Conseil Communal d'Ypres. Séance du 30 Juillet 1887. Sont présenta MM. Vanheule, Bourgmestre; Bossaert et Cornette, Echevins; Chev. de Stuers, Soenen, Brunfaut, Beaucourt, Gravet, Gaimant, Vermeulen, Poupart, Verschaeve, Van Daele, Conseillers Gorrissen, Secrétaire. La séance est ouverte 5 h. 10 m. Le procès-verbal de la dernière séance est ap prouvé. Motion dordre. S*etté défunt, portât désormais le nom de rue arton. L'honorable Conseiller rappelle les titres de M. Henri Carton et de ses ancêtres la recon naissance de leurs concitoyens et il exprime l'es poir que le Conseil, partageant sa manière de voir, priera le Collège d accueillir favorable ment la demande de l'Association Agricole. Sur la proposition de M. le Bourgmestre, cette demande est renvoyée au Collège pour examen et rapport. Même renvoi. Motion dordre. D'après le décret du 23 Prairial an XII, relatif aux sépultures, chaque inhumation doit avoir lieu dans une fosse séparée. Chaque fosse qui sera ouverte aura un mètre cinq décimètres deux mètres de profondeur, sur huit décimètres de largeur et sera ensuite remplie de terre bien foulée. Or, certains particuliers, dans un but d'éco nomie, parviennent se soustraire ces pres criptions lorsqu'ils ont un caveau construire. Au lieu de construire dans le sol, ils construi sent ras de terre, de telle sorte que les corps, au lieu d'être enfouis ainsi qu'il est prescrit par la loi, sont simplement déposés la surface du sol et recouverts ensuite d'une pierre tombale. D'autres propriétaires agissent d'une façon plus conforme peut-être la lettre de la loi, mais tout aussi contraire que la précédente aux règles de l'hygiène et de la salubrité. Leurs caveaux sont construits la profondeur voulue mais au lieu d'être hermétiquement clos, ils sont en communication avec l'air exté rieur par une espèce de cheminée d'aérage par où s'echappent naturellement des émanations malsaines. Le règlement, il est vrai, ne vise pas la con struction de caveaux. Mais c'est une lacune combler, car il est certain que la pratique ac tuellement suivie est absolument contraire aux principes de l'hygiène. N'ayant pas été prévenu de la motion de l'ho norable Conseiller, il n'est pas en mesure de faire des communications au Conseil. Sas de provoquer une discussion ce sujet. Il se orne signaler au Collège l'urgence de porter remède la situation qu il vient de signaler. Il revient sur ses précédentes observations et fait ressortir combien il est anti-hygiénique de pla cer plusieurs cercueils dans le même caveau. Il est d'avis qu'il vaudrait mieux prescrire la divi sion du caveau en niches complètement sépa rées qui seraient hermétiquement murées au fur et mesure des inhumations. Ce système est suivi dans plusieurs grandes villes et il a le grand avantage d'être très- hygiénique. Finalement, M. Van Daele prie le Collège d'examiner s'il n'y aurait pas lieu d'insérer dans le règlement la disposition ci-après qui ferait suite l'art. 25 du règlement. Les caveaux devront être construits de ma- nière ce que les cercueils soient placés sous le niveau du sol les caveaux seront herméti- quement clos et cimentés. Ceux qui seront des- 7> tinés recevoir plusienrs cercueils seront n divisés en niches séparées dontl'oùverture sera murée après l'inhumation de chaque cercueil. Cette proposition est renvoyée au Collège pour examen et rapport. Communication de pièces. I. Par lettre du 7 Juillet, Mme veuve De Groux propose au Conseil communal l'acquisition des importants cartons formant le proj et de décora tion de l'une des salles dés Halles d'Ypres, tra vail qui avait été confié feu son mari et que sa mort l'a empêché d'exécuter. Indépendamment de la grande valeur artistique que donne cette œuvre la réputation de mon mari, dit Mme De Groux, cette collection est du plus haut intérêt pour la ville d'Ypres dont elle retrace les grands épisodes historiques aussi je crois ne pou voir mieux m'adresser qu'à vous, MM., en vous conseillant l'achat d'une œuvre qui vous était destinée et que, j'espère, vous serez heureux de consacrer la décoration de l'une de vos salles. L'ensemble de cet ouvrage se compose de 5 grands dessins de 1 mètre lo centimètres de lar geur, bordures et cadres non compris. Ils repré sentent-; 1°) La lecture publique d'une charte de Louis de Nevers 2°) Le siège d'Ypres par les Anglais 3°) Les Yprois se joignant l'armée de Robert le Frison 4°) Le Comte Robert de Béthune remettant aux Echevins d'Ypres les joyaux et ornements de sa chapelle en garantie des sommes qu'ils lui ont prêtées 5°) Scène de l'introduction du christianisme en Flandre. Plus six grandes figures représentant divers personnages importants princes, donateurs et citoyens de la ville.d'Ypres. L'évaluation artistique de cet ensemble est de 20,000 francs mais Mme De Groux consentirait une réduction notable de ce prix. Elle est en mesure d'affirmer que le gouvernement inter viendrait pour une large part dans les frais d'ac quisition. Cette affaire est renvoyée au Collège pour exa men et rapport. IV. Les habitants du Kalfvaart prient le Conseil de décréter l'extension, jusqu'au dit hameau, de la canalisation des eaux alimentaires de la ville. Cette mesure, disent-ils, que réclamerait déjà la seule considération de l'importance actuelle et toujours croissante de cette agglomération quasi-adjacente l'enceinte de la vifie, s'impose surtout par l'impossibilité où nous nous trouvons de parer autrement aux éventualités d'une sé cheresse prolongée et de rendre efficace le ser vice des incendies. Cette communication est accueillie avec faveur par les Membres du Conseil. A cette occasion, M. Beaucourt revient sur les observations qu'il a présentées maintes repri ses déjà au sujet du manque d'eau qui se produit hebdomadairement dans la rue des Bouchers. Il demande si avant de décréter l'extension de la canalisation, il ne conviendrait pas d'assurer la régularité du débit dans la dite rue. M. l'Ingénieur des ponts et chaussées a été chargé de rechercher le remède cet état de choses. Jusqu'à présent ce rapport n'est pas par venu au Collège. Il faut donc attendre. V. M. le Bourgmestre fait connaître qu'ow a dé noncé M. le Gouverneur de la province l'état d'abandon dans lequel se trouve le Palais de Justice de cette ville. S'il fallait en croire les in formations adressées ce fonctionnaire, cet édi fice serait près de tomber en ruines. A la suite de ce rapport anonyme, M. le Gou verneur a envoyé Ypres M. l'architecte pro vincial qui, après une visite des lieux, a rédigé un rapport concluant l'exécution de travaux pour une somme considérable. Copie de ce document a été adressée la ville qui a répondu M. le Gouverneur de la façon suivante 27 Juin 1887. La proposition du Collège a été adoptée. En séance du 5 Juillet dernier, la Députation permanente a désigné M. le député Yerhaeghe et M. l'Architecte inspecteur Naert pour procé der conjointement avec leB délégués de la ville et M. le Président du Tribunal une visite des bâtiments servant de Palais de justice. YI. Location du droit de chasse sur des propriétés des Hospices Boesinghe, S*-Jean et Lan- gemarck. Le Conseil, admettant l'urgence, approuve le procès-verbal d'adjudication. Les divers lots ont été adjugés MM. Georges Breydel et de Thiebault de Boesinghe. vn. Un procès-verbal de location d'immeubles ap partenant aux Hospices et une délibération de la Commission administrative des Hospices ac cordant une réduction de fermages sont réservés pour le Comité secret. M. le Conseiller de Stuers expose que le Comité de l'Association Agricole et l'Association elle- même, dont feu M. Henri Carton a été le Prési dent pendant de longues années, ont émis le vœu que la rue des Recollets, où habitait le re- M. de Stuers demande aussi que le Collège au torise le placement du portrait de M. Carton dans la Salle des Séances de l'Association Agricole. M. le Conseiller Van Daele rappelle qu'à propos de demandes de concession de terrain au cime tière communal, il a appelé l'attention du Col lège sur certaines pratiques qui se sont introdui tes récemment au cimetière en matière de construction de caveaux. M. le Bourgmestre répond qu'à la suite des ob servations présentées dans une précédente séance par M. Van Daele, il a fait recueillir des rensei gnements par le Directeur des pompes funèbres. M. Van Daele fait remarquer que son but n'est M. le Bourgmestre donne ensuite lecture d'une dépêche par laquelle M. le Ministre de l'Agri culture, ae l'Industrie et des Travaux publics fait connaître qu'il serait disposé faciliter l'ac quisition de l'œuvre de M. De Groux si la ville consentait intervenir pour une part dans la dé pense. M. le Bourgmestre ajoute que le Collège a le désir et l'intention de faire droit la demande des habitants du Kalfvaart, d'autant plus que le travail en question ne nécessiterait guère qu'une dépense de fr. 3,500 environ et que cette question pourra être utilement examinée lors du prochain budget. M. le Bourgmestre répond que les plaintes de M. Beaucourt sont tout au moins exagérées. Le manque d'eau dont parle l'honorable Conseiller ne se produit que tous les Samedis, pendant i quelques heures et dans quelques maisons seule ment. 11 provient d'un manque de pression dans cette rue qui est un niveau plus élevé que ce lui des autres rues de la ville. Monsieur le Gouverneur, Nous avons pris communication de votre dépêche en -date du 25 Juin courant, rappelée en marge du rapport y annexé de l'architecte provincial relatif au Palais de Justice de cette ville. Nous regrettons que M. l'architecte soit venu inspecter ce bâtiment communal sans en prévenir notre adminis tration, et qu'il ait cru pouvoir y enlever une partie des plafonds et planchers notre insu et sans l'assistance de l'architecte de la ville ou d'un membre du Collège Eche- vinal. Nous le regrettons d'autant plus qu'il y a dans son rap port des exagérations. Quoi qu'il en soit, nous croyons devoir faire observer que depuis bien longtemps il a été question de la con struction d'un nouveau Palais de Justice que la ville a refusé diverses reprises de faire, ses seuls frais, les changements et appropriations réclamées, et que, dans l'incertitude où elle se trouve quant la réalisation du projet de construction d'un nouveau Palais de Justice ou de l'appropriation dispendieux du bâtiment actuel, elle ferait acte de mauvaise administration en engouffrant dans les travaux réclamés des sommes considérables sans aucune garantie de durée du bail et sans une large inter vention de l'Etat et de la Province. (Voir notamment nos lettres des 11 Janvier 1878, 9 Oc tobre 1883 et 13 Mai 1885). La Province occupe ce bâtiment par tacite reconduc tion il importe, tant dans l'intérêt de la ville que dans l'intérêt du Tribunal que cette situation provisoire cesse. Nous sommes tout disposé entrer en négociations pour remettre le bâtiment dans un état très-convenable. A cette fin, il sera indispensable qu'un plan avec devis soit dressé, et que, après approbation du plan, on s'entende sur les moyens nécessaires pour le mettre exécution, j Une vue préalable contradictoire serait des plus utiles elle pourrait se faire par un membre de la Députation Permanente assisté de l'architecte provincial d'une part un membre du Collège Echevinal assisté de l'architecte communal d'autre part. M. le Président du Tribunal serait invité prendre part la visite. C'est notre avis le seul moyen d'aboutir des conclu sions pratiques. Agréez, etc.

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Le Progrès (1841-1914) | 1887 | | pagina 2