N° 50. Jeudi, 48e ANNÉE. 12 Avril 1888 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. Revue politique. Intérieur. Réclames Électorales. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. Heures de départ gI'Ypres pour A l'approche des élections législatives, notre ministère fait montre d'une activité surpre nante. 11 s'agit dans les boniments électoraux, que déjà les journaux officieux élaborent, de faire un étalage avantageux des mérites multi ples du grrrand ministère. Après la réclame financière de l'incomparable Beernaert, voici venir toute une série de projets de loi sur les matières les plus diverses ques tion de contenter un peu tout le monde et de distribuer droite et gauche quelques rigou reuses aspergeades d'eau bénite.... électorale. Projet de loi sur les habitations ouvrières. Projet de loi sur la libération conditionnelle et les condamnations conditionnelles. Projet de loi simplifiant des formalités rela tives aux aliénations et partages de biens d'in capables. Projet de loi réorganisant les traitements, des juges de paix et greffiers et supprimant les émoluments. Et d'autres encore qui sont annoncés, car on ne peut oublier les pensionnés auquel il a été fait de si belles promesses il y a quatre ans. Malheureusement pour le gouvernement son truc est tellement grossier que bien naïfs seront ceux qui s'y laisseront prendre. S'il nous en fallait donner une preuve, dit le Journal de Gand, nous n'en voudrions d'autre que la précipitation avec laquelle ces projets de loi ont été faits, ou disons mieux bâclés. Bien n'y est étudié. Vite et vile on a aligné quelques phrases creuses pour en faire un pom peux exposé de motifs, puis on a élaboré quel ques articles de loi où l'obscurité de la pensée le dispute l'incorrection de la forme. Déjà la Gazette a signalé dans le projet de loi sur la libération conditionnelle une ânerie juridique telle, qu'on conçoit difficilement qu'elle ait pu passer inaperçue. M. Lejeune y veut tout simplement accaparer son profit le droit de grâce, prérogative que la Constitution réserve au pouvoir royal. Quant au projet qui supprime les émoluments des greffiers il est d'une inçohérance telle, que nous mettons le gouvernement au défi de le faire appliquer. Mais qu'importe nos bons cléricaux, ils se soucient bien de faire des lois sérieuses. Ce qu'il faut avant tout c'est qu'ils ne se présentent pas les mains vides devant le corps électoral au mo ment de la redoutable échéance de Juin. Une fois qu'ils auront doublé ce cap, ils lais seront tranquillement dormir ces projets dans les cartons profonds du ministère et ils recom menceront le travail de démolition auquel ils s'acharnent depuis quatre ans. Et le tour sera joué En dehors des écoles d'adultes supprimées sans aucune compensation un certain nom bre des écoles communales, détruites par le clergé, ont été remplacées par des écoles adop tées. Que valent ces écoles adoptées La moitié seulement du personnel enseignant doit y être diplômé. Et dans beaucoup de ces écoles cette disposition de la loi est fraudée. Que peut va loir l'instruction dans de telles conditions M. de Kerchove de Denterghem a cité cet égard des chiffres qui se passent de tout com mentaire. Les écoles adoptées participent aux concours comme les écoles officielles. Or, voici ce que nous apprennent, sur les résultats de ces concours, les renseignements officiels donnés par le gouvernement lui-même et cités par l'honorable comte de Kerchove. En 1886, dans les écoles officielles, 2,81 p. c. des élèves ob tiennent le certificat de capacité. Dans les éco les adoptées ce certificat n'était obtenu que par 1,28 p. c. des élèves. Cette situation s'amôliore-t-elle au profit des écoles adoptées Au contraire. En 1887 le certificat est obtenu par 2,65 p. c. des élèves fréquentant les écoles officielles; il n'est plus obtenu que par 1,19 p. c. des élèves fréquentant les écoles adoptées. On peut donc dire en toute vérité que, pour des milliers J'élèves, l'enseignement a été sup primé complètement et que pour les autres, les écoles qui ont remplacé celles que l'on suppri mait sont infiniment inférieures ce quêtaient celles-ci. Le Courrier de Bruxelles annonce que les députés de Nivelles profiteront de la rentrée pour revenir la charge en faveur de la propo sition Dumont. L'abaissement nouveau des tarifs de transport des compagnies transatlan tiques, facilitant de plus en plus l'importation de la viande et des céréales, légitimeront une nouvelle campagne protectionniste. Nous croyons devoir avertir Messieurs les députés de pain cher que, s'ils entendent élever les droits prohibitifs chaque fois que la marine étrangère améliore ses moyens de transport, cela peut les conduire plus loin que le public n'a envie de le tolérer. Cent lignes du Moniteur sont encore consa crées canuler les arrêtés des députations per manentes libérales qui contrarient le clergé. Voici quelques renseignements donnés par ['Office de Publicité sur la situation électorale Bruxelles et eu province Pour la Chambre, nous croyons qu'on s'est mis d'accord Philippeville sur les deux noms, l'un appartenant au libéralisme modéré, l'autre au progressisme. M. Tournay, ancien représen tant de Namur, posera sa candidature Neuf- château. Nos amis d'Anvers lutteront avec une liste complète, de même que les libéraux brugeois. A Ostende, nous prendrons certainement au sénateur de Limburg-Stirum son fauteuil de père conscrit, aussi facilement qu'après le décès du clérical M. Carbon nous avons fait passer sa succession au libéral M. deStuers, qui fait une propagande acharnée dans toutes les communes de son arrondissement. A Bruxelles, les négociations unionistes vont leur train. Il y a eu une réunion d'hommes politiques chez M. Guillery et on y a mis en avant quelques noms nouveaux, parmi lesquels un ou deux d'assez malheureux. Le fond de la combinaison Guillery, c'est toujours la prédominance du groupe progressiste unioniste. La Ligue aurait d'avance promis son appui cette liste. Il en sera de même en ce qui con cerne l'Association libérales'il est vrai, comme on nous l'assure, que M. Janson serait résolu rompre ouvertement en visière avec le chef du parti radical, M. Feron. LE PROGRÈS vires acquirit eundo. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. 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Le même jour, avait lieu le ballottage dans l'Aisne le candidat radical a été élu mais le général Boulanger, malgré son désistement, a réuni encore près de douze mille voix. Enfin, dans l'Aude, où avait lieu également une élection législative, plus de sept mille bul letins portaient le nom du guerrier cher Paulus. On voit que le mouvement boulangiste ne fait que s'accentuer et devient pour le gouvernement un très-sérieux embarras. M. Boulanger vient d'adresser aux électeurs de la Dordogne une lettre par laquelle, tout en les remerciant de leurs suffrages, il déclare ne pouvoir accepter le mandat qui vient de lui être confié. Le seul département qu'il me soit per mis de représenter, dit-il, c'est le Nord. Hier, dans l'après-midi, une manifestation a eu lieu Paris en l'honneur du général Boulan ger trois quatre mille personnes Pont acclamé au moment où il arrivait aux bureaux de la Cocarde. Peu après, manifestation contraire le général, passant en voiture près de la Bourse, a été ac cueilli par des bordées de sifflets. M. Mayer, di recteur de la Lanterne, qui se trouvait dans la foule, a été houspillé et forcé de se réfugier dans le fiacre de son ami Boulanger.

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Le Progrès (1841-1914) | 1888 | | pagina 1