62. Dimanche, 47e ANNÉE 7 Août 1887. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. Y près, le 6 Août 1887. Monsieur l'Editeur du Progrès, Veuillez avoir la bonté d'insérer la pièce ci- jointe que nous venons d'adresser au Joornal d'Ypres y, Vous avez cru bon de faire un peu d'histoire dans l'intention de nous prendre en flagrant dé lit de contradiction avec nous-mêmes. Vous con sacrez cette difficile démonstration quatre nu méros de votre journal en nous disant oublieux aujourd'hui de nos blâmes de jadis l'endroit de l'Association Libérale, et ce qui n'est pas moins fort, en nous endossant tout ce qu'a écrit VOpinion cette époque. Nous aurions pu, dès votre premier numéro, vous avertir de votre erreur et vous ramener la vérité des faits, mais nous avons préféré vous abandonner au gré de vos fantaisies, estimant qu'un cheval, une fois lancé, il faut le laisser continuer librement sa course si on veut bien juger de ses moyens. Maintenant que vous voilà au bout, nous prenons la liberté de vous apprendre que le règlement de l'Association Li bérale a été complètement remanié, fin année 1871, et que par conséquent les critiques, d'où ?[u'elles vinssent, pouvaient être parfaitement ondées en 1869 et ne plus avoir leur raison d'être aujourd'hui. Vous ne connaissiez proba blement pas ce détail qui a son importance cela prouve qu'il ne faut jamais parler de ce qu'on ne sait pas. Quant la responsabilité des articles de Y Opinion, en cette période électorale, vous verrez par la lecture des lettres que nous adressâmes au Progrès et des commentaires qui les accompa gnent, jusqu'à quel point elle nous incombe. 2° Nous ne posons pas nos candidatures nous-mêmes. A cette lettre le Progrès ajoutait Si nous Eouvons différer d'opinion avec MM. Bossaert et omette sur telle ou telle question donnée, nous ne les avons jamais considérés comme des ad versaires politiques et ne les avons jamais iden tifiés avec les rédacteurs titrés de Y Opinion. {Progrès, 17 Octobre 1869.) Si nous citons ces lignes, c'est pour montrer combien le jugement du Progrès qui était même de voir ce qui se passait diffère de celui, émis aujourd'hui, après 18 ans, par le Journal d'Ypres, qui vraiment se permet en nistoire des licences par trop risquées. Et propos d'un pamphlet qui recomman dait nos candidatures, le Progrès, appréciant no tre conduite toujours autrement que le Journal d'ïpresécrivit Nous sommes convaincus n d'ailleurs que ces Messieurs ne sont pour rien dans la publication de cet écrit qui a été im- primé Poperinghe et distribué par le bureau n d'Ypres. Nous confirmâmes cette appréciation par la lettre suivante Voilà, M. le Rédacteur, les documents que, pour le moment nous tenions mettre sous vos yeux et qui sont indispensables pour quiconque veut écrire l'histoire autrement que vous ne le faites. Comptant sur votre bon vouloir, nous vous prions de leur donner place dans votre prochain numéro, et d'agréer l'assurance de nos civilités empressées. Av4 Bossaert. Ypres, 5 Août 1887. Un correspondant révisionniste nous adresse un tableau comparatif des divers Etats de l'Eu rope quant la proportion du nombre de leurs électeurs. Ce tableau ne présente rien de nou veau, il a traîné dans tous les journaux et mee tings de cette église et jusqu'à présent il n'a convaincu que les adeptes qu'une grâce parti culière a touchés. Pour notre part, on le sait, nous ne sommes pas plus révisionnistes qu'il ne convient et le tableau, malgré sa cent et trente-deuxième édition, n'est pas de nature nous ramener des sentiments meilleurs ou nous faire révisionnistes immédiats, supposé que nous soyons révisionnistes opportunistes. En effet, d'après ce tableau, la Fi ance est la tête des nations avec ses 26,5 électeurs pour cent habitants puis vient la Grèce, puis la Suisse, puis l'Allemagne, puis le Portugal, et en sixième lieu vient la Grande Bretagne avec 15°/0. Si réellement la proportion des élec teurs au nombre total des habitants d'un pays est la mesure exacte de son degré d'avance ment, de progrès et de bonheur, et le tableau ne peut avoir d'autre signification, la Grande Bretagne ne vient qu'après le Portugal, la Grèce et l'Allemagne, l'Allemagne que les purs des purs présentent tous les jours comme le dernier repaire de la jugulation et du despo tisme Et c'est là ce que nous apprend la sta tistique Merci, elle ne me tente pas beaucoup pour mon pays. Car enfin, il n'y a pas dire, la Grande Bretagne qui n'a que 15 d'électeurs 7. 7., 7., 7. tandis que le Portugal en a 18 l'Allemagne 20 la Suisse 22 la Grèce, 23 la France, 26 5 la Grande Bretagne, disons-nous, étant donné que le bonheur est en raison directe du nom bre d'électeurs, est moins heureuse que tous ces pays dans la proportion de 15 26, 23, 22, 20 et 18. O magie des chiffres Aussi bien la Hollande, qui n'a que 2,95 d'électeurs, s'en est déjà aperçue, elle voudrait bien aussi un peu relever son bonheur et sans avoir l'ap pétit trop glouton, elle se contenterait, dit notre correspondant, de huit ou dix pour cent, soit d'un bonheur quatre fois plus fort que celui de la Belgique qui n'a que 2,21 électeurs pour cent habitants. Bien modeste, la Hollande! Nous pourrions pousser plus loin cette ana lyse, mais quoi bon? Après l'accueil fait la proposition Houze?m et C", il nous semble qu'on peut mieux employer son temps que de ressasser sempiternellement une marotte que la Chambre a rejetée dans le cinquième dessous et attendre que la lumière et la raison aient mieux éclairé ce que la passion obscurcit d'une regrettable façon. Dans les conditions actuelles, toute discussion est aussi irritante qu'oiseuse et du premier révisionniste jusqu'au dernier, nous disons Il a du courage, Il faut en convenir, Mais est-il bien sage, Pour rien de discourir LE PROGR S vires acqu1rit eunilo ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25. Insertions Judiciaires la ligne un franc. Pour les annonces de France et de Belgique s'adresser l'Agence Havas, Bruxelles, 89, Jfarçhé aux Herbes. On nous prie d'annoncer qu'à l'oc- casion de la Fête communale le train partant d'Ypres pour Poperinghe 9 heures 5 mi nutes du soir sera prolongé en train spécial de Poperinghe sur Hazebrouck de manière arriver dans cette dernière ville vers 10 1/4 heures. Monsieur le Rédacteur du Journal d'Ypres, Monsieur le Rédacteur du Progrès, A propos d'un article publié par VOpinion concernant les prochaines élections communales et dans lequel figurent nos noms, vous nous mettez en pressante demeure de fournir des explications dont vous précisez l'avance la mesure et le caractère. Répondant avec l'empressement voulu, votre somma tion, nous venons vous dire, Monsieur, que nous n'avons nous expliquer d'aucune manière, et ce, entre autres raisons, pour celles, très-simples, que voici 1° L'Opinion n'a pas posé nos candidatures. Ce journal a reproduit des bruits auxquels il a joint quelques com mentaires. Ces commentaires, nous n'avons les répudier que comme trop bien veillants. 3» Nous ne sommes, et n'avons jamais été membres de l'Association au nom de laquelle, sans doute autorisé, vous nous faites l'honneur de nous interpeller. 4» Nous n'avons fait près de la dite Association, ni près de personne, la moindre démarche eu vue des élections. Nons n'en ferons aucune dans la suite. Cette situation, nous le répétons, ne nous impose, notre avis, aucune explication vis-à-vis de qui que ce soit. Que si dans ces conditions toutes passives, il plaisait néanmoins au corps électoral, usant de sa pleine liberté, de nous nommer, chose sans doute très-invraisemblable, nous aurions évidemment le droit absolu de délibérer, et d'examiner s'il peut, ou non, nous convenir d'accepter un mandat dont l'exécution, qu'on l'entende bien, ne pourrait comporter d'autre caractère qu'un caractère franchement libéral. Comptant que vous voudrez bien insérer la présente dans votre numéro de demain, nous vous prions, Monsieur, d'agréer l'assurance de notre parfaite considération. Bossaert, av' Cornette. Ypres, le 15 Octobre 1869. Monsieur le Rédacteur du Progrès, C'est avec raison que vous croyez, et nous vous remer cions de l'avoir dit, que nous ne sommes pour rien dans un écrit imprimé Poperinghe et distribué aux électeurs d'Ypres, dans la journée du 25 courant. Sans considérer précisément cet écrit comme un ignoble pamphlet, nous souvenant d'avoir lu maintes fois, même en temps ordinaires, des polémiques autrement person nelles et autrement vives, nous n'hésitons pas cependant répudier, comme nous étant complètement étrangères, les imputations que cet écrit peut renfermer charge d'un des échevins de notre ville. Fidèles la résolution que nous avons prise de garder une attitude toute passive, nous n'avons écrit, ni fait écrire, une seule ligne, soit pour prôner notre candidature, soit pour combattre celle des autres, loin de songer même nous attaquer un tiers qui d'ailleurs n'était pas en jeu. Au surplus, nous estimons que les divergences politi ques ne doivent pas dispenser des procédés, et il nous est avis que les violences desservent les bonnes causes sans servir les mauvaises. Espérant que vous voudrez insérer la présente lettre dans votre prochain numéro, nous vous prions, Monsieur, d'agréer l'assurance de notre parfaite considération. H. BOSSAERT. CORNETTE. Ypres, le 29 Octobre 1869. Dr Cornette.

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Le Progrès (1841-1914) | 1887 | | pagina 1