c'est que des libéraux se soient laissé prendre
ce grossier stratagème. Ce qu'il y. a de plus pro
fondément regrettable encore, c est qu'il y a des
libéraux qui n'ont pas rougi de manquer leurs
premiers devoirs, en dénigrant, mus par des
sentiments inavouables, celui que des obliga
tions morales leur imposaient de soutenir. Cost
qu'il y a des libéraux en un mot qui ont préféré
un clérical, un ennemi, un homme de leur
parti qu'aucuu motif sérieux ne désignait cet
ostracisme.
Ainsi triomphe M. Colaert! Triste victoire
que lui ont remise en mains ses adversaires
u'hier et de demain. Et dire que c'est cette pa-
lidonie qui a frustré de trois voix M. Parsy,
juste ce qu'il lui fallait pour qu'il passât au
premier tour de scrutin 1 Ah ces hommes
principes peuvent se réjouir de leur exploit.
Qu'ils en portent toute la responsabilité.
Nous savons bien que M. Colaert n'est pas
fier et qu'il prend son bien où il le trouve. Lui
qui dans ses remerciments adressés ses élec
teurs n'a que du mépris pour ce wallon, refuse-
t-il avec le môme dédain le vote des wallons?
Et les wallons dans la suite s'en souviendront-
ils Et comment remerciera-t-il ses alliés d'un
autre genre car ceux-là méritent un remer
ciaient tout particulier, nous voulons parler de
ce groupe nocturne, de ce protée ondoyant
qu'on décore du nom de socialiste et dont les
embrassements dans cet accouplement mon
strueux, impriment sur la joue du vainqueur
une marque qui donne son succès son véri
table caractère
Tout cela est-il normal? Tout cela est-il assis
sur une base solide, durable?
Des coups de tète, des fantaisies, des rappro
chements contre nature peuvent amener un
accident, comme celui du 23 Octobre, mais ne
sauraient constituer un système, une base d'o
pérations servant de guide dans l'avenir. Ce qui
arrivé une fois ne saurait arriver une seconde
fois parce que le concours de ces circonstances
imprévues, fortuites et tout-à-fait exception
nelles est en dehors de toutes les convergences
normales. On ne refait pas le hasard, voilà
pourquoi nous n'attachons pas plus d impor
tance que cela ne mérite ce coup de théâtre
du 23. Nous le déplorons et sincèrement, mais
il ne saurait nous faire oublier le caractère de
la lutte du 16 qui nous a montré non pas deux
hommes en présence, mais deux partis, ayant
chacun son drapeau, ses principes. Dans cette
joute, la seu e qui donne la mesure des adver
saires en présence, c'est le libéralisme qui est
sorti triomphantet c'est dans celle-là que
nous saurons encore ajouter de nouveaux lau
riers ceux qu'un moment d'égarement et de
confusion n'a pu ternir.
Contrôleur.
Donc, il y aura au Conseil un contrôleur.
Bon Dieu un contrôleur I
Quand les libéraux de Bruges présentèrent
une liste de quelques libéraux pour faire partie
du Conseil communal exclusivement composé
de catholiques, M. le bourgmestre de Bruges se
mit rire.
Oh I les farceurs, dit-il...
11 y aura donc ce que l'on appelle un con
trôle.
C'était le grand grief des catholiques, parti
sans, Ypres, de la représentation de la
minorité, pourvu qu'elle leur profite.
Dans trois ans, ce grief n'existera plus, et
quand M. le contrôleur sera interpelle sur le
point de savoir quel a été le fruit de son con
trôle, et qu'il sera forcé, en âme et conscience,
d'avouer que toutes les affaires communales
sont traitées régulièrement, loyalement, intel
ligemment, quels autres griefs invoquera-t-on?
Absence dindustrie
Le Conseil sera très-heureux si le nouveau
Conseiller pourra lui indiquer les moyens de
porter remède la crise... Il est tenu de les
indiquer... Nous l'attendons l'œuvre, sinon,
dans 3 ans, on pourra répondre si on remet ce
reproche sur le tapis
Farceurs
Ecoles. Le nouveau Conseiller pourra les
voir; vérifier les comptes et constater la faus
seté de tous les chiffres qu'on a publiés et de
toutes les accusations dont elles ont été l'objet,
et s'il est loyal et sincère, il devra dire ses
amis ne parlez plus des écoles, elles sont di
gnes sous tous les rapports de la confiance des
Familles.
A quelque chose, échec est bon
Le bruit court que les conseils de fabrique
des diverses églises de celte ville, inviteront
des libéraux faire partie de ces collèges pour
y exercer le contrôle.
Il est question aussi qu'un des Conseillers
provinciaux céderait sa place un libéral afin
que celui-ci puisse contrôler comment la pro
vince sont traitées les affaires qui concernent
notre ville
Qui vivra ne verra pas.
a g
Haut les coeurs
Le ballottage de Dimanche dernier n'a pas
répondu de légitimes espérances il serait
puéril de chercher le dissimuler.
Nous ne pouvions admettre que les électeurs
auraient émis, huit jours d'intervalle, un vote
3ui ne fût la confirmation de la victoire du 16
ctobre.
Nous avions compté sans notre hôte, et nous
avions mal compté. Nos adversaires ont porté la
lutte sur un terrain nouveau ni catholiques, ni
papistes, tous contrôleurs. Et quelques-uns des
nôtres ont commis cette grave faute politique de
se fier ces affiches, ces professions de foi
derrière le contrôleur, ils n'ont pas vu le cléri
cal militant, l'ennemi de nos ecoles, le docile
serviteur de nos seigneurs et maîtres MM. de
l'église.
L'honorable colonel Parsy ne pouvait cacher
son drapeau, qui était le drapeau libéral il ne
pouvait pas, sa droiture militaire se serait refusée
une pareille comédie. Caractère franc et loyal,
il ne pouvait s'abaisser ces polémiques de coin
de rue, où toute question de principe est étouf
fée par un appel aux intérêts les plus mesquins
et les plus étroits. Il a voulu voir dans nos élec
tions, politiques et rien que politiques, autre
chose qu'une protestation de mitrons. Et nous ne
saurions que 1 en féliciter. Nous lui disons sur
sum corda, rien n'est perdu, aux prochaines élec
tions votre sympathique candidature sortira
victorieuse du scrutin aux acclamations de tous.
Donc M. le représentant Colaert est conseiller
communal de la ville d'Ypres. Comme candida
ture ondoyante et audacieuse, il s'est réellement
surpassé. Je ne crois pas que jamais candidat,
briguant un mandat politique, ait pris cœur
plus d'intérêts il protestait au nom des fla
mands d'abord, puis des boulangers,des employés
de la gare, des gens religieux ou pas religieux.
Bref, cet homme étonnant avait des convictions
qui ne pouvaient effaroucher personne. Il était
tout, sauf soldat de l'Eglise.
Nous croyons que M. Colaert est homme
d'honneur et de parole qu'il ne voudra pas
laisser protester les engagements pris par lui ou
en son nom. Et ce ne sera pas la chose la moins
étonnante, de cette étonnante élection, que de
voir un représentant clérical, renoncer la
guerre au libéralisme, et manquer ainsi aux
premiers devoirs de tout fils réellement soumis
notre sainte Mère. Nous promettons M. Co
laert de lui rappeler sa profession de foi en
temps et lieu.
Quant nous, c'est notre bonne foi qui nous a
rendus dupes. Nous croyions bénévolement que
personne ae nos amis ne se serait laissé pren
dre cette malice cousue de fil gros. Nous payons
les frais de cet excès de confiance.
La leçon vaut bien un fromage, sans doute.
C'est peut-être la payer un peu cher.
Mais qu'on le sache bien, si nous sommes bat
tus et encore? nous ne sommes pas abattus.
Notre candidat, M. Parsy, a eu moins de voix
que M. Colaert, contrôleur, exploitant de mes
quins griefs, vrais au faux mais non M. Colaert,
candidat du Cercle catholique.
Nous avons la conviction intime que si une
dissolution provoquait dès demain une élection
générale la commune, notre liste libérale pas
serait haut la main.
C'est ce que nous démontrerons MM. les
cléricaux la première rencontre.
Le départ de M. Thonissen.
Le Journal de Bruxelles, qui, avant-hier, affec
tait de démentir la nouvelle de la démission de
M. Thonissen, est obligé de reconnaître l'exac
titude de l'information que la Chronique a été la
première donner.
M. Thonissen, annonce l'officieux, très-fati-
fué par l'écrasante besogne qu'il accomplit
epuis trois ans, demandait depuis longtemps
d'en être déchargé. Le Roi a enfin consenti au
jourd'hui accepter sa démission. Il est rem
placé par M. Devqlder, qui quitte le département
de la justice, où il est remplacé par M. Jules
Lejeune.
M. Devolder prendra aujourd'hui la direc
tion du département de l'intérieur.
M. Jules Lejeune, avocat la Cour de cassa-
sation, a prêté serment Mardi matin, entre les
mains de Sa Majesté, comme ministre de la jus
tice.
M. Thonissen a accompli son œuvre. On n'a
plus besoin de lui, on le renvoie.
On dit que c'est le soin de sa santé qui a servi
de prétexte cette immolation. Il s'en va, avec
la conscience d'avoir mal agi, d'avoir fait œuvre
méchante et cruelle, d'avoir frappé sans pitié
des pères, des mères, des filles dont le seul cri
me était de s'être dévoués leur devoir et d'avoir
eu foi dans les engagements pris envers eux
par l'Etat.
Dans l'œuvre d'implacable inj ustice laquelle
il a épuisé ce qui lui restait d'énergie sénile, il a
été sans pitié. Nous espérons qu'il ne sera pas
sans remords.
Il quitte le ministère emportant la conviction
qu'il y laisse un nom exécré, et, avec cette con
viction, la certitude désespérée que le temps ne
lui restera plus de réparer le mal qu'il a con
senti faire.
C'est au nom de la religion que M. Thonissen
a accompli son œuvre d'inquisiteur scolaire. Au
nom de cette même religion, qu'il médite, dans
sa retraite, la parole du Christ qui a promis la
paix sur la terre aux hommes de Donne volonté.
M. Thonissen a été un homme de volonté mau
vaise. La paix ne se fera pas pour lui.
nouvelles locales.
Nous apprenons avec plaisir que Mademoiselle
Laure TEDESCO, dont nous avons déjà annoncé
un premier succès au mois d'Août dernier, vient
de subir d'une façon brillante l'examen d'entrée
l'Ecole des Régentes établie Bruxelles.
M11» Tedesco est admise première sur 22 élè
ves qui se sont présentées et 16 admissions.
M. Camille WALLEGHEM, de Langemarck,
élève du Collège communal d'Ypres, vient d'être
admis quatrième la Section Normale d'ensei
gnement moyen du degré inférieur, Bruges.
Société de Gardes Civiques d'Ypres.
20 15 15 15 25 90
20 10 10 25 20 85
Bas total.
1 15 5 1 1 23
20 1 1 10 1 33
ooog&ooo-m
Sursum corda
OOOO&CXXX»
Tir du Dimanche 23 Octobre 1886.
Cartons.
Haut total.
Vermeulen, Henri,
Ligy, Albert,
Ligy, Félix,
Froidure, Robert,