I. Dimanche,
48e ANNÉE.
lr Janvier 1888.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Revue politique,
Un gouverneur poigne.
Une iniquité.
A lire
6 FRANCS PAR AN.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
TIRES ACQUIRIT EUNDO.
CHEMLH DE FER.
Heures de départ gê'Ypres pour
Poperinghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00
Les nouvelles politiques sont de nouveau
tournées au noir aujourd'hui. Les journaux
allemands continuent publier des nouvelles
alarmantes. Nous les résumons ci-après
L'Extrablatt de Vienne, organe qui reçoit
quelquefois des communications officieuses assu
rait hier que les cabinets européens avaient été
amenés, par l'attitude de la Russie, modifier
leur attitude et placer le perturbateur de la
paix devant ce dilemme ou une entente for
melle ou la guerre.
Les conférences militaires se succèdent
Vienne au palais de la Hofburg. Mardi encore,
de ces
'inspecteur
ministre
Je la guerre comte Bylandt, le chef de l'état-
major général baron Beck et plusieurs autres
autorités militaires. On a conféré pendant plus
de deux heures.
Ainsi que nous l'avons déjà dit, des ordres
sévères ont été donnés pour que le secret soit
gardé sur les mouvements de troupes qui se font
actuellement dans la Galicie. Une dépêche de
Berlin signale un mouvement de troupes russes
de la garnison de Rasgrad vers les confins de la
Silésie prussienne et le nord de la Galicie.
Ces nouvelles paraissent vivement impression
ner le monde des affaires Pesth et Vienne.
C'était inévitable. Mais il est probable qu'il ne
faut pas les prendre trop la lettre. Ce qui en
résulte de plus clair, c est qu'à Vienne et
Berlin, on a un intérêt quelconque a assombrir
la situation et faire croire des intentions très
belliqueuses. Au fond, il est tout fait invrai
semblable qu'aucun des deux cabinets songe sé
rieusement provoquer la Russie en ce moment.
Ces bruits de guerre persistant, nous paraissent,
jusqu'à plus ample informé, avoir tout unique
ment le caractère d'une manœuvre diplomatique
destinée influencer le Czar.
Ypb.es, le 31 Décembre 1887.
Quand il s'agit d'écarter la solution d'une
question gênante pour les cléricaux, ceux-ci
en réclament l'ajournement, sous prétexte que
la session doit être courte. Ne faut-il pas que
nos honorables s'en aillent dans leurs terres,
au moins deux mois avant Juin, pour préparer
leur élection, chauffer les électeurs, voir leurs
fournisseurs, distribuer des promesses et de
l'eau bénite donc la session doit être courte,
très-courte. N'a-t-on pas la ressource, si l'ar
riéré est trop considérable, de faire au mois
d'Août une session extraordinaire. Il y a bien
des ouvriers qui attendent la solution des pro
messes faites et la discussion des projets de loi
qui les concernent mais ils sont rentrés dans
le calme, et bien qu'ils chantent misère, rien
ne presse.
Cependant s'agit-il de faire un coup de parti,
de supprimer une institution trop peu maléa-
ble, ah alors, on entonne une autre antienne,
comme celle que chantent maintenant les bar
des sacrés contre les boites bourrées d'abus»,
qu'on nomme les tribunaux de commerce.
Et dire que ceux qui font partie de ces insti
tutions poussent l'audace jusqu'à réclamer leur
maintien 1 N'est-ce pas de la dernière inconve
nance Aussi la Patrie les tance-t-elle d'im
portance
Cette menace sinistre, poussée si imprudem
ment par ceux qui se disent conservateurs, si
les libéraux la faisaient entendre leur tour,
quel incendie formidable feraient tous les
abus d'antan que ménagent ceux qui en
vivent
Dans tous les cas le gouvernement est préve
nu, le nettoyage scolaire ne suffit pas et si ses
maîtres patientent encore un peu pour obtenir
le vote en pantoufles, ils exigent, court délai,
la mise au feu des tribunaux de commerce.
Qu'il se le tienne pour dit.
Nous lisons dans la Nation
Nous voulons parler du chevalier Ruzette,
gouverneur de la Flandre occidentale.
Voici les faits où il s'est montré si éminent
virtuose.
Les élections communales du 16 Octobre,
Mouscron, avaient été annulées par la députa-
tion pour erreur matérielle commise par le
bureau principal. La députation avait décidé
que le ballottage devait avoir lieu entre les
douze candidats. Le gouverneur avait lui-même
notifié cette décision l'administration com
munale de Mouscron.
Au ballottage du 18 Décembre, les libéraux
l'emportent haut la main, sans soulever ni
critique ni grief de la part des cléricaux. Deux
jours après, le même gouverneur qui avait no
tifié la décision de la députation modifiant les
résultats du premier scrutin, adresse un recours
au Roi contre cette même décision. Les cléri
caux y étaient tous restés en panne, et cela
suffisait pour tâler d'une nouvelle épreuve en
mettant en mouvement la machine cas nuls
du gouvernement.
On attend, Mouscron, avec la plus vive
curiosité, la suite qui sera donnée par nos
maîtres ces agissements que n'aurait pas
désavoués l'empire du 2 Décembre.
Une iniquité de plus porter au bilan de nos
déplorables ministres, qui se vautrent chaque
jour avec plus d'entrain dans l'orgie cléricale.
L'un de nos officiers les plus distingués, re-
commandable également par ses connaissances
spéciales et par son énergie toute militaire,
M. le lieutenant-colonel Englebert, est enlevé
au corps de la gendarmerie, la tête duquel il
faisait si crâne figure. Un arrêté royal, que
vient d'enregistrer le Moniteur, Iecolloquedans
l'état-major des places: il est nommé comman
dant de place de troisième classe....
C'est-à-dire qu'on écarte et qu'on assomme le
lieutenant-colonel Englebert, qui a 38 ans de
bons et loyaux services, juste au moment où il
croyait recueillir le fruit des travaux de toute
sa vie.
Car c'était un officier travailleur et actif entre
tous, toujours préoccupé d'améliorer les services
de notre gendarmerie.
Et il se trouve ainsi frappé sans que l'on
puisse alléguer le moindre motif qui explique
sa disgrâce.
Ahl si, pourtant il y a un motif.
M. Englebert est libéral. Cela en dit assez....
Quel mauvais coup méditent donc nos maî
tres, qu'ils redoutent de conserver la tête de
notre légion de gendarmes un officier non in
féodé leur politique intolérante et fanatique
Et où sont aujourd'hui les garanties de ceux
de nos concitoyens qui ont embrassé la carrière
des armes
11 n'est pas admissible qu'on laisse passer
sans protester un fait tel que celui que nous
signalons.
Nous espérons bien qu'il se lèvera la
Chambre un député qui demandera des expli
cations au ministre de la guerre.
C'est le cas ou bien jamais. Chronique
-micglle. K
et méditer par les libéraux, les lignes ci-après
de l'Economiede Tournai
Se rappelle-t-on l'immense éclat de rire qui
retentit (fans tout le camp libéral loraque les
pointus du cléricalisme fondèrent, il y a quatre
ou cinq ans, la fameuse Union pour le redressement
des griefset formulèrent le programme des ré
formes dont ils entendaient bien réclamer la
réalisation lorsque leur parti serait revenu au
pouvoir
v Même dans les rangs de nos adversaires, il se
rencontrait des gens qui trouvaient ce pro
gramme exorbitant, insensé... Il est aujourd hui
a peu près entièrement réalisé.
j, Les unionistes pour le redressement des
griefs réclamaient en effet l'abolition de la loi
scolaire de 1879, la suppression du ministère de
l'instruction publique, la désorganisation de
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Courtrai-Gand, 5-30 8-20 11-16 2-41 5-20.
Nous espérons, dit ce journal, que le ministère est sur
ses gardes et qu'il tiendra les démarches auxquelles nous
faisons allusion, pour ce qu'elles valent, c'est-à-dire qu'il
dégagera enfin la promesse qui a été faîte en son nom,
diverses reprises.
Nous ne sommes nullement d'avis comme plusieurs
semblent le croire qu'il est trop tard pour que la légis
lature résolve, pendant la session actuelle cette grave
question.
Allons un bon coup de cognée, et au feu tous les abus
d'antan