rurales. Désormais le curé y régnerait en maître, et en maître incontesté. En même temps que celte réforme, sera présentée et également votée une réforme de nos lois provinciales et communales, ton- i dant etenure lautonomie c'est-à-dire i lindependance l'égard du pouvoir central des provinces et des communes. Les deux réformes devaient marcher de pair. Elles ont, en effet, toutes deux pour but, d'une part, d augmenter l'influence du clergé et dassurer un domaine plus vaste aux préjugés locaux, d'autre part, d'empêcher ou de neutra liser l'intervention de 1 autorité supérieure. Cette autorite était fréquemment en conflit avec celle du cierge elle réfrénait la puissance de celui-ci et gênait son action. C'est pourquoi il faut la combattre, et, si possible, l'annihiler. Ainsi l'autonomie communale ou pour parler plus exactement lautonomie paroissiale pourra sévir son aise, opprimer les con sciences, et préparer sûrement la domination cléricale dans tout le pays. Destruction du pouvoir de l'Etat, asservis sement des communes au clergé voilà, en deux mots, la portée et le but réel des projets que déposera dans quelques jours le gouverne ment que nous subissons, appelé si juste ment le gouvernement des curés. En présenoede tentatives aussi audacieuses que celles dont nous venons de parler, il importe de jeter le cri d'alarme. Tous ceux qui appartiennent l'opinion libérale, tous ceux qui possèdent réellement quelque indépendance d'esprit, comprendront que le moment est venu de s'unir pour com battre et chasser l'ennemi commun. Laissons là, une bonne fois, nos querelles de mots oublions les rancunes personnelles et les colères d'amours-propres blessés et s'il en est encore, parmi nous, qui se trouvent sous le charme du mot revision, et bien, qu'ils nous aident faire la revision..... du ministère et de sa majorité cléricale. Sans cette revision-là, aucune autre ne sera possible. Ouverture de la session. M. Devolder, ministre de l'intérieur et de l'instruction publique, vient d'informer MM. les membres de la Chambre des représentants et du Sénat de ce que les Chambres se réuni ront le Mardi, 8 Novembre, 2 heures, dans leurs salles respectives. Une question d'honneur On sait qu'au cours de la dernière session législative, M. le ministre de la justice fit con naître son avis sur la moralité de la candida ture de son ami politique, M. De Malander, bourgmestre de Renaix, en donnant sa démis- j sion de député de l'arrondissement dont'cette j ville est le chef-lieu, pour ne pas être exposé j devoir siéger avec cet ami politique. On se rappellera que le jour même de l'en trée de M. De Malander la Chambre un an cien ministre de la justice, M. Bara, ministre d'Etat, infligea au nouveau venu l'humiliation du dépôt dvune proposition de loi tendant i rendre inéligible et indigne de conserver un mandat, tout individu se trouvant dans la si- tualion de M. De Malander. Enfin, on ne peut avoir oublié qu'à la fin de la session, une séance de la Chambre où M. Bara se trouvait empêché par un deuil de famille de siéger et de soutenir un débat poli- i tique, ledit M. De Malander, fort du rejet par ses amis politiques, en section centrale, de la proposition de loi formulée son intention et s'appliquant spécialement son cas, M. De Ma lander feignit de vouloir faire trancher sur I heure cette question d'honneur pour lui, donnant entendre qu'il attendait de pied fer me M. Bara et que celui-ci avait de la chance d'être ce moment préoccupé d'un enterre ment qui le dispensait d'assister celui de sa proposition de loi. La semaine prochaine M. De Malander se retrouveraà la Chambre face face avec M Bara, et l'on ne peut douter que l'honorable de- [mtède Renaix, dont M. Devolder, minisire de a justice, a refusé d'être le collègue, deman dera sur l'heure la mise l'ordre du jour de la proposition de loi qui le vise depuis trop long temps son gre et l'atteinte de laquelle il veut se soustraire. Ce sera une belle occasion pour dépeindre, la face du pays, le caractère politique de ce re- )ris de justice pour crime d'extorsion assimilé )ar l'article 470 du code pénal au vol avec vio- ence ou menaces, et qui vient de se signaler dans les opérations électorales de Renaix, en qualité de président du bureau principal, par des actes sur lesquels, nous aimons le croire, le nouveau ministre de la justice se verra amené faire connaître son appréciation, pour l'édification, s'il en était besoin, de la députa- tion permanente de la Flandre orientale char gée de statuer sur lesditesopérations électorales. M. De Malander a eu raison de le dire, c'est sur une question d'honneur que la Chambre va avoir statuer, mais pour elle surtout, et si la proposition de loi due l'initiative de M. Bara doit être rejetée, sa discussion entraînera du moins une nouvelle flétrissure pour celui dont la situation personnelle en a motivé la présen tation. (Avenir). Les Écoles ménagères. Après tous les autres grands journaux, Y Office de Publicité s'occupe son tour des Écoles ména gères. Voici l'article qu'elle leur consacre Sour filles. Je suis heureux devoir qu'on appren- ra enfin nos fillettes qu'il existe autre chose que des arts d'agrément, et que le bagage scienti fique dont on les dote ne suffit pas en faire de bonnes femmes de ménage. Savoir broder ou jouer sur le piano des exercices variés, parfois très embêtants, soit dit entfe nous, c'est quelque chose. Pouvoir faire preuve de certaines connais sances littéraires, géographiques, botaniques, etc., rien de mieux. Mais il importe que la fem me n'envisage pas maintes besognes comme indignes d'elle. Balayer l'appartement, essuyer la poussière des meubles, mettre le couvert, laver les tasses et les assiettes, faire le fricot le meilleur possible sont des opérations qui n'ont rien de dégradant. C'est l'affaire des domesti ques, ne manqueront pas de dire dédaigneuse ment certaines fillettes qui se considèrent déjà comme des demoiselles. Qui sait ce que l'ave nir leur réserve Les revers de fortune sont si vite arrivés Je ne verrais pas d'un mauvais œil, non plus, que nos garçons soient capables de cirer leurs bottes,de coudre des boutons,de faire leur lit, de placer un clou dans un mur, etc. En un mot, je suis d'avis qu'il faut s'efforcer de mettre chaque créature en état de se suffire, sans avoir, autant que faire se peut, recours aux ser vices d'autrui. Mais ce que je désirerais surtout voir enseigner aux filles comme aux garçons, c'est l'économie. Or, nulle part, je pense, on ne se préoccupe de cette questionsi importante. Bien plus, les parents eux-mêmes semblent s'en sou cier assez peu. D'aucuns paraissent même re douter d'entretenir leurs enfants de cette loi que nos contemporains ont cœur, dirait-on, de transgresser. Je parle ainsi parce qu'on croirait, en juger par les apparences, que la plupart des gens ont une tendance mener une existence identique, malgré la différence évidente des res sources dont ils disposent. Comment ces êtres-là nouent-ils les deux bouts la fin de l'année, je l'ignore. Je trouverais très naturel que l'on en tretint souvent les enfants de ce sujet intéres sant. Plus tard, lorsque les jeunes filles seraient arrivées dans les cours supérieurs, l'institutrice pourrait leur tenir un langage plus pratique qui leur montrerait en quelque sorte l'application de toutes les notions que l'on se serait efforcé de leur inculquer. Si j'étais sa place, je m'expri merais peu près en ces termes Mes demoi selles, vous voilà de grandes jeunes filles sur le point de rentrer au sein de vos familles. Voulez- vous vous marier? Allons, bon,vous voilà rougis santes et effarouchées. N'allez pas croire que j'ai tout un lot d'aspirants-maris vous présenter. Ceci sort de ma sphère d'institutrice. Je veux dire avrz-vous l'espoir de vous unir dans l'ave nir un brave et honnête garçon Oui, n'est-ce {)as Ce serait vous faire injure que de supposer e contraire. Eh bien, cela étant,n'oubliez jamais les leçons d'économie dont on vous a rabattu les oreilles dans mon établissement depuis votre enfance. Ayez des goûts modestes, c'est le grand secret pour trouver un époux. Afin de mieux m'expliquer, je vais prendre un exemple. Ima ginez un monsieur possédant cinq mille livres de rentes et une position qui lui en rapporte deux fois autant. N'allez pas croire qu'ils courent les rues, ceux qui se trouvent dans pareille situation. Ce garçon-là peut mener comme célibataire une existence fort agréable et se payer des agréments variés. Mais l'isolement l'ennuie, il aspire la vie deux. Il jette les yeux sur l'une ou l'autre d'entre vous. Que vois-je? vous rougissez de nou veau Calmez-vous, ce merle blanc n'est point ici. Vous aimeriez autant qu'il fut déjà présent? Je conçois cela. Mais continuons notre hypothèse, car me voilà en passe de vous dire des bêtises. Celle sur laquelle il jette son dévolu aura c'est une supposition une pension annuelle d'une couple de mille francs. Qu'adviendra-t-il si elle a des goûts luxueux, des fantaisies de toilette qui coûtent les yeux de la tête, si, en un mot, elle apporte en ménage pour dix ou douze mille francs de besoins, u arrivera inévitablement que le jeune homme en question, qui n'est point un im.Décile,se dira: Il m'est impossible d'équilibrer mon budget dans de pareilles conditions par tant, adieu la noce Oui, je sais ce que vous allez me répondre: Une chaumière, un cœur, l'amour et de l'eau claire. Avec ces éléments-là, vous consentiriez entrer en ménage. Illusions que tout cela. Les phrases de ce genre font très bon effet dans les chansons ou dans les romans, mais dans la vie réelle, pareille recette n'est pas admi se. Vos aspirations, au contraire, se bornent-elles l'obtention d'une modeste aisance, êtes-vous même de mener le ménage avec un esprit d'ordre et d'économie, il n'est pas douteux que votre rêve se réalisera et que le bonheur vous attend. Voilà l'application de mes doctrines. Efforcez- vous de les mettre en pratique et je suis per suadée qu'aucune d'entre vous ne coiffera sainte Cathérine. Un bon monsieur s'occupait de créer une si tuation une jeune et jolie fille de dix-huit prin temps fraîchement arrivée dans la capitale. Il avait connu le père de cette enfant et s'intéres sait elle. Hélas en ce temps-ci, il n'est pas facile de caser quelqu'un. Il ne découvrait ni place de demoiselle de magasin ou de caissière, rien. Pendant ce temps, la belle fille faisait en ville de longues pérégrinations. Malheureuse ment, courir les rues de la capitale, une u Jeu nesse risque souvent de perdre le sien. Pardon C est ce qui arriva. Le brave homme ignorait l'aventure et continuait ses démarches, quand il rencontra ces jours derniers un sien ami qui lui dit A propos, inutile de te préoccuper encore du sort de la petite X elle a trouvé une position. Ah bah fit l'autre étonné laquelle Horizontale. Hélas On avait annoncé que la Députation per manente de la Flandre orientale était décidée valider le premier scrutin de Renaix et procla mer élus les candidats libéraux, lesquels en réa lité ont obtenu le 16 Octobre la majorité absolue. Cette nouvelle n'est pas confirmée. Dans un entretien qu'il a eu avec MM. De Keyser et Snoeck, conseillers provinciaux de Renaix, le gouverneur s'est borné dire que la Députation permanente examinerait la chose avec la plus complète impartialité. On sait ce qu'il faut penser de cette impartialité-là. Quoi qu'il en soit, il semble peu près impos sible queie scrutin de ballottage soit validé. En Le Moniteur a publié dans ces temps derniers une instruction relative l'enseignement de l'économie domestique et des travaux de ménage dans les écoles primaires et les écoles d'adultes

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Le Progrès (1841-1914) | 1887 | | pagina 2