entendu en 1869, en 1872, en 1875, en 1878, en 1881 et en 1881 et chaque fois nos popula tions ont répondu en donnant la majorité la liste libérale. Pourquoi n'en serait-il pas de même aujour d'hui Pourquoi les dispositions du corps élec toral se seraient-elles modifiées Quels griefs sérieux peut-on alléguer contre notre adminis tration communale Aussi notre organe cléri cal n attaque pas les actes et se borne diriger contre les personnes une avalanche de panta- léonades. Du reste, il va de soi que nos candi dats sont des niais et des imbéciles lorsque nous patronions les candidatures de MM. Alph. Vandenpeereboom, Ernest Merghelynck, Pierre Beke, Eric Bouckenaere, Louis Vanheule, Hec tor Bossaert, etc., etc., etc., etc., il en était de même: des imbéciles, des ignares, quoi? Et cela par cela seul qu'ils étaient nos candidats Ah I si nous patronions des aigles comme un Fagel ou un Fraeys la bonne heure voilà les grands hommes dont l'intelligence, le zèle, l'activité, le dévouement et surtout les hautes connaissances juridiques et administratives rendraient bien viLe notre cité son ancienne prospérité et son antique splendeur. Ah farceurs que vous êtes. A ceux qui n'osent pas. En ce temps-là, il y avait un homme riche du nom de Nicodémè. Il était attiré par sa conscience vers la doctrine du novateur Jésus, mais il craignait la synagogue (les curés d'au jourd'hui.) If craignait pour sa considération lui, homme bien posé dans le monde; il crai gnait pour ses intérêts; il craignait peut-être même pour sa liberté. Aussi n allait—il visiter Jésus, dit l Evanmle, que de nuit. Ce Nicodème est le symbole de tous les hommes qu'un sen timent de justice entraîne vers les grandes vérités, mais qui, par faiblesse, par respect hu main ou par calcul, s'abstiennent de manifester leur foi politique et religieuse. Le libéralisme a rencontré de nos jours passablement de Nico- dèmes. Leur intelligence, leur cœur, tout leur dit que la vérité est là mais ils ont peur. L'in timidation est, vis-à-vis d'eux, une arme puis sante; on les effraye sur les conséquences de leur nouvelle foi politique, sur les dangers qui les attendent. La famille se fait doucement complice de ces faux respects humains, de ces tremblements de l'égoïsme et de la peur. L'homme cède: on est heureux, en pareil cas, d'envelopper sa faiblesse, son amour propre, quelquefois même ses lâchetés dans l'apparence d'un sentiment honnête, dans le manteau des devoirs domestiques! J'en veux cette peur, ce faux respect des convenances, cette solli citation occulte des intérêts. Ils éloignent du libéralisme dans les villes, une grande partie delà bourgeoisie éclairée qui voudrait protes ter co^re les tendances si réactionnaires de l'ultramontanisme et qui n'ose pas. Ils éloignent dans les campagnes, une notable partie des propriétaires et des cultivateurs qui craignent l'influence des presbytères. On s'arrête ces considérations mesquines et on se tient l'écart. Jusqu'ici on a retenu l'esprit public par ces mi sérables liens. La peur, l'accoutumance, je ne sais quelle fausse honte, ont comprimé, surtout dans la classe moyenne, toutes les aspirations du cœur et de l'intelligence. Les femmes, de leur côté, emploient, sur les suggestions de leurs confesseurs, toutes les grâces et toutes les séductions de leur sexe se faire les génies du retardement. Comment s'étonner après cela que la cause du progrès rencontre tant de résistan ces, quand ses partisans eux-mêmes craignent désavouer! Ce qui manque, c'est le courage et l'initiative. Craindre et pourquoi donc Bien de plus étroit, de plus absurde, de plus contraire au bon sens que les préjugés qui régnent sur le danger de se mettre en avant. Il y a de l'hon neur arborer une opinion comme la nôtre I Il va au contraire, de la honte, de la petitesse d'esprit et de la pusillanimité enfermer dans le silence, refouler dans son cœur une con viction qui a pour elle la justice, l'avenir. L'obscurité, ia dissimulation, la peur con viennent aux hommes qui font le mal, qui tra vaillent, comme nos ultrâmontains, rétablir les abus et les privilèges du moyen-âge détruits par notre Constitution. Qu'ils baissent la tête, eux, la bonne heure; car, sur leur front, on lit en lettres de sang: Ennemi du progrès! Mais nous! Si une conviction doit être portée la tète haute, c'est celle des libéraux. Que de mandons-nous? Ce qu'ont demandé les fonda teurs de notre Indépendance Nationale, ce que demandent encore aujourd'hui lesFrère-Orban, les Bara, les de Lavoleye, tout ce qui pense, tout ce qui rayonne, tout ce qui illustre le pays par le talent et la parole. Avec de telles autori tés, avec de tels principes, on ne tremble pas, on ne se cache pas, on est fier. Le grand jour, le ciel découvert, voilà ce qui convient ceux qui veulent lordre par le progrès. La peur du auen dira-t-onne nous touche pas; il nous fait rire. Les catholiques jugés par eux-mêmes. Nous disons que les catholiques ont toujours la bouche remplie de promesses et que leurs actes sont en opposition avec leurs paroles. Pour qui a suivi tant soit peu leurs agissements il a pu se convaincre que ce n'est pas là un reproche dicté par l'esprit de parti ou par un besoin cou pable de dénigrement. Tous les jours ils en don nent des preuves nouvelles et telle est leur nature qu'ils ne sauraient faire autrement. Ils sont élevés dans le mensonge; l'intrigue est leur arme habituelle et la carotte est leur denrée qu'ils cultivent avec un raffinement de Basile et qu'à force de persistance ils élèvent la hauteur d'une institution sociale. Un clérical est toujours fier quand il a pu, par un artifice quelconque, quelque honteux soit-il, faire une dupe. Alors il se croit habile et se flatte de sa prouesse les autres, ses copains, l'admirent et ne seront sa tisfaits que quand ils en auront fait autant, et ainsi se développe, grossit et se répand l'hypo crisie, cette lèpre de la société cléricale. Ce n'est pas nous seulement qui jugeons ainsi le parti clérical il se rencontre de temps en temps, mais trop rarement, hélas un homme que l'excès de fausseté de ses compagnons d'ar mes indigne et qui, malgré tout son dévouement la cause dans laquelle il se trouve enrôlé, ne sait résister plus longtemps au spectacle écœu rant où il occupe, malgré lui, une place dont il voudrait secouer la responsabilité alors il donne libre carrière ce qui lui reste de fran chise et il devient du coup,pour ses amis, un en fant terrible. Cet enfant terrible, les cléricaux l'ont trouvé en M. le Sénateur de Coninck. C'était au Sénat, lors de la discussion du bud get de la guerre, où les cléricaux se sont montrés nu, tels qu'ils sont en toutes choses. Flétris sant, comme c'était mérité, les palinodies de ses amis, M. de Coninck leur lança cette apostrophe sanglante Ah vous allez augmenter les charges mili taires, ces charges contre lesquelles vous vous êtes tant élevés dans l'opposition Alors, c'était pas un homme, pas un sou de plus et maintenant que vous êtes au pouvoir, vous allez renier tous vos anciens engagements et jeter votre or dans le goufre des casernes vos bons sentiments, vos belles promesses, tout cela vous l'oubliez au pouvoir Voilà le jugement d'un clérical. Ce n'est pas nous qui le disons, c'est un ami ces braves cléricaux, un ami qui les connaît et qui les con naît tellement bien qu'il n'en dit pas encore tout ce qu'il pense. Hé bien ce que dit M. de Coninck propos des charges militaires, on peut le dire propos de tout, et tout n'est que faux étalage, duperie, mensonge et tartuferie. Le malheur est que quand on se laisse prendre leurs gros filets, on y est pour toujours. Trompeurs et trompés. La campagne électorale commence battre son plein. Ce que nous y notons tout particuliè rement, ce sont les moyens mis en usage par les chefs du parti catholique pour se faire donner quelques voix. Très-rusés de tout temps, il semble que leur astuce augmente de jour en jour; leur audace ne connaît plus de bornes et si les curés font in tervenir le ciel et l'enfer qui ne leur appartien nent pas, les meneurs du parti promettent de l'occupation, des places et des emplois dont ils ne disposent pas plus que leurs chefs tonsurés. A celui-ci, c'est une place au chemin de fer, celui-là une place la prison un troisième de l'ouvrage chqz X l'un une augmentation de salaire l'autre on casera sa fille, son fils, et tous auront quelque chose, seulement ce sera après les élections Ce qu'on vient nous raconter de cocasse, c'est inénarrable et il faut vraiment de l'outre cuidance revendre pour oser faire les promesses que ces gens ne rougissent pas d'inventer. Telle place, tel travail déterminés sont promis qua tre ou cinq. Naturellement il y a des simplots qui croient que cette promesse n'a été faite qu'à eux seuls, ne se doutant pas de tant de duplicité, et on ne le saurait jamais si ceux sur lesquels sont tentés ces moyens de corruption ne venaient eux-mêmes successivement nous en faire part. Ces tentatives d'embauchage ont atteint, croyons-nous, la dernière limite de la haute ca- rotterie, et parmi les impresarii de cette comé die funambulesque, il en est un qui se distingue entre tous, c'est le plus hardi mais c'est aussi le plus incroyable. Pour lui le tour le plus abraca dabrant est toujours le plus fort, et si le petit saut ne suffit pas il se lance dans l'espace. Il appelle cela la haute école. Exemple il fait venir chez lui un peintre; ce peintre ne mord pas il faut le gagner tout prix savez-vous ce qu'il lui fait entrevoir comme travail (tou jours après les élections) il lui fera peindre la façade des... Halles Le côté nord est réservé pour un autre. Quatre couches pour les Halles du côté delà Grand'Place,trois couches pour le côté nord Maintenant jugez. Tout cela ne serait que ri dicule, mais ce qui est plus grave c'est que cer tains ouvriers, de petits bourgeois en répondant l'invitation de ce Monsieur se compromettent gravement aux yeux de leurs amis véritables sans finalement rien obtenir. Ainsi ils perdent le plus ou moins de confiance dont ils jouissaient sans aucune compensation dans la suite. Le clou de M. Iweins. Au Cercle Catholique, où l'on ne se gêne guère pour tordre le cou la vérité, rarement ce pendant on est allé aussi loin sur le terrain de la fantaisie échevelée que le 3 dr. C'est qu'il faut payer d'audace et risquer le paquet cette fois. M. Henri Iweins s'en est chargé et il l'a fait de main de maître. Ecoutez plutôt Il s'agit de montrer une grande majorité là où elle n'existe pas. Bosco avait sa manière lui de piper les cartes, M. Iweins a la sienne pour faire parler les chiffres. Faut-il une majorité de 166 voix? Voici comment il procède. Ï1 tue, chasse et raie 225 libéraux; il ne perd que 101 catholi ques, donc 124 voix catholiques de plus. Pre mier gain. Pour ce qui est des nouveaux venus, il n'y a que 166 voix pour les libéraux tandis que les ca tholiques en ont acquis 108, soit 42 de plus pour ces derniers. Deuxième gain.Total 166 voix pour M. Iweins. Vous comprenez tout de suite comme on ap plaudit. Aussi c'est le clou de la soirée, dit le Journal. Hé bien, M. Iweins, il y avait plus fort que cela servir votre bénévole auditoire.il fallait arranger les chiffres autrement; que risquiez- vous faire disparaître, par décès, par radiation, par départ 325 libéraux et seulement 1 catholi que, cela faisait un gain net de 325 pour vous. Pour les nouveaux venus vous pouviez har diment vous en accorder 575 et nous en laisser C'est cela qui aurait transporté votre auditoire

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Le Progrès (1841-1914) | 1887 | | pagina 2