Nos io-16. Dimanche,
47e ANNÉE.
27 Février 1887
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
6 FRANCS PAR AN
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
Ypres, le 26 Février 1887.
Conseil Communal d'Ypres.
Séance du 19 Février 1887.
Sont présents MM. Vanheule, Bourgmestre;
Bossaert et Cornette, Echevins; Chev. de Stuers,
Soenen, Bçaucourt, Gravet, Gaimant, Vermeu-
len, Poupart, Van Alleynnes, Verschaeve, Van
Daele, Conseillers Gorrissen, Secrétaire.
La séance est ouverte 5 heures.
Après approbation du procès-verbal de la der
nière séance, M. le Bourgmestre fait connaître
que le Collège s'est occupé de la question de
rétablissement d'un nouveau tir la cible
l'usage de la garde civique et des troupes de la
garnison.
Le seul terrain qui puisse convenir est la berge
du canal de Boesinghe.
On pourrait y établir facilement un tir d'une
longueur de 600 700 mètres, ce qui serait large
ment suffisant.
Certes, la dépense serait grande mais nous
serions en droit de compter sur une forte inter-
Yention du gouvernement.
D'après un devis dressé par l'architecte, cette
dépense s'élèverait près de 60,000 fr. dont plus
delà moitié, soit 36,000 fr., serait absorbée par
des travaux de terrassement, (déblais et rem
blais 72,000 mètres cubes de terrain).
L'exécution de ce travail serait assurément
pour la ville une garantie que la garnison serait
maintenue. De plus, nous pourrions espérer que
le département de la guerre enverrait ici pour les
exercices de tir, les troupes en garnison dans les
villes voisines au lieu de les envoyer au camp de
Beverloo.
Le nouveau champ de tir, outre qu'il répon
drait un besoin réel, serait donc pour la ville
une source de revenu et de bien-être.
Le Conseil autorise le Collège entamer des
négociations avec le gouvernement aux fins ci-
dessus.
Il autorise la construction d'un urinoir l'an
gle, vers le Marché Couvert, du nouveau square
établi entre l'église S^Martin et les Halles.
Dépense évaluée fr. 377-00.
Le procès-verbal d'une vente d'arbres appar
tenant aux Hospices Civils est approuvé sans ob
servations.
Le Collège ne demande pas l'adoption inté
grale de ce plan. Il désire seulement que le Con
seil en adopte les grandes lignes, telles que le
prolongement de la chaussée de Furnes jusqu'à
la rue des Bouchers et le percement de la rue
au Beurre.
Le prolongement de la chaussée de Furnes for
merait un boulevard d'une largeur de 24 mètres.
Si le Conseil partage sur ce point la manière de
voir du Collège, on pourrait mettre la main
l'œuvre dans un bref délai. Il faudra commencer
par consolider le sol l'aide des décombres
provenir de la démolition de ce qui reste des
murs d'enceinte.
Quant au percement de la rue au Beurre, et
son prolongement jusqu'au boulevard en ques
tion, il faudra traiter au préalable avec les pro
priétaires du couvent des Dames de Rousbrugge
pour l'acquisition de cette partie de l'immeuble
fermant la rue. Aucune difficulté n'est prévoir
de ce côté.
Il est d'ailleurs probable qu'on pourra procé
der par voie d'échange.
Il résulte encore des explications et commen
taires de M. le Bourgmestre que le Collège a
l'intention de créer, devant la station du chemin
de fer, une place publique de 50 mètres de
largeur. C'est-à-dire que dans la pensée des
membres du Collège, la station doit être main
tenue en son emplacement actuel.
Le Conseil se range l'avis du Collège pour
les deux points ci-dessus et l'autorise se mettre
en rapport avec l'autorité supérieure aux fins
d'obtenir les autorisations nécessaires.
Abordant une autre question, M. le Bourg
mestre fait connaître que le Collège, après mur
examen a reconnu la nécessité d'élargir la rue
des Etudiants. La largeur actuelle de cette voie
de communication si fréquentée, n'est que de 4
m. 75 c. du côté de l'Esplanade. Le Collège vou
drait voir adopter une largeur de 8 mètres.
Si le Conseil partageait cette manière de voir,
il y aurait lieu de provoquer un arrêté royal
fixant le nouvel alignement.
D'autre part, M. Lapiere-Vandevyver, devenu
acquéreur d'une partie du jardin longeant la
dite rue et aboutissant d'un autre côte l'Es
planade, désire bâtir sur ce terrain et en même
temps obtenir une modification de l'alignement
actuel de l'Esplanade, ce qui constituerait une
grande amélioration et un embellissement.
M. Lapiere devant céder la ville une bande
de terrain pour l'élargissement de la rue des
Etudiants pourrait, au lieu de numéraire, rece
voir en compensation une lisière de la voie pu
blique.
En outre, la ville solliciterait du gouverne
ment l'incorporation dans la voie publique d'une
parcelle de terrain actuellement non pavée, sise
devant la maison de M. Deleersnyder.
Le Conseil approuve.
Ce règlement, ne donnant lieu aucune ob
servation, est approuvé.
La rédaction de l'acte constatant la nouvelle
convention pour l'éclairage au gaz conclue en
tre le Collège et M. Valcte est approuvée.
La nouvelle convention consacre les réductions
de prix et autres modifications que nous avons
déjà signalées diverses reprises dans ce jour
nal.
M. de Stuers réclame ensuite le placement
d'un réverbère l'angle des rues S1-Jean et du
Chevalier Jean, vis-à-vis de l'école primaire de
filles.
M. le Bourgmestre répond que la question du
placement de nouveaux réverbères est l'étude
et qu'il examinera avec soin la demande de M.
de Stuers.
A 6 h. le Conseil se constitue en comité secret.
Nous recommandons l'attention de nos
amis politiques, la circulaire suivante adressée
par la Ligue, aux électeurs de l'arrondissement
de Bruxelles. Elle prouve que nos amis ont
épuisé tous les moyens de conciliation pour ra
mener l'union dans les rangs du libéralisme
Bruxellois. Mais les hommes de l'Association
se sont montrés intraitables et ce n'est pas, du
reste, l'union que tendent les efforts de la po
litique radicale.
Comme le dit très-bien la Ligue l'Asso-
ciation représente aujourd'hui, dans les élé
ments actifs qui la mènentdes tendances
hostiles au maintien de la forme monarchique;
elle n'a pas craint de s'allier des groupes ouver
tement républicains et socialistes et dont elle
cherche vainement faire triompher les ten
dances.
LE PROGRES
TIRES ACQUIRIT EONDO.
ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00.
Idem. Pour le restant du pays7-00.
Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20.
INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25.
insertions Judiciaires la ligne un franc.
Pour les annonces de France et de Belgique s'adresser l'Agence Havas, Bruxelles, 89,
Marché aux Herbes.
M. le Bourgmestre expose ensuite les vues du
Collège au sujet de l'appropriation des terrains
près de la gare et donne quelques explications
au sujet du plan déposé dans la Salle Bleue
l'inspection du public et dont une réduction a
été envoyée aux membres du Conseil.
M. le Bourgmestre dépose ensuite les comptes
pour 1886 du corps et de la musique des Pom
piers.
M. l'Échevin Cornette donne lecture d'un projet
de règlement élaboré par la Commission provi
soire du cours de violon.
Messieurs,
Les négociations poursuivies entre les délégués de
l'Association libérale et ceux de la Ligue et de l'Union,
l'effet de rétablir l'unité au sein de notre parti dans l'arron
dissement de Bruxelles, n'ont pas abouti.
Nous croyons vous devoir quelques explications ce
sujet.
Les délégués de l'Association, invités par les nôtres
faire connaître les propositions qui leur paraissaient
susceptibles de servir de base un rapprochement, n'ont
pas tardé montrer qu'ils étaient décidés ne pas sacrifier
une lettre des prétentions radicales dont ils entendent
imposer le programme au parti libéral.
La formule qu'ils nous ont proposée revenait exiger de
tous les candidats libéraux, Bruxelles, l'engagement de
réclamer sur-le-champ, en tout état de cause, la revision
de l'article 47 de la Constitution, et celui de voter une ré
forme électorale qui abaissait la capacité requise de l'élec
teur la connaissance peut-être la plus élémentaire et la
plus vague de la lecture et de l'écriture.
Accepter sans amendement une proposition aussi radi
cale, c'était exclure du parti libéral tous ceux qui ne
veulent point du suffrage universel.
Cependant nous n'y avons pas répondu par une fin de
non-recevoir.
Résolus aller dans la voie de la conciliation aussi loin
qu'il était possible, nous nous sommes déclarés prêts, pour
notre part, accepter les conditions suivantes
1° L'admission en principe de la revision de l'article 47
de la Constitution par l'extension aux élections législatives
d'un système analogue celui qui est appliqué aux élec
tions communales et provinciales.
2° L'engagement de voter la revision dès qu'une majo
rité se serait formée en ce sens au sein du parti libéral.
Pouvait-on raisonnablement aller plus loin, et comment
faut-il juger l'exigence qui subordonne la reconstitution du
libéralisme la condition de proposer et de voter une ré
forme lorsqu'il est certain qu'elle ne peut aboutir
Nous ajoutions que le meilleur moyen de constater
l'accord du libéralisme en faveur de la revision, c'est de
consulter ses mandataires légaux. Si le parti libéral repre
nait le pouvoir et si dans la Chambre une majorité libé
rale croyait que le moment est venu de tenter la réforme,
les résistances individuelles devraient disparaître.
Mais en attendant, tous les libéraux conservaient leur
entière liberté d'action partisans de la revision bref
délai, ils pouvaient la défendre dans leurs écrits, dans leurs
discours en faire la Chambre ou ailleurs l'objet de pro
positions formelles.
A ce droit absolu de propagande nous ne tracions de
limite que sur deux points et l'on voudra bien remarquer
que les délégués de la Ligue et de l'Union n'ont pas de
mandé ceux de l'Association d'autres concessions que
celles-ci