48e ANNÉE. 19 Février 1888, JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. Revue politique. Intérieur. Les élections de Juin. Jadis... et aujourd'hui l\os 14-15. Dimanche, - 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. Heures de départ d'Ypres pour Y pbes, le 18 Février 1888. Il est incontestable que les gouvernements européens qui, depuis des années, ont accumulé des armements de façon rendre une guerre générale presque inévitable, sont effrayés au jourd'hui devant les conséquences de cette guerre et cherchent des prétextes pour détour ner d'eux les terribles responsabilités qu'ils ont encourues. Tous,l'envi, font des déclarations pacifiques. A les entendre, on croirait qu'ils n'ont épuisé l'Europe en hommes et en dépenses de guerre que pour assurer la paix. C'est dans l'intérêt de la paix que, depuis des mois, la Russie masse des armées sur la frontière polonaise, et que, après avoir fait enlever le prince Alexandre de Battenberg, elle fomentait récemment un mouvement insurrectionnel Burgas en vue de renverser le prince Ferdinand de Cobourg. C'est dans l'intérêt de la paix que l'Autriche et l'Italie se liguent avec l'Allemagne, en vue de faire ensemble la guerre la France que la Turquie arme ses forteresses, que l'Italie dé pense des millions pour sa marine. Tous ces organisateurs de la guerre outrance ne parlent que d'assurances pacifiques. Pas plus tard que Mercredi, le prince de Bismarck a donné Berlin un grand dîner parlementaire, au cours duquel, naturellement, il a prononcé un discours. Et ce discours a été, de plus en plus, rempli de déclarations pacifiques. D'après les dépêches, le chancelier aurait insisté particu lièrement sur la confiance qu'il avait, cet égard, dans le Czar, qui, diverses reprises, lui aurait déclaré qu'il ne voulait pas la guerre Et, le même soir, pour prouver combien ces déclarations étaient sincères, la Gazette de VAlle magne du Norddont on connaît les attaches, an nonçait qu'elle ne croyait guère la possibilité d'un arrangement entre l'Autriche et la Russie. On serait tenté de demander De qui ces gens se moquent-ils Mais ils ne se moquent pas, ils ont peur et cela se conçoit des con séquences de l'épouvantable tourmente qu'ils ont tout fait pour déchaîner sur l'Europe. Le Reichsanzeiger publie le bulletin suivant sur la santé du Kronprinz San-Remo, 17 Février, 10 h. 1/4 du matin La plaie commence guérir et se cicatriser. La nuit passée, le prince impérial a mieux dormi. Il n a pas de maux de tête ni de fièvre. Les expectorations et la toux existent encore. 11 nous revient que le gouvernement est très inquiet au sujet des résultats probables des élections législatives du mois de Juin. Non seulement dans les ministères, mais encore la cour, on considère la partie per due pour le cléricalisme. En ce qui concerne l'arrondissement de Bruxelles, le parti catholique, quoique bien résolu lutter avec acharnement, a déjà fait comme on dit, une croix sur les XIV indépen dants. Au palais, comme dans les cabinets ministé riels, on regarde ces malheureux camarades de combat de Gustave Vandersmissen comme si l'on ne devait plus jamais les revoir. D'ailleurs, dès les élections sénatoriales qui suivirent le 10 Juin 1884, et qui renvoyèrent au Sénat MM. Graux et consorts, élections qui furent confirmées par les scrutins qui rendirent MM. Buis et Guillery les mandats perdus en 1881, il n'était plus permis de se faire illu sion sur le sort des indépendants. Mais ce n'est pas seulement l'élection de Bruxelles qui inquiète le gouvernement de M. Becrnaert. Do plusieurs arrondissements de province lui arrivent des nouvelles très fâcheu ses pour lui. Le pays en a assez, de la politique cléricale, et il est dès présent certain que les députés catholiques de Nivelles, de Namur et de Philip- peville mordront la poussière le 12 Juin prochain. De leur côté, les représentants réactionnaires de Dinant, de Marche, de Bastogne et de Neuf- château sont très-ébranlés depuis les fameux votes qu'ils ont émis au mois de Décembre der nier. Or, il suffirait que deux ou trois d'entre eux fussent renversés pour rendre nécessaire une dissolution qui nous rendrait Gand et Waremme et renverserait Charleroi MM. Drion et Noël. Au Sénat, la majorité est de quinze voix. Il est certain que nous renverserons les sénateurs catholiques de Namur et d'Ostende, ce qui fera tomber la majorité neuf voix. La dissolution nous ferait gagner certaine ment les sièges occupés par les cléricaux Gand et nous Vendrait les quatre fauteuils qui nous ont été enlevés, en 1884, Tournai, Ath et Verviers. On nous demande quoi en sont les élections de Mouscron, et si on laissera longtemps encore cette belle et populeuse commune sans admi nistration, alors que la majorité de ses habitants s'est prononcée différentes reprises, et chaque fois dans un sens libéral. Ah, nous le comprenons, il est dur pour les maîtres de la West-Flandre de supporter ces échecs successifs, mais enfin il faut bien que cet état de choses prennefin,onne peut marcher sans budget établi et laisser toutes les affaires aller vau l'eau Allons, messieurs, tout maîtres que vous soyez, résignez-vous subir la loi de la majorité, vous en vivez, laissez les autres en profiter. L'ordonnance de Marie-Thérèse, datée du 6 Septembre 1774, véritable loi organique, très complète et conçue dans un excellent esprit, de l'enseignement primaire, renferme bien des choses qui doivent faire rougir ceux qui prési dent aux destinées de l'enseignement populaire dans la bienheureuse Belgique de 1888. Ecoles normales obligation du diplôme, programme des etudes, méthodes, inspection, stimulants, moyens d'encouragement, tout y est prévu et minutieusement réglé. Et comme le prestige de l'éducateur y est sauvegardé l Voici le texte du deuxième para graphe de l'article 24 Nous voulons que les maîtres et tous ceux qui enseignent prennent rang, dans les villes, immédiatement après les magistrats, et au plat pays, après les échevins, de sorte que, dans les solennités, ils aient le droit d'exiger le pas avant toutes les autres personnes. A méditer par les autorités actuelles (même dans les grandes communes libérales), qui souvent ont, pour les instituteurs placés sous leurs ordres, presque autant d'égards que pour leurs valets. II est certain que ceux qui ont pour mission d'instruire la jeunesse, de pétrir les généra tions, de former des hommes et des citoyens, remplissent le rôle social le plus important. Dès lors, on ne saurait les entourer de trop de con sidération. A eux de se tenir la hauteur d'une telle mission, et de se montrer dignes, tous égards, de la considération qui doit s'attacher, juste litre, leurs fonctions. Que dirait Marie-Thérèse, dit la Nation, si elle pouvait voir l'œuvre les hommes du jour, qui s'ingénient détruire, par tous les moyens en leur pouvoir, l'enseignement primaire, qui, seul, peut régénérer la société et donner au peuple cette culture intellectuelle qui est plus que jamais, au temps présent, la source essen tielle de sa prospérité? (Paroles de Léopold II.) La population des établissements d'enseigne ment supérieur et moyen dans notre province était au 31 Décembre 1887 de Athénées de Bruges, 167 élèves d'Os tende, 165. Ecoles moyennes pour garçons de Blanken- berghe, 43 élèves de Bruges, 225 de Courtrai, 38 de Furnes, 98 de Menin, 97 deNieuport, 150 d'Ypres, 170. Collége communal d'Ypres, 53 élèves. Etablissements patronnés d'instruction LE PROGRES vires acquirit ednro. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00 Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25. Insertions Judiciaires la ligne un franc. Pour les annonces de France et de Belgique s'adresser l'Agence Havas, Bruxelles, 89, Marché aux Herbes. l'openngbe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00 4-00 6-26 9-05 9-58. Poperinghe-Hazebrouck, 6-50 12-07 6-25. Houthem, 5-30 8-20 11-16 5-20. Comines, 5-30 - 8-05 - 8-20 9-58 10-10 11-16 2-41 2-53 5-20 8-58. Comines-Armentières, 5-30—8-05—11-162-53—8-58. Roulers, 7-45 10-45 12-20 - 4-10 6-30. Langemarck-Ostende, 7-23 12-22 3-58—6-22. Courlrai, 5-30 - 8-20 9-58 11 16 2-41 5-20. Courtrai-Bruxelles, 5-30 9-58—11-16 2-41 5-20. Courtrai-Gand, 5-30 8-20 - 11-16 2-41 5-20.

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Le Progrès (1841-1914) | 1888 | | pagina 1