MM. Woeste et Jacobs.
Tristes subterfuges.
Ypbes, le 28 Mars 1888.
MM. Woeste et Jacobs, les auteurs de la loi
scolaire, s'ingénient chaque année, quand la
Chambre discute le budget de l'instruction
publique, défendre leur enfant. Le petit est
nideux, contrefait, un vrai monstre ils le
trouvent droit, superbe, adorable. Une belle
chose que l'aveuglement de la paternité
Jeudi ils ont recommencé la petite démons
tration elle a obtenu, sur les bancs de la
Chambre, son succès habituel. MM. Woeste et
Jacobs, orateurs de mérite, sont toujours
intéressants écouter.
M. Woeste expose avec clarté, parle avec
correction, argumente faussement sans que
rien vienne troubler le bel ordre de ses phra
ses. M. Jacobs, la même limpidité de débit
et de pensée, mêle les grâces de la rhétorique.
Il enrubanne ses discours: pommades, bi
chonnés comme ses cheveux et sa barbe, ils
sentent la bergamote. Ça fleure bon et toutes
les dames du monde bien pensant les applau
dissent ou plutôt voudraient les applaudir de
leurs petites mains gantees. Jeudi le député
d'Anvers s'est montré plus pommadé que
d'habitude. Sans doute il n'a pu échapper
l'éloge tout indiqué du monstre scolaire de
1884 mais avee quelles paroles d'apaise
ment Suivant une expression populaire, il
avait un sucre dans la bouche. N'a—t—il pas
daigné réclamer une légère augmentation de
subsides pour le service de l'enseignement
primaire dans les communes les plus néces
siteuses M. Jacobs, tout doucement, se
beernaertisesa fringale du pouvoir le reprend.
Ce n'est pas M. Woeste qu'il faut deman
der des paroles mielleuses ce terrible homme
est plus vinaigré et plus fanatique que jamais.
Jeudi, il exigeait la suppression d'un grand
nombre d'ecoles moyennes et d'écoles normales
d'un ton pincé de procureur du roi qui récla
merait la tête de plusieurs criminels. Il faut
l'entendre et le voir Debout la troisième
travée, l'extrémité du quatrième banc de la
droite, il parle, soulignant sa phrase d'un geste
de pédagogue. Continuellement la main droite,
nerveuse, se crispe, trahissant seule l'agitation
intérieure. Quant au visage, il garde son
imperturbable rigidité: un regard d'inquisiteur
avec un profil de chef de cuisine. L'orateur ne
s'anime que pour faire l'apologie de cette loi
maudite si funeste notre pays. Mais bientôt il
reprend son impassibilité. Eh bien, entre ces
deux hommes, entre la bergamote et le
vinaigre, si un libéral pouvait avoir des pré
férences. elles iraient plutôt l'orateur acidulé.
M. Woeste est plus franc que M. Jacobs. Mais
il n'y a pas de préférences lui montrer. MM.
Woeste et Jacobs doivent être enveloppés dans
la même haine et combattus avec la même
énergie; ne l'oublions pas, ce sont nos ennemis
les plus dangereux [LÉconomie.)
Rien de plus piteux et déplus humiliant que
l'attitude prise par notre clérical gouvernement
propos de la grande exposition internationale
de Paris.
Tout, dans cette attitude vraiment inconceva
ble comme dans les explications passablement
ambiguës auxquelles elle a donné lieu, est men
songe et hypocrisie.
La question était de savoir si le gouvernement
Belge se ferait officiellement représenter aux
grandes fêtes da commerce et de l'industrie qui
doivent, coïncider avec le centenaire de 1789.
Agirait-on l'an prochain comme on avait agi
lors des précédentes expositions françaises en
j 1856, en 1867, en 1878, ou allait-on s'abstenir de
i toute participation gouvernementale, tout en
favorisant par des subsides les exposants Belges
qui voudraient bien contribuer au rayonnement
industriel et artistique de la patrie
Car, quant refuser cette intervention indi
recte et cette participation simplement budgé
taire, on n'y pouvait songer, et quelques préven
tions que pût susciter l'exposition française de
1889, on convenait qu'on ne pouvait faire moins
pour elle que ce qu on avait fait pour les expo-
sitions de Melbourne, de Philadelphie ou de
j Sydney.
Mais pouvait-on aller au delà, et nos ministres
cléricaux devaient-ils s'associer officiellement
la glorification des grands souvenirs historiques
que rappelle cette date fatadique de 89
Abandonnés -eux-mêmes et livrés leurs
inspirations personnelles, ils eussent peut-être
répondu oui, car ils sont gens d'esprit et de bon
sens, et ils ne peuvent trouver mauvais que la
France convie toutes les nations fêter avec elle
le plus grand événement de l'histoire. Mais les
éveques avaient parlé, l'Eglise avait brandi ses
foudres, et dociles serviteurs de l'épiscopat, nos
j ministres ont dû répondre non.
C'est qu'en effet la haine cléricale n'a pas en
core désarmé devant la grande révolution fran
çaise, qu'elle ne cesse de pourfendre et de décrier
comme l'œuvre impie de l'esprit du mal.
Les gens d'église ne pardonneront jamais aux
immortels constituants de 1789 d'avoir fait table
rase des privilèges séculaires l'abri desquels le
catholicisme romain avait exploité, pressuré,
tyranisé l'Europe.
La révolution a rendu l'Etat les biens de
main-morte. Elle a enlevé au clergé ses préroga
tives politiques, en le confondant parmi le reste
de la nation.
Elle a proclamé la liberté de conscience.
Elle a aboli les couvents.
Elle a supprimé les juridictions ecclésiastiques.
Elle a sécularisé toutes les fonctions sociales,
tous les rouages du gouvernement.
Voilà ce que ne peuvent oublier ceux qui, les
yeux fixés sur leur puissance d'autrefois, rêvent
la restauration de ce passé et y voient la réalisa
tion d'un idéal divin.
Et voilà pourquoi nos évêques ont intimé au
gouvernement Belge qu'ils dominent et tiennent
asservi leurs volontés, l'interdiction formelle
de participer la grande commémoration révo-
lutionnaire.
Le Bien Public, qui a le mérite de ne jamais
mâcher ce qu'il a sur le cœur, l'a dit en termes
j explicites u Nous avons horreur de la révolu-
tion et de tout ce qui la rappelle, et le devoir
des catholiques qui nous gouvernent est de
manifester cette horreur.
Nos ministres se sont inclinés devant cet ukaze
publié au moniteur de l'épiscopat, mais ils n'ont
pas eu le courage de leur soumission, et l'auda
cieuse franchise du Bien Public a fait place chez
eux, un système de jésuitiques cavillations et
d'hypocrites reticences.
Les motifs véritables et seuls réels de l'absten
tion laquelle ils s'étaient résignés, ils n'ont
pas osé les révéler au Parlement.
Ils avaient conscience du ridicule auquel cette
révélation les eût exposés, ils savaient qu'une
bordée de sifflets eût accueilli, par toute l'Eu
rope, leur protestation publique contre l'œuvre
de 1789. La sotte réputation des ministres de
l'Equateur, protestant contre la chute du gou
vernement pontifical, n'avait rien qui les tentât.
Et voilà pourquoi, ne pouvant être sincères,
ils ont essayé d'être habiles et de donner le
change l'opinion.
Voyons comment ils y ont réussi.
chaque fois que la charge du wagon atteint ce poids si
elle n'atteint pas ce poids, on taxe d'après les prix de la
classe 1 (charges incomplètes) moins qu'il n'y ail avan
tage pour le public taxer d'après le poids de 5,000 kilo
grammes.
Les excédants de poids chargés, avec l'autorisation de
la société, sur le même wagon, sont taxés d'après les prix
de la classe 1.
Classe C.
Bases
Taxe fixe, toute distance, par 1,000 kilogrammes, 50
centimes.
Taxe variable, par kilomètre, par 1,000 kilogrammes,
7 centimes (minimum de 5 francs par wagon).
Les prix s'appliquent toutes les marchandises rangées
dans la 4* classe du tarif intérieur des chemins de fer de
l'Etat, transporter en wagons ouverts, sans responsabi
lité, par quantités de 5,000 kilogrammes, en payant ce
poids par wagon.
Comme pour les classes .4 et B, le poids au delà de
5,000 kilogrammes chargé dans le même wagon, avec
l'autorisation de la société, est taxé d'après les prix de la
classe 1.
Tarif spécial n* 1.
Applicable par expédition comportant au minimum
5,000 kilogrammes ou payant pour ce poids, aux trans
ports
A. De chaux, cendres de chaux, boues et immondices
des villes, de résidus calcaires de la fabrication du sucre,
destinés l'amendement des terres
B. Des résidus de distilleries destinés l'alimentation
du bétail
C. Des cendrées et laitier, de terrils (pierres et terres
provenant des fosses de charbonnages) et de déchets de
carrières, destinés l'amélioration des chemins.
Bases
Taxe fixe toute distance, par 1,000 kilogrammes, 50
centimes. j
Taxe variable par kilomètre, par 1,000 kilogrammes, 4
centimes.
Avec minimum de 4 francs par wagon.
Pour les expéditions de chaux et de cendres de chaux
destinées l'amendement des terres, ce tarif ne s'appli
quera que pendant les mois de Février, Mars, Avril, Mai,
Août et Septembre de chaque année.
Pour pouvoir jouir des prix réduits, les expéditions de
l'espèce doivent être accompagnées d'un certificat émanant
de l'autorité communale du lieu de destination, constatant
que la chaux et les cendres de chaux sont bien destinées
l'amendement des terres.
Toutefois, ce certificat peut n'être produit qu'à la station
de destination.
Tarif spécial n° 2.
Applicable aux transports d'engrais chimiques ou arti
ficiels el aux transports de certains produits agricoles,
servant de provisions de ménage, désignés ci-après, et
présentés par expédition d'au moins 200 kilogrammes ou
payant pour ce poids
A. Engrais chimiques et artificiels.
Chiffons de laine pour engrais, chlorure de potas
sium, déchets de cuirs (vieux), déchets de cornes, eaux
ammoniacales brutes, guano, nitrate de soude (salpêlrede
Chili), noir pour engrais, os pulvérisés, phosphate d'Aus
tralie (engrais phosphatés phosphate de chaux, poudrette,
poussières de laine (balayures) pour engrais, résidus de
nitrate de potasse, rognures de cuirs (vieux), sulfate d'am
moniaque, suie en sacs, superphosphate de chaux, vieilles
chaussures.
B. Produits agricoles servant de provisions de ménage.
Pommes de terre, carottes, choux, navets, oignons, pois
secs, poireaux, céléris.
Mêmes bases que celles fixées ci-dessus pour les char
ges incomplètes, avec cette différence que le poids mini
mum taxer n'est que de 200 kilogrammes.
Marchandises encombrantes.
Les marchandises encombrantes, c'est-à-dire les mar
chandises qui, en proportion de leur poids, exigent, pour
leur chargement, un espace exceptionnellement grand,
sont taxées avec augmentation de 50 p. c. de leur poids
réel, d'après les prix de la grande vitesse ou de la classe
1, moins qu'il n'y ait avantage, pour le public, taxer
d'après les prix des charges complètes sur un poids mini
mum de 5,000 kilogrammes.
Frais accessoires.
Il est perçu par expédition pour les charges complètes
(classes A, B, C et tarifs spéciaux nos 1 et 2) un droit de
20 centimes pour l'enregistrement et 10 centimes pour le
port de l'avis d'arrivée.
Chargement et déchargement.
Le chargement et le déchargement des marchandises
présentées par charge complète de wagon sont effectués
par les soins et aux frais de l'expéditeur et du destinataire,
sous la surveillance des agents de la société.
IV. Finances et valeurs.
La taxe est calculée, toute distance, raison de 30
centimes par 1,000 francs, toute fraction de 1,000 francs
étant comptée pour 1,000 francs.
Le minimum de perception est fixé 60 centimes par
expédition.
Lorsque la taxe du tarif des finances est inférieure
celle du tarif de grande vitesse des marchandises, calculée
raison du poids, c'est cette dernière qui est appliquée.
Art. 2. Le gouvernement conserve, conformément aux
stipulations de l'article 6 de la loi du 24 Juin 1885 sur les
chemins de fer vicinaux, le droit d'exiger le rehaussement
des tarifs ou d'en interdire l'abaissement.
Bruxelles, le 22 Février 1888.
Approuvé
Le Ministre de l'agriculture,
de l'industrie et des travaux publics,
Chevalier de Moreau.