IV* 95. Jeudi, lr Décembre 1887 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. L'école de respect. 47e ANNÉE. 6 FRANCS PAR AA. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. Tout nouvel abonné d'un an au PRO GRÈS recevra gratuitement le journal jusqu'au 1" Janvier prochain. CHEMIN DE FER. Heures de départ gPYpres pour Poperinghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00 Les récents débats de la Chambre ont donné la juste mesure de la morale cléricale. Le projet de loi déposé par M. Bara était un acte honnête que toule la Chambre aurait dû voter. L'homme flétri par la justice n'est pas digne d'être représentant du peuple. On a beau prétendre que c'est au Corps élec toral juger celui qui se présente ses suffra ges, maison oublie que ce corps électoral n'a, dans les Flandres et en Campine,aucune espèce de liberté Les majorités y sont formées, non par des électeurs libres, intelligents, mais parce qu'on peut nommer le bétail électoral, sans principes, sans opinions, sans volonté soumis comme des serfs la puissance du curé et tremblant de terreur la menace de l'enfer le diable est le principal agent électoral la campagne. Nous défions tout représentant clérical de s'y faire élire sans le concours actif des curés. Ni M. Beernaert le chef du gouvernement, ni Al. Thonissen, ni le R. P. Boom n'obtiendraient un siège en opposition avec quelques curés de leurs arrondissements. Que peut-on attendre de ces électeurs qui acceptent comme représentant de Dieu jusqu'à des condamnés pour attentats la pudeur tels que le curé de Bra M. De Lantsheere, qui sut son heure flétrir cette nomination épiscopale, n'ose plus résister aujourd'hui il accorde com me les autres valets des évêques son vote la réhabilitation d'un DeMalander. Le parti clérical n'a-t-il du reste pas toujours été le refuge des repris de justice Doit-on rappeler les scandaleuses affaires Langrand-Dumonceau et les tripotages de cer tains chefs catholiques. Dans nos campagnes flamandes les curés peuvent faire élire qui bon leur semble et se passer, au besoin, la fantaisie d'un Dumolard ou d'un Pranzini quand la cure veut le trou peau acquiesce en bêlant. Mais encore faut-il pourtant distinguer entre ces instruments fanatisés jusqu'à l'inconscience et nos représentants. Ces derniers parlent la face et au nom du pays et c'est dans cette situation qu'un Cornesse trouve que ne pas vouloir se commettre avec des gens flétris c'est «manquer de courtoisie parle mentaire. Soyez indigne d'être notaire ou bourgmestre, mais comme représentant clérical vous devenez un parfait honnête homme malgré les arrêts d'une Cour d'appel Que de pauvres diables qui on refuse le pain du jour pour en avoir moins fait qu'un Demalander et que d'armes terribles on donne la révolution et l'anarchie 1 (Lib.) Nous extrayons du dernier compte-rendu de Pélrus les trois petits monologues que voici Nous lisons dans le Journal de Bruxelles Le département des finances a autorisé la répartition entre les communes intéressées d'une somme de 413,900 fr. prélever sur la réserve du fonds communal. Beaucoup de budgets communaux s'en trouveront bien. Nos félicitations. Les communes ne s'extasieront pas tant que cela sur la générosité du gouvernement. En matière scolaire, il leur a enlevé pour des mil lions de francs de subsides. Aussi celles d'entre elles qui ont de la dignité ont-elles grand'pèine faire face des engagements auxquels elles ne pourraient se soustraire sans déchoir. On leur rend 413,900 fr., alors qu'on en a enlevé 240,000 la seule ville d'Anvers. Elles reçoivent un pois en échange d'une fève, et il faut qu'elles remercient Le cabinet est, paraît-il, la recherche d'un siège parlementaire pour le nouveau ministre de la justice, et voici la combinaison qui fait l'objet de ses négociations. M. le comte de Limburg-Stirum céderait son mandat de sénateur de Neufchâteau M. le baron Vanderlinden-d'Hooghvorst, représen tant de cet arrondissement la Chambre, et celui-ci son tour passera la main M. Lejeune. La députation permanente de la Flandre orientale vient de proclamer élus au premier tour Renaix MM. Coppens, De Billoez et De Keyzer, libéraux, et au second tour MM. Boddin, Cambier et Dopchie, cléricaux. On fait des lois contre les falsificateurs de denrées alimentaires on soumet l'examen d'experts la viande et le poisson présentés en vente on condamne les délinquants, et l'on fait bien Soigner la santé physique des con sommateurs est un devoir. Mais la santé morale, intellectuelle, ne mé rite-elle pas aussi d'être surveillée, soignée? Que devient-elle dans les écoles privées, où l'on ne s'assure pas si la nourriture, qu'on dit «saine et abondante» dans les prospectus, n'est pas frelatée. On ne porterait pas plus de préjudice ces chères écoles, en exigeant des maîtres des ga ranties de savoir et de moralité, qu'on ne fait tort la liberté du commerce par les mesures sanitaires qu'on édicté contre les falsificateurs. On écrit de Lichtervelde, 24 Novembre Nous avons fondé officiellement hier notre Cercle libéral et il compte déjà plus de 50 adhérents. Le comité est composé comme suit: M. Kerkhofs, brasseur, président M. J. God- dyn, secrétaire MM. Paul Yan Hee, Brogniez, A. Goddvn, L. Vereecke, A. Biebuyck et Van- denberghe, membres. Des élections ont eu lieu Dimanche Niel, par suite de l'arrêté pris par la Députation per manente annulant le ballottage du 23 Octobre. Les libéraux l'ont emporté 48 voix de ma jorité lors de la première élection ils n'avaient obtenu que 40 voix de plus que leurs adver saires. C'est un nouveau camouflet pour notre Dé putation permanente fanatique d'Anvers. A Hautem-Saint-Liévin, la liste libérale a passé avec cinq voix de majorité. Aux Chasseurs. Les dispositions de l'ar rêté ministériel du 13 Août dernier, ainsi que celles de l'article 10 de la loi du 28 Février 1882 et du règlement du lr Mars suivant, sur les oi seaux insectivores, interdisent d'exposer en vente, de vendre, d'acheter, de colporter, savoir: 1° Après le 3 Décembre prochain, les perdrix grises et toutes espèces d'oiseaux l'état sauva ge, sauf les faisans, cailles, gelinottes, râles de campagne ou de genêts, coqs de bruyère, leB oiseaux aquatiques et ceux qui sont mentionnés au lr de l'article 9 du dit règlement. LE PROGRES vibes acquik1t eunuo. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25. Insertions Judiciaires la ligne un franc. Pour les annonces de France et de Belgique s'adresser l'Agence Havas, Bruxelles, 89, Marché aux Herbes. 4-00 6-26 9-05 9-58. Poperinghe-Hazebrouck, 6-50 12-07 6-25. Houthem, 5-30 8-20 11-16 5-20. Comines, 5-30 - 8-05 - 8-20 9-58 10-10 il-16 2-41 - 2-53 - 5-20 8-58. Comines-Armentières, 5-30—8-05—11-16—2-53—8-58. Roulers, 7-45 10-45 12-20 4-10 6-30. Langemarck-Ostende, 7-23 12-22 3-58 6-22. Courlrai, 5-30 8-20 9-58 11 16 2-41 5-20. Courtrai-Bruxelles, 5-30 9-58—11-162-41 5-20. Courtrai-Gand, 5-30 8-20 - 11-16 2-41 5-20. Ypres, le 30 Novembre 1887. M. Thonissen part). J'ai été ministre Après vingt années d'une lutte de tous les jours, le rêve de ma vie s'est enfin accompli j'ai été ministre Vanitas vanitatum Je n'avais pas donné ma démission de deux jours que l'isole ment s'est fait autour de moi. Ceux que j'ai comblés de faveurs ne s'en souviennent plus. Ceux qui j'en ai refusé m'en garderont une éternelle rancune. Vanitas vanitatum. (Le monologue continue). M. Lejeune part). Je suis ministre La posi tion n'est vraiment pas aussi agréable que je me l'étais imaginé. D'abord, il faut travailler, ce qui me sort péni blement de mes habitudes. Puis, il y a les audiences donner, les solliciteurs recevoir... et éconduire. Hier matin, j'ai reçu trente-sept candidats pour une place de juge suppléant vacante dans une justice de paix. Ça manque absolument d'agrément... Heureusement, il y a des compensations... (Le monologue continue). M. Begerem part). Je serai ministre! Lejeune n'en a pas pour six mois et Woeste reste impossible. Je me vois déjà dans mon cabinet, dictant mes ordres et recevant les solliciteurs respectueux. Je ne serai pas fier, non. Digne seulement, comme il convient un personnage de mon importance.... (Le monologue continue).

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1887 | | pagina 1