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Les électeurs de l'arrondissement d'Ostende
sont convoqués pour le Lundi il Avril, l'effet j
d'élire un représentant en remplacement de M.
Carbon, décédé. i
$>au»on* la JTiberté.
J'ai demandé naguère en mon délire
Des jours heureux pour notre Souverain;
Mais aujourd'hui les accords de ma lyre
Vont se mêler au fracas de l'airain.
Les grands États entrent dans la carrière;
Quoique petits, gardons notre fierté
Nous descendons d'une race guerrière.
Sauvons la liberté
Foin des ligueurs de toute coterie
Restons ums comme nos bons aïeux.
Pour conserver le nom de la patrie [eux
N'avons-nous pas nos cœurs nos bras comme
Mil-huit-cent-trente, après quinze ans d'entraves,
Brisa l'orgueil d'un pouvoir détesté...
Plutôt mourir que d être encore esclaves
Sauvons la liberté
Point n'est besoin d'un unique langage
Flamands, Wallons, sont Belges, par moitié
Depuis longtemps unissant leur courage,
Ils ont entr'eux formé leur amitié.
Quand notre Roi, du pays le bon père,
Veut cimenter notre fraternité,
Ne brouillons point notre beau caractère
Sauvons la liberté
Législateurs, que la sagesse guide,
Éclairez-vous des besoins du pays
Vos bonnes lois nous serviront d'égide
Contre les traits d'avides ennemis.
Pour repousser une agression inique,
Que nos enfants soient dans l'égalité
En conservant l'honneur de la Belgique
Sauvons la liberté
Soyons sans faste, aussi sans privilège
Que notre avoir soit aux besoins de tous
Par la richesse un pays se protège,
Belges, rendons nos ennemis jaloux
Sur ses deux bords fortifions la Meuse
Sauvegardons notre neutralité
Laissons passer cette époque orageuse
Sauvons la liberté
Si la Nature en ces jours de tristesse
Saisit les fleurs par un froid boréal
Si le sol tremble et surprend la jeunesse
Tourbillonnante au milieu d'un grand bal
Si l'ouvrier dans la bure profonde
Trouve la mort, en son activité
Amis, pour plaire au Créateur du Monde,
Sauvons la liberté
Ypres, 17 Mars 1887. Jean Mols,
Officier pensionné.
ASSOCIATIONS LIBÉRALES FLAMANDES.
AUX LIBÉRAUX.
air du dieu des bonnes gens.
FÉDÉRATION
des
comité central.
Depuis les élections de Juin 1884, de funeste mémoire,
le parti libéral en Belgique se trouve dans une situation
qui est certes sans précédent durant le demi-siècle qui
vient de s'écouler. Impuissance l'égard de l'adversaire
et division intestine voilà eu deux mots le bilan de cette
situation.
Il n'est point étonnant que de divers côtés on ait tenté
de récupérer la force perdue, en rétablissant au sein de
notre parti l'union si nécessaire. On se convainct de
plus en plus, que ce n'est qu'en serrant les rangs sur
le terrain d'une action commune, qu'il sera possible de
ramener notre parti au pouvoir.
Les libéraux flamands n'ont pas été les derniers
s'apercevoir de cette nécessité. Le 11 Octobre 1885,
Bruges, dans une réunion solennelle des Associations
ou Ligues flamanles libérales d'Anvers, Bruges, Bruxelles
et GaDd, fût fondée la Fédération des Associations libé
rales flamandes. C'est au nom de cette Fédération, que
les soussignés adressent les présentes tous les libéraux
belges.
Afin de faire connaître clairement la nature et les
tendances de cette Fédération, nous croyons devoir d'abord
transcrire ici quelques articles de nos Statuts.
- Article 1er. Entre toutes les Associations électorales
qui défendent la fois les principes libéraux et flarnands,
est fondée une ligue commune, sous le nom de Fédéra-
(ton des Associations libérales flamandes.
Art 2. La Fédération a pour but l'avancement com
mun, surtout sur le terrain électoral, des intérêts moraux
et matériels de la population flamande et des idées libé
rales.
Elle consacre notamment ses efforts au maintien des
droits de la langue flamande, et en particulier l'applica
tion loyale et l'amélioration des lois existantes sur
l'emploi des langues.
Art. 4. Toute société électorale libérale flamande
existante où fonder, peut faire partie de la Fédération,
en adhérant aux présents statuts.
Les libéraux flamandshabitant une localité où
n'existe pas de société fédérée, peuvent être admis par le
Comité central comme membres affiliés de la Fédération.
Art. 17. Le Comité Central provoque la fondation
d'associations libérales flamandes, là où il n'en existe pas
encore.
Il nomme des membres-correspondants du Comité
Central et institue des comités locaux, là où manquent les
associations.
En outre, il poursuit le but de la Fédération, par tous
les moyens appropriés, tels que la propagation de la
presse libérale flamande, l'organisation des conférences
politiques, la recherche et la dénonciation des griefs de la
population flamande, etc.
Par ces dispositions, les fondateurs de la Fédération ont
jeté les bases d'une action laquelle tous les libéraux de
la Belgique flamande doivent leur appui et leur concours.
I II y a plus les libéraux du pays entier doivent s'y associer,
s'ils ont l'œil ouvert pour les véritables intérêis du parti
libéral, avec lesquels se confondent les intérêts les plus
élevés du pays, sa prospérité et son développement paci
fique.
En un mot, nous considérons cette Fédération comme
un des moyens les plus pratiques pour recouvrer tout ce
que le parti libéral a perdu dans ces dernières années
En effet, les principes pour la défense et la propagation
desquels elle est instituée, sont les seuls dont l'application
puisse relever notre parti du marasme où il est tombé dans
les contrées flamandes.
Pour la propagation des idées libérales, il n'est d'autre
véhicule que la langue du peuple nous émettons cette
thèse comme une vérité incontestable, démontrée, et par j
la saine raison, et par l'histoire de tous les peuples civili
sés, et par l'expérience acquise dans notre propre pays.
Pour ne nous arrêter qu'à cette dernière considération,
nous posons tout libéral exempt de préjugés et réfléchis
sant l'histoire de la Belgique depuis 1830, celte question
quels avantages réels et durables a produits la propagande
libérale en langue française, dans nos provinces flamandes,
depuis plus de cinquante ans?
Cette propagande s'adresse un public fort restreint, eu
égard la grande masse du peuple flamand. Aussi ne faut-
il pas s'élonner que l'opinion libérale, dans la Belgique
I flamande, ait plutôt rétrogradé que progressé, malgré le
i travail des Associations libérales, malgré la presse de
langue française.
On ne peut nier qu'il en soit ainsi. Partout le territoire
flamand, les administrations communales libérales forment
la très rare exception. Les conseils provinciaux de quatre
provinces exclusivemènt flamandes sont en grande partie,
si pas en entier, composés de cléricaux. Les mêmes pro
vinces, en y joignant les arrondissements brabançons de
Bruxelles et de Louvain, n'amènent au sein de la Chambre
des représentants que deux membres, au Sénat pas plus
de huit membres libéraux. Et encore ces dix libéraux au
Parlement ne sont-ils fournis que par l'arrondissement de
Bruxelles, dont la population, au moins dans la capitale,
est quelque peu mélangée.
Les arrondissements purement flamands n'envoient la
Chambre et au Sénat, aucun député libéral.
Telle est la situation de la Belgique flamande la fin de
l'année 1886.
Telle elle restera, nous avons tout lieu de le craindre,
pendant bien dès années encore, si le parti libéral n'en
arrive enfin reconnaître, que pour exercer de l'influence
sur le peuple, on doit utiliser sa langue maternelle comme
le principal véhicule des idées; que c'est dans cette langue
qu'il faut développer le peuple et l'élever la conception
des grands et salutaires principes de liberté civique, pour
lesquels le libéralisme combat.
Nous ne tenons guère pour impossible, ni même pour
improbable que les hasards changeants de la lutte poli
tique ne puissent, par un retour heureux, ramener notre
parti au pouvoir dans un avenir plus ou moins rap
proché.
Mais nous sommes fermement convaincus et il est de
notre devoir de le proclamer hautement qu'aucune
victoire décisive, aucune existence durable, aucune influ
ence puissante, aucune action fructueuse n'est possible,
tant qu'on ne s'adressera pas au peuple dans sa propre
langue; tant que la propagande libérale dans les contrées
flamandes, n'aura pas revêtu un caractère essentiellement
flamand.
Le rêve d'une civilisation française dans la Belgique
flamande, n'est qu'une utopie, l'illusion d'un préjugé
aveugle l'expérience est là pour le prouver d'une façon
irréfutable.
Nos adversaires font preuve d'une meilleure entente de
leurs intérêts. Us savent qu'aucune propagande n'est pos
sible parmi la population flamande sans l'emploi de la
langue maternelle, et ils n'ont jamais dédaigné cette arme
puissante.
Malheureusement, bien des libéraux ne puisent pas
dans cet exemple la conception plus nette de leurs de
voirs envers les habitants des contrées flamandes.
Car nous devons en faire le triste aveu c'est dans la
presse libérale, c'est sur les bancs de la gauche de nos
Chambres législatives, c'est dans les rangs de nos alliés
libéraux, que nous avons rencontré les adversaires les
plus acharnés des droits de notre langue
C'est cette presse libérale qui, du moins par certains
de ses organes, déverse journellement la calomnie et le
ridicule sur les flamingants en général, sans en excepter
les flamingants libéraux, et qui pour la langue mater
nelle de plus de trois millions de Belges et les partisans
de cette langue, n'a que fades quolibets, injures et suspi
cions.
C'est dans les rangs de la Gauche de la Chambre et du
Sénat, et dans ses rangs seulement, que nous entendons
attaquer le mouvement flamand et ses défenseurs, parfois
en des termes peine moins grossiers en tout cas avec
la tnême violence et aussi peu de jugement, que dans les
journaux susdits.
Le mouvement linguistique flamand est infiniment
élevé au dessus du ses détracteurs malveillants ou égarés,
mais le libéralisme lui-même en souffre considérablement.
En effet, la cause libérale, d'après notre opinion rai-
sonnée, est intimement liée au mouvement linguistique
flamand. Non seulement, comme nous disions ci-dessus,
parce que la langue populaire est le seul agent possible
pour la diffusion complète de nos idées de liberté, mais
aussi pour des motifs d'un ordre plus élevé et d'un carac
tère plus sérieux.
Un peuple ne sera jamais grand, prospère, vraiment
libre, si la vie nationale n'y est florissante, si la con
science de sa dignité n'y est entretenue et cultivée.
Aucun progrès ne sera possible, aucune civilisation ne
sera réelle et durable, moins de s'enraciner dans le
sol fécond d'une forte existence nationale.
Et cette puissante vie nationale, son tour, est une
chimère irréalisable, là où le peuple n'est pas développé,
instruit, administré dans sa propre langue. De manière
qu'en somme tout progrès social et politique se trouve
rattaché l'importance qu'on attribue la langue mater
nelle dans la vie publique et dans l'administration de
l'Etat.
Telle est donc la vraie raison du grand prix que nous
attachons aux lois sur l'usage de notre langue, obtenues
en 1873, 1878 et 1883. Voilà pourquoi nous voulons voir
appliquer ces lois selon leur lettre et leur esprit, quelque
imparfaites qu'elles soient d'ailleurs pourquoi nous dési
rons y voir apporter graduellement les améliorations que
l'expérience démontrera utiles et possibles..
La dernière en date parmi ces lois, celle du 15 Juin
1883 sur l'emploi de la langue néerlandaise dans l'en
seignement moyen, est, dans notre opinion, la plus im
portante de toutes. Et ceci principalement pour deux
motifs.
D'abord, parce que la possibilité d'une application cor
recte et loyale des deux autres lois sur l'emploi des lan
gues dépend absolument de l'exécution de la plus récente.
Où acquerront-ils les aptitudes nécessaires, ces nom
breux fonctionnaires de l'ordre administratif et judiciaire,
appelés en vertu des lois du 17 Août 1873 et 22 Mai 1878
se servir constamment de notre langue dans leurs rap
ports parlés et écrits avec le public et les particuliers, si
on ne leur en fournit l'occasion dans les établissements
d'enseignement moyen, où ils reçoivent leur éducation
générale
Pour un autre motif encore, non moins impérieux et
d'une tendance plus générale que le précédent, nous atta
chons une importance spéciale la loi de 1883.
Dans tout pays il est de nécessité sociale que les classes
supérieures, c'est-à-dire plus instruites et plus cultivées,
puissent frayer directement avec les classes inférieures,
avec la petite bourgeoisie, avec la classe ouvrière. C'est
surtout dans notre pays que cette nécessité s'impose. Si
l'on ne veut jeter la grande masse du peuple flamand en
pâture au clergé, il faut que les chefs libéraux, les gens
instruits et tous ceux qui peuvent exercer une influence
intellectuelle ou morale sur cette masse, soient capables
d'entrer en rapports avec le campagnard et le bourgeois,
de parler l'homme du peuple sa propre langue et, par
ce moyen, de l'instruire et de l'éclairer.
En conséquence, il faut qu'il y ait obligation pour le fils
du bourgeois aisé, de s'exercer dans l'emploi de la langue
du peuple. Une application erronée des principes de li
berté, doit ici céder le pas une considération d'ordre
social.
Par ce qui précède nous croyons avoir suffisamment
montré la raison d'être, la mission de notre Fédération.
Nous répétons pour finir ce que nous disions au début de
ce manifeste ce n'est point pour augmenter les discus
sions entre certaines fractions du parti libéral, mais au
contraire pour contribuer uue action unie et forte, que