Si le desaccord ne s'accuse pas aussi mani festement sur les questions ouvrières, on ne peut cependant pas nier que le vif désir expri me par le Roi de les voir résolues au plus tôt, mis en regard de l'incroyable nonchaloir que son ministère apporte dans l elaboraliou de leur solution, ne marque pas précisément une intime i communauté de vues et de sentiments entre le i monarque et son gouvernement. N'insistons pas. Le Journal de Bruxelles nous accuserait d'avoir découvert la Couronne», le J plus gros péché que l'on puisse commettre, ses yeux, après celui, bien entendu, d'avoir j mis en doute les rares mérites de xM. Beernaert, j parmi lesquels, en tète, son indépendance et s son inappréciable esprit d'initiative. [Gazette). La réception au palais. Dimanche, l'occasion du renouvellement de l'année, le Roi et la Beine, le comte et la comtesse de Flandre et le prince Baudouin ont reçu successivement, au palais, le corps diplomatique, les députations du Sénat et de la Chambre des représentants, les autorités admi nistratives, judiciaires, militaires et religieuses et le corps académique siégeant Bruxelles. Les personnes présentes ont été reçues ensuite. Les discours prononcés cette cérémonie rempliraient plusieurs colonnes de notre jour nal. Nous nous abstiendrons de les reproduire, convaincu que nos lecteurs nous en sauront gré. Un fait seulement est noter dans sa ré ponse aux présidents des deux Chambres, le Roi a dit que la question de la paix ou delà guerre ne sera pas posée >elgique; toutefois, l'histoire i nseig ieaux nai. 0:1s la prudence. Il faut ètrt prévoyant, i.a prévoyance permet souvent d'écarter le danger. Le Roi s'est occupe aussi de la question sociale et a particulièrement signalé aux médi tations des Chambres les mesures qu'il est ques tion de prendre en Allemagne au sujet de la création d'une caisse de retraite pour les tra vailleurs. Les funérailles de M. Van Praet. Jules Van Praet a eu Lundi de solennelles fu nérailles. On peut dire que tous les hommes politiques de la Belgique ont voulu rendre un dernier hom- mao-e celui qui, placé en dehors des luttes de parti, a si puissamment aidé pendant plus d'un demi-siècle au gouvernement de la Belgique. Au moment où la cérémonie religieuse allait commencer 1 église du Sablon, le Roi accom pagné de Mme la Comtesse de Flandre, est arrivé et a pris place dans le chœur où se trouvaient déjà toutes les dames de la Cour, en grand deuil. Devant la maison mortuaire la foule était énorme. Il ne nous souvient pas d'en avoir vu de plus nombreuse: les ministres en costume officiel, sauf M.Vandenpeereboom, étranglé dans sa redingote noire longs pans et grelot tant sous la bise; les généraux et les officiers supérieurs de la garnison et de la garde civique. Tous les ministres d'Etat, M. Frère-Orban en tête; le corps diplomatiqne au complet; des dé putations des cours et tribunaux, etc., etc. Dès 10 heures, la circulation est devenue im possible au boulevard de Waterloo, où affluent les assistants. La troupe est commandée par M. le lieutenant fénéral Vander Smissen. Elle se compose d'un ataillon des grenadiers, commandé par M. le colonel Vergote de deux bataillons des carabi niers, sous les ordres du colonel Renson; des deux régiments des guides, de l'artillerie et du génie. M. le général Van Rode commande l'in fanterie; M. le général L'Olivier, la cavalerie et l'artillerie. A 11 heures, la foule s'écarte pour laisser pas ser les voitures de la Cour. En descendent le Comte de Flandre, le prince Baudouin et leur suite. Ils sont introduits dans une pièce de der rière où sont déjà les ministres portefeuille et tous le» personnages attachés la Maison du Roi, le général Maréchal, le général Stoefs, des membres du Sénat, de la Chambre, des magis trats. Trois discours ont été prononcés Le premier par M. de Borchgrave, secrétaire du Roi, au nom de la Maison royale; un adieu touchant. Le second par M. Beernaert, qui, au nom du gouvernement, a rendu hommage aux grandes qualités du défunt. Enfin M. Frère-Orban, dont l'émotion altère la voix, a prononcé un discours esquissant la vie du défunt et indiquant les services rendus par lui au pays. En voici un extrait J'ai été pendant quarante ans le témoin de sa vie. Nos relations, créées par les néces- sités de la politique, se sont peu peu trans- formées en sincère amitié. Cette amitié était ce qu'elle devait être avec un homme placé dans une situation si excep- tionnelle. Je donnerais une fausse idée de son carac- tère, je manquerais la vérité et ce que je dois sa mémoire, si je laissais supposer que des liens politiques se seraient ainsi formés entre nous. Il garda invariablement une posi- tion qui le mettait dans une sphère éloignée des intérêts des partis. Son esprit était cet 7> égard comme le reflet des pensées royales qui planent au-dessus des compétitions du moment, recherchant toujours ce que peuvent être, une heure donnéeles vœux et les besoins réels de la nation. D'autres que moi, placés l'autre pôle de la politique, avec lesquels il fut aussi lié, ren- draient le même témoignage s'ils ne nous avaient pas quittés avant lui. Le cortège se met en marche 11 heures et se dirige vers l'église du Sablon. L'affluence est énorme: la foule, plusieurs reprises, coupe les rangs. La troupe qui fait la haie a grand'peine la contenir. Le deuil est conduit par le Comte de Flandre et le prince Baudouin. M. le docteur Devaux, cousin de M. Van Praet, vient après eux. Un détachement de carabiniers tire la salve réglementaire. Le cercueil est porté bras par des sous- officiers de la garnison. Suit le corbillard attelé quatre chevaux et couvert de couronnes. Les coins du poêle sont tenus par M. le comte de Borchgrave, secrétaire du Roi, le général Nicaise, aide de camp du Roi, le comte d'Oultre- mont de Duras, grand-maître de la maison du Roi et M. Beernaert chef du cabinet. Après la Cour marchent les ministres porte feuille. Le cortège prend par le boulevard, la rue de Namur, la rue de la Régence et arrive 11 h. 1/2 l'église. Le service a duré pendant près d'une heure. A l'offrande, le Roi qui occupait la première place dans le chœur, s'est levé, a pris le cierge tradi tionnel, et a fait le tour du catafalque. En re gagnant sa place, il s'est caché la tête dans les mains et est resté ainsi jusqu'à la fin de la céré monie. L'office des morts terminé, le corps a été porté bras jusqu'à la porte de Schaerbeek où les troupes l'ont salué d'une dernière salve. Le Comte de Flandre et le prince Baudouin se sont retirés. Le Roi et la Comtesse de Flandre s'étaient retirés immédiatement après le service funèbre. Les ministres et les autorités sont montés en voiture et ont suivi jusqu'au cimetière de Laeken. A 3 heures la cérémonie était terminée. Nouvelles locales. INSTITUTION ROYALE DE MESSINES. Sont nommés membres de la commission MM. Merghelynck, commissaire d'arrondisse ment Ypres, membre sortant, et Biebuyck, avocat et conseiller provincial, Ypres, en rem placement et pour achever le mandat de M. Carpentier, décédé. LE DÉGEL. Il a été rapide et subit, au grand ahurissement des météorologistes. Diman che, il avait fait un froid de loup; vers le soir, le thermomètre remontait rapidement et hier ma tin, dé^el complet. Les tas de neige amoncelés au bord des trottoirs fondaient vue d'œil. Sur les toits, la neige se convertissait en eau avec une déplorable rapidité et cette eau, ne trouvant as d'issue par les regards de gouttières, encore ouchées, tombait en pluie sur les trottoirs. Il fallait ouvrir son riflard pour passer le long des maisons. A la soirée, le dégel ne s'est pas arrêté. Ce qui nous promet quelques jours de boue pour faire suite aux jours de neige. Le Moniteur a publié une circulaire adressée par M. le ministre de l'intérieur aux gouver neurs de province relativement l'application de l'article 9 de la loi modifiant les lois provin ciale et communale. L'article 9 est celui qui attribue au conseil l'élection des échevins. Cette élection a lieu au scrutin secret et la majorité absolue, par au tant de scrutins séparés qu'il y a d'échevins élire le rang des échevins est déterminé par l'ordre des scrutins. Si, après deux scrutins, aucun candidat n'a obtenu la majorité absolue des membres présents du Conseil communal, il est immédiatement procédé au ballottage entre les deux candidats qui ont obtenu le plus de voix; au ballottage, en cas de parité de voix, le plus âgé l'emporte. -*=v3oe Le 29 Décembre des incendies ont réduits en cendres A Clercken, une grange appartenant M. Frédéric, conseiller près la Cour d'appel Gand, occupée par le cultivateur Hendrickx, ainsi que les récoltes et fourrages qu'elle contenait. Pertes pour le bâtiment 200 fr. et pour le lo cataire 300 fr. Ce dernier assuré. A Zarren, une maison avec grange^ au préju dice du cultivateur Bruno Desmedt, ainsi que des lapins, poules, ustensiles de ménage et effets d'habillement. Pertes 1,800 fr. A Merckem une ferme au préjudice de Smagghe, avec les récoltes, deux cnèvres, deux porcs, ameublement et effets d'habillement. Pertes 3,500 fr. Assurés. Ces incendies paraissent être accidentelles. Un violent incendie a détruit, Samedi dernier, vers 9 heures du soir, la ferme exploitée par le sieur Castrycke, le long de la route de Kemmel Wytschaete. En moins d'une heure, les récoltes, bestiaux, ameublement, etc., sont devenus la proie des flammes. On ignore la cause du sinistre. Il y avait assurance. L'armée autrichienne. Nous empruntons la chronique militaire du Journal de Bruxelles les détails que voici sur la composition de l'armée autrichienne Le système de recrutement actuellement en vigueur^ donne l'Autriche-Hongrie 12 classes de 123,500 hommes. En comptant les déchets pour 2 1/2 p. c., l'une année dans l'autre, on trouve pour l'ensemble de ces 12 classes une masse de 1,293,000 individus, dont 1,025,000 soldats instruits. L'infanterie comprend 875 bataillons de 800 fusils chacun sur le pied de guerre, ce qui donne, avec quelques corps spéciaux, environ 785,000 hommes. La cavalerie comprend 20 brigades de 2 ré giments généralement, soit 450 escadrons d'un effectif de 150 sabres au total il y a 67,500 chevaux. Toute la cavalerie est de l'espèce dite légère. L artillerie est constituée de 14 brigades, com- osées chacune d'un régiment dit de corps et de eux groupes indépendants de batteries lourdes, attachées aux divisions. En tout, l'artillerie de campagne austro- hongroise, sur pied complet de guerre, peut «i

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Le Progrès (1841-1914) | 1888 | | pagina 2