Les Incapables. La question militaire. ainsi qu'une fantaisie sur VA fricaine, arrangée par M. Wittebroodt. De longs applaudissements accueillirent l'exé cution de ces morceaux et M. Wittebroodt reçut les félicitations de plusieurs autorités et chefs de musique. Après avoir joué la Marseillaise, les pompiers descendirent couverts des applaudissements de la nombreuse foule massée autour de l'estrade. L'heure du départ étant proche, ils se dirigè rent peu peu vers la gare. Avant de s'embarquer, ils reçurent de nom breuses marques de sympathie de la part de la députation qui les avait attendus le matin et l'on se sépara en se disant au revoir Le tirage des primes et la distribution des prix; ne devaient avoir lieu que le lendemain. La mu sique des pompiers a obtenu le prix de tenue et le prix d éloignement. Quant aux primes, il y en avait deux en pre mière catégorie, l'une de 300, l'autre de 200 francs, répartir par la voie du sort entre trois sociétés Dunkerque, Hazebrouck et Ypres. Un accord s'étant établi entre ces sociétés, les primes ont été fusionnées et réparties également entre elles heureusement, car nous avons ap- Jiris qu'au tirage la première prime est échue a musique de Dunkerque, la seconde celle d'Hazebrouck. En somme, la journée a été excellente pour la vaillante phalange dirigée par M. Wittebroodt et nos pompiers conserveront le meilleur souve nir de la réception cordiale et de l'accueil en thousiaste qui leur ont été faits par la ville de Bergues. Les membres de l'Association libérale de l'ar rondissement d'Ypres sont convoqués l'assem- bléegénérale qui aura lieu Y Aigle d'Or, en cette ville, le Samedi, 2 Juin 1888, 2 1/2 heures précises de relevée, l'effet de s'occuper des élections législatives du 12 Juin prochain. On commence se plaindre de la sécheresse la campagne. L'herbe aussi voudrait bien être humectée. Il faut penser aux foins. C'est comme les petits pois qui se recommandent chaque matin l'arrosoir du jardinier. Les canards appellent également la pluie cris répétés, impatients qu'ils sont sans doute de passer la casserole. Pendant la nuit du 25 au 26 courant des vo leurs se sont introduits au moyen d'effraction et d'escalade dans l'église d'Oostnieuwkerke. En trés par la fenêtre de la dite église, ils se sont emparés du contenu d'un tronc, de 4 couronnes dont 2 argentées et 2 dorées, de 80 fr. en mon naie se trouvant dans des pupitres (dans la sacris tie) qu'ils ont dû fracturer et d'un scapulaire en argent. Les objets volés sont évalués 150 fr. Les auteurs sont inconnus. Des voleurs se sont introduits au moyen d'ef fraction et d'escalade dans la station de chemin de fer Gits, pendant la nuit du 24 au 25 courant. Entrés par la fenêtre dont ils avaient brisés un carreau, ils ont volé d'un pupitre dont ils ont fracturés la serrure, des timbres de 10 et de 50 centimes pour une somme de 9 fr. 90 centimes. Ils ont encore dérangé d'autres objets entr'autre le coffre-fort et le pupitre renfermant les cou pons, mais rien d'autre n'a disparu. Les auteurs sont inconnus. Une bourse spéciale de 1200 fr., instituée par le gouvernement,en vue d'encourager l'étude du chant au Conservatoire royal de Bruxelles, sera conférée la suite d'un concours auquel sont admissibles tous les Belges n'ayant pas dépassé l'âge de 26 ans pour les hommes et de 22 pour les femmes. Les inscriptions seront reçues au Secrétariat du Conservatoire jusqu'au Lundi 4 Juin. Le concours aura lieu le Mercredi 6 du même mois 2 heures. Les demandes doivent être accompagnées de l'extrait de naissance de l'aspirant, et d'un certi ficat émanant du directeur d'une école de musi que ou d'un professeur de chant, et constatant que le postulant possède les connaissances musicales et les dispositions requises pour se présenter au concours. Les bourses sont conférées pour un an. Elles Seuvent être renouvelées d'année en année pen- ant trois ans, sur l'avis du président du jury chargé de la collation. Parmi les artistes dont le concours est assuré l'Exposition des Beaux-Arts, annexée l'Expo sition d'Hygiène et de Sauvetage Ostende on nous signale une jeune compatriote, Mademoi selle Louise de Hem, d'Ypres, peine âgée de 19 ans, et déjà en train de faire sa petite trouée Paris. Au salon de cette ville, Mademoiselle de Hem, a, en ce moment, une nature morte Les Huîtres reçue avec le n° 2, ce qui est énorme pour un début, et accrochée la cimaise par le jury de placement. Les critiques d'art les plus autorisés ne taris sent pas d'éloges sur le talent précoce de l'artiste flamande espérons que ces éloges sont mérités. Nous saurons, du reste, bientôt quoi nous en tenir, quelques semaines peine nous séparant de l'ouverture de l'Exposition d'Ostende. Le gouvernement clérical est, tous les ti tres, incapable de protéger la société. Il en est incapable, parce qu'il n'inspire au cune confiance aux classes moyennesla bourgeoisie libérale de nos grandes cités, qui sont la force de notre pays et du gouverne ment belge. Il en est incapable parce qu'il ne s'appuie que sur les populations rurales ignorantes et asservies, qui n'ont aucune force propre et sout des instruments passifs dans les mains des grands propriétaires et du clergé. Il en est incapable, parce qu'il ne représente, vraiment, lui, que le clergé et l'aristocratie ca tholique, leurs intérêts et leurs passions. Il en est incapable, parce que le clergé et son Earti ne cessent de prêcher le mépris et la aine des autorités légales. lien est incapable enfin, parce que tout le monde sent qu'il ne veut, ni ne peut donner aucune satisfaction ce qu'il y a de juste et de légitime dans les aspirations des classes ou vrières. Mais il n'en est pas moins certain que le gou vernement clérical se montre, en toutes cir constances prêt sacrifier les intérêts de tous ceux de ses amis, ou des classes privilégiées. La réserve que le ministère clérical a fait vo ter constitue cet égard un véritable scandale. Les droits sur la viande, et bientôt les droits sur le pain, grâce auxquels les propriétaires fonciers espèrent accroître leurs fermages au détriment des pauvres gens. Quelle arme terrible donnée aux socialistes Quel démenti la justice! Quel mépris pour les intérêts évidents des classes souffrantes 1 Voilà donc de nouveau la question militaire remise sur le tapis électoral. C'était attendu. Et il eût fallu ne pas connaî tre la mauvaise foi cléricale, pour s'attendre l'y voir posée avec sincérité. Car ils trompent indignement leurs lecteurs, les journaux des curés, qui accusent les libéraux de vouloir prussifier le pays et en faire une vaste caserne. Il n'y a pas, parmi les libéraux, d'adorateurs du sabre, le sabre, l'ennemi de toute liberté et de tout progrès. Mais il ne dépend pas des libéraux que le monde en arrive enfin ce désarmement qui pourra seul lui donner la paix et lé repos. S'il dépendait d'eux, ce serait vite fait. La Belgique est, malheureusement pour elle, trop petite et trop faible pour pouvoir prêcher d'exemple et se donner le luxe de protester, elle seule, contre le courant qui entraine toutes les nations, même l'Angleterre. L'orage qui gronde l'horizon, gronde surtout pour elle et on l'a avertie de tous les côtés que si elle ne se mettait pas en situation de se défendre, elle serait mangée. De pareils avertissements valent qu'on les écoute, venant de toutes les puissances qui ont pris charge de la garantie de notre nationa lité et si la sécurité du pays peut être assurée par un sacrifice momentané des goûts et des aspirations de la nation, de ses aises et même d'un peu de ses économies, les libéraux sont d'avis qu'un tel but vaut un tel effort. Ne parlons pas ici du service personnel. Le service personnel n'appartient pas la question militaire il relève des questions ouvrières. Il est demandé, comme satisfaction au plus juste de tous les griefs populaires, comme réparation d'une véritable iniquité, et aussi, il faut bien le dire, comme mesure de défense sociale, comme préservatif contre l'imprudence de ce régime insensé qui laisse aux seuls déshérités le soin de défendre les lois et la propriété. Les curés n'ont pas voulu qu'on établît l'éga lité des pauvres et des riches devant la loterie militaire, craignant que la suppression du rem placement n'entrainât celle des exemptions qui favorisent le recrutement des séminaires et font marcher un travailleur la place de chaque soutane dispensée. Le ministère a obéi la vo lonté des curés. Tant pis pour les pauvres et tant pis pour les bourgeois aussi. Le ministère, qui a cané sur la question, sociale, du service personnel, a cané aussi sur la question purement militaire. Il y avait une attitude prendre, franche et patriotique, digne de vrais hommes d'Etat et de vrais patriotes. Il fallait faire appel au pa triotisme, expliquer qu'une situation exception nelle appelle des devoirs exceptionnels, qu'il ne s'agissait pas là de principes, mais d'obligations forcées et momentanées. Voulez-vous l'invasion avec toutes ses ruines Non. Êtes vous prêts alors tous les sacrifices que le soin de sa défense peut arracher un peuple libre C'était la question, telle que l'avait posée le Roi lui-même. Et le pays eût dit oui, car ils ne sont pas belges, les journaux des curés, qui ont toujours osé soutenir que la Belgique atta quée devrait se donner l'envahisseur, lui ap portant sur un plateau son indépendance, ses libertés, ses richesses, le fruit de son travail de cinquante ans. Mais l'habileté ministérielle a préféré biaiser, mentir, recourir toutes les vieilles ruses qui ont toujours perdu ici la cause de l'armée, parce qu'elles montrent effrontément le men songe, demander un œuf pour avoir un bœuf, tromper l'inquiétude par de fausses protesta tions. Si bien qu'à l'heure actuelle, le pays ne voit qu'une chose, c'est qu'on l'a berné. Il en coûtera autant, devait-on lui dire, pour mettre la Belgique l'abri du coup de main qu'on redoute. Autant d'hommes, autant de millions. Le compte n'était pas difficile faire d'ail leurs, il est fait et si le morceau est dur avaler, le patriotisme l'eût fait passer. On ne lui a dit que la moitié, que le quart; il se voit dupé aujourd'hui et s'insurge naturelle ment. A qui la faute? Qui d'une affaire de dé fense nationale, a fait une affaire de boutique électorale? Qui a trompé, pour ne pas dire, la veille d'une élection, la vérité brutale, sa- aemée. Le capitaine en second de 2e classe adjoint d'état-major écuyer Durutte,des carabi niers, est nommé aide de camp du général-major Brassine, commandant la 2e division d'infanterie. Exposition des Beaux-Arts, Ostende.

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Le Progrès (1841-1914) | 1888 | | pagina 2