X° 55. Jeudi,
47e ANNÉE.
7 Juillet 1887
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
La diplomatie de Léon Xlll.
Pieuse coïncidence.
Le Roi Nivelles.
La séance de la Chambre.
6 FRANCS PAR AN.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00
Idem. Pour le restant du pays. 7-00.
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Marché aux Herbes.
Y près, le 6 Juillet 1887.
Depuis la pile reçue par les cléricaux Diman
che 26 Juin Saint-Josse-len-Noode, la sainte
iresse ne cesse de pondre des articles d'une
ongueur effroyable sur la monstrueuse coa-
ition des radicaux, des progressistes et des
doctrinaires. L'union des différentes nuances
du parti libéral lui paraît être l'abomination de
la désolation.
Nos adversaires n'oublient qu'une chose
c'est que le parti libéral s'est comporté Diman
che Saint-Josse comme ils le font, eux, en
toutes circonstances.
Le parti clérical belge se compose en effet
D'ultramontains purs, nuance Courrier de
Bruxelles et Bien public
D'inexaucés de Saint-Hubert, lisez enragés,
nuance Ami de F Ordre
De catholiques libéraux, nuance Journal de
Bruxelles
D'indépendants
D'antimilitaristes et de meetingisles anver-
sois
Etc., etc.
Tous ces gens-là diffèrent sur une foule de
points; ils se jalousent et se chamaillent plus
souvent que de raison il en est même qui se
détestent avec une sainte cordialité mais
vienne une élection, l'union règne sur toute la
ligne, et sus ces gueux de libéraux
Instruits par l'expérience, les gueux de libé
raux paraissent disposés désormais imiter
leurs adversaires. Quoi de plus naturel Encore
quelques monstrueuses coalitions comme
celles de Dimanche, et les affaires de notre parti
seront en bonne voie. Et c'est bien là ce qui met
si fort en colère les coalisés du cléricalisme.
Pour un personnage qui n'a pas de souve
raineté ni de situation politique d'aucune
sorte, depuis l'abolition du pouvoir temporel,
Léon Xlll joue un rôle extraordinairement ac
tif dans la diplomatie européenne. Son action
se fait sentir partout, d'une façon diverse, com
pliquée et désastreuse pour les pays dont il
s'occupe.
On le voit en même temps faire de la démo
cratie en Amérique, où il encourage ou du
moins tolère les chevaliers du travail en Alle
magne faire de l'autocratie avec Bismarck et
l'empereur Guillaume en France, lutter contre
la République au profit de prétendants plus ou
moins invraisemblables; en Italie, faire le
double jeu des concessions et des revendica
tions panachées, et en Angleterre, le voici qu'il
prend fait et cause avec le gouvernement pro
testant contre l'Irlande catholique, tandis qu'en
Belgique, il déchaîne les cléricaux contre les
institutions libérales.
Partout il intervient pour fomenter des agi
tations suspectes. Et il n'a pas de pouvoir
temporel 1 Et il n'a pas d'autorité politique
Que ferait-il de pis s'il en avait
Nous lisons dans le journal pédagogique
l'A venir de Bruxelles
Le concours cantonal entre les écoles primai
res officielles et libres aura lieu cette semaine.
Les questions ont été choisies depuis une
quinzaine de jours par la commission des trois
inspecteurs. Elles ont été transmises au minis
tère et se trouvent déposées chez le chef du ca
binet, M. Beco.
Par une de ces coïncidences bizarres, comme
celles qu'inspire la divine Providence, depuis
une quinzaine de jours, l'inspecteur des écoles
des Petits-Frères a rendu de fréquentes visites
au sympathique M. Beco.
Loin de nous la pensée de supposer que celui-
ci puisse se laisser entraîner par son amour de
l'enseignement petit-frériste, jusqu'à permettre
un abus, mais Dieu qui sut faire passer des
anges travers la porte d'une prison pour dé
livrer S'-Pierre, peut susciter un miracle en
permettant au représentant de nos ignorantins
de voir travers une enveloppe.
M. Beco fera chose prudente en ne laissant
pas traîner le pli sur son bureau, pendant ses
conversations avec M. l'inspecteur.... S'il en est
temps encore.
Le Roi, Leurs Altesses Royales le comte et la
comtesse de Flandre et le prince Baudouin sont
partis pour Nivelles, Dimanche matin.
La Reine, légèrement indisposée depuis Sa
medi soir, n'a pu accompagner notre souverain.
Il n'était pas tout fait midi quand le train
royal est entré dans la gare de Nivelles, salué
Sar la Fanfare royale des Amis de la Concorde,
ont les cuivres ont sonné la Brabançonne.
S. M. a été reçue dans la salle d'attente de
Sremière classe par le gouverneur du Brabant,
1. Vergote le commissaire d'arrondissement,
M. Brunard le bourgmestre de Nivelles, M.
De Burlet, député M. Gilbert, chef de division
au ministère de l'agriculture M. Le Hardy de
Beaulieu, président de la Société agricole, et les
membres du conseil communal.
Le service d'honneur était fait par la garde
civique sous le commandement du major Ber-
nier. Le bataillon de Nivelles, de création ré
cente, a très-belle mine. Le roi l'a passé en
revue.
Quatre voitures royales attelées quatre
chevaux, piqueurs et cochers en livrée rouge,
attendaient dans la gare, où toutes les disposi
tions nécessaires avaient été prises avec beau
coup de méthode et de présence d'esprit par M.
Hachez, chef de gare.
C'est la première fois que le roi se rend Ni
velles. Le comte de Flandre y était venu en 1862
pour l'inauguration du service des eaux. Quant
au prince Baudouin, c'est la première fois qu'il
fait une visite officielle en dehors de la capitale.
M. de Moreau, ministre de l'agriculture, avait
devancé, Nivelles, ses collègues de l'intérieur,
des chemins de fer et des affaires étrangères.
Mme De Burlet a offert un bouquet la com
tesse de Flandre.
Le bourgmestre-député M. De Burlet a adressé
une allocution au Roi en lui souhaitant la bien
venue.
De la gare,le Roi s'est rendu l'hôtel-de-ville.
Les sénateurs libéraux de Nivelles, le baron
de Vrints et M. Pigeolet, sont présents, ainsi que
les quatre députes cléricaux MM. Dumont,
Pastur, De Burlet et le baron Snoy et tous les
conseillers provinciaux de l'arrondissement.
Chacun d'eux a été présenté au Roi par le gou
verneur qui a également présenté Sa Majesté
les bourgmestres des communes de l'arrondisse
ment. Le maréchal de la Cour a présenté au Roi
les membres du tribunal et les ministres des
cultes.
Toute la ville est pavoisée.
Jean de Nivelles, qui tape l'heure sur sa clo
che devant la collégiale, a été redoré pour la cir
constance.
De l'hôtel-de-ville, on se rend au concours
agricole, installé dans le parc de la Dodaine.
L ne superbe tribune y attend le Roi et la famille
royale, et devant les augustes visiteurs défilent
chevaux et boeufs primes.
Le concours est très-brillant.
Le Roi s'est rendu ensuite la Collégiale,
puis la Métallurgique.
A six heures, Sa Majesté est repartie pour
BruxellesIndépendance
On a donné aux Belges en Belgique même
la réputation d'être le peuple du monde qui
boit le plus. Les Berlinois boivent plusencorel
Les brasseries berlinoises ont fabriqué, en
1886, pour 90 millions de marcs de biere et
notez que la capitale de l'empire est pleine
d'auberges énormes où on ne consomme que
de la bière venue d'autres pays. On a brassé
l'année dernière Berlin 2,300,000 hectolitres 1
Le Berlinois boit, en moyenne, 169 litres
de bière par an. Les enfants, les femmes et les
vieillards boivent peu figurez-vous ce que
doivent boire alors les hommes si la consom
mation officiellement constatée est de 169 litres
par tête d'habitant.
A remarquer que la bière ordinaire coûte
Berlin le double de ce qu'elle coûte en Belgi
que, plus du double même. Qu'on aille donc
prétendre encore que c'est le peuple belge qui
dépense le plus pour sa boisson.
L'affluence des grands jours Mardi dans les
tribunes de la Chambre pour l'ouverture du
débat sur le service personnel. Des dames, des
diplomates et, naturellement, des militaires.
Ce public a dû être singulièrement désap
pointé, car il n'a eu pour tout menu qu'une
déclaration, déjà connue, de M. Beernaert, une
paraphrase de l'Exposé des motifs, bredouillée
par M. d'OuItremont, et un discours emphati
que et kilométrique de M. Meyers, de Tongres.
La droite, menée par M. Woeste, a fait un
succès M. Meyers et a réservé ses exclama
tions dédaigneuses et ses ricanements pour «le
grand ministre et pour le père de la propo
sition.
C'est sans conviction, sans chaleur aucune,
LE PROGRES
VIRES ACQIJIR1T EUNUO.
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