N® 25. Jeudi, 47e ANNÉE. 24 Mars 1887. 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'VPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. Ypres, le23 Mars 1887. Le Port de Salut. Pour juger les plaies qui rongent notre So ciété, il suffit de regarder et d'entendre ce qui s'est révélé devant la Commission d'enquête du travail. Que de duplicité et de rapacité, d'un côté, et 3ue de misère, de souffrance et d'abnégation e l'autre Si tout ce qui se raconte est fondé, on peut se demander où sont la probité dans le com merce, l'humanité dans 1 industrie La plupart des denrées sont falsifiées le chinaciaye se trouve dans le pain de l'ouvrier sous prétexte de liqueur, on lui sert du poison. Et dans l'industrie que ne voit-on pas La vie de l'homme ne pèse plus dans la balance de l'avidité industrielle. Au fond des bures, dans les grandes mines, il n'est au'un instru ment dont l'industrie se sert, qu'elle use, qu'elle plie, qu'elle brise et dont elle rejette les inuti les morceaux. Pour remédier cet état de choses, les jour naux cléricaux secrient Nous ne voyons le salut que dans le ca tholicisme. C'est dans ce port que la Société trouvera la paix et la sécurité qu'elle cherche. N'est-ce pas le Christ qui a brisé le chaines de l'esclave et en a fait un nomme libre N'est- ce pas lui qui a dissipé les ténèbres de l'igno rance et de la barbarie dans laquelle s'ébattait la Société N'est-ce pas lui qui a dit aux hommes Fotts êtes tous frèresqui commande au riche de donner et au pauvre de supporter la misère avec courage, parce aue ses souffrances lui pro cureront l'imperissabte richesse. Nous admettons volontiers tjue le Christ a fait et dit tout cela, comme les évangiles le rap portent. Mais de cette belle doctrine le clergé n'a tenu aucun compte. N'est-ce pas une mauvaise plaisanterie, de soutenir que le catholicisme est tel port de sa lut pour l'ouvrier malheureux En effet, selon l'esprit du catholicisme, et selon sa pratique constante, l'ouvrier est un esclave, une bête de somme quelconque, qui n'a d'autre volonté que celle de son curé. Au lieu de dissiper les ténèbres de l'igno rance qui entourent le prolétaire et d'éclairer ce dernier, le catholicisme combat ceux qui veulent l'instruire et en faire un homme libre, connaissant ses droits et ses obligations. Quant l'égalité entre les hommes, jamais nos cafards n en ont tenu compte. Toujours ils ont fait des distinctions de castes, toujours ils ont spéculé sur la vanité humaine Aux yeux du clergé, celui qui a de l'or est tout, tandis que le pauvre diable n'est rien. Aussi voyez les prêtres l'œuvre, comme ils savent exploiter le genre humain. Ils ont, la disposition des fidèles, des mes ses de 3*, de 2* et de classe. La 1 classe est destinée ceux qui sont très-riches, ceux qui doivent se payer une route vers le ciel coups de pièces de cent sous. Quant ceux qui ne se paient que des messes de 3* classe, c'est le menu fretin auquel le ca tholicisme retire ses faveurs et ses grâces. C'est ainsi qu'ils entendent l'égalité et la fra ternité. Il n'y a pas d'hommes qui se jettent plat ventre devant la richesse, comme les membres du clergé. Dédié aux afiameurs. Un de nos confrères français, le Phare de la Loireannonce que la loi récente surtaxant les céréales vient a'avoir pour premier effet, Nantes, de faire hausser le pain. Sans même attendre le vote du Sénat, les boulangers ont élevé leurs prix de dix centi mes par pain de six livres, donc de trois cen times environ au kilogramme. Qu'en diront les Oumonl, les Pastur, les Me- lotet autres Doucet de la bande des affameurs du Peuple? Prétendront-ils encore que les droits d'entrée sur le blé et sur le bétail étrangers n'auront pas pour conséquence immédiate le renché rissement du pain et de la viande La question de cabinet. Le gouvernement s'est enfin décidé poser la question de cabinet sur la question des fortifica tions. Telle est, du moins, la conclusion que nous croyons pouvoir tirer des lignes suivan tes que le Journal de Bruxelles a publiées hier soir Le projet de loi sur les fortifications de la Meuse est un des plus importants qu'un gou vernement puisse déposer. S'il était rejeté par la Chambre, le cabinet actuel, d'après nous, ne pourrait pas survivre un pareil échec. La suppression du traitement d'attente des instituteurs en disponibilité n'est plus qu'une question de temps. Il n'y a pas d'illusion se faire. Le bon M. Thonissen feint de résister, mais il est si fort poussé dans cette voie qu'il devra céder. La section centrale chargée d'examiner le budget de l'Intérieur a proposé certaines me sures qui auront pour effet d'assurer la sup pression graduelle de ces traitements. Aujourd'hui, la Commission des pétitions, statuant sur une enquête du Conseil communal de Tontelange, déclare, par l'organe de M. Be- ferem, que dans bien des cas les réclamations es communes sont parfaitement bien fon dées et que l'adoption ae mesures de nature débarrasser les finances des communes d'une charge que le législateur n'a entendu leur im poser que temporairement, répond aux exigen ces d'une sage administration. Ce sera pour le budget prochain, moins que cette mesure révoltante ne parvienne réveiller l'indignation endormie des libéraux. L'élection d'Ostende. On lit dans l'Echo L'Association libérale s'est réunie Vendredi soir, pour la présentation des candidats provi soires pour l'election législative. Notre honorable bourgmestre, président de l'Association a déclaré qu'il déclinait toute candidature, et a remercié ceux de ses amis ?[ui avaient l'intention de lui accorder leur suf- rage. L assemblée était excessivement nombreu se le résultat du scrutin a donné M. de Stuers la presque unanimité des voix. Nous ne doutons pas que ce candidat acceptera de de venir notre candidat définitif. Le nom si sympathique de M. de Stuers est un garant de notre triomphe. Le corps électoral Ostendais ne se laissera pas duper une seconde fois il ne préférera pas d'illustres in connus des gens, qui, depuis des années, consacrent leur argent et leur temps la pros périté de notre arrondissement. Les cléricaux lutteront certainement, mais sans grandes chances de succès. Ils proposeront au corps électoral M. Carbon fils ou M. de Crombrugghe. Les subsides de l'État. On lit dans la revue pédagogique, l'Avenir: LE PROGRES TIRES ACQU1RIT EUNOO. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25. Insertions Judiciaires la ligne un franc. Pour les annonces de France et de Belgique s'adresser l'Agence Havas, Bruxelles, 69, Marché aux Herbes. <x»C^Doo Les chiffres suivants sont officiels. Ils disent, mieux que de longs discours, la manière dont le gouvernement actuel aide les villes libérales déve lopper leur enseignement et quelles faveurs il réserve aux écoles diocésaines. Voici la comparaison des subsides accordés par l'Etat En 1884 En 1885 En 1886 Ecoles primaires. 312,491 186,637 191,124 Ecoles d'adultes. 26,090 13,140 13,140 Jardins d'enfants. 91,067 51,687 51,687 Total... 429,558 251,464 255,951 Soit une diminution de subsides de 173,607 francs en 1886, de 178,094 en 1885. 46,000 francs restent payer sur le subside de l'année dernière. Par contre les dépenses scolaires se sont élevées Anvers i En 1884 1,314,453 francs. En 1885 1,337,558 En 1886 1,336,220 Elles s'élèvent pour 1887 1,414,966 francs ce qui fait en ces trois années, malgré les économies réalisées, une augmentation de dépenses de 100,513 fr., répondant des besoins urgents. A ces charges nouvelles, presque triplées par suite de la diminution des subsides, viennent se joindre celles que le gouvernement impose la ville pour l'entretien des écoles du clergé. La Députation permanente vient en effet d'imposer l'in scription au budget d'une somme de 60,000 fr. pour les écoles adoptées d'office par le gouvernement 12,000 fr. pour le 4« trimestre de l'année 1886, 48,000 pour l'exer cice 1887. Déjà ces écoles reçoivent 4,000 fr. sur les fonds provinciaux, et les écoles gardiennes catholiques en ont obtenu 6,000 directement du ministre. Et ce n'est qu'un commencement

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Le Progrès (1841-1914) | 1887 | | pagina 1