qui
recevait par mois deux réaux en récompense de ses bons
et loyaux services. On signale, en 1788, au siège de
Dubitza, la belle conduite d'une troupe de chiens turcs qui
se défendit victorieusement contre les patrouilles autri
chiennes. Enfin, l'armée française d'Algérie ne trouva rien
de mieux que de créer, pour garantir ses postes contre les
surprises des attaques nocturnes, un corps de chiens
sentinelles, qui s'acquitta merveilleusement de son devoir.
C'est ce double rôle de sentinelles et d'éclaireurs que
seront principalement affectés les chiens de l'armée con
temporaine. Les plus intelligents et les plus rapides seront,
en outre, investis de la dignité d'estafette. Ils seront dres
sés porter d'un avant-poste l'autre les ordres et dé
pêches, et vous pouvez être sûrs qu'on ne verra jamais un
de ces émissaires modèles, si longues qu'il ait les dents,
manger la consigne ou le morceau. A ce métier, par
exemple, les pauvres bêtes risqueront d'attraper plus d'un
mauvais coup et on peut prévoir dès maintenant des bulle
tins de victoire rédigés dans ce style Soldats, dans cette
mémorable journée, vous avez tué l'ennemi douze cents
hommes et trente chiens. Vous avez bien mérité de la
patrie, s
Le nouveau corps de troupes offrira sur les autres un
certain nombre d'avantages qui, par ce temps fâcheux de
difficultés budgétaires, ne seront pas dédaigner. C'est
ainsi que la question de l'uuiforme et du fourniment se
trouve tranchée d'avance dans les conditions de la plus
stricte économie. La forme de la culotte, celle des boulons
de guêtre et celle du shako ne sauraient donner lieu des
tergiversations dispendieuses, par la bonne raison qu'il n'y
en aura pas. Le capitaine d'habillement des chiens, c'est
la nature. L'armement de ces soldats quatre pattes ne
sera jamais non plus l'occasion de folles dépenses, et la
Commission du budget n'a pas craindre qu'un ministre
de la guerre vienne un jour lui demander un crédit spécial
pour un essai de canines nouveau modèle. Quant la sol
de, ce n'est pas encore elle qui ruinera le Trésor, et même,
en temps de campagne, la haute paie d'un chien de pre
mière classe ne saurait excéder une double ration de tripes
de veau.
Autre économie notable les chiens, par la nature même
des services qu'ils sont appelés rendre, devront opérer
sans tambour ni trompette. C'est la suppression de l'école
du tambour et de celle du clairon. Seuls, certains chiens
privilégiés seront autorisés porter la queue en trompette.
Mais il leur sera défendu d'en jouer.
Un chapitre prévoir, cependant, mais peu ruiDeux,
celui-là, puisqu'il ne coûtera que quelques flots de paroles
et quelques bouteilles d'encre, c'est celui qu'il conviendra
d'intercaler, l'usage des chiens, dans le Code militaire.
Si incontestablement supérieur qu'il soit l'homme, le
Terre-Neuve lui même n'est certainement pas infaillible,
et il faut admettre le cas où, séduit par l'appât d'une pâtée
extraordinaire ou d'un os de gigot supérieurement parfu
mé, un de ces défenseurs de la patrie viendrait trahir son
devoir. Désertion en face de l'ennemi
Le cas serait grave. Pour les bipèdes tels que nous, c'est
le peloton d'exécution. La peine devra-l-elle être conservée
pour les quadrupèdes, et sommes-nous appelés voir,
dans la vie réelle, la reproduction du tableau que les cir
ques étaient seuls nous donner jusqu'ici, avec des singes
pour comparses le Déserteur fusillé Pour les fautes de
moindre importance, le chenil de police sera évidemment
suffisant. On pourrait même aller jusqu'au chenil de disci
pline, et je n'ai, pour mon compte, aucune peine me
figurer une compagnie de chiens-zéphyrs porgeant dans
quelque fourrière officielle leurs infractions au Code mili-
taire-neuvien.
La question des grades devra également s'imposer
l'attention de nos législateurs. Je ne demande pas qu'on
ressuscite au profit du chien le grade de maréchal mais
je demande qu'on lui laisse au moins celui de caporal et
même de sergent-fourrier. Son aptitude bien connue se
procurer tout seul le vivre et le couvert prouve que celte
dernière fonction, si compliquée qu'elle paraisse, ne serait
pas pour l'embarrasser. Pour convaincre les incrédules, il
me suffira de rappeler ici l'histoire de Dagobert.
Dagobert était un barbet qu'uu régiment de ligne, ca-
serné Paris, avait adopté. Son intelligence était telle que
le trésorier du régiment l'employait journellement pour
aller payer les fournisseurs et rapporter quittance. Dagobert
s'acquittait de ce rôle délicat avec une admirable ponctua
lité. Mais, un beau jour qu'il était parti en tournée, il
rencontre une troupe de chiens en bataille. En bon chien
de soldats qu'il est, Dagobert n'y résiste pas. Il avise une
maison en construction, va cacher sa bourse sous une
pierre de taille, et se précipite dans la mélée. Après s'en
être donné cœur joie, il revient chercher son magot.
Mais, va le faire fiche! L'ivresse de combat lui a tonrné la
tête. Impossible de retrouver, parmi des centaines d'au
tres, la pierre sous la quelle il avait caché son trésor.
Après une journée de vaines recherches, Dagobert rentra
la caserne, l'air penaud, la tête basse, sans quittance et
sans argent. L'officier-payeur ainsi l'avaient baptisé les
soldats reçut une tnaitresse volée. Mais son pire châti
ment fut d'entendre dans toute la caserne courir ce bruit
calomniateur Dagobert a mangé la grenouille.
Ce supplice dura trois jours, pendant lesquels Dagobert
n'avala pas une croûte de pain. Enfin, le matin du quatriè
me, on le vit revenir frétillant et joyeux. Dagobert avait
retrouvé sa pierre, déterré sa bourse, payé le fournisseur,
et il revenait victorieux, sa quittance entre les dents.
REVALENTA ARABICA
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fourrages et autres produits agricoles, vendus le
19 Février 1887.
NATURE
GRAINSETDENRÉES
l'hecto
litre.
24,100
18 37
80
Seigle
4,100
14 12
73
6,000
15 50
44
4,700
19 50
80
Féveroles
12,200
18 50
80
Pommes de terre
4,000
6 25
Beurre
7,720
2 70
L'officier-payeur dut être porté l'ordre du jour. L'his
toire ne dit pas s'il fut décoré. Je sais plus d'un bipède,
orné de la croix, qui l'a moins méritée que lui
(Le Gil-Blas.)
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pomissemenls, constipation, diarrhée, dyssenterie, coliques,
éhlhisie, toux, asthme, éloutfements, élourdissements, oppression,
congestions, névrose, insomnies, mélancolie, diabète, faiblesse,
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gorge, haleine, voix, des brouches. vessie, foie, reins, intestin,
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N» 63,476» M. le curé Comparet, de 18 ans de dyspepsie, de
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m'en a sauvé complètement. Boeam., née Carbonnettey, rue de
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