mercié le corps des Pompiers, ainsi que les diffé rentes Sociétés qui avaient, par leur bienveillant concours, rehaussé l'éclat de la cérémonie. A deux heures et demie a eu lieu le banquet au local du Lion Noir. A la table d'honneur ont pris place MM. Parsy Président d'honneur ayant sa droite M. Brunfaut, Commandant des Pompiers, et M.Daveluy, Président des Ex-Sous- Officiers de Bruges; sa gauche, M. Poupart, médecin des Pompiers et Lousberg, vice-président de la société d'Y près en face, M. Collin, prési dent, ayant sa droite M. Paquet, président de la société d'Anvers et sa gaucheMWittebroodt, etc. La gaité la plus franche, l'entrain le plus charmant, n'ont cessé de régner pendant toute la durée de ce banquet qui ne comptait pas moins de quatre-vingts couverts. Les mets étaient ex cellents et le vin très-bon. Au dessert, M. le Président d'honneur s'est i levé et a porté le toast suivant Messieurs, J'ai l'honneur de porter la santé n de S. M. le Roi, notre Souverain bien-aimé. Boire la santé du Roi, Messieurs, c'est en même temps faire des vœux pour le bonheur et la santé de S. M. la Reine, la santé et le bonheur de toute la Famille Royale Au Roi, S. M. la Reine, la Famille Royale Ce toast a été transmis par télégramme S. M. le Roi. Des applaudissements frénétiques ont accueilli ces paroles patriotiques. M. le Colonel Parsy est doué d'une éloquence naturelle et entraînante. Il ne vise pas l'effet, les mots coulent de source, i Sa diction simple, élégante et pure, sait émou- voir et transporter. Homme de cœur, homme j loyal et juste, il sait, sans effort aucun, faire vibrer la corde sensible chez ses auditeurs. Et ses auditeurs, en ce moment, étaient tous braves et dignes garçons, heureux de la réussite de leur fête, heureux de se trouver ensemble, heureux de pouvoir témoigner par des hourrahs leur amour pour leur drapeau, pour leur patrie, pour leur Roi Aussi, quel enthousiasme Immédiatement après le toast du colonel, lec ture a été donnée d'un télégramme émanant de M. Couture de Bruxelles, président de la Fédé ration des sociétés du pays, s'excusant de ne pouvoir assister la fête et faisant des vœux pour sa bonne réussite. Le soir, on s'est retrouvé huit heures au Concert donné la Salle de Spectacle. La salle était comble et le public choisi. La fête, depuis le commencement, avait réussi le Concert a joyeusement et mélodieusement clôturé cette oelle journée. Il y avait, d'abord, notre excel lente musique des Pompiers, sous l'habile direc tion de M. Wittebroodt. Comme chanteurs nous citerons M. Coffyn, MM. Delmotte et Aernout, et M. Oppelt. Le piano était tenu par M. Tac- coen, qui s'est parfaitement acquitté de ses mo destes mais difficiles fonctions. MM. Gaimant, frères, Ligy et Weckesser ont exécuté la per fection, comme toujours, quatre jolis morceaux de leur charmant répertoire. Notre désopilant chanteur comique, M. Mailliard, s'est surpassé. Il a eu un succès énorme, il a été rappelé plu sieurs fois. Toujours complaisant, il s'est prêté de bonne grâce, avec la même verve, aux exi gences de son public. Maintenant, rendons César ce qui appartient César. Celui qui a été la cheville ouvrière de cette belle fête, celui qui a constamment payé j de sa personne, dirigé le service du banquet, reçu et casé le monde au Concert, fait abstrac tion de lui-même, montré la plus inaltérable complaisance pour voir si rien ne manquait ni en haut, ni en bas, ni sur la scène, ni dans la salle, c'est M. le secrétaire Denauw. Nous nous croyons donc fondé remercier et féliciter M. Denauw, au nom de tous ceux qui ont participé J la fête, pour le tact qu'il a montré et l'activité qu'il a déployée. Le lendemain, le Roi a daigné répondre, par le télégramme suivant, au toast qui lui avait été transmis la veille u Monsieur le Colonel pen sionné Parsy, Président d'honneur de la Société des Ex-Sous-Officiers de l'armée, Ypres. Le Roi touché du toast que vous lui avez porté au Banquet de la Société des Ex-Sous-Ofnciers de l'armée, Ypres, m'a chargé de vous en remer cier et de vous faire transmettre ses sincères remercîments tous ceux qui ont bu la santé de Sa Majesté, S. M. la Reine et sa Famille Royale.n (Signé) l'aide de camp de seevice. Leurs griefs. Où sont-ils les griefs cléricaux Nous les cherchons en vain et eux-mêmes n'en trouvent pas. Dans leurs conciliabules, ils déclarent qu'ils n en ont aucun formuler contre l'Administra tion actuelle. On sait que la modestie n'est pas leur côté faible et pourtant ils avouent, en cati mini, que tout est bien et qu'ils ne sauraient faire mieux s'ils étaient au pouvoir. Et pourtant ils luttent Pourquoi Parce que les roquets de l'espèce Seys l'ont voulu; parce que ces meneurs de la faction fa natique et intolérante du parti clérical ont soif de pouvoir et veulent absolument faire peser leur autorité sur la bourgeoisie Yproise. Ils ont leurs maîtres quHes poussent et les font marcher leur gré, et nos Surmont et autres Fraeys, plus riches de dots que de ca pacités, voudraient bien leur tour jouer l'oppresseur et imposer la population de notre ville l'esclavage qu'ils subissent. Est-ce cela que vous rêvez, électeurs libé raux La loi sur l'ivresse. La loi sur l'ivresse ou plutôt la loi contre les cabaretiers celte prétendue réforme inutile et absurde, que l'honorable M. Bara a si vive ment combattue la Chambre noire, est de venue en ce moment d'agitation électorale, un véritable cauchemar pour le Journal dYpres et toute la bande cléricale. Nous lisons dans XUnion libérale de Verviers Un petit entrefilet de la Flandre libérale sur le sujet en question A Anvers, les cléricaux en sont arrivés déjà désavouer la loi que nos ^maîtres ont votée, dette loi, dit l'Escaut, a des côtés embarras sants et gênants qui ne cadrent pas avec les habitudes d'une place maritime et commerciale comme Anvers. Et l'Escaut réclame des dispositions spécia les pour Anvers 1 Selon lui, on peut, grâce la loi sur l'ivresse, tarabuster, poursuivre, condamner, ruiner tous les cabaretiers du pays, ceux d'Anvers exceptés 1 C'est charmant. Cette loi fameuse continue provoquer des incidents assez réjouissants. La Gazette de Charleroi nous raconte la nouvelle historiette que voici Rions Lorsqu'un parti politique, débordé par sa queue, est obligé d'entamer une lutte électorale avec la persuasion d'une cruelle défaite, prévue et avouée sans trop de ménagements par les vieux de l'aréopage, il n'est pas étonnant qu'il parvienne difficilement recruter des candi dats, victimes vouées d'avance au sacrifice. C'est le spectacle que nous donnent en ce moment les rétrogrades cléricaux Yprois. Bien que profondément découragés, et après des courses répétées, les ardents sont parvenus former une liste dont nous ne voulons pas dire trop de mal: c'est inutile; les électeurs auront soin de la qualifier comme il convient. Nous libéraux, nous allons donc devoir lut ter, alors qu'on annonçait de tous côtés l'absten tion de nos adversaires i Eh bien tant mieux 1 Rions il y a de quoi Pour nous emparer de l'Hôtel-de-Ville, tous l les moyens sont Dons, disent les plats valets de la bande Surmont et Cie. Et ma foi, ils ne recu lent devant rien. On nous rapporte une visite faite par un fils Brouwers, accompagné d'un j autre individu, chez un honnête ouvrier, un nommé Tanghe, qui habite rue Basse. Ces deux recommandables Messieurs ont fait accroire ce brave homme que M. le Bourgmestre, pour lequel il avait toujours voté, avait eu la mé chanceté de le rayer de la liste électorale. Heu reusement que nous avons pu déjouer le truc de ces grands personnages du R.K. Une ques tion ce fils Brouwers ne serait-il pas l'ex-tréso- rier de la jeune garde Catholique M. Seys, candidat plusieurs fois blackboulé, fait tant d'état du salaire de l'ouvrier. On dit que lui qui se dit le soutien de la veuve et de 1 orphelin, gratifie son chef-ouvrier de 2 fr. 50 par jour, ses vieux ouvriers de 1 fr. 50 et ses au- i très de.... 0-50 cents. Il met encore comme con dition qu'ils doivent faire partie de la congréga tion et suivre le cours de catéchisme donné par un vicaire. A la congrégation, place Vandenpee- reboom, in den Tap on débite la bière 0-07 i cents le verre, et au surplus il paraît qu'ils ne j pavent pas de patente. C'est une concurrence déloyale faite aux cabaretiers, pauvres victimes de la loi votée par MM. Colaert, Struye et Sur mont. Nous dénonçons le fait, espérant que bien tôt on y mettra bon ordre. .X. A Messines, les capacitaires. Deux vides sont combler dans le conseil communal, qui est depuis longtemps exclusive ment composé de libéraux. Les électeurs ca pacitaires, qui forment les deux cinquièmes du corps électoral, ont voulu profiter de l'occasion pour se faire représenter plus spécialement au conseil. Ils se sont réunis Jeudi dernier et ont désigné un capacitaire de droit, M. De Simpel, juge de paix, et un capacitaire de par l'examen électoral, M. Henri Vancrayelinghe, charpen tier, qui représentera plus particulièrement le travail. Les capacitaires de Messines ont su attendre pour revendiquer leurs droits, une oc casion qui leur permet de présenter, en une même liste, leurs candidats et les conseillers sortants ils ont agi avec sagesse. Grâce son union, le parti libéral dans cette petite ville peut avoir confiance dans l'avenir il pourra en core résister longtemps aux influences occultes qui s'y font sentir plus que jamais et qui tendent renverser l'administration actuelle. »*-——■m ci a Le ministère clérical continue, avec la complicité des cercles cléricaux, laisser inexécuté l'article de la loi sur l'ivresse, prescrivant, sous peine d'amende, l'affichage de la loi la porte de l'Hôtel-de-Ville et dans la principale salle des débits de boissons. Cela n'est ni bien loyal, ni bien sincère. Si le silence et l'abstention du ministère devaient être considérés comme l'aveu que la loi est vicieuse et inexécu table, il y aurait lieu de s'en féliciter. Mais pour qui connaît nos hypocrites cléricaux, ce si lence et cette abstention cachent plus d'une perfidie. Ils veulent une fois de plus tromper, mystifier les électeurs, quitte, après les élections, prendre une re vanche d'autant plus éclatante qu'ils doivent aujourd'hui ronger leur frein en cachette. A noter que pas un journal clérical ne réclame de ses amis du gouvernement qu'ils appliquent dès maintenant la loi qu'ils ont faite. Les cléricaux s'indignent de voir le parti libéral atti rer l'attention des intéressés sur les conséquences de la loi sur l'ivresse. Ils font les dégoûtés misérables moyens d'opposition, disent-ils. Bonnes gens, vous oubliez qu'on ne fait que vous rendre la monnaie de votre pièce. En 1884, aux élections sénatoriales, vous partiez en guerre aux cris d'à bas l'impôt sur l'alcool Élus avec l'aide de nombreux cafetiers, vous n'avez rien abattu du tout, sauf les écoles que vous promettiez de conserver, foi d'hommes de cœur et d'honneur. On raconte encore bien des histoires drolatiques sur l'affichage de la loi sur l'ivresse publique. Dans bien des endroits du pays wallon, les cabare tiers avaient fait la partie de pocharder les agents de l'au torité chargés d'aller distribuer dans les débits de boisson le texte imprimé de la loi. Dans une petite ville de l'ouest, que nous ne nom merons pas, la farce a si bien réussi, qu'à deux heures de l'après-midi, toute la police se trouvait dans un état d'ébriété tellement accentué, qu'elle aurait dû s'arrêter elle-même et se fourrer l'Amigo en vertu de la loi, si pour la faire échapper celte fâcheuse extrémité, l'auto rité n'avait pas envoyé coucher tous les agents. Dans un village des environs, le bourgmestre, pour en finir plus vite, avait envoyé son garde champêtre porter la moitié des placards et était allé lui-même porterl'autre. Vers raidi, la loi était affichée partout, mais le bourg mestre et le garde-champêtre s'étaient retrouvés, leur tournée finie, battant les murs de la localité, bras-dessus, bras-dessous, et chantant des refrains la mode. Les administrés les ramassèrent la brune dans un chemin creuxet les portèrent dans une grange, où ils dormirent jusqu'au lendemain du sommeil des justes. u OBDI t u

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Le Progrès (1841-1914) | 1887 | | pagina 3