27. Dimanche, 48e ANNÉE. V Avril 1888. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. Intérieur. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. Y près, le 31 Mars 1888. Il y a plusieurs moyens de dominer une na tion. Celui que nos maîtres emploient est l'idiotisme, et quand on est parvenu le faire prédominer, octroyer les droits politiques ceux qu'on a abêtis. On voit d'ici quel usage ils en font. Sous ce rapport nos gouvernants sont on ne peut plus logiques En arrivant au pouvoir ils trouvent l'ensei gnement parfaitement organisé. On avait dit en Allemagne que c'était le maître d école qui grandissait un peuple et le reniait victorieux. Klous nous fortifions chaque jour par ce régime qui, s'il avait pu durer encore quelques années, mettait les générations nouvelles l abri de tous les despotismes. Mais cela ne faisait pas l'affaire de nos gou vernants. Us ruinèrent l'enseignement public, démolirent les écoles et mirent les maîtres sur le pavé. Maintenant que l'œuvre d'abètisse- ment fait des progrès, ils vont passer d'autres exercices. Il s'agit d'étendre les droits politi ques aux travailleurs agricoles en leur attri buant le bénéfice électoral d une part de la contribution foncière dont profite exclusivement le possesseur du sol. C'est parfait. Mais pour être juste ne faudrait-il pas, comme le fait re marquer un de nos confrères, faire participer cette réforme les ouvriers industriels et ceux de la pensée, qui le développement de l'intel ligence crée des titres supérieurs. Mais ces titres là, on ne les reconnaît pas, et l'on cherche les effacer en faisant prédominer l'élément rural, de qui nos gouvernants atten dent la continuation du pouvoir. Que Juin leur soit favorable et renforcés au pouvoir par un nouveau succès, nous rétrograderons de plus belle sur cette voie du progrès, où nous mar chions d'un pas si ferme, quand on y a planté les bornes qu'il s'agit maintenant d'enlever haut la main. La discussion du budget de l'instruction pu blique qui se poursuit la Chambre, permet au pays d'apprecier, une fois de plus, le clergé et ceux qui le représentent la Chambre. L'appréciation ne sera flatteuse ni pour celui-ci, ni pour ceux-là. M. Jacobs, faisant le panégyrique de son œuvre néfaste, disait dans une des dernières séances la paix est rétablie dans les com munes. La chose est facile dire, mais ce qu'il y a lieu de lui demander, c'est quel prix ce résul tat est obtenu, dans quelle mesure et comment il est obtenu, si tant est qu'il le soit. La paix est-elle rétablie dans toutes les com munes Là où le clergé a obtenu satisfaction com plète, là où tout enseignement autre que celui qui dépend exclusivement de lui a disparu, là le cierge a déposé les armes. Voilà ce qui est vrai. Dans ces communes-là il n'y a plus ni refus de communion, ni refus d'absolution, ni trou bles de conscience, ni déchirements dans les familles. Pourquoi et comment y en aurait-il encore Il n'y a plus d'autre école que celle du curé. Quelques pères de famille n'en sont pas satis faits soit. Ils ont l'alternative ou de mettre leurs enfanls dans cette école, quelque mau vaise qu'elle soit, ou de ne leur donner aucune instruction. Bien peu s'arrêteront ce dernier parti, et s'ils s'y arrêtent, ce n'est pas cela qui les em pêchera de recevoir et l'absolution et la com munion 1 II y a bien aussi dans ces communes un insti tuteur en disponibilité, ayant femme et enfants, souffrant de misère, rongé d'inquiétude. Mais ce n'est pas cela non plus qui peut troubler la paix ni du curé, ni du seigneur du village. Mais dans les autres communes, là où l'école officielle est restée debout en face de l'école adoptée, là où l'instituteur a été maintenu par une administration libérale, la paix est-elle rétablie Ici il faut distinguer. Parmi ces communes, il en est où le clergé croit encore en sa force, et espère renverser l'administration libérale qu'il a en face de lui. Dans ces communes là, la situation est restée la même que sous la loi de 1879. Les refus d'ab solution, les refus de communion, la pression matérielle, la pression morale, sur tous ceux qui mettent leurs enfants l'école officielle, s'exerce comme elle s'exerçait avant 1884. Le nombre de ces communes est peu, très- peu nombreux dans nos Flandres, nous le vou lons bien. Le clergé y règne en maître peu près partout. Mais, côté de ces communes, il en est d'autres, Gand par exemple, et en dehors des Flandres, dans les provinces libérales du pays, où le clergé sent sa faiblesse, où il a renoncé tout espoir de renverser l'administration libé rale. Là que fait-il Il accepte purement et simplement le régime de la loi de 1879. Il accepte que l'enseignement soit neutre, il accepte que le cours de religion soit donné par le clergé avant et après les leçons, en dehors des heures de classe il ac cepte et réalise en fait la situation qui lui était offerte par le fameux article 4 de la loi de 1879. Les écoles de Gand sont aujourd'hui ce qu'elles étaient au plus fort de la lutte scolaire, alors qu'on refusait impitoyablement les sacre ments et l'absolution aux parents qui mettaient leurs enfants aux écoles officielles. Et cependant aujourd'hui rien n'est changé, sauf l'intérêt du clergé, et le clergé entre dans les écoles il accepte la situation qu'on lui fait, el n'excommunie plus personne Qu'est-ce dire sinon que cette guerre qu'il a faite dans le domaine des consciences, si cruelle et si lâche, rien ne l'obligeait la faire qu'il l'a faite non parce qu'il le devait, mais parce qu'il le voulait, et que le but qu'il poursuivait était politique et non pas religieux. La paix règne aujourd'hui. En vérité le clergé n'a pas lieu de s'en vanter, car cela prouve une chose, c'est que lui seul voulait la guerre et que lui seul la faisait. Quant aux représentants du clergé la Chambre le rôle qu'on les y voit jouer est bien dignes de Bazile, leur maître. Si on leur affirme que la paix scolaire n'est pas, comme ils le disent, rétablie partout citez des cas répondent-ils. Et quand on spécifie, quand on cite la com mune et les noms, la réponse est aussi facile nous n'en croyons rien. Qui a sténographié ce sermon crie M. Woeste. Où est la preuve Système facile, mais qui ne trompe plus per sonne. La preuve, on l'a offerte dans l'enquête scolaire. C'était le moment de venir contester. Au lieu de le faire on s'est réfugié derrière des scrupu les constitutionnels de haute fantaisie et, l'enquête faite, on n'a pas osé en discuter les résultats. Dès lors, de simples dénégations ne sont plus de mise. Elles ne prouvent plus qu'une chose l'em barras de ceux qui se les permettent et aussi leur mauvaise foi. On prête au gouvernement, annonce la Chronique des travaux publics, l'intention de demander aux Chambres, l'occasion du bud get l'extraordinaire, qui sera déposé et voté tout la fin de la session actuelle, cent mil lions de crédit, vous avez bien lu cent millions destinés de grands travaux publics. On annonce que parmi tous ces millions, électoraux, il s'en trouverait une bonne douzaine pour les installations maritimes de Bruxelles et peu près autant pour les instal lations maritimes de Bruges. Ce serait le coup du lapin que le cabinet tiendrait en réserve l'adresse des libéraux désunis de l'arrondissement de Bruxelles. LE PROGRÈS VIRES âCQDIRIT El'NIH). ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. 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