Dimanche, 8 Mai, une assemblée nombreuse
remplissait le local de l'Association libérale.
Quelques mots de M. Gyselings, membre du
comité, ont caractérisé la lutte. C'est un combat
politique entre les honnêtes gens et les Malan
drins qui, bravant les arrêts de la justice, pous
sent le peuple dans les voies anarchiques.
Le travail électoral habilement conduit, l'es
prit des cominuniers flamands encore vivant
chez les Renaisiens, l'enthousiasme indescrip
tible qui vient d'accueillir les candidatures de
MM. Dekeyseret Snoeck, tout nous fait présa
ger une victoire qui nous permettra de marquer
d'un nouveau point bleu la carte, hélas! trop
rouge des Flandres.
Les droits d'entrée.
C'était Vendredi passé, dans un restaurant
du bas de la ville.
Un habitué commanda son déjeuner une
entre-côte, puis, l'ayant terminée, mit comme
de coutume quarante sous sur le coin de la
table, en sus du prix du bock et du pourboire.
Mais le garçon
Pardon, monsieur, maintenant, l'entre
côte, c'est deux francs cinquante.
Deux francs cinquante 1 s'exclama l'autre
en pâlissant. Depuis quand
Depuis aujourd'hui, cause des droits
d'entrée.
Et, bon gré mal gré, il fallut ajouter un
demi-franc sur le coin de la table.
Le moyen de protester?... Ce consommateur
est un député clérical et protectionniste, et, de
plus, il venait de manger de la viande, un
Vendredi
Le Moniteur publie la loi contenant le bud
get du ministère de l'intérieur et de l'instruc
tion publique pour l'exercice 1887.
Il porte cette mention
La fêle des grenadiers.
Dimanche soir, six heures, un banquet so
lennel a réuni au mess les anciens colonels
commandants des grenadiers et les officiers
actuels.
La table d'honneur était occupée par le
Krince Baudouin ayant sa droite le général
aron Goethals, sa gauche le général baron
Van derSmissen, en face le colonel Vergote,
les généraux deHontheim, Siersack, le colonel
baron Van Rode. Tous les officiers du régiment
étaient présents en tout 110 convives.
A l'heure des toasts, le général Goethals, le
{dus ancien des officiers présents, boit S. M.
e Roi sur une triple acclamation des officiers
debout. Nouveau toast du général aux anciens
colonels le colonel Vergote lui répond bril
lamment en reprenant les paroles du général
Suivons la trace des anciens, les excellen
tes traditions qu'ils nous ont laissées et comp
tons sur la sollicitude du Roi qui lui-même tut
des nôtres et qui vient d'introduire dans nos
rangs son neveu le prince Baudouin. Avec des
armes trempées par des chefs tels que ceux
qu'ont eus les grenadiers, un régiment est prêt
tout ce qu'exigerait la défense et l'honneur
du drapeau et de la patrie.
Le banquet s'est terminé 9 h. 1/2; le prince
Baudouin s'est fait présenter tous les officiers et
ne s'en est séparé qu'à 10 h. 1/2 en leur serrant
tous la main.
Lundi trois heures les sous-officiers des
grenadiers se réunissaient leur tour dans un
banquet la caserne.
Les soldats enfin, outre la ration journalière,
ont eu cinq heures un repas extraordinaire
composé de carbonades flamandes, de petits
pains beurrés et fourrés de fromage un ton
neau et demi de bière par compagnie et deux
cigares par homme complétant ce menu.
Le congé de Mardi a terminé cette fête pa
triotique et nationale.
Le dépari du Vlaanderen.
Le départ du Vlaanderen, qui avait été an
noncé pour midi et demi, s'est effectué une
heure. La foule considérable qui entourait les
partants a été la cause principale de ce léger
retard.
Sans parler de la quantité considérable de
parents, d'amis, de camarades de promotion,
de notabilités, etc., accompagnant jusqu'à la
dernière minute les voyageurs, il y avait encore
sur le quai du Rhin, plus de trois quatre mille
personnes accourues là pour témoigner leurs
sympathies aux intrépides voyageurs et l'œu
vre qu'ils vont défendre et servir.
Parmi les personnes venues pour apporter
leurs souhaits de voyage au capitaine Thys,
officier d'ordonnance au Roi, ainsi qu'aux au
tres passagers de distinction, tels que M. Ca
mille Janssens, administrateur général au Con
go, nous avons remarqué MM. le colonel baron
d'Anethan le major Chapelié, baron Snoy et
baron Goffinet.
Citons encore M. le gouverneur de la pro
vince d'Anvers et M. De Wael, bourgmestre,
accompagnés de M. le comte Chotek, ministre
d'Autriche-Hongrie, le docteur Lenz, représen
tant la Société du Congo, MM. J. Urban, De
Roubaix, Aug. De Laveleye, M. le comte de
Lalaing qui s'est rendu jusqu'à Flessingue pour
accompagner ses deux jeunes frères jusqu'à la
dernière étape.
Pendant que M. Walfoid, administrateur-
délégué de la Compagnie gantoise de naviga
tion, propriétaire du Vlaanderen, présidait
aux derniers préparatifs, les 47 passagers (c'est
le départ le plus considérable qui ait eu lieu
jusqu'à présent) échangeaient les suprêmes ac
colades et les derniers serrements de mains
avec ceux qui les entouraient.
Sur le bateau, autour de MM. Thys et Cam-
bier,étaient groupés leurs ingénieurs-adjoints,
secrétaires, MM. Vauthier, fils de l'hono
rable échevin Ronnberg, De Meuse, Dupont,
Gilmont, Lambotte et Librechts, qui, contrai
rement ce qui a été dit par erreur, est aussi
notre compatriote. D'ailleurs, chose remar
quer, parmi tous les ingénieurs envoyés en
mission, il n'en est pas un qui ne soit sorti de
l'école de Liège ou de celle de Gand.
Six ouvriers de Cockerill sont joints la ca
ravane. Ils vont jusqu'au Stanley-Pool où ils
doivent remonter le bateau construit Seraing
pour le compte de la Société du Congo et qui
doit servir l'expédition commerciale de M.
Delcommune.
Ce bateau est démonté en pièces de 65 livres
anglaises; il jauge 15 tonneaux et doit filer
8 1/2 nœuds.
Ajoutons que M. De Roubaix envoyait Ma-
téba, île dont il a la propriété, neuf ouvriers
devant compléter le personnel existant là-bas.
M.Vandevelde, chef de cette exploitation agri
cole, les accompagnait.
Au moment où le bateau a quitté le quai pour
prendre le milieu du fleuve, l'émotion a été gé
nérale; elle a gagné jusqu'aux simples specta
teurs qui, dans une longue acclamation, ont
joint leurs vivats aux souhaitsqui accompagnent
nos compatriotes dans leur lointain voyage.
Nous y joignons cordialement les nôtres. Le
Vlaanderen conduit non plus des explorateurs,
mais des travailleurs ayant une mission définie,
un rôle tracé, un but certain. Puissent-ils ob
tenir le prix de leurs efforts et réaliser les espé
rances qu'ils emportent pour l'avenir et la
prospérité du Congo.
A la Chambre.
L'impôt sur la viande a été voté hier par 69
voix contre 54. Il y a eu 5 abstentions, celles de
MM. Borchgrave, De Smedt, Drion, Nothomb et
Simon.
Trois députés libéraux ont persisté voter
cette loi antidémocratique ce sont MM. Defon-
taine, Durieu et Ensch.
Cinq indépendants, MM. Bilaut, de Mérode,
Henrard, Merjay et Parmentier, ont été désignés
par le sort pour voter de la même façon. Les au
tres ont voté contre, sauf les trois qui se sont
abstenus.
Les députés Anversois ont tous voté contre la
loi, de même que MM. Loslever et Mulle de
Terschueren, de la droite.
Trois membres du cabinet ont voté la loi:
MM. de Moreau, de Chimay et Thonissen. Deux
ont voté contre, MM. Beernaert et Vandenpee-
reboom.
Si le parti libéral était resté unanime et si
tous les indépendants avaient voté dans le sens
démocratique, la loi eût été rejetée par 65 voix
contre 61 et 2 abstentions.
La séance a été levée 5 heures et la Chambre
a décidé de ne pas siéger aujourd'hui, jour des
funérailles d6 M. de Bleeckere.
Le Matin croit pouvoir affirmer que la dis
cussion de la loi militaire ne sera pas retardée,
mais aura lieu dès la rentrée de la Chambre.
Au dernier conseil des ministres, le général
Boulanger a informé ses collègues qu'il insiste
rait absolument pour que la discussion ne soit
pas reculée, et si quelque proposition d'ajour
nement était formulée tlemain, il la combattrait
énergiquement. Toutefois, il est probable qu'à
cause du caractère urgent de la question, dès
que la discussion de ïa loi militaire sera une
fois bien engagée, elle devra être suspendue un
moment afin de permettre M. Dauphin de
faire voter ses projets.
Élections législatives. Arrondissement
d'Audenarde.
M. De Bleeckere, membre de la Chambre
des représentants, est décédé le 8 Mai 1887.
Par modification du §1" de l'article 1" de
l'arrêté royal du 30 Avril dernier, le collège
électoral de l'arrondissement d'Audenarde pro
cédera, le Samedi, 21 Mai courant, 9 heures
du matin, conformément aux autres disposi
tions du même arrêté, l'élection de deux re
présentants pour le remplacement tant de M.
De Bleeckere, décédé, que M. Devolder, dé
missionnaire.
Règlement snr la destraction des pieds mâles
dn houblon.
Le ministre de l'agriculture, de l'industrie et
des travaux publics,
"Vu le Code rural,
Vu l'arrêté royal du 2 Mai 1887, pris en exé
cution dudit code, en vue de la destruction des
plantes nuisibles aux cultures,
Art. 1er. Dans les localités où le houblon est
cultivé, il est défendu de maintenir ou de plan
ter dans les houblonnières les pieds mâles de
cette plante.
Art. 2. Dans les terrains boisés ou non se trou
vant dans un rayon de 100 mètres des houblon
nières, la suppression radicale des pieds mâles
du houblon est obligatoire pour les propriétai
res ou locataires de ces terramB.
Bruxelles, le 3 Mai 1887.
Chevalier de Moreau.
Art. 1er. Le budget du ministère de l'intérieur et de
l'instruction publique, pour l'exercice 1887, est fixé la
somme de vingt-et-un millions neuf cent trois raille huit
cent soixante-quatre francs (fr. 21,903,864).
Art. 2. Par dérogation l'article 7, alinéa 9, de la loi
du 20 Septembre 1884, les traitements d'attente des insti
tuteurs primaires communaux en disponibilité pour sup
pression d'emploi, au 31 Décembre 1886, seront supportés
par l'Etat, la province et la commune dans les proportions
suivantes
3/3 charge de l'Etat
1/5 de la province
1/5 de la commune.
Anvers, 8 Mai.
Q
Arrête