48e ANNÉE.
8 Mars 1888.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Chemin de fer.
Revue politique.
Intérieur.
Trop d'Instituteurs.
Promettre et tenir.
La séance de la Chambre.
6 FRANCS PAR AN.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
Ypres, le 7 Mars 1888.
Suivant une dépêche de Varna l'Agence
Havas-Reuter, il se confirme que la Russie a fait
auprès de la Porte une nouvelle démarche pour
l'amener déclarer illégal le gouvernement du
prince Ferdinand de Bulgarie. Un second mé
morandum a été remis Constantinople par M.
de Nélidoff. Malgré cette pressante action, la
Porte ne paraît pas vouloir se départir de ses
lenteurs habituelles. Elle a pris acte simplement
de la communication que le conseil des ministres
va examiner tout loisir. Ce n'est pas que la
Turquie conteste le point de vue de la Russie.
Elle reconnait et elle a formellement reconnu
l'illégalité de ce qui se passe en Bulgarie, mais
D'ailleurs suivant des renseignements puisés
bonne source, le gouvernement bulgare aurait
notifié aux agents anglais, autrichien et italien
Sofia qu'il ne tiendrait aucun compte de la dé
claration d'illégalité du prince de Cobourg et
qu'il repousserait par la force toute mesure
coercitive quelle qu'elle soit. La Bulgarie con
tinue faire des préparatifs militaires dans ce
but.
On télégraphie de Bucharest au journal Paris
que les nouvelles de Sofia sont très graves. Le
gouvernement bulgare se prépare ostensiblement
une résistance contre la Porte dans le cas .où
ses troupes voudraient occuper la principauté.
M. Stambouloft prépare un manifeste, qu'il
adressera au peuple bulgare au nom du prince
Ferdinand, qui proclame l'indépendance de la
Bulgarie-Unie et prend le titre de Ferdinand Ier,
roi de Bulgarie.
D'autre part on télégraphie de Varna au
Temps On assure que le Sultan se montrerait
assez disposé accéder aux demandes de l'Alle
magne, de la Russie et de la France et faire
auprès du prince de Cobourg des démarches
pour lui rappeler l'illégalité de sa présence
Sofia.
Cette décision aurait été prise la suite de la
dernière délibération du conseil des ministres.
Ceux qui douteraient encore de l'existence
d'une alliance entre les cléricaux et les indé
pendants devraient être sourds et myopes, s'ils
ne se rendaient pas l'évidence, après avoir
médité le passage suivant du discours program
me de M. Theodor la séance de Samedi
On nous reproche notre alliance avec les
catholiques. Elle existe et nous en sommes fiers.
Mais nous n'avons pas abdiqué nos principes
il n'y a eu ni abdication, ni absorption. Nous
placerons la lutte, au mois de Juin prochain,
sur le terrain des questions ouvrières et de la
réforme électorale. Nous voulons défendre la
monarchie et l'ordre social contre les socialistes
qui les menacent.
M. Theodor et sa légion sont fiers de
leur alliance avec le parti clérical.
11 n'y a pas de quoi, mais ce ne sera pas,
assurément, l'avis des électeurs bruxellois.
Pour cacher l'odieux de la campagne qu'ils
dirigeaient contre les écoles noomales, les cléri
caux n'invoquaient qu'une excuse les carrières
de l'enseignement étaient encombrées, on for
mait trop d'instituteurs.
Et voilà qu aujourd'hui dans les conseils de
miliceon constateque les exemptions accordées
aux jeunes gens qui se destinent l'enseigne
ment primaire sont plus nombreuses que ja
mais
D'où vient ce résultat contraire ce qu'an
nonçaient les catholiques
Toutsimplemcntde ce fait qu'en même temps
qu'ils supprimaient les écoles normales officiel
les ils ouvraientparlout des écolescongréganis-
tes ou libres, dans lesquelles ils préparaient de
nombreux jeunes gens pensant leur gré ou
plutôt ne pensant pas du tout marcher la
conquête dé tous les postes de l'enseignement
Actuellement l'œuvre s'étend et grandit De
toutes les écoles cléricales sortent des maîtres
Jacques, magisters, sacristains, organistes,
dévoués au clergé et prêts former les généra
tions de crétins que nous annonçait, il a plus
de trente ans, le fameux M. De Decker.
La campagne contre les écoles normales n'a
eu d'autre but que de désarmer l'Etat, de façon
supprimer un concurrent dont le clergé avait
se plaindre I
Dans leur circulaire-programme adressée au
corps électoral de l'arrondissement d'Ypres, en
188i,MM. Bcrten, Struyeet Golaert écrivaient:
Quel meilleur moyen de DIMINUER LES
CONTRIBUTIONS que de créer des ressour-
ces prélevées sur l'étranger.
Depuis lors, quatre années se sont écoulées
et des ressources ont été prélevées sur l'étran-
fer par l'établissement d'un droit sur le
étail.
Quelles sont les contributions que les cléri
caux ont réduites? Quels sont les impôts qu'ils
ont supprimés
Aucun Au contraire les nouvelles tarifica
tions relatives au sucre et l'alcool ont aug
menté le rendement de ces impôts I
La conversion des emprunts de l'Etal est un
impôt de 5,000,000 francs prélevé chaque an
née sur la petite épargne I
Le retrait des subsides scolaires a obligé de
nombreuses communes de notre arrondisse
ment augmenter leurs impôts l'Etat seul
empoche les sommes que le contribuable est
depuis cette réforme astreint de verser dans
les caisses communales pour suppléer aux res
sources que le ministère leur a reprises
MM. Berten, Struye et Colaert déclaraient
pourtant après leur élection qu'ils n'oublie
raient pas les engagements de la veille.
Ils ont tenu parole, n'est-ce pas 1
Jugez d'après cela comment ils tiendront les
engagements de demain 1
La discussion du budget des chemins de fer
nous a appris, dans la seance de Jeudi, que les
sous-percepteurs des postes ont des appointe
ments de 600 francs, de 800 francs au maxi
mum.
Pour arriver cette position, ces employés
doivent renoncer exercer certaines professions
spécifiées, en dehors de leurs fonctions, et four
nir un local.
Avec 50 francs par mois au minimum, ou
fr. 66.66 au maximum, on comprend qu'il est
facile aux sous-percepteurs de remplir ces en
gagements. Il ne faudrait même pas être étonné
que, comme le lieutenant de la Dame blanche
ils achetassent des châteaux sur leurs épargnes.
Hier reprise de la discussion du budget des
Chemins de fer.
M. Neujean a pris le premier la parole pour
appuyer les observations de M. Mugis et repro
cher M. le ministre d'avoir, en fait, destitué
les Ecoles spéciales de l'Etat, en admettant au
même titre, comme ingénieurs du gouverne
ment, des élèves sortis des Universités officielles
ou des Universités libres.
Dans la discussion générale, noter un bon
discours de M. de Stuers, qui a réclamé la
réorganisation sérieuse du service des malles
d'Ostende.
A la fin de la séance, M. Doucet a engagé le
gouvernement accorder aux fonctionnaires,
employés et ouvriers du chemin de fer le repos
dominical.
Le R. P. Boom répondra probablement au
jourd'hui.
Nous lisons dans la Gazette de Charleroi
On votait pour la quatrième fois Hame-
Saint-Pierre, dimanche, pour les élections com
munales. Les derniers résultats donnaient
quatre sièges sur cinq aux libéraux laissant au
ballottage un catholique et un libéral.
Le catholique, un brasseur de la localité,
a été élu aujourd hui avec 22 voix de majorité.
Les socialistes, de leur propre aveu, ont
voté comme un seul homme pour le candidat
clérical.
l\° 20. Jeudi,
LE PROGRES
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