N° 39. Dimanche,
48e ANNÉE.
13 Mai 1888.
JOURNAL DYPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Chemin de fer.
Revue politique.
Intérieur.
Ce qu'ils ont fait.
La séance de la Chambre.
6 FRANCS PAR AN.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
vires acqdir1t epnro
Heures de départ d'Ypres pour
Poperinghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00
Ypres, le 12 Mai 1888.
Il paraît que le gouvernement espagnol avait
ses raisons pour n être pas surpris ae l'envoi
d'une flotte française de dix-sept bâtiments de
fuerre Barcelone. Il est certain que dix-sept
âtiments de guerre pour saluer la Reine-
Régente, c'est Beaucoup, mais le fait résulte
d'une conversation entre M. Moret, ministre
espagnol des Affaires étrangères, avec l'ambas
sadeur de France.
M. Moret lui parlait des fêtes brillantes qu'on
préparait Barcelone pour la réception de la
Reine, et il lui disait que toutes les puissances
maritimes qui ont des intérêts dans la Méditer
ranée y seraient représentées. Sans doute, ajou
tait-il, la France est républicaine et. c'est, une
reine qu'il s'agit de fêter. Mais c'est une reine
libérale, et j'ai moi-même servi la République.
Ne pensez-vous pas que ce qui est surtout con
sidérer, c'est le rang qu'occupe la France parmi
les puissances méditerranéennes? Noblesse obli
ge elle devrait donc envoyer quelques navires
Barcelone. N'est-ce pas votre avis
Il était tout naturel que l'ambassadeur de
France partageât ce sujet le sentiment de M.
Moret, et qu'il désirât même que la participation
de la France aux fêtes que donnait Barcelone
la Reine fut éclatante. 11 télégraphia donc M.
Goblet son entretien avec M. Moret. Vous savez
le reste, et, pourtant, peut-être ne savez-vous
pas tout.
La flotte française avait beaucoup souffert
dans les campagnes de l'extrême Orient il a
fallu en quelque sorte la refaire, et, l'œuvre
achevée, le gouvernement français n'est pas
fâché de faire voir cette flotte dans son état ac
tuel, on dit même qu'il ne lui déplairait pas que
l'Italie pût voir et juger par elle-même. De là
les proportions inusitées de la manifestation.
Il est sérieusement question de la retraite du
comte de Moltke, que son âge oblige de grands
ménagements. Il se retirait donc dans ses pro
priétés, mais, en cas de guerre, il reprendrait
son poste la tête des armées allemandes et le
commandement des opérations.
Les Irlandais sont d'étranges catholiques
très-soumis l'Eglise quand le Pape les favorise,
mais ne faisant qu'un cas relatif des décrets du
Vatican quand ces décrets condamnent les
moyens qu'ils emploient pour lutter contre la
politique anglaise. Alors MParnell prend la
parole et c'est son autorité qui l'emporte. Son
dernier discours, celui qu'il a prononcé au Club
des Quatre-Vingts, ne laisse pas de doute cet
égard. C'est un banquet que MParnell a parlé,
et ce banquet a présenté cette particularité,
qu'on n'a pas manqué de mettre en relief, de la
réunion, la même table, des gladstoniens et des
pamellistes. Il résulte du discours de M. Parnell
que, malgré les directions pontificales, les Ir
landais n en feront qu'à leur tête.
Quatre ans de régime clérical, déjà 1 Comme
cela passe. 11 semble que notre effondrement
date d'hier. Quelle consternation, en Juin 1884!
Cet avènement des indépendants, surtout, pa
raissait incroyable. Et quelle fureur lorsque le
ministère Woeste-Jacobs affirma sa politique
de la façon que l'on sait.
L'agitation, les bandes courant les rues, la
naissance de l'O Vandenpeereboom devenu po
pulaire en une soirée et faisant fureur, tel
point qu'on venait de province pour apprendre
Bruxelles l'air du cantique célébré oui, tout
cela semble d'hier, el pourtant comme c'est
déjà loin
Loin, le gouvernement de la prospérité na
tionale et ses brillantes promesses I
Quelques mesquines et spécieuses économies
réalisées en augmentant les charges des com
munes, en maintenant les impôts critiqués avec
âpreté, en laissant détériorer le matériel des
chemins de fer, en imposant la viande, en at
tendant qu'on impose le pain mais, en revan
che, la gène accrue pour tous, sauf pour l'Eglise
)Ius brillante,
es boniments
a bêtise d'ac-
dont la situation n'a jamais été
tels sont les résultats de tous
auxquels le corps électoral a eu
corder sa confiance.
Rarement, sans contredit, un gouvernement
a aussi pitoyablement manqué ses engage
ments el joué une farce aussi plate. Mais ce qui
caractérise le nôtre, ce qui le classera dans
notre histoire parlementaire, ce ne sont pas
tant ses actes réactionnaires, ses mesures de
désorganisation, son manque de sincérité.
C'est surtout l'assurance avec laquelle il a raté
son rôle, le plus beau rôle, peut-être, qu'un
gouvernement belge ait eu jouer depuis la
Révolution.
Ah 1 la belle occasion qu'il a eue de sortir de
l'ornière des querelles anciennes, d'inaugurer
une politique élevée, de se mettre au-dessus
des luttes de parti, de faire de grandes et bel
les choses, utiles la patrie et soi-même
La haute situation qu'il y avait prendre après
les troubles de Mars Quelle reconnaissance le
pays entier aurait eue pour les hommes du
gouvernement si, cette époque, ils avaient
abordé de front et résolument les terribles
questions dont l'urgence éclata alors tous les
yeux, et s'ils s'étaient consacrés franchement et
loyalement les résoudre Quelle grande œu
vre accomplir et quel grand souvenir laisser
après soi
Et qu'ont-ils fait? Le questionnaire! Nous
avons démontré, quand cette entreprise fut
résolue, qu'elle ne servirait rien, qu'elle n'a
boutirait rien qu'à un accès de paperasserie
et une perte de temps.
Les choses ne se sont, hélas que trop pas
sées comme nous l'avions prévu Le question
naire et ses réponses sont restés un document
curieux, que les sociologistes ont interrogé avec
curiosité, mais dont nos politiciens n'ont rien
pu, ou rien voulu tirer car il n'y a pas lieu de
parler des deux ou trois lois boiteuses qui ont
été votées pour la galerie et qui n'ont contenté
personne.
Quand on pense qu'une mesure aussi évi
demment nécessaire que l'établissement du
service personnel, une mesure qui n'était pas
seulement réclamée par la justice, mais par le
plus simple bon sens, qu'une mesure pareille a
été repoussée dans un simple intérêt électoral,
onala mesurede la petitesse et de l'aveuglement
de ceux qui tiennent dans leurs mains les desti
nées du pays.
Cependant, ils ont beau promettre Si le
malheur veut qu'ils restent au pouvoir après
les élections prochaines, ils ne pourront qu'ac
centuer leur politique réactionnaire pour con
tenter les ardents du parti, grisés par un nou
veau succès. Les occasions qu'ils ont ratées, ils
les rateront encore et toujours.
C'est pourquoi il importe beaucoup que le
corps électoral ne les rate pas, eux
La Chambre a continué la discussion du
projet de loi sur la libération conditionnelle des
condamnés.
Appuyé par M. Thonissen, il a été combattu
par M. Bara qui en a contesté l'efficacité il a
cité des chiffres qui prouvent que dans les pays
où ce système est pratiqué, la criminalité n'a
guère diminué.
M. Pirmez, après avoir critiqué certaines dis
positions de la loi, s'en est déclaré partisan en
principe.
Le débat continuera Mardi prochain.
Le Moniteur publie la loi apportant des
modifications aux lois du 16 Juin 1836 sur
l'avancement des officiers et du 18 Mars 1838
sur l'organisation de l'Ecole militaire, ainsi que
la loi relative la repression de quelques abus
commis par des administrations publiques de
bienfaisance et celle étendant la juridiction des
notaires de résidence Berchem, Borgerhout,
Deurne, Hoboken et Merxem aux territoires
des cantons d'Anvers et de Borgerhout.
Avant-hier, un journal clérical de Bruxelles
choisissait bien son temps pour attaquer les
étudiants de Bruxelles, et leur reprocher leur
turbulence sur la rue.
La rue s'écriait avec indignation le bon
journal, c'est le domaine incontesté de la
n -populace, partout et toujours, c'est le royaume des
coquins.
LE PROGRÈS
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Court rai, 5-30 8-20 9-58 -11 16 2-41 5-20.
Courtrai-Bruxelles, 5-30 9-5811-162-41 5-20.
Courtrai-Gand, 5-30 8-20 11-16 2-41 5-20.
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