N° 11. Dimanche, 48e ANNÉE. 5 Février 1888. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. Intérieur. Menées socialistes. Les fortifications de la Meuse. Chronique électorale. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. Heures de départ cTYpres pour Popertnghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00 Ypbes, le 4 Février 1888. Quand nous ne faisons pas la besogne de notre temps elle se fait sans nous, malgré nous et souvent contre nous. Ce sera le cas pour le service personnel; si l'on s'obstine ne pas faire cesser l'inégalité qui existe entre les classes de la société eLà ne pas obliger les riches comme les pauvres payer leur deile la patrie. 11 est de ces réformes qui s'imposent quand on leur résiste. Celle-ci est du nombre. Depuis que la majorité de la Chambre s'est prononcée contre le service personnel une certaine agita tion s'est produite, des meetings ont été orga nisés, des protestations ont été déposées dans les mains de présidents de bureaux de milice. A jGand les orateurs ont été très-violents. Des meneurs s'emparent de ces réclamations légitimes en elles-mêmes, pour fomenter des troubles. C'est un thème d'autant plus facile exploiter que le grief est évident, palpable, pour ceux qui doivent quitter leur famille, abandonner le travail qui les fait vivre, courir les chances de la guerre, qui sait? exposer leurs jours, tandis que le voisin aussi fort, aussi robuste que lui se libère de cette charge, la plus lourde de toutes, au moyen d'un peu d'argent. iNous le répétons, cette agitation qui ira en grandissant, est bien plus inquiétante que celle suscitée par les revendications politiques, car ici il s'agit d'un mal patent pour lequel le re mède existe, mais que nos maîtres ne veulent pas appliquer. Ils jouent gros jeu en s'y refusant. Peut-être sont-ils de ceux qui, n'ayant ja mais vu les scènes qui se passent le jour du tirage au sortdisent que la conscription est entrée dans nos mœurs. Peut-ètreseraient-ilsd'unautreavisen voyant les mères, les sœurs, un vieux père attendre avec anxiété le numéro bon ou mauvais qui doit leur amener la joie ou la peine. Ce n'est pas en encommissionnant une ques tion que l'on répare une injustice. Les abus doivent être envisagés en face et détruits le plus promptement possible. Notre excellent confrère du Précurseur est en même temps président de XAssociation de la Presse belge. En cette double qualité il prê che la courtoisie et la mesure qu'il convient de garder dans les rapports électoraux Ces conseils sont excellents, mais il faudrait les généraliser et les adresser aux journaux cléricaux qui ont l'habitude d'être grossiers dans leur langage. Il est vrai qu'ils ne ies écou leraient pas On dit que l'intervention du premier prési dent, et aussi celle du ministre de la Jus tice, qui a agi dans les coulisses, ont dénoué l'incident Joly-GuiIlery la satisfaction des deux antagonistes. 11 y aura la prochaine audience où ils se retrouveront en présence un échange d'explications amiables et même aimables qui scellera 11 réconciliation. [Gazette). La Chronique annonce que M. Lejeune, mi nistre de la justice, briguera aux prochaines élections un mandat parlementaire Bruxelles, sous le couvert des Indépendants. Le ministre de la Guerre, par une dépêche du 30 Janvier, vient de faire connaître aux chefs de corps qu'ils sont autorisés, par appli cation du décret de 1808, délivrer la permis sion de contracter mariage aux miliciens de la catégorie des dispensés du service en temps de paix qui ne sont pas sous le coup d'un appel au service actif. D'après la loi du 27 Décembre 1884, ces dis pensés sont les ministres des cultes, les élèves en théologie et les élèves des écoles normales. Le conseil provincial d'Anvers est convoqué en session extraordinaire pour le Mardi, 7 Fé vrier prochain, 10 heures du matin. Dans cette session, le conseil provincial s'oc cupera de la présentation de candidats la place de vice-président vacante au tribunal de première instance d'Anvers. On sait que la Banque nationale ne se con tente pas de refuser ses guichets les pièces d'argent étrangères qui émanent de pays ne faisant point partie de l'Union Mâtine, mais qu'elle les cisaille, sans s'inquiéter de savoir si cela vous convient ou non. La Banque de France n'a pas pensé qu'il lui fût permis, en l'absence d'une loi positive, d'annuler de sa propre autorité la valeur fictive et conventionnelle que peut avoir, dans le pays d'origine, une pièce d'argent frappée au Chili ou au Pérou, et de la réduire la valeur intrin sèque du lingot. Les nouvelles du pays de Charleroi sont loin d'être rassurantes et commencent inquiéter les ministres. D'après plusieurs rapports plus ou moins secrets de la Sûreté publique, des socialistes étrangers pousseraient nos mineurs la révolte ils les exciteraient faire, suivant leur expression, quelque grand coup qui frap perait de terreur la société. Ils leur conseille raient de se mettre tous en grève date fixe et de se jeter le soir même sur toutes les fosses, sur tous les établissements industriels du pays de Charleroi pour renouveler en les générali sant le sac et la destruction des usines Baudoux. Les menées de ces nihilistes d'un nouveau genre sont très-surveiliées. On a acquis la cer titude que leurs excitations l'anarchie n'a vaient pas été repoussées partout On veille donc et, la première alerte, des troupes partiront pour le Hainaut. La prétendue pacification des esprits que le ministère se vantait d'avoir amenee avec ses caricatures de lois ouvrières, la loi sur l'ivresse par exemple, n'existe pas. Si une nouvelle explosion éclatait, il en porterait la responsa bilité. Qu'il la diminue en redoublant de précautions [Economie). On écrit de Jupille au Journal de Liège J'ai appris de source certaine qu'un grand entrepreneur français, celui qui a construit les forts de Paris, était en pourparlers avec le gou vernement belge pour la construction des forts de la Meuse; des ingénieurs sont venus exami ner les emplacements il est donc bien pro bable que nos entrepreneurs, au moment de l'adjudication, ne seront pas prêts pour entre prendre ces grands travaux et que les étrangers seront seuls jugés capables de les mener bien. On écrit de Bruges que le siège parlemen taire devenu vacant par suite du décès de M. De Clercq-Jullien serait attribué M. Adolphe LE PROGRES VIRES ACQUIRIT EUPfDO. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays. 7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 50. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25. Insertions Judiciaires la ligne un franc. Pour les annonces de France et de Belgique s'adresser l'Agence Haras, Bruxelles, 89, Marché aux Herbes. 4-00 6-26 9-05 9-58. Poperinghe-Hazebrouck, 6-50 12-07 6-25. Houtbem, 5-30 8-20 11-16 5-20. Gommes, 5-30 - 8-05 - 8-20 9-58 10-10 11-16 2-41 2-53 5-20 8-58. Comines-Armentières, 5-30—8-0511-162-53—8-58. Roulers, 7-45 10-45 12-20 4-10 6-30. Langemarck-Ostende, 7-23 12-223-58 6-22. Courlrai, 5-30 - 8-20 - 9-58 - 11 16 - 2-41 - 5-20. Courtrai-Bruxelles, 5-30 9-58 11-16 2-41 5-20. Courtrai-Gand, 5-30 8-20 - 11-16 - 2-41 - 5-20. Il nous semble, dit-il, qu'il est un point sur lequel les libéraux de Bruxelles pourraient et devraient s'entendre. Nous voulons parler de la courtoisie, de la mesure qu'il convient de garder dans les rapports électoraux. La Ligue et l'Association, quoique défendant un programme diffé rent, n'ont pas besoin de s'excommunier, et les candidats d'un de ces corps politiques n'ont pas besoin pour exposer leurs principes, d'engager des débats irritants sur la per sonnalité des candidats de l'autre association. Dans ces polémiques, on linit par s'échauffer et dire des choses qu'on ne pense pas, mais les coups portent cependant, et indépendamment des blessures individuelles qu'ils causent, ils font une impression pénible sur le corps électoral. La correspondance échangée entre M. Bergé et M. Féron a été, tout le monde l'a reconnu, extrêmement courtoise. Ces deux hommes politiques, dont les luttes électorales n'ont pu altérer les sentiments d'estime qu'ils ont l'un pour l'autre, se sont conduits en gentlemen, et si les négociations ont été rompues, elles l'ont été dans les formes. Pourquoi, une fois la lutte ouverte, exclurait-on ce ton de bonne compagnie et ces procédés d'adversaires qui se respectent Croit-on qu'en s'invectivant, on donne plus de poids ses arguments et plus de crédit la politi que dont on s'est fait le champion C'est le contraire qui se produit. On risque de faire croire au public qu'on lutte pour des sièges bien plus que pour des principes, et que la différence entre les deux politiques gît uniquement dans des rivalités personnelles. m- •o-oogSoooo. I

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Le Progrès (1841-1914) | 1888 | | pagina 1