prêtre, sous la direction duquel on s'est placé, a le droit d'accorder ou de refuser telle ou telle faveur spirituelle. En refusant les sacrements, le prêtre reste dans son droit et dans sa sphère d'action. L'honorable membre admet que sous le régime de la loi de 1842, le Bureau de bienfaisance pou vait dans une certaine mesure peser sur l'indi gent pour le déterminer envoyer ses enfants dans les écoles officielles. 11 n'v avait pas alors d'écoles concurrentes et la loi de 1842 était une loi transactionnelle. Mais il n'en est plus de même aujourd'hui. A Ypres comme ailleurs, il existe côté des écoles officielles des écoles pri vées qui ne le cèdent en rien aux premières et dès lors il doit être absolument indifférent aux i membres du Bureau de bienfaisance que les en fants fréquentent tel ou tel établissement. Ils devraient observer une neutralité absolue. L'honorable membre cite le cas d'un ouvrier père de sept enfants, dont la femme était sur le point d'accoucher, et auquel on aurait, quoiqu'il se trouvait dans une misère profonde,refusé tout secours parce qu'il refusait d'envoyer ses enfants l'école communale. 11 termine en demandant une enquête sur les abus qu'il vient de signaler et il s'applaudit de ce que la nouvelle loi saura assurer aux indigents une liberté pleine et entière. Il est non moins faux d'assimiler l'action d'un particulier avec celle d'associations puissantes et avec celle d'un clergé formant un corps encore autrement puissant, jouissant de traite ments payés par l'Etat et abusant de son pou voir spirituel pour annihiler le pouvoir civil. Si ce système devait prévaloir, les administra teurs du bien des pauvres ne seraient plus que des mannequins il leur créerait, une situation ridicule, indigne d'eux et de l'institution des Bureaux de bienfaisance elle-même. Quant aux faits invoqués par M. Colaert, dénués d'ailleurs de toute précision, M. le Prési dent répond qu'ils ont été ramassés dans certaine presse, où les actes des administrations publi ques sont le plus souvent travestis qu'ils ont été suffisamment et justement démentis. Jiauvres de sa section, dit-il, il en est assurément a moitié dont les enfants fréquentent les écoles libres, sans qu'ils aient jamais eu de ce chef le moindre désagrément. Après un nouvel échange d'observations entre divers membres, et après que M. le Président a fait ressortir que la proposition formulée par M. Colaert implique un blâme pour le Bureau de bienfaisanceil propose de procéder, pure ment et simplement, au vote sur les conclusions du rapport savoir l'approbation de la comptabi lité compte et budget et d'exprimer en même temps au Bureau de bienfaisance, les remercî- ments du Conseil pour le zèle et le dévouement qu'il a mis dans l'accomplissement de sa mission charitable. 11 est procédé au vote et ces conclusions sont adoptées par onze voix et trois abstentions. Ont répondu oui MM. Bossaert, Cornette, de Stuers, Soenen, Brunfaut. Gaimant, Vermeulen, Van Daele, Verschaeve, Van Eeckhout et Van- heule. Se sont abstenus MM. Gravet, Poupart, en leur qualité de membres du Bureau de bienfai sance. et M. Colaert pour les motifs qu'il a fait valoir pendant la discussion. En conséquence, les compte pour 1886 et bud get pour 1888 sont arrêtés. i Les conclusions tendant l'approbation des dits comptes, sont adoptées 1 unanimité des membres présents. Le rapport constate que l'utilité des écoles ménagères est tous les jours de mieux en mieux appréciée. Le Gouvernement, par circulaire en date du lr Septembre 1887, vient d'inviter les s administrations communales faire donner d'une façon plus régulière et plus sérieuse dans les écoles primaires et les écoles d'adultes pour tilles l'enseignement de l'économie domesti- que, de l'hygiène et des travaux do ménage. Dans cette circulaire, il est dit Le Gouver- n nement examinera s'il n'est pas possible d'accorder des encouragements spéciaux aux communes qui an- vexent des classes ménagères leurs écoles de Jilles ou qui créeront des classes ménagères pour adultes. Or, l'école ménagère créée chez nous depuis 1882 répond en tous points aux vues du Gou- vernemeut et le programme appliqué depuis sa création n'a subir aucune modification. Nous pouvons donc espérer que le Gouvernement, se rappelant sa promesse accordera la ville le subside qu'il lui allouait ci-devant. La Commission exprime en même temps l'avis qu'il y a lieu d'appliquer l'école r> payante les principes développés dans la circu- n Iaire ministérielle et mis en pratique l'école gratuite, dans le but de développer davantage - chez les élèves les qualités morales de la bonne ménagère et compléter ainsi leur éducation domestique. Le Conseil approuve ensuite aux chiffres ci- après le compte du Musée communal pour 1887 Eecettes fr. 823-47 Dépenses fr. 782-94 Excédant fr. 41-53 et se constitue en comité secret 6 1/2 heures. Intérieur. Y pbes, le 22 Février 1888. Contribuables vos poches Nous ne saurions assez engager les contribua bles comparer les chiffres de leurs billets de contributions de cette année avec ceux des années précédentes. Un simple examen les amènera constater les bienfaits dont ils sont redevables au gouvernement clérical. Les contribuables rappeleront les longues discussions qui ont eu lieu, en 1883, aux Chambres, ou les cléricaux accusaier.l le gou vernement libéral de gaspiller les ressources du pays, et où ds combattaient avec une énergie sans pareille les impôts nouveaux que le gou vernement se voyait forcé de demander la législature. Avant les élections de 1884. les catholiques promirent formellement dediminuer les contri butions et, une fois maîtres du pouvoir, de supprimer toutes les charges nouvelles créées par le gouvernement libéral. Que sont devenues ces promesses Loin de diminuer les contributions, loin de supprimer les derniers impôts, le gouvernement clérical a tout maintenu, a tout conservé et a môme créé des impôts nouveaux. La conversion de la rente belge n'est-il pas un nouvel impôt? impôt frappant surtout les petits rentiers et les éta blissements de bienfaisance. Legouvernementclérical ne saurait diminuer les contributions. Ne doit-il pas augmenter son budget des cultes Cette année le nouveau ministre de la justice demande une augmenta tion d'un demi-million, et il annonce aux Chambres que l'année prochaine il ira au million, si les électeurs n'y mettent obstacle en Juin prochain. Tout pour le clergé I Contribuables, payez I Les mesures prises tout récemment par ce pieux et bon Vandenpeereboom, sous prétexte de liberté des études, sont un nouveau coup porté aux universités de Gand et de Liège, pour le plus grand bien de la catholique uni versité de Louvain. Jusqu'aujourd'hui, l'Etat avait choisi les in génieurs et les chefs de section des chemins de fer parmi les jeunes gens Sortant de l'école spé ciale des mines ou de l'école spéciale des ponts et chaussées. Il jugeait, en effet, qu'il ne pou vait rencontrer chez d'autres, au môme degré, les garanties que lui procurait la fréquentation d'écoles spécialement instituées et dirigées par lui pour former des ingénieurs admettre son service. Quoi de plus juste et de plus logique Mais il y a l'université de Louvain, qui, elle aussi, son école du génie civil, et les intérêts de l'Aima Mater sont bien plus dignes d'atten tion que ceux de l'Etat. Ce qu'il importe, ce n'est pas tant d'avoir des ingénieurs capables que d'avoir des ingénieurs catholiques, experts embéguiner nos administrations. A la vérité, il y a bien aussi, quelque part Bruxelles, une autre université libre, fondée jadis par un certain Verhaegen, un odieux franc-maçon. On pourrait donc penser que les mesures de M. Vandenpeereboom lui seront favorables au môme titre qu'à cellede Louvain. Mais ce serait supposer au saint homme une honnêteté qui ferait tort son habileté. Si vous voulez bien examiner les nominations qui se font actuellement dans toutes nos administra tions, toute illusion que vous pourriez avoir cet égard sera bientôt évanouie. Non, non, on ne nommera pas un seul ingé nieur de l'école polytechnique de Bruxelles oh 1 non Mais la loi dira qu'on peut en nommer 1 Nous aurons beau objecter que les élèves des écoles spéciales de l'Etat sont, pendant cinq ans, soumis une épreuve constante, chaque jour renouvelée, épreuve dont l'Etat connaît et dont il enregistre les résultats quotidienset qui ne porte pas seulement sur les connaissances ac- uises, mais sur la moralité, la conduite, l'esprit ordre, l'assiduité au travail que ces élèves sont soumis un régimeauquel on les forme pendant cinq années de manière qu'ils répon dent le mieux possible aux fonctions qu'ils ont remplir que les deux épreuves de quelques heures imposées, seules, l'avenir, par M. Van denpeereboom aux candidats ingénieurs ne sauraient remplacer de telles garanties, ce sont là des considérations dont on n'a cure. L université de Louvain, l'université de Lou vain vous dis-jc, voilà le seul objectif. C'est aujourd'hui le tour des chemins de fer ce sera demain celui des corps des mines et des ponts et chaussées, et si Louvain s'avise, quelque jour, d'instituer une école militaire, on y cher chera des officiers, croyez-le, en dénonçant le monopole de notre école officielle. [Nation). Un arrêté royal, en date du 18 Février, indi que les dates des prochaines élections de la garde civique active pour le renouvellement quinquennal des cadres. Les gardes sont convoqués pour le 8 Avril, l'effet d'élire les titulaires de tous les grades, sauf le sergent-major et le maréchal-des-logis chef. Les autres élections auront lieu les 19 Avril et le 4r Mai. A propos de la libération de Vandersmissen, qui a produit, dit-il, un déplorable effet, le correspondant bruxellois du Précurseur fait les réflexions suivantes On a pour Vandersmissen brisé avec tous les précédents. On n'a tenu compte d'aucune prescription réglementaire. Tout a été pour iui privilège et laveur. Il ne faut pas le lui re procher. lia eu raison, trouvant des gens com plaisants sa disposition, de s'en servir et d'en tirer le plus d'avantages possibles. 11 eût été bien sot de sa part si, pouvant obtenir des faveurs, il se serait volontairement soumis aux règles du droit commun. Aussi ce n'est pas lui quil faut s'en prendre, c'est au gouvernement qui s'est prêté tout ce qu'on a voulu, et a montré par là que sous le régime actuel il y avait deux justices, une pour les malheureux et. une pour les gens haut placés aux premiers M. le Président ne peut admettre le système de M. Colaert, d'après lequel les membres du Bureau de bienfaisance ne pourraient plus même donner aux indigents le simple conseil d'envoyer leurs enfants dans une école déterminée. M. le Conseiller Poupart, membre du Bureau de bienfaisance, déclare que les faits signalés par M. Colaert sont radicalement faux. Parmi les M. le. Président fait rapport au nom de la pre mière Commission sur les comptes de 1887 des écoles primaires d'adultes et gardiennes. M. le Conseiller Colaert, en motivant son vote approbatif, loue l'institution des écoles ména gères qu'il voudrait voir se généraliser dans l'intérêt des classes laborieuses. Il ajoute qu'il se réserve de proposer au prochain budget, la réduction de certains traitements.

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Le Progrès (1841-1914) | 1888 | | pagina 2