66. Dimanche, 47e ANNÉE. 21 Août 1887. 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. Revue politique. S'il faut en croire certains journaux, une alliance aurait été conclue récemment entre la France, la Russie et le Danemark. C'est là une grosse nouvelle qu'on fera bien de n'accueillir que sous toutes réserves. Disons cependant qu'un discours prononcé il y a quelques jours par le ministre ae la guerre danois, tendrait faire considérer cette nouvelle comme vraisemblable. Le général Bahnson (c'est le nom du ministre en question) l'a pris d'assez haut avec l'Allemagne, et on en conclut naturellement que, s'il s'est exprimé avec si peu de ménagement, c'est qu'il a la conviction que le Danemark, en cas de con flit, serait soutenu par de puissants alliés. Ajou tons que l'on travaille avec une extrême activité aux fortifications de Copenhague, et que les feuilles officieuses allemandes commencent parler du Danemark en termes fort agressifs. En Angleterreplusieurs journaux considèrent l'alliance comme chose faite parmi euxse trouve le Standard, qui est l'organe de lord Salisbury, le chef du cabinet anglais L'alliance franco-russe existe, dit le Standard, et elle réduit l'Allemagne l'impuissance. Le ministre de la guerre danois n'aurait jamais prononcé son discours si les espérances du gouvernement danois ne s'appuyaient sur quelqu'un. La visite du tsar Copenhague dit assez que, dans aucun cas, la Russie ne resterait neutre si l'Allemagne tentait quelque chose contre le Danemark ou la Hollande. On dit haute voix que dans ce cas la France serait avec le tsar, non-seulement pour rendre au Danemark les provinces qui lui ont été prises, mais elle se souviendrait alors qu'elle a deux provinces reconquérir. qui Guillaume pendant son séjour Gastein, donne ces détails sur l'état de santé du vieux souverain La dernière fois que j'avais vu l'empereur, c'était une ruine. Les chairs étaient craquelées, les traits cassés, l'œil gauche rougi pleurait continuellement. Auj ourcr hui j'ai vu un vieillard très vigoureux. L'empereur a positivement ra jeuni. La figure est devenue plus ferme, le teint plus frais il a l'air d'avoir soixante-dix ans, mais non quatre-vingt-dix. Cependant, j'ai remarqué le même signe de sénilité qu'il y a trois mois ses yeux s'ouvrent et se ferment continuellement, en même temps que les sourcils font un effort pour se relever et qu'un mouvement nerveux agite les lèvres. a Evidemment ce regain de jeunesse ne peut pas être, quatre-vingt-dix ans, une garantie de plusieurs années de vie, mais il témoigne de la force incroyable du tempérament de l'empereur Guillaume. Le Discours de Bruges. Les journaux cléricaux ne se hâtent pas de donner leur avis sur le discours de Bruges. En voici quelques-uns. L'Impartial de Gand dit La Gazette de Liège L'Ami de l'Ordre revient ainsi sur cet événement Le Journal de Bruxelles dit que le discours est élevé, patriotique, qu'il a produit une pro fonde impression, et... cite les appréciations de la presse étrangère. Si on ne savait, par les déclarations du Journal, qu'il n'est pas l'organe du ministère, on pourrait croire que celui-ci est fort embarrassé. La palme revient entre tous, et sans contre dit, l'Escaut, qui se déclare dégoûté des idées militaires, parce qu'on ne se bat plus l'arme blanche, et que le métier des armes n'est plus aussi noble qu'au temps de Breidel et de De Coninc. M. Beernaert et l'opinion publique. 11 n'y a pas bien longtemps, M. Beernaert, pour s'excuser de ne pas poser la question de cabinet propos du principe du service per sonnel, se plaignait, devant la Chambre, de ne pas avoir vu se produire ce propos le grand mouvement d'opinion qu'il attendait pour faire son devoir de patriote. Après le remarquable discours prononcé par le Roi Bruges, M. Beernaert a une occasion bien facile de constater l'état de l'opinion sur cette question. Qu'il fasse adresser par M. Tho- nissen une circulaire aux gouverneurs de province pour que ceux-ci invitent les admi nistrations communales se prononcer, sous la forme de l'expression d'un vœu, pour ou contre les idées exprimées par le Roi devant les sta tues de Breydel et de De Coninc. A la condition que le docile Thonissen n'es camote pas l'expression de ce vœu comme il l'a fait des résultats de l'enquête sur le 7 Septem bre, M. Beernaert ne lardera pas savoir quoi s'en tenir, et alors il pourra, ou se retirer, ou faire un appel au pays en toute connaissance de cause. Gouverner c'est prévoir. C'est ce que fait le Roi dans le discours de Bruges. Vigie placée un poste élevé, il voit venir la tempête et si gnale le danger, quand il en est temps encore, et indique le moyen d'y échapper, tandis que ses ministres ferment lés yeux pour ne pas voir et bouchent leurs oreilles pour ne pas entendre. On écrit de Bruxelles la Meuse On lit dans l'Indépendance Les études notariales. L'Association des candidats notaires de l'ar rondissement de Bruxelles, formée dans le but d'étudier toutes les questions relatives au no tariat, vient d'adresser aux membres de la législature une pétition exposant en excellents LE PROGRES vires acquirit ecnlto. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25. Insertions Judiciaires la ligne un franc. Pour les annonces de France et de Belgique s'adresser l'Agence Havas, Bruxelles, 89, Marelié aux Herbes. A l'occasion du Festival du 28 Août, un train spécial partira de Courtrai pour Ypres 1 heure de relevée. Les voyageurs en destination de Comines, Wervicq, Menin et Wevelghem pourront quitter Ypres 11 heures du soir. Ypres, le 20 Août 1887. Un beau morceau de littérature patriotique ceux qui n'aiment pas entendre parler trop souvent de la simpiter- nelle question militaire seraient tentés de dire scie patriotique s'ils n'étaient retenus par le respect que l'on doit aux convictions de Sa Majesté. Tout en admirant la discrétion apportée par le prince dans la forme qu'il a donnée sa pensée, on peut regretter cette manifestation, au lendemain d'un vote de la Chambre, et nous sommes de ceux qui la regrettent vivement. Des paroles de ce genre risquent notamment de fournir occasion certains faiseurs d'imaginer qu'en Belgique le souverain peut avoir une autre politique que celle du pays légal. Le Souverain sera le premier protester, par sa con duite contre cette interprétation de ses paroles. Le discours du Roi, dans sa pensée fondamentale, n'est loué que par la presse libérale et maçonnique, et cela, nous le répétons, est significatif... Les Belges n'ont jamais manqué de patriotisme. César déjà remarquait leur valeur il dit qu'ils étaient les plus courageux, les plus forts des Gaulois, quorum, fortissimi sunt Belgœ, et depuis ils ont montré souvent que leur volonté est inébranlable. Or, ils ne veulent par l'encaser- nement général. Nous sommes prêts faire les élections là-dessus. Les nominations judiciaires aux sièges nouvellement créés et aux sièges rendus vacants par la révocation de M. Demaret ne paraîtront qu'à la fin des vacances. Le siège de substitut du procureur général la Cour d'appel de Bruxelles était, on se le rappelle, vivement dis puté. De tous les magistrats qui le briguaient il y a quelque temps, il n'en reste plus que deux en présence M. de Nieulant, substitut au parquet d'Anvers, et M. Raymond Janssens, substitut au parquet de Bruxelles. Tous les autres, MM. Lévi, procureur du roi, et Huyttens de Terbecq, substitut Mons, M. Nothomb, procureur du roi Marche, ont retiré leur candidature. La nomination de M. Janssens, très appuyée par le par quet de la Cour, paraît probable. L'excursion des gardes civiques Chicago, annoncée par le gouvernement, a causé grand émoi dans les rangs de la milice citoyenne des neuf provinces. Le comité américain qui organise le campement inter national avait promis de payer les frais de route d'Anvers Chicago, la dépense des officiers dans les hôtels, le loge ment et la nourriture des hommes pendant la durée du campement. En Belgique il suffisait d'un dépôt de 50 fr. Des réunions s'étaient organisées partout. Vraiment il était craindre que le chiffre du contingent invité ne fût dépassé. Il en faudra probablement rabattre. Nous venons, en effet, de recevoir une note officielle infirmant les premiers communiqués, en portant de 50 mille francs la somme dépospr conformément un règlement du 22 Mai 1867, bien conçu pour l'étranglement des espérances des amateurs de voyage au long cours. Les excursionnistes, qui sont invités se réunir le 28 Août, 11 heures du matin, dans la cour de l'hôtel de ville, seront-ils bien cinquante? C'est possible! Mais mille francs Il est vrai ranimons les espoirs déçus que la ville de Chicago attribuera un 1" prix de 1,500 dollars (7,500 fr.) au groupe de dix tireurs qui aura obtenu le meilleur résultat et qu'un lr prix de 500 dollars (2,500 fr.) sera décerné au tir individuel.

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Le Progrès (1841-1914) | 1887 | | pagina 1