avons au contraire plusieurs établissements in- j dustriels d'une grande importance nous cite rons ceux de MM. Valcke, Lapiere, Seys, etc..., en outre cinq six fabricants de toiles, coton- nettes et autres étoffes s'occupent de tissage et nous démontrerions aisément et par chiffres qu'il y a aujourd'hui plus de tisserands en ville que passé cinquante ans. Que voulez-vous d'ailleurs que fasse l'adminis tration communale Encore une fois précisez et alors nous discuterons. Comme on fait Cour- trai et Roulers, dites-vous mais dans ces vil les on frappe vingt et trente centimes addi tionnels sur les patentes et ces villes sont magnifiquement dotées, l'une de plus d'un mil lion, l'autre de deux millions de dettes nous savons qu'aux yeux de certaines gens et de cer tains aristocrates et financiers cléricaux, on n'est grand seigneur qu'à condition d'avoir des dettes: mais une ville n a pas les ressources du grand seigneur; elle ne trouve pas, elle, redorer son blason, Monsieur le Sénateur; il faut toujours en fin de compte, qu'elle paie ses dettes et, en attendant qu'elle en serve les intérêts. Aussi Courtrai et Roulers il y a des rôles d'abonne ment et comme preuve de la sollicitude cléricale pour l'industrie et le commerce, on y paie une imposition spéciale sur toutes les usines, fabri ques et établissements de commerce. Et la solli citude des cléricaux s'étend même sur les caba rets, ces maudits cabarets, car tous les débits de boissons sont soumis une taxe communale. Est-ce ce joli petit régime que l'on rêve pour la ville d'Ypres Eh bien, merci. A Courtrai et Roulers on bâtit sans cesse de nouvelles fabriques c'est possible et nous vou drions de tout cœur que l'on en fît autant Ypres? Mais est-ce la faute de l'Administration Communale si l'initiative privée fait défaut? La ville est et restera d'ailleurs au point de vue in dustriel dans des conditions inférieures, aussi longtemps que l'on n'y aura pas le charbon au même prix qu'ailleurs; le charbon est en quelque sorte aujourd'hui le pain quotidien de toute 1 in dustrie et lorsque le prix de revient en est plus élevé qu'ailleurs, la concurrence devient impos sible. C'est ce que le Cercle Commercial de notre ville a si bien compris. C'est pour cela qu'il n'a cessé de réclamer du Gouvernement la réduction du tarif pour le transport des charbons et c'est ce que le très-clérical ministre, M. Vundenpee- reboom, un ami de MM. Surmont, Colaert et consorts, lui a refusé naguères par une lettre restée célèbre alors qu'il accordait cette même faveur l'arrondissement de Courtrai. Nous sommes toujours on ne peut plus dispo sés traiter des questions de ce genre avec nos adversaires, mais il nous faut savoir en définitive par quelles mesures, en quoi nos amis seraient S eu favorables l'industrie et au commerce ous attendrons la réponse, sinon verba et voces. Mais entre-temps rappelons nos électeurs et aux électeurs en même temps le vieux dicton fla mand: KLAPPEN ZIJN GEEN OORDEN. industrie sinon impossible du moins absolument asservie au pouvoir central, actuellement aux mains de la majorité catholique On espère par ce moyen terroriser ceux dont on ne peut acqué rir les sympathies Ce ne serait là qu'un premier pas encore ce que l'on voudrait, un maire français, fanatique au Syllabus, Patenté naguère. Il s'agit d'un clérical tout crin que les ha sards du scrutin avaient placé la tête de la commune des Andelys sous l'ordre moral et qui dans le règlement suivant interdissait l'ouverture des cabarets pendant les offices divins. Voici quelques articles de ce règlement de po lice qui serait bientôt la règle ici, si les catholi ques se sentaient assez fort Le fanatique qui édictait de son propre chef des peines contre les cabaretiers et les consom mateurs, ne faisait qu'appliquer la vieille théorie catholique et nous n'avons pas rechercher bien loin dans nos vieilles coutumes locales pour re trouver la trace de ces abus dont la grande Ré volution a fait justice. Alors, on allait plus loin, on interdissait toutes transactions commerciales les Dimanches et les jours de fête signal et le prélude de l'affranchissement et du j relèvement de la patrie. Le fin mot de la situation. Nous voici assez avancés dans la période élec torale pour nous faire une idée exacte de la disposition d'esprit des électeurs. Hâtons-nous de le dire, elle est excellente et nous promet un 16 Octobre qui marquera dans les fastes électorales. Nous n'en avons jamais douté pour notre part, étant donné la position respective des deux partis dans notre ville. D'un côté, une adminis tration dévouée, intelligente s'appuyant sur une population essentiellement libérale, de l'autre, un groupe rageur, vindicatif et trompeur, s'ap puyant sur des nullités tapageuses dont le ridi cule est le moindre défaut et dont l'hypocrisie est la qualité dominante. Que dans ces conditions nos marguilliersn'aient aucune chance d'arriver, rien d'étonnant et il fau drait le renversement complet du bon sens pour que cela fût jamais. Les électeurs Yprois, il faut leur rendre jus tice, ne sont pas tous des paysans du Danube et quand les courtiers électoraux font des démarches pour les engluer dans leur trébuchet, ils savent parfaitement comment s'y prendre pour échap per ces diaboliques tentations. (rendre, dit l'électeur, et je sais ce qu'en vaut 'aune d'autres et fichez-moi la paix. C'est là la note dominante et c'est la vraie.- Cela devait, d'ailleurs, finir comme cela. On ne trompe pas impunément son monde le plus niais finit par voir clair. Y a-t-il quelque chose qu'on oublie moins qu'une promesse Y a-t-il quelque chose sur quoi l'on compte davantage Et quand on est éconduit, berné, trompé Cela se pardonne-t-il Aussi Messieurs les cléricaux, croyez-nous en, votre jeu est usé et votre crédit est réduit en bouillie. Vous avez tant menti, tant promis et donné si peu, si peu, que si vous saviez combien S eu de cas on fait de vos risettes, vous ne vous onneriez plus la peine d'inventer quoique ce soit pour emberlificoter vos gogos. Mais telle est votre habitude de tartufer, que c'est devenu une seconde nature, et que vous ne sauriez plus vous en défaire.C'est pourquoi on se défie de vous. La confiance est perdue et vous ne la recouvrerez plus. C'est le juste châtiment de votre duplicité. Le commerce et l'industrie Ypres. Le Journal d'Ypres, ne sachant que dire de rai sonnable, enfourche son vieux dada l'admi- 7i nistration communale ne fait rien pour le t> commerce et l'industrie jamais elle ne sut que t> tracasser, vexer et rebuter les commerçants et 7> industriels. On appelle cela verba et voces, autrement dit de la blague, car nous défions le pieux Journal de donner une seule preuve 1 appui de son affirmation. En quoi, en effet, l'administration communale nuit-elle au commerce Par quelles mesures pourrait-elle lui être plus utile qu'elle ne l'est Que le Moniteur clérical précise et nous discuterons.On nous rendra au moins cette jus tice que nous ne reculons j amais devant le dé bat. Sans doute la ville d Ypres a perdu son ancienne splendeur, c'est-à-dire celle des 13me et 14me siècles, mais elle n'a rien perdu depuis qu'une administration libérale gère ses affaires. Vers 1830, d'après les statistiques officielles, la population de la ville ne s'élevait qu'à 15,700 âmes non compris la garnison et aujourd'hui elle en compte encore le même nombre cette époque toutes les anciennes industries languis saient déjà et l'avénemcut d'une administration cléricale fut le signal de leur chute, a part la rubannerie, nos anciennes industries avaient d'ailleurs perdu de leur importance. Il n'y avait déjà plus de fabriques il n'y avait plus que par-ci par-là un artisan qui continuait par habi tude sou ancienne fabrication aujourd hui nous Cabaretiers, attention Les cléricaux se sont mis faire de nouvelles risettes aux cabaretiers, parce que l'heure ap proche où le parti prêtre aura besoin de leur vote pour se maintenir au pouvoir. Ce changement subit de système ne trompera personne parmi les intéressés tous savent par expérience que le parti clérical est leur ennemi naturel, comme il est l'ennemi de tous ceux qui ne sont pas de plats valets de sacristie Nous avons relevé antérieurement les propos tenus par la Gazette contre d'honnêtes gens qui, contrairement aux moines et aux nonnettes, tra vaillent et peinent pour élever leur famille et gagner chaque jour le pain quotidien Nous avons signalé les dangers que crée pour le commerce de cabaretier la loi sur l'ivresse Nous ajoutons que tous cela n'est qu'un ache minement vers une réforme plus radicale ce que l'onveut c'est paralyser, supprimer même toute une catégorie de commerçants. On discute trop au cabaret on s'y occupe des affaires publiques et même l'occasion de la si tuation privilégiée du clergé il faut mettre ordre cela déjà au cours de l'enquête du tra vail un chef de la droite a émis le vœu de voir réglementer le commerce de boissons et limiter le nombre des cabarets de façon rendre cette Souvenir. C'était le 10 Octobre l'anniversaire de la mort du regretté Alphonse Vandenpeereboom, le plus illustre citoyen d'Ypres, et cette occasion une distribution importante de pains a été faite aux pauvres. Quelle différence entre lui et cet autre i citoyen d'Ypres, Jules Malou, qui n'a rien laissé aux pauvres d'Ypres ni ceux de l'arrondisse- j ment Le premier a doté la ville de sa belle bi bliothèque, de ses plus beaux objets d'art il a doté le bureau de bienfaisance, les Hospices d'Ypres et plusieurs communes de l'arron- j dissementMessines, Neuve-EgliseOostvle- teren, où il avait des propriétés les écoles ont reçu des libéralités importantes, qui permettent ces établissements ae distribuer aux enfants pauvres de3 prix en livres, habillements, livrets la caisse d épargne, etc.; il a légué, de plus, une somme importante10,000 fr. l'eglise S'-Martin, pour l'érection d'un autel la pa- I tronne de la ville. L'autre concitoyen, Malou, j n'a pas donné un centime, pas même l'église 1 S'-Jacques, où il a été baptisé. Ajoutons en- core que le premier avait la réputation d'un homme intègre, mort avec la fortune, que ses parents lui avaient laissée le second, plusieurs fois ministre des finances, a légué une fortune colossale ses héritiers. Alph. Vandenpeereboom a contribué pour ART. 9. Tous les cafetiers, cabaretiers, limo- nadiers, traiteurs et autres débitants de boissons sont tenus de fermer leurs établissements les jours de fêtes et les Dimanches pendant la messe parois- siale. La présence des consommateurs est interdite dans quelque partie de l'habitation que ce soit. ART. 10. Il est interdit aux habitants d'en-' freindre cette disposition, sous peine de complicité dans la contravention. Aussi le 30 May 1816, le très-noble et très-puissant Seigneur, Jean-Ernest, par la grâce de Dieu, Prince du S'-Empire, Abbé de Stavelot et de Malmedy, Evêque de Tournay, comte de Lo-Wenstein, Werthen, Loigne, Ro- chefort, Montaigle, etc., édictait un règlement dans lequel on lisait 23. Voulant pourvoir ce que les Dimanches et Fêtes ne soient pas profanés, comme il s'est fait jusqu'ici, tant par les Marchands, que par les Cabaretiers, et antres qui le violent impunément, Nous avons fait deffense expresse tous nos Marchands, surtout dans nos Bourgs de Sta- velot et Malmedy, d'avoir leurs boutiques ouvertes, et d'exposer leurs marchandises vendre les Dimanches et 3 les Fêtes, sous peine de trois florins d'or d'amende pour la première fois, du double pour la seconde, et en cas de 'récidive d'encourir de plus grandes peines Faisons pareille deffense tous Cabaretiers de donner boire et manger excepté aux Passans et Etrangers, pendant le Service Divin desdits jours de Dimanches et Fêtes, sous les mêmes peines, dont un tiers de l'amende sera donné 3 et appliqué la fabrique de l'Eglise Paroissiale desdits 3 lieux. 3 24. Nous aiant été aussi remontré que les Particuliers 3 domiciliairs dans les lieux, restent aux Cabarets après 3 neuf heures du soir, même vont jusqu'à cet excès, d'y 3 passer une partie des nuits, souvent avec clameur et dé- 3 bauches scandaleuses, pour faire cesser un pareil désor- 3 dre, Nous faisons deffense toute personne de quelle 3 qualité qu'elle soit de rester après neuf heures du soir au 3 Cabaret et au Cabaretier de les y souffrir, sous peine 3 tant aux uns qu'aux autres pour la première fois de 3 deux floiins d'or, du double pour la seconde, et pour la 3 troisième de peine plus grieve et arbitraire. Cabaretiers, prenez garde Non bis asinus lapidem ojfeniit, ce qui veut dire en bon français vous ne m'aurez plusJe sors d'en ■-iirrUlT» «TTCT-irr >-

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Le Progrès (1841-1914) | 1887 | | pagina 2