haut en bas de 1 échelle divine; et on en revient h la question de la peau de l'ours. Et quelle est cette ardeur, qui demande des stimulants Tout ne va donc pas sur des roulettes? Y aurait- il des frères ennemis, dans les saintes milices, qui ne se plaisent pas trop au rôle du guillo tiné par persuasion A force d'échecs, on finit par triompher, dit le Journalet le meil leur moyen de se rendre illustre, c'est de ne ja mais reculer devant le coup de tampon, fût-il même donné au haut de la liste des persécu teurs des pauvres. Sic itur ad astra. Et mon ter au Ciel, c'est bien le plus beau souhait qu'un coeur dévoué l'Eglise, puisse espérer réaliser. Si le Journal a daigné quitter son calme olympien, c'est que le parti de son maître est appelé une mission divine. Nous serons sauvés malgré nous. Et le grand historien M. Meers- seman ^Napoléon), le vaillant M. Biebuvck, comme l'éloquent et humoristique M. Breyne, représentent sur ce coin perdu de la terre, mais béni de Dieu la Justice, qui si lente qu'elle soit venir, a toujours enfin son heure. Les Séraphins de là-haut, doivent venir charmer le sommeil de ces augustes hom mes, de leurs troublantes harmonies. Et dire que moyennant un coup de tampon, dûment appliqué, vous pouvez devenir un in strument du ciel, dans cette lutte politique sur un coin perdu de la terre, mais beni de Dieu 1 Vraiment c'est trop d'honneur, et que de grâces nous devons au Journal d'Ypresde nous avoir révélé cette grande mission Mais vous verrez que nos électeurs censitai res et capacitaires, en véritables mécréants, voudront voir le dessous des cartes, et ne dis poser de leur droit de citoyen et non de candidat aux joies célestes qu'à fort bon escient. Et ma foi, nous ne leur donnerons pas tort. Cléricaux et Anarchistes. Depuis quelque temps le Journal d'Ypres, suivant en cela l'exemple de sesgrandsconfrères de Bruxelles et de Gand, s'évertue faire croire ses lecteurs qu'il existe entre le parti libéral, non-seulement dans les grandes villes du pays, mais Vpres même, une espèce de solidarité entre le parti libéral et le parti anarchiste. Pour notre pieux confrère, tous nos libéraux seraient des pétroleurs,des dynamilards ou peu s'en faut. Nous ne nous attarderons pas réfuter cette ànerie, mais nous croyons cependant le moment venu de remettre sous les yeux de nos lecteurs certain article séditieux publié, il n'y a pas longtemps, par une feuille des plus orthodoxes, la très-catholique Gazette de Renaix. Voici cet échantillon de littérature cléricale TOUT N'EST PAS FINI. Frères qu unit aujourd'hui une commune haine, accepterons-nous bénévolement et la tête basse la situation qu'on nous fait Non, nous ne l'accepterons pas Les Belges ne subiront jamais l'esclavage Donc, il nous reste des armes légales tourner contre nos adversaires: le pétitionne- ment, en masse, au Roi de tous les Belges le droit de réunion et de manifestations. Usons- en peut-être nous rendra-t-on une tardive justice. Et si on ne veut pas nous écouter si on rejette avec dédain et mépris nos protesta- lions, nous ne courberons pas encore la tête il faut qu'on nous la brise, la tête, pour nous imposer silence. Voilà comment parlait un journal clérical. A nos lecteurs de dire maintenant de quel côté se trouvent les révolutionnaires et les anarchistes. Le catholicisme égalitaire. Vraiment, ces Messieurs les cléricaux ont du toupet. Ils poussent l'oubli des choses jusqu'à avancer comme vraies des assertions que tout le monde sait être mensongères. Et nous ne sommes pas loin de penser qu'ils croient ce qu'ils avan cent. Il n'y a que la foi qui sauve. Et ils en ont tant de foi ou de semblant de foi Ainsi, pour ne citer qu'un exemple, prenons dans les discours que le fielleux W oeste a pro noncés Liège, une perle qui a échappé cet orateur. L Eglise, a-t-il dit, ne connaît ni cas tes, ni classes Il en fallait de la foi pour pro noncer pareilles paroles. Il est vrai qu'avec M. Woeste la quantité de foi ne nous étonne plus. Ce protée en religions a d'abord eu la foi hé braïque. Comme elle ne lui avait rapporté que l'avantage d'être circoncis, il s'est accroché la foi protestante après avoir envoyé tous les dia bles, Moïse, le Messie, les rabbins grands et Setits. Dans cette foi, il n'y avait point d'avenir. I. Woeste s'est alors lancé, tête baissée, dans la foi catholique. Et cette troisième transformation lui a procuré gloire et honneurs. Donc, avec toutes ces fois réunies en paquet, on comprend que celui que l'on a si bien nommé poche-à-fiel ait eu assez de foi pour lancer en plein congrès eucharistique cette phrase sonore mais aûssi fausse que sonore L'Eglise ne con naît ni castes, ni classes Tiens, tiens, c'est ça qui nous épate, l'Eglise égalitaire. Depuis quand et comment Il n'y a Eas bien longtemps que ce mot-là lui tient. l'Eglise égalitaire, mais c'est renversant. Et M. Woeste aura dû bien rire, le soir, en pantoufles, d'avoir lancé un canard pareil. L'Eglise ne connaît point de castes c'est pour cela qu'elle en a toujours formé une part avec ses privilèges, ses dîmes, ses prébendes, ses bénéfices. L'Eglise ne connaît pas de classes c'est pour cela qu'elle a divisé les citoyens en cinq classes suivant qu'ils se font enterrer par son inter médiaire 7, 8, 9,10 ou 11 heures Elle ne connaît point de classe C'est sans doute pour ce motif qu'elle fait la courbette devant les puissants du jour et qu'elle traite de haut le vulgum pecus. Elle ne connaît point de classes C'est évidem ment animée de cet esprit égalitaire qu'elle affu ble ses prélats des titres d'Eminence, de Gran deur, de Monseigneur, de Révérend, de Sainteté! C'est toujours certainement animée du même souffle démocratique qu'elle a instamment cher ché mettre ses prêtres les premiers en tout et partout, qu'elle les a créés inviolables, divins, des hommes-dieux Et c'est devant des comparses que Woeste a déclamé semblable calembredaine! Ils sont telle ment farceurs, les cléricaux, que même entre eux, ils ne savent se passer de donner l'essor des zwanses colossales, des contre-vérités trop palpables. Que l'on est heureux d'avoir des pierrots et pitres pareils. Ce sont des originaux comme cela qui font résonner la grosse caisse et remplir pleins bords la petite caisse, la meilleure pour le clergé. Pas vrai, Monsieur du Journal Ainsi parle le public et il ne saurait tenir un autre langage. Voilà trois ans que le Journal d'Ypres nous menace de toutes ses colères il allait nous écraser de tous les griefs dont son sac était bourré, et le jour de la bataille, ni vu ni connu, pas plus de combattants que sur la main Pour qui y regarde bien, ce n'est pas étonnant. A part les folles diatribes du Journal qui doit fagner sa journée, les chefs du parti nous ont éjà fait voir leur peu de confiance dans la jour née du 16 Octobre. C'était au Congrès catholique réuni en la Salle S1 Sébastien, ce grand Congrès où devaient se débattre les intérêts du catholicisme politique et où par ricochet on allait signifier nos édiles leur con^é définitif. Les congressistes débarquè rent Y près au mois d'Avril dernier il y en avait de tout poil et de toute grosseur, mais en somme, l'aspect peu redoutable. Ce que l'on y fit, c'est peu de chose. Ici comme ailleurs, les mêmes rengaines. Ce que pour notre part, nous y avons noté, et cela seul importe, c'est le langage de M. Woeste et la réponse qu'y firent nos matadors du cru. M. Woeste, négligeant les grandes questions de politique générale pour ne s'occuper que de ce qui avait trait la politique locale, s exclama dans un transport d'eloquence Il parait qu'ici Il y a trois ans, M. Surmont se serait senti hu milie de cette forme douteuse sous laquelle on aurait présenté son triomphe futur. Il aurait proteste et pour convaincre M. Woeste et sa 1 sainte suite, il aurait montré les préparatifs pour le jour de la victoire et invité le préopinant déguster le Rœderer qu'il tenait en abondance et qui devait consacrer l'écrasement des ces af freux libéraux. Il aurait rassuré les congressistes sur le sort heureux de ses frères d'armes. On sait en effet que l'heure de la réception était fixée, le céré monial réglé. Le nouveau Bourgmestre déjà recevait en cette qualité les hommages de ses féaux. 0 illusion des illusions Hé bien cette fois il en a été tout autrement. Au «j'espère que les élections réussiront de M. Woeste, M. Surmont, l'œil terne,la tête inclinée, répond je l'espère. C'est pâle, c'est froid cela sent le décourage ment. Je l'espère Oh que la confiance a d'autres accents Autrement mâle est la convic tion Ceci, c'est tout bonnement un aveu d'im puissance déguisé. Et M. Biebuyck n'est pas moins significatif dans sa harangue. M. Biebuyck, dans un dis cours farci de flagorneries l'adresse de M. Woeste, salue en lui le ministre de demainet cela après que M. Woeste avait parlé des élec- i tions d'Ypres. Si M. Biebuyck n'avait pas partagé les hési tations, disons le découragement, de M. Sur mont, n'aurait-il pas, après avoir salué en M. Woeste le ministre de demain, du même souffle, salué en M. Surmont,le Bourgmestre de demain? Mais M. Biebuyck savait quoi s'en tenir et il s'est prudemment renfermé dans le silence, ce en quoi il a montré du flair. Après cela faut-il s'étonner de l'allure du Journal d'Ypres, la veille des élections Au lieu d'être rodomont, comme il l'avait promis, au lieu de brandir le sceptre de la victoire, il est tout bonnement facétieux. Du roman au lieu de la polémique. Des contes dormir debout, l'his toire du Petit Poucet ou quelque chose d'ap prochant, et nous sommes le 2 Octobre Ah c'est comme toujours. On prédit un ca taclysme et on a le plus beau temps du monde on annonce la fin de la création, et jamais on ne s'est mieux porté. Au milieu de ce beau tapage? i Qu'en sort-il souvent Du vent. On nous demande de tous côtés si nous sommes i devenus révisionnistes Pourquoi, parce que nous avons publié le compte-rendu d'une confé rence d'un jeune avocat de Gand ?Ah ça, cette I conférence contient-elle quelque chose de si effrayant Ne connaissons-nous pas tous les ar guments invoqués sempiternellement en faveur de cette thèse Y a-t-il quelque chose de neuf cette fois Histoire de ne pas mettre la lu mière sous le boisseau. Tout cela est si anodin que si Yaucanson était encore de ce monde, il Et nous descendrons, s'il le faut, sur la place publique, la Constitution d'une main, un REVOLVER de l'autre et nous exigerons le respect de nos m droits. Quel est dans cette nuit ce silence de mort Ce beau feu d'autrefois est éteint et tout dort. n les choses ne se présentent pas mal pour le mois d'Octobre j'espère que les élections réussiront.

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Le Progrès (1841-1914) | 1887 | | pagina 2