48e ANNÉE.
19 Avril 1888
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Conseil €osiiiaiuh al «l i ppes.
i\° 32. Jeudi,
6 FRANCS PAR AN.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
Ypres, le 19 Avril 1888.
Séance du 14 Avril 1888.
Sont présents MM. Vanheule, Bourgmestre-
Président Cornette, Echevin Soenen, Brun-
faut, Gravet, Gaimant, Vermeulen, Poupart,
Verschaeve, Van Daele, Van Eeckhout, Colaert,
Conseillers Gorrissen, Secrétaire.
Les membres étant en nombre cinq heures,
M. le Président déclare la séance ouverte.
Le public est aussitôt admis pénétrer dans
la salle des délibérations.
Motion d'ordre.
M. Van Daele rappelle que dans sa dernière
séance, le Conseil a décidé de donner la rue
des Récollets le nom de-rue Carton. Il désire
savoir pour quels motifs cette décision n'a pas
été exécutée jusqu'à ce jour.
Motion d'ordre.
M. Vermeulen rappelle qu-'à l'issue d'une réu
nion du Conseil, il a entretenu le Collège, des
mesures disciplinaires prises l'égard de cer
tains membres du Corps des Pompiers.
Certains pompiers ont été renvoyés.
Iioser l'art. 71 de la loi communale qui interdit
a publicité des séances dans tous les cas où il
s'agit de questions de personnes.
Palais de Justice.
11 est donné lecture d'une lettre en date du 31
Mars dernier par laquelle M. le Gouverneur de
la province fait connaître que la Députation per
manente a pris connaissance de ces documents.
Le Collège, dit M. le Gouverneur, croit de-
voir faire remarquer que les travaux concer-
nant les locaux pour la Justice de Paix étant
totalement charge de la villele devis pour-
rait déjà être réduit fr. 40,880-15. Les tra-
v vaux évalués fr. 3,500-00 prévus pour la 2e
annexe projetée paraissent superflus, une nou-
n velle réduction pourrait être opérée et amener
x ainsi la prévision des travaux indispensables
x fr. 37,380-15.
M. le Gouverneur termine en priant le Collège
de faire connaître bref délai la Députation
permanente le montant du loyer moyennant
lequel la ville consentirait faire exécuter les
travaux prévus.
Le Conseil prend acte de cette communication,
ratifie les négociations dont il vient de lui être
rendu compte et autorise le Collège traiter
avec la province au mieux des intérêts de la
ville.
Église S1 Martin. Restauration.
Par sa dépêche du 27 Mars dernier, M. le Gou
verneur de la province fait connaître qu'en
x séance du 21 du même mois, la Députation
x permanente a décidé d'allouer la fabrique
x d'église de S' Martin un subside annuel de
x 2,000 fr. sur la somme de 8,000 fr. restée dis-
x ponible au budget de la province en faveur de
x la restauration de ladite église.
M. le Gouverneur ajoute
J'ai fait des instances auprès de M. le Mi-
x nistre de la Justice en vue d'obtenir sur les
x fonds de son département le subside de 12,000
francs que le conseil de fabrique a sollicité
x pour lui permettre de faire exécuter le projet
x de restauration du portail principal de l'edifice
x religieux. Par dépêche du 13 de ce mois ce très
x haut fonctionnaire a porté ma connaissance
x que les ressources restreintes dont il dispose
x pour les édifices du culte ne lui permettent pas
x d'intervenir pour une somme plus élevée que le
x subside de la Province soit pour 8,000 francs.
x A l'appui de cette décision, M. le Ministre
x me fait remarquer que le crédit de 925,000 fr.
x dont disposait son département pour la restau-
n ration des églises a été réduit de 675,000 fr.
x depuis plusieurs années et que l'augmentation
x de 250,000 fr. portée au budget de 1888, ne
peut même suffire pour couvrir la moitié des
engagements que ces prédécesseurs ont dû
x contracter.
x Avant d'autoriser l'adjudication publique des
x travaux il désire que les ressources îocaleg
x soient majorées.
x Je vous prie, en conséquence.. Messieurs, de
x bien vouloir communiquer ce qui précède au
x Conseil Communal et au Conseil de fabrique en
les priant d'examiner s'il est possible de porter
x la part de la ville et celle de la fabrique d'é-
x glise une annuité de 2,000 fr. renouveler
x pendant trois années consécutives.
x Dans le cas où la situation des ressources lo-
x cales ne permettrait pas aux administrations
x intéressées de majorer leur part d'intervention
x et eu égard au caractère éminemment artisti
que que revêt l'édifice restaurer, le Conseil de
x fabrique pourrait peut-être solliciter, titre
x de subside le découvert de la dépense
x telle qu'elle aura été fixée par l'adjudication
x publique, sur les fonds dont dispose le dépar-
x tement de l'agriculture en faveur de l'encou-
x ragement des Beaux-Arts.
M. le Ministre de la Justice m'a fait remar-
x quer également que l'usage de la pierre de
I x Gobertange doit être recommandé de préfé-
x rence aux produits étrangers.
Le Conseil de fabrique répond qu'il lui est
impossible de majorer sa part d'intervention
dans les frais de restauration. Il allègue notam
ment que grâce la conversion de la dette belge,
ses revenus sont notablement réduits et que sitôt
que ses ressources le permettront, il aura
fiourvoir au renouvellement des toitures dont
'entretien seul impose son budget annuel une
charge onéreuse.
Le Conseil de fabrique adopte l'avis de M. le
Gouverneur quant au recours auprès du dépar
tement des Beaux-Arts et se ralliant l'avis de
M. le Ministre de la Justice, décide d'employer
la pierre de Gobertange au lieu de la pierre de
Refroy indiquée par la Commission des Monu
ments.
Finalement, il prie le Conseil communal de
déterminer sa part globale d'intervention dans
les travaux.
Il appartiendra l'autorité supérieure de sta
tuer sur ce point.
Pour le surplus il propose de se rallier aux
conclusions du Conseil de fabrique.
Il doute que les démarches faire auprès du
Ministre de l'Agriculture et des Beaux-Arts
puissent aboutir.
Il préconise aussi l'emploi de la pierre de Go
bertange, pierre du pays de préférence la
pierre ae Refroy, venant de France.
Il rappelle que jadis une somme globale de
14,000 fr". était consacrée annuellement la res
tauration de l'église S1 Martin. La fabrique, la
ville et la province intervenaient chacune jus
qu'à concurrence de 2000 fr.; l'Etat payait 8000
fr. Il était admis en principe que la ville inter
viendrait dans les mêmes proportions que la
fabrique et la province. Cette répartition semble
devoir être maintenue.
Le Conseil partage cette manière de voir et
charge le Collège de poursuivre les négociations
dans ce sens avec l'autorité supérieure.
Budget communal.
Pompiers.
Les comptes du Corps et de la Musique des
Pompiers pour 1887 sont arrêtés ainsi qu il suit
suivant les conclusions du rapport fait au nom
de la lre Commission, chargée de les examiner
LE PROGRÈS
vires acquirit eusro.
ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00.
Idem. Pour le restant du pays7-00.
tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Reurre, 20.
INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr 0-25.
Insertions Judiciaires la ligne un franc.
Pour les annonces de France et de Belgique s'adresser l'Agence Havas, Bruxelles, 89,
Marché, aux Herbes.
M. le Président répond que les nouvelles pla
ques sont commandées et pourront être placées
dans un bref délai.
M. Vermeulen proteste contre cette mesure qui
n'a été prise, d'après lui, qu'à raison des opinions
politiques de ces personnes.
M. le Président fait remarquer M. Vermeulen
qu'il intervertit l'ordre du jour et qu'il lui sera
loisible de reproduire sa motion propos de
l'examen du compte des pompiers, se réservant,
tout en contestant l'exactitude de l'interpréta
tion donnée par l'honorable membre, de lui op-
M. Vermeulen répond qu'il n'entend pas discu
ter la décision qui a été prise par le Collège au
sujet du renvoi de certains pompiers. Il se borne
protester et demande qu'il en soit tenu compte
au procès-verbal.
M. le Président repousse cette protestation
comme non fondée. Si des mesures sévères ont
été prises, elles étaient justifiées par la conduite
de ceux qui en ont été frappés et par la nécessité
du maintien de l'ordre et de la discipline.
M. Colaert annonce qu'il reprendra pour son
compte la motion de M. Vermeulen 1 occasion
de l'examen du compte des pompiers pour 1887.
M. le Président expose qu'à la suite de pour
parlers entamés avec la Députation permanente
propos de l'insuffisance et du mauvais état des
locaux servant de Palais de Justice, pourparlers
dont le Conseil a été saisi et notamment dans ses
séances des 30 Juillet, 17 Septembre et 17 Décem
bre 1887, le Collège a transmis l'administration
provinciale des plans et devis pour la restau
ration et l'agrandissement des locaux dont s'agit.
M. le Président fait des réserves formelles au
sujet du choix de la pierre employer. La pierre
de Refroy a été indiquée par la Commission des
Monuments et le département de l'Agriculture
et des Beaux-Arts et son usage est prescrit par
le cahier des charges.
M. Colaert insiste pour que la ville augmente
sa part d'interventionles ressources de la fa
brique étant, d'après lui, notoirement insuffi
santes.
M. le Président maintient sa manière de voir et
est d'avis qu'il y a lieu de tenter au moins une
démarche. En cas d'insuccès il sera temps encore
d'aviser.
M. le Président fait connaître que la Députa
tion Permanente a renvoyé le budget de la ville
pour 1888 dûment approuvé, sans autre modifi
cation que l'inscription en recettes et en dépen
ses d'un crédit de ir. 5,950-00 pour le chemin de
fer vicinal Furnes-Ypres.