N° 51. Jeudi,
50 Juin 1887
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
47e ANNÉE
6 FRANCS PAR AN.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
VIRES ACQCIRIT EPNDO.
Séance du 25 Juin 1887, 5 h. du soir.
Sont présents MM. Yanheule, Bourgmestre-
Président Bossaert et Cornette, Echevins
Chev. de Stuers, Soenen, Brunfaut, Beaucourt,
Gravet, Gaimant, Vermeulen, Poupart, Ver-
schaeve, Yan Daele, Conseillers Gorrissen,
Secrétaire.
Le procès-verbal de la dernière séance est
approuvé.
Motion d'ordre.
La crise qui règne a diminué les ressources
de chacun. Dès lors, il convient de rechercher
les moyens de diminuer les charges des adminis
trations publiques et de mettre ces charges en
rapport avec leurs ressources.
Le loyer de l'argent a diminué: la ville, en
bonne gérante des deniers des contribuables,
ne doit pas continuer payer le même taux.
De plus, elle doit, comme font les bons adminis
trateurs amortir et éteindre sa dette et elle le
peut, tout en faisant des économies ou en se
créant des ressources nouvelles.
Les emprunts d'Anvers et de Bruxelles ressor
tant 3 fr. 27 1/2 cents intérêt et amortissement
en 90 ans compris.
La ville d'Ypres paie actuellement fr. 20,480
d'intérêt pour un capital de fr. 512,000 4
sans amortissement.
Si elle empruntait aux conditions de Bruxel
les et d'Anvers elle aurait pour la même somme
de fr. 20,480 un capital de fr. 625,343-51 ce qui
permettrait de rembourser son emprunt de
fr. 512,000 et lui laisserait un excédant de
fr. 113,343-51 pour achever et compléter ses tra
vaux d'embellissement et d'assainissement et
pour rendre productives les sommes déjà consa
crées au nouveau quartier. Ce quartier achevé
rapporterait plus de 500,000 fr. Et si on l'éten-
dait du côté Est de la rue de la gare il pourrait
rapporter un million qui pourrait servir ra
cheter la dette et diminuer les impôts si on le
jugeait propos.
Tous les métiers auraient du travail pour long
temps.
La ville devrait faire l'émission elle-même,
vu le peu d'importance de la somme.D'après
mes calculs
Bruxelles a abandonné fr. 4-89 net par titre
aux banquiers.
Anvers a abandonné fr. 3-00 net par titre aux
banquiers.
Au-dessus de cette somme il y a la commission
de l'agent de change de 1 fr. par titre et les frais
d'impression, de confection du titre, etc., aussi
1 fr. par titre.
Si la ville fait elle-même son émission, elle
peut partager, entre elle et le public preneur de
titres, le bénéfice alloué aux banquiers. Ce sera
un appât et une faveur de plus. Aux agents de
change elle accorderait, comme l'a fait le consor
tium des banquiersla commission d'un franc
par titre.
Notre petite épargne prend actuellement des
lots d'Anvers et de Bruxelles et d'autres villes.
Elle paie 10 cent8 par coupon pour en toucher le
montant. Pourquoi ne prendrait-elle pas des lots
d'Ypres dont le crédit est de premier ordre, si
les conditions sont les mêmes et si en outre elle a
l'avantage de pouvoir toucher les coupons chez
le receveur communal, sans frais.
L'emprunt d'Anvers est contracté de façon
pouvoir être remboursé au pair avec des tirages
gros lots, ou bien sans gros lots et 110 fr.
Pour l'emprunt d'Ypres, le dernier système pa
raît le meilleur.
Les institutions charitables, qui ont prêté la
ville, n'y perdraient rien. Elles placeraient leurs
fonds sur première hypothèque 4 La petite
épargne ne peut pas faire ce genre de placement
fructueux et prend des lots de ville.
J'appelle l'attention du collège sur cet impor
tant problème. Je demande que le conseil décide
de le porter l'ordre du jour de la prochaine
séance.
C'est la diminution des impôts et du travail
assuré tous nos ouvriers. C'est de la plus haute
importance.
Quoiqu'il en soit, l'honorable Échevin ne veut
rien préjuger et il ne se refuse pas étudier
nouveau la question de concert avec le Conseil.
Dès lors, est-il bien nécessaire de recourir
une conversion coûteuse
Finalement, la question est ajournée une
prochaine séance.
Communications.
M. le Gouverneur fait connaître que la pro
vince interviendra jusqu'à concurrence d'un
quart dans les travaux de restauration de la par
tie est du rez-de-chaussée des Halles (côté Nieuw-
werk).
Jusqu'ici la province n'intervenait que pour 1/6.
La Société nationale des chemins de fer
vicinaux, en réponse une lettre qui lui a été
adressée par la ville, informe le Collège de ce
que la ligne Ypres-Furnes pourra, selon toutes
probabilités, être mise en exploitation dans le
courant de cette année.
La Commission des fêtes ayant appris qu'un
Festival international pour sociétés d'harmonie,
de fanfares et de chant d'ensemble aura lieu
Bruges et Roubaix le 14 Août, jour fixé pour
le Festival d'Ypres, propose de remettre cette
fête au 28 du même mois.
En outre, le concours de tir l'arc, primitive
ment fixé au 7 Août, aurait lieu le 14, d'accord
avec la Commission de S^Sébastien, chargée de
l'organisation du dit concours. Approuvé.
M. le Bourgmestre rappelle que dans une
séance antérieure, il a été convenu que les es
quisses préparées par M. Delbeke pour la déco
ration picturale des Halles seraient communi
quées aux membres du Conseil.
Cet examen a été fait le 30 Mai dernier.
Un arrêté royal du 17 Juin autorise la ville
d'Ypres maintenir le tarif-règlement de la taxe
pour l'abatage des bestiaux l'abattoir public.
Nouveau quartier
créer aux abords de la gare.
De son côté le Conseil, sur la proposition
du Collège, désigne comme expert M. Félix
Morrens.
En cas de désaccord des deux experts précités,
il y aura lieu d'en faire nommer un troisième soit
par le Président du Tribunal soit par le Juge de
Paix du ressort.
Foires et Marchés.
Ces négociations ont abouti un accord con
staté par un acte dont M. le Bourgmestre donne
lecture et dont voici les clauses principales
La ville cède au sieur Croigny les échoppes
telles qu'elles existent actuellement pour le prix
de 2,400 fr. payables comptant.
Le sieur Croigny aura le droit de les placer
chaque année la Kattefeest et la Tuindag.
Il pourra percevoir son profit le droit de
place tel qu'il est perçu actuellement par la
ville, soit six francs par mètre couran,t dont
défalquer 75 centimes par mètre au profit de la
caisse communale.
La forme des échoppes constatée par un plan
annexé la convention ne pourra être modifiée
sans le consentement de l'administration.
Les frais de placement et d'enlèvement des
échoppes seront a la charge exclusive du sieur
Croigny.
Le Collège détermine le nombre de mètres
courants d'échoppes placer, dont le maximum
sera de 200 mètres.
En cas de retard, le concessionnaire sera tenu
de payer la ville, titre d'indemnité et par
jour de retard, une somme fixer par le Collège
d'un dix francs suivant le cas.
Cette convention est faite pour un terme de
cinq années.
n Pendant ce terme, le concessionnaire s'en
gage placer les échoppes. Il ne pourrait se
soustraire cet engagement que moyennant
l'autorisation du Collège Echevinal. Et en cas
de refus ou de négligence, le Collège sera en
droit de prendre, aux frais du concessionnaire,
les mesures nécessaires pour assurer le service.
LE PROGRES
ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00
Idem. Pour le restant du pays7-00.
tout ce qui concerne le journal doit être adressé k l'éditeur, rue au Beurre, 20.
INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25.
Insertions Judiciaires la ligne un franc.
Pour les annonces de France et de Belgique s'adresser l'Agence Havas, Bruxelles, 89,
Marché aux Herbes.
Ypres, le 29 Juin 1887.
Conseil Communal d'Ypres.
M. Vermeulen rappelle qu'il a soulevé inci
demment la question de la conversion de l'em
prunt. Il n'a pas voulu insister, car sur une
question de cette importance, il convient de ne
prendre une décision qu'après une étude appro
fondie et complète.
M. l'Échevin Cornette dit que la question soule
vée par M. Vermeulen n'est pas restée étrangère
aux préoccupations du Collège. A diverses repri
ses déjà celui-ci s'en est occupé et si jusqu'à
ce jour, la question n'a pas reçu de solution,
c'est pour la raison que les bénéfices résulter
de l'opération ne sont pas aussi certains qu'on
semble le croire. Ces bénéfices semblent être
pour le moins aléatoires.
M. Brunfaut propose le renvoi une commis
sion spéciale.
M. le Bourgmestre présente quelques observa
tions dans le sens de celles qui ont été formulées
par M. Cornette. Il ajoute que d'ici peu de
temps la ville sera en mesure de procéder des
aliénations de terrains dont le produit pourrait
servir l'amortissement de la dette.
M. le Bourgmestre fait connaître que les Dames
de Rousbrugge ont désigné M. Louis Desagher,
agent d'affaires, en qualité d'expert afin de dé
terminer la valeur d'un bâtiment et d'une par
celle de terrain céder la ville en vue du
percement de la rue au Beurre.
M. le Bourgmestre rappelle que dans une précé
dente séance le Collège a été autorisé négocier
avec le sieur Croigny la cession des échoppes
appartenant la ville et placées sur la Grand'-
Place aux foires communales de la Kattefeest et
de la Tuindag.